Fanfiction StarCraft: Ghost

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Starcraft: L'aube de l'invasion

Par Maxcaster
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : Dare Sara Colonie

Chapitre 2 : Frappe préventive

Chapitre 3 : L'ambassadeur

Chapitre 4 : Contre-attaque

Chapitre 5 : Interlude - A bord du Stornoway

Chapitre 5 : Cité sous le feu

Chapitre 6 : Enigme résolue

Chapitre 7 : Interlude - L'aube du chaos

Chapitre 7 : Révoltes et massacres

Chapitre 8 : Trahison et évacuation

CENTRE DE FORMATION DE MARINES

PLANÈTE-CAPITALE DE LA CONFÉDÉRATION : TARSONIS

QUELQUES TEMPS AVANT L'OFFENSIVE ZERG DANS L'ESPACE TERRAN


J'étais sortis de l'académie en tant que marine trois semaines plus tôt. J'attendais depuis que les confédérés me trouve une affectation. Puis, un matin, on annonça mon nom - Patrick Decker - à l'interphone. Une fois arrivé au bureau du général, celui-ci m'annonça que je partais pour Dare Sara. Je savais que c'était une colonie près de Mar Sara, et que la confédération ne s'y faisait pas trop sentir. J'avais toujours voulu être dans l'armée, mais je détestait les confédérés. Bref, j'avais gagné le gros lot !

Le lendemain, j'avais quitté Tarsonis pour la colonie. Le transport me déposa au spacioport de Dare Sara avec quelques techniciens. Le Commande Centre se trouvait à l'autre bout de la ville, avec quelques baraquements et un centre technique. Je n'avais pas besoin de faire mon rapport avant quelques heures, j'ai donc décidé de faire le tour de la colonie. J'y découvrit une chaîne d'assemblage de Vultures et quelques autres lieux dignes d'intérêts.

En début de soirée, je me rendis au Commande Centre. Après avoir pris mon identité, la réceptionniste m'indiqua le chemin à suivre et je fus très surpris d'arriver directement au bureau du Marshall et non celui d'un quelconque lieutenant. J'avais à peine appuyé sur le bouton de la sonnette que la porte glissa pour me laisser entrer. Le Marshall, assit derrière son bureau, me fis signe de m'asseoir. Il avait devant lui un porte document sur lequel je pouvais lire mon nom.

- Bonjour, me dit simplement le Marshall.

- Euh... Bonjour.

- Êtes-vous déjà venu à Dare Sara, monsieur Decker ?

- Non, mais j'ai...

- Que pensez-vous des confédérés ?

Je me demandais vraiment ou il voulait en venir.

- Ah ! J'ai oublié de me présenter ! Je m'appelle Terkis et je suis le Marshall et le Magistrat de la colonie.

- Entendu.

Cela voulait dire qu'il n'avait pas seulement le contrôle de l'armée mais de Dare Sara au complet.

- Reprenons. Que pensez-vous des confédérés ? Vous pouvez parler librement.

- Honnêtement, je déteste ce gouvernement et j'y renoncerais si je le pouvais.

- Bien ! Monsieur Decker, vous allez aimer votre poste ici. Mes hommes aiment organiser des courses de Vultures et il y a un immense terrain d'entraînement de survie en nature.

Après tout, le Marshall me faisait une bonne impression.

Après avoir quitté le bureau, la réceptionniste m'indiqua une chambre dans le baraquement numéro trois, et me remis une carte d'accès. Je dus retourner au spacioport pour chercher mes affaires. Je ressortais du périmètre des aires d'atterrissage lorsque quelque chose attira mon attention. Mon sac de voyage à l'épaule, je suis retourné sur l'immense terrain d'atterrissage. J'ai longé la clôture métallique sur une cinquantaine de mètres lorsque cela se reproduisit : le hurlement déchirant d'une femme mélangé à un grognement. Il faisait nuit noire et je ne voyais rien. Je sortis mon arme et une lampe de poche de mon sac et soudain, j'aperçu la silhouette d'une femme au loin. Elle étendue par terre et du sang coulait de son bras. Je m'approchai et lorsqu'elle m'aperçu, elle m'appela aux secours. En arrivant à elle, je l'aidas à s'asseoir.

- Est-ce que ça va ?

Je n'eus que quelques sanglots comme réponse. À cet instant, la haute clôture du spacioport, qui n'était qu'à quelques mètres de nous, se mis à branler. J'entendis quelque chose lancer un long grognement. J'avait déjà tiré une rafale avant qu'il ne se termine et à la lueur de ma lampe, la chose s'enfuit. À part les sanglots de la jeune femme, il n'y avait aucun bruit.

- M... Mais qu'est-ce que c'était ? dit-elle.

- Je n'en sais rien... Êtes vous capable de marcher ? Je vais vous ramener au spacioport.

- Je ne sais pas, monsieur, c'était sans doute un rhynadon ou un truc comme ça.

C'était le lendemain matin et le Marshall Terkis m'avait convoqué à son bureau.

- Peut-être mais les rhynadons n'ont pas de griffes capables de faire ça. Cette pauvre femme avait le bras presque arraché !

- Je ne sais quoi répondre, monsieur, j'ai...

Le signal de l'interphone sonna avant que je n'achève ma phrase.

- Oui ? demanda le Marshall.

- Pardonnez cette interruption mais...

- Mais ?

- Nous venons de perdre contact avec l'équipe de recherches.

- Que s'est-il passé ?

- Eh bien... les gars faisait leur rapport, disant qu'il n'y avait rien à signaler et pendant la transmission, le contact a été interrompu.

- J'arrive tout de suite. Essayer de rétablir la fréquence com.

- Bien monsieur.

Le Marshall fixa le vide un instant.

- Vous avez envoyé une équipe pour enquêter ?

- Tout à l'heure, oui. Allons à la salle des opérations.

Je suivis le Marshall à travers les couloirs jusqu'à la salle principale du bâtiment. Nous étions à peine entré qu'une alarme retentis.

- Au rapport ! s'écria le Marshall.

- Nous recevons un signal d'urgence en provenance de... Mar Sara !

J'avais appris à l'académie que Mar Sara était une colonie pas très loin d'ici.

- Nous recevons des détails : la planète est attaquée par des créatures provenant de l'espace. L'attaque est trop intense pour une quelconque résistance.

- Relayez le message à Tarsonis ! Nous n'avons aucun moyen de les aider !

Toujours dans l'ouverture de la porte, une idée affreuse me traversa l'esprit.

- Marshall, je crois que nous venons de percer le mystère de l'incident d'hier.

- J'espère bien que non, M.Decker.

Soudain, l'un des hommes de la radio annonça qu'il venait de perdre la transmission.

Une console émit un bip sonore. Le Marshall s'en approcha et en lisant le message, de la crainte se dessina sur son visage. Il se retourna de manière à pouvoir être entendu de tous les hommes présents :

- Le Marshall de Mar Sara, un dénommé Raynor, a compilé toutes les informations qu'il a pu recueillir sur les créatures. Leur antenne de communication vient d'être endommagée et le dossier mettra quelques heures à nous parvenir. En attendant, je veux que des équipes armées partent explorer les environs du spacioport. Et que la garnison se place en état d'alerte.

Quelques heures après les événements, le Marshall m'avait de nouveau convoqué à son bureau ainsi que ses trois Lieutenants. J'avais l'impression d'avoir été invité par courtoisie étant donné que j'avais découvert les créatures sur Dare Sara.

- Les Zergs. Commença-t-il. Les équipes de recherche ont découverts la position exacte d'un de leur camp. Il est à dix kilomètres à peine du spacioport. Le dossier de Mar Sara contient de précieuses informations sur cette race d'origine inconnue. La description de M.Decker s'apparenterais à une espèce appelée zergling, la plus petite créature présente dans le dossier.

Je n'avais pas le courage de dire un mot. La ''plus petite'' de ces bestioles avait presque réussis à arracher un bras en l'espace de trois secondes. Si cette femme ne s'était pas éloignée de la clôture...

- De quoi ont l'air les autres Zergs montrés dans le dossier ? demanda un des Lieutenant.

- Il y en a quelques autres comme... l'hydralisque, celui-là crache une sorte de venin et possède une paire de lames de tailles respectables.

À la photo, je fus frappé d'horreur. Une seule de ces lames faisait presque ma taille !

- il y a aussi... le mutalisk. Lui, il vole et crache une substance inconnue qui a tendance à rebondir. Et il y en a deux autres comme... le drone, celui-là leur sert d'ouvrier et l'overlord. Celui-là vole et les gars de Mar Sara croient qu'il servirait à contrôler l'essaim.

- Qu'allons-nous faire ? demanda un autre Lieutenant. Il est hors de question de révéler cela à la population, cela déclencherait la panique !

- Marshall, lança le dernier Lieutenant. Leur camp est beaucoup trop près pour nous permettre de rester ici à attendre l'attaque !

- Que recommandez-vous, Roak ?

Je savais que le major Roak était responsable de la sécurité et de la protection civile.

- Un assaut direct et immédiat.

- Nous n'avons pas une force de frappe très conséquente, major, vous le savez mieux que quiconque. De plus, nous ignorons tout des... choses vivantes qui servent de constructions au Zergs...

L'assemblée retint son souffle.

- ... Néanmoins une frappe préventive est nécessaire pour notre sécurité. Major Roak ?

- Marshall ?

- Vous allez rassembler vingt marines, tous les firebats, le siege tank et les goliaths. Départ immédiat.

- À vos ordres.

Et voilà. Le lendemain de mon arrivée sur une petite colonie perdue et inconnue de tous, une bataille dont notre survie dépendais allait commencer.
9,75 KILOMÈTRES AU NORD DU SPACIOPORT

8 HEURES APRÈS LA RÉCEPTION DU SIGNAL DE MAR SARA

DARE SARA COLONIE


Nous avions monté notre camp de base le plus près possible du camp Zerg. Le Major Roak avait donné l'ordre de creuser une tranchéee qui nous permettrait de mieux défendre le bunker abritant les installations de communications. Nous étions vingt marines et cinq firebats à attendre dans la tranchéee qui ne laissait dépasser que notre tête et nos épaules. Des barbelés avaient été fixés ça et là et quelques tourelles lance-missiles sol-air avaient été installées pour contrer les mutalisks. Le plan du major était simple : l'infanterie devait servir d'appât pendant que le siege tank se mettait en position pour bombarder la ville zerg. Les deux tenues de combat Goliath ainsi que deux motos vultures que le Marshall avait pu trouver juste avant notre départ devaient l'escorter et s'assurer qu'elle n'ait pas d'ennuis.

J'étais nerveux. Après tout, ma première bataille allait commencer. Elle débuterait dès que les zergs arriveraient. D'ailleurs, je me posais des questions : cela faisait quelques heures que nous étions là à faire du bruit et il n'y avait encore aucune présence hostile.

Une demi-heure passa encore et soudain, sans crier gare, l'enfer nous tomba dessus. Des dizaines de Zerglings apparurent de nulle part en se précipitant sur la tranchéee, vers nous. Ils furent rapidement suivis par plusieurs hydralisques et j'aperçu une douzaines de mutalisks volants. Ces derniers se dirigèrent vers nous avant de brusquement changer de direction pour foncer sur le siege tank et son escorte. Ils projetèrent simultanément une substance qui renversa l'une des vultures et qui rebondit sur les autres véhicules. Les goliaths crachèrent leurs missiles sol-air Hellfire sur les mutalisks. Les quelques-uns qui les évitèrent furent emportés dans les explosions. Au même moment, la voix du Major résonna dans mon casque :

- À toute les unités : feu à volonté !

À peine avait-il finit sa phrase que nous avions déjà ouvert le feu.

Une rafale à droite, une rafale à gauche. J'exterminais toutes les créatures qui s'approchaient. Si nous pouvions maintenir les zergs hors de la tranchéee, la victoire serait à notre portée. Mais il y en avait trop. Beaucoup trop. Une rafale, une recharge et une autre rafale. Un gling sauta dans la tranchée non-loin de moi pour être brûlé par un firebat. Un autre se pris les pattes dans un barbelé et je n'eu qu'à l'achever. Nous en abattions un, et deux autres le remplaçaient. Ils arrivaient, vague par vague. Les contenir était de plus en plus difficile. Quelques glings parvinrent à sauter dans la tranchée. La plupart finirent brûlés ou mitraillés mais d'autres non. Un marine à ma droite fut assaillis de coups de lames et il fut coupé en deux avant que je ne puisse lui venir en aide. Un autre Zergling sauta sur un firebat occupé à en brûler quelques autres. Il transperça les bombonnes de gaz. L'explosion emporta le firebat et lui-même et me projeta au sol. Une main m'agrippa et me releva rapidement. C'était un homme dans la quarantaine dont j'ignorais le nom :

- Est-ce que ça va ?

J'eus du mal à entendre sa voix dans le mitraillage, grognements et explosions.

Quelqu'un sur ma droite appela à l'aide. Je me retournai pour voir un autre marine, à une dizaine de mètres, prit en tenaille en deux glings. Sans attendre, je m'élançai vers lui en faisait cracher mon arme. Faute de munitions, l'autre marine tua l'un des glings en le frappant assez fort avec son arme pour quelle se casse en deux. J'avais déjà abattu l'autre Zerg avant de l'avoir rejoint.

- Ils sont trop nombreux ! me cria-t-il. Il faut sortir de là avant qu'il ne soit trop tard !

L'homme dans la quarantaine me rejoignit. Il avançait à reculons et tenait quelques Zerglings en respect. Je fis un rapide calcul de la situation : nous étions trois marines, isolés au milieu d'une tranchée et des ennemis affluaient de chaque côté. L'autre homme avait raison : nous serions bientôt submergé de glings. Sans attendre, je me hissai hors de la tranchée, rapidement suivi par les deux autres. Nous étions à plusieurs dizaines de mètres du bunker qui était entouré de quelques cadavres de glings. Il n'avait pas dû subir d'attaque sérieuse. Pas encore. J'aperçu ce qui ressemblait au reste flambant du véhicule qui avait transporté l'équipement. Cela voulait dire que nous devrons tous ramener sur nos épaules... Je vis au loin un autre marine sortir de la tranchée. D'ailleurs, elle se remplissait à vue d'oeil. Les zerglings étaient trop petits pour en sortir, mais il y en avait tellement que les zergs traversaient en marchant sur leurs semblables.

- Allons au bunker ! dit l'homme dans la quarantaine.

Pendant le chemin, la tranchée avait complètement débordé et les glings traversaient comme si il n'y en avait pas. Alors que je me disait que ça ne pouvait être pire, ils arrivèrent : une dizaine d'hydralisques venaient de franchir la tranchée. Ils progressaient vers le bunker. Vers moi, encore une fois. Il ne serait pas là avant quelques minutes et, pendant ce temps, les glings faisaient des ravages : Ils détruisaient les tourelles sol-air, se disputaient les marines restant ou tout simplement, suivaient les hydralisques. Au bunker, le Major ordonnait d'attendre. Voir toute la nuée s'approcher n'était pas bon pour mon moral et je ne comprenais pas pourquoi le Major voulait que l'on reste là à attendre la mort. Et soudain, toute trace de doute disparu en moi.

Une explosion phénoménale se produisit dans la ville zerg, à la limite de mon champ de vision, éclairant le crépuscule. Une autre et une autre. L'un après l'autre, les tirs du siege tank déchiquetèrent les bâtiments zerg. Les zerglings et les hydralisques se retournèrent brusquement et foncèrent sur le tank. Ils furent accueillis par les mitrailleuses des goliaths. Quelques-uns parvinrent à approcher, ce qui leur fut fatal : des petites mines sortirent rapidement du sol et pourchassèrent les zergs qui furent réduits en poussière. Et pendant ce temps, le siege tank continuait son bombardement. En quelques instants, tous les zergs furent exterminés, mettant fin à la bataille.

L'affrontement avait coûté cher : des vingt marines, il n'en restait que six, moi compris. Un seul firebat avait survécu. Le major avait donné l'ordre de démonter le camp de base, ce que nous faisions en ce moment même.

Une fois le démontage terminé, nous partîmes à la recherches des corps et peut-être de survivants. Nous n'avions trouvés le corps d'un seul homme lorsque le Major ordonna de cesser les recherches. Nous étions huit hommes et une femme à se partager l'équipement vu que le véhicule de transport avait été détruit par les zergs. J'enviais les pilotes des goliaths qui faisait avancer leur machine lentement devant nous : ils n'avaient pas besoin de marcher, eux. Le tank, lui évoluait tranquillement derrière nous. La marche était pénible : non seulement il faisait maintenant nuit noire, mais le poids de l'équipement se faisait cruellement sentir. Pour plus de facilité, j'avais accroché mon arme à ma ceinture et retiré mon casque, car je commençais à suffoquer. Nous avancions sur un terrain désertique, qui n'offrait comme paysage que quelques arbres par-ci par-là.

Nous progressions depuis deux bonnes heures déjà lorsque je le vis : d'une taille gigantesque, la chose possédait une paire de lames courbées vers l'extérieur. La masse imposante d'une créature que je connus plus tard sous le nom d'ultralisk se dessinait dans la pénombre. Il était immobile, à quelques mètres à peine de nous. Sans attendre, je remis mon casque et détacha mon fusil gauss, que je braqua sur la créature. Les autres firent de même. De longues secondes passèrent et la chose ne bougea plus que nous. Et puis soudain, elle chargea. L'ultralisk arriva. Il fut sur l'un des goliaths en un instant et le renversa aussitôt. Les bras de ce dernier crachèrent des rafales qui rebondirent sur la carapace de son opposant sans lui faire le moindre mal. Le goliath n'était pas encore au sol que trois marines furent projetés dans les airs pour atterrir un peu plus loin. L'ultralisk rugit et une explosion m'indiqua que le dernier firebat venait de périr. Nous tirions sur l'ultralisk de tous les côtés mais cela restait sans effet. Une explosion secoua la bête : Derrière moi, le siege tank avait déployé ses bras de soutient et relevé son canon. Il n'eut pas le temps de tirer une seconde fois que le zerg le chargeait déjà. Le goliath et la vulture restants voulurent s'interposer : le premier fut rapidement écrasé et piétiné tandis que la moto fit plusieurs tonneaux avant de se fracasser sur un gros rocher.

- Il faut l'attirer loin du tank ! lança la voix du Major Roak dans mon casque.

Je m'approchai de l'ultralisk sans cesser de faire cracher mon arme. Tous les autres firent de même. Je me rendis vite compte de la stupidité de mon geste, car le plan du Major fonctionna : Le zerg se retourna et entreprit de nous exterminer. Déjà deux marines furent tailladés par les lames du monstre. Et puis, ce fut mon tour. Je n'eus pas le temps d'esquiver que je fut projeté en l'air. Le choc de l'atterrissage me fit perdre conscience.

Je me réveilla quelques instants plus tard pour entendre le hurlement d'une femme. Après en avoir finit avec elle, l'ultralisk se dirigea vers le tank. Encore sonné, je me rendis compte que j'était juste à côté du premier goliath. À part le bras droit à demi-arraché, la machine semblait en état de marche. C'était ma chance : pendant que le zerg démolissait le tank, il ne faisait pas attention à moi. Sans attendre plus longtemps, j'ouvris l'habitacle du goliath. Le choc de l'impact avait tué le pilote. Je sortis son corps pour le remplacer aux commandes. À l'académie, j'avais suivis le programme d'entraînement de base du goliath. Je savais comment le faire avancer et comment utiliser les mitrailleuses, mais je n'avais pas la moindre idée de comment lancer les missiles Hellfire. Enfin, pour l'instant, la seule chose que je voulait était de mettre le plus de distance entre l'ultralisk et moi. J'étais désolé pour les pilotes du tank, mais je n'avais pas la moindre chance de les sauver avec un goliath auquel il manquait un bras. Ma seule chance de survie était de partir avant que l'autre n'ait finit de décapiter le tank. Ce que je fis sans attendre.

Je n'avais parcourus que quelques mètres lorsque je vis le corps du Major Roak. Il était couché au sol et il saignait par plusieurs endroits. Je fis avancer la machine en sa direction et... il releva la tête ! L'ultralisk était juste à côté, mais je ne pouvais pas abandonner l'autre homme à une mort certaine. Sans même mettre le goliath en Stand-by, j'ouvrit l'habitacle et saisit mon supérieur. J'aurais sans doute de la difficulté à piloter avec une autre personne dans le minuscule cockpit, mais je n'avais pas le choix.

Un rugissement suivit d'une explosion m'indiqua que le monstre en avait finit avec le siege tank, et qu'il me fallait ficher le camp au plus vite. Je lança le goliath dans une course contre la mort et je coyais que la machine serait trop endommagée pour réussir à distancer l'ultralisk, et à mon grand soulagement, je m'étais trompé ! À peine une heure plus tard, j'apercevais les lumières de la ville. Cela me prendrait du temps de contourner la haute clôture du spacioport, mais la défoncer ne serait pas mieux. Enfin, un peu après minuit, j'avais rejoint le Centre de Commandement. Et à mon grand malheur, la vraie guerre commença à ce moment. Pas contre les zergs, non. Contre un ennemis bien plus dangereux...
BUREAU DU MAGISTRAT COLONIAL

2 HEURES APRÈS L'ATTAQUE DE L'ULTRALISK

DARE SARA COLONIE


- Et c'est après cela que j'ai trouvé le major. Ensuite, je suis rentré en ville immédiatement.

Il faisait encore nuit lorsque j'étais arrivé mais le Marshall avait voulu me voir immédiatement. Il était complètement abattu par le résultat de la bataille. Quand à moi, la seule chose que je voulais était de retirer enfin mon armure, de prendre une douche et d'aller dormir.

- Je vous suis reconnaissant d'avoir risqué votre vie pour sauver celle de Roak, il se repose maintenant à l'infirmerie et en aucun cas je ne vous blâme d'être parti : cela nous a permis de découvrir la puissance des zergs...

- Qu'allez-vous faire ?

- Je crois que je vais essayer de nous trouver de l'aide.

- Je vous conseille d'oublier les confédérés... s'ils ont abandonné Mar Sara aux Zergs, je ne pense pas qu'ils feront grand chose pour nous. Je me demande ce qu'ils ont dans la tête, ces gars-là...

- Gardez à l'esprit que cette planète est sous la juridiction de la Confédération, mais de toute façon... M.Decker, Je crois bien que le seul moyen de sauver cette colonie est de faire venir la flotte confédérée, même si je les déteste !

- Comment allez-vous vous y prendre ?

- ... Les seules choses qui les motivent à bouger sont les révoltes anti-confédérés... Honnêtement, je crois que je vais faire passer une annonce officielle déclarant que Dare Sara Colonie est désormais indépendante.

- Quoi ? M... Mais... ? Cela signerait votre arrestation immédiate ! Et puis... Vous n'avez pas peur qu'ils se contentent de faire la même chose qu'ils ont fais sur Khoral ?

- Je ne pense pas qu'ils se donneront la peine de dévaster cette planète à la nucléaire... après tout, il n'y a pratiquement aucune civilisation ici. Mais de toute manière... les Zergs sont là, qu'on le veuille ou non.

Le lendemain, le Marshall dévoila son idée et en arrivant dans la salle des opérations, je ne fus guère surpris de voir que tous avaient l'air maussade. Je constata que le Marshall avait fait activer les défenses de la ville, car toute une section de consoles qui leurs étaient destinées étaient activées et occupées par du personnel. Je n'étais pas de garde ce matin, donc je pouvais faire ce que je voulais. Le Marshall était assis derrière un écran et j'étais certain qu'il préparait son discours.

Quelques heures passèrent sans incidents et puis, vers midi, la responsable des détecteurs s'écria :

- Marshall ?

- Oui ?

- Les détecteurs signalent qu'un vaisseau vient d'entrer en orbite en parallèle avec la ville.

- Quel genre de vaisseaux ? Est-il hostile ?

- J'effectue un scan... il s'agit de... d'un... croiseur de combat Béhémoth !

Génial ! me dis-je. Si ce croiseur venait de Tarsonis, je ne croyais pas qu'il soit venu pour combattre les zergs et s'il n'était pas de la Confédération... là, ils nous faudrait improviser.

- Quel est son affiliation ?

- Heu... il porte les marquages de la Confédération... attendez... j'ai son nom ! Il s'agit du Stornoway... Marshall ! Un transport vient de décoller du croiseur et se dirige vers la surface !

- Bon. Tentez de les contacter. Je ne peux autorisé un vaisseau à se poser. C'est trop risqué.

C'est alors que le Béhémoth fit la chose la plus inattendue possible : il se retourna de manière à être face à la colonie et... fit feu. Les rayons transpercèrent les nuages et vinrent frapper le sol. Déjà, toute une rangé de tourelles lance-missiles explosa à notre grande horreur.

- Ils nous tirent dessus ! s'écria stupidement un gars que je ne connaissait pas.

- Activez l'armement sol-espace ! Feu ! lança un Lieutenant.

- Attendez ! ordonna le Marshall. Nous n'avons qu'une seule batterie sol-espace et elle ne fera absolument rien à un vaisseau de cette taille ! Ouvrez-moi une fréquence com. Vite !

Quelques secondes passèrent pendant lesquelles les alarmes destinées à prévenir la population se réveillèrent.

- Le croiseur est en ligne !

Le Marshall s'élança vers la console du communication, s'empara du casque com et s'écria :

- Ici le Marshall Terkis, Magistrat de Dare Sara. Stornoway, comment osez-vous attaquer ma colonie ?!?

Je n'avais encore jamais vu le Marshall aussi furieux. Quelques instants passèrent encore puis :

- Marshall ! Le croiseur vient de se replacer en orbite.

Au même moment, une légère vibration ébranla le centre de commandement.

- Qu'est-ce que c'est ? dis-je.

- C'est... commença quelqu'un.

- Les portes du hangar ! Le transport ! Il va se poser dans le hangar du bâtiment ! Gardes, avec moi ! Decker ! Regriss ! Allons-y !

N'ayant aucune idée du chemin à suivre pour accéder au hangar privé du Marshall, je courus derrière les deux marines et le Second Lieutenant Regriss. Le Marshall suivait derrière. Il nous fallut quelques minutes pour atteindre les doubles-portes du hangar. Les marines se mirent en position de part et d'autre de la porte et l'un d'eux me passa un revolver. Le Marshall appuya une séquence sur le panneau de commandes et les portes glissèrent.

Le transport était posé juste à côté de la minuscule navette du Marshall. Je commençais à m'avancer lorsque la rampe d'accès du vaisseau glissa et se posa sans bruit sur le plancher métallique. Sans attendre, je me planqua derrière la navette, tout en gardant la rampe dans ma ligne de mire. Le Marshall et Regriss me rejoignirent. Les deux marines, quand à eux, s'avancèrent à mis chemin entre nous et le vaisseau et s'agenouillèrent. Je n'eu pas le temps d'attendre la suite qu'une voix jaillit dans l'air. Elle provenait sans doute de l'interphone extérieur du vaisseau :

- Marshall, vous feriez bien de rappeler vos hommes.

- Qui êtes-vous ? Comment avez-vous eus les codes d'accès de ce hangar ?

- Bon, bon, bon... Je m'appelle Piers. Je suis un envoyé spécial de Tarsonis avec mandat d'investigation. Mais j'aimerais pouvoir descendre de mon vaisseau sans être canardé...

Du coin de l'oeil, je vis que le Marshall réfléchissait. Que pouvait bien vouloir cet ambassadeur ? D'un autre côté, s'il avait la preuve de la présence des Zergs...

- C'est bon, vous pouvez descendre. Dit le Marshall en faisait signe au marines de disposer.

- Merci bien.

Il y eu un petit déclic signalant la fermeture de l'interphone.

Un homme descendit du vaisseau, lui-même flanqué de deux marines. Il ne devait pas être beaucoup plus vieux que moi et il était habillé d'une manière montrant qu'il avait des moyens financiers que je n'aurais sans doute pas avant plusieurs promotions. Il s'approcha du Marshall qui était revenu devant la porte.

- Marshall... heu... Terkis. C'est cela? Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je suis un envoyé spécial de Tars...

- Qu'êtes-vous donc venu faire ici ? coupa le Marshall. Êtes-vous là pour les zergs ?

- Les zergs ? Oh mon dieu, vous aussi ? Je me deman... Ah ! Nous serons beaucoup mieux dans votre bureau pour discuter. Montrez-moi le chemin.

Je trouvais que cet homme ne manquait pas de culot de parler ainsi à un officier qui devait avoir deux fois son âge et dix fois son expérience. Mais le Marshall avait l'air d'avoir décidé des ne pas jouer à ce jeu avec lui car si l'ambassadeur en mettait autant, c'est qu'il devait avoir l'autorisation de le relever de ses fonctions, voir pire.

- D'accord. Suivez-moi.

Quelques minutes plus tard, nous étions tous dans le bureau du Marshall et la discussion commença :

- Pour commencer, Marshall, sachez que le Haut Commandement de la confédération, sur Tarsonis, a eu vent de certaines rumeurs disant qu'il y avait de plus en plus d'actions anti-confédérées au sein des colonies. Je suis là pour y mettre un terme.

Le Marshall hésita un instant puis :

- Qu'attendez-vous de ma colonie, ambassadeur ?

- "Votre" colonie ? Comprenez-moi bien, Marshall, J'ai, à bord du Stornoway, tous les mandats qu'ils me faut pour faire ce que je veux ici.

- Parlons de cela : avez-vous celui permettant un bombardement ?

- Bien sûr que non.

- Alors de quel droit avez-vous attaqué mes défenses ? rugit le Marshall.

- Et pourquoi était-elle activées, ces défenses ?

La rage que j'avais emmagasiné depuis l'arrivé des confédérés explosa soudain :

- Espèce de crétin ! Nous sommes assiégé ! Voilà pourquoi !

- Vous...

Il n'eut pas le temps de m'engueuler car l'alarme se déclencha. Sans attendre, le Marshall s'élança dans les couloirs. Nous le suivîmes tous. Une fois arrivés à la salle de commandes, un homme s'écria :

- Mouvement ennemis ! Contacts multiples localisés à 9,75 KM au Nord de la ville !

- Les zergs ? demanda le Marshall.

- Désolé, monsieur, mais je n'ai pas de contact visuel...

- Placez la garnison en état d'alerte.

C'est alors que l'ambassadeur s'avança :

- Non. Vous n'en ferez rien. Avez-vous oubliés que toute action militaire non-autorisée par Tarsonis est illégale et que...

- Oh ! Allez-vous la fermez, oui ? s'écria Regriss. Bon sang, nous sommes attaqués !

- Tant que je ne verrai rien qui indique une attaque, je ne vous autoriserai pas à vous armer !

- Ambassadeur, vous ne semblez pas connaître le danger réel que représente les zergs.

- Vous, vous n'êtes pas en état de me donner des ordres ! C'est moi qui commande, maintenant !

Trois jours passèrent pendant lesquels les zergs devaient avoir rebâtit leur camp et relevé une nuée mortelle. L'ambassadeur ne voulait rien entendre à leur sujet. Il avait commencé son rapport sur Dare Sara et j'espérais presque que les zergs se montrent afin qu'il se rende compte de la gravité de la situation. Le Marshall, quand à lui, avait passé le plus clair de son temps dans son bureau, porte verrouillée et insonorisée, à chercher de l'aide et le matin du quatrième jour :

- Je ne vois plus grand espoir. Déclara le Marshall. La plupart des milices que j'ai tenté de rejoindre ont soient étés arrêtées, désarmées ou tout simplement exterminées par la Confédération.

Je me trouvais dans le bureau du Marshall avec Regriss et nous l'écoutions, faute d'avoir d'autre chose à faire, car l'ambassadeur surveillait tout...

- Il me reste néanmoins un contact auquel je viens d'envoyer un message.

Il tourna son écran et je vis une barre de progression en dessous de "ENVOI EN COUR". La barre avait presque atteint cent pour cent. Nous la regardions progresser lorsque...

BANG !

La porte du bureau explosa et alla s'écraser au fond, nous manquant de peu. Deux marines firent irruptions dans la pièce, braquant leurs armes sur nous.

- Mais qu'est-ce que ça veut dire ? s'écria Regriss.

- Que vous êtes en état d'arrestation pour trahison. Lança l'ambassadeur en entrant dans le bureau. Maintenant, Marshall, vous allez me suivre bien gentiment jusqu'à la salle de commandement. Tout de suite !

- Bon. Je suppose qu'il est inutile de nier ? demanda le Marshall, rageur.

- Effectivement. Le Stornoway a intercepté plusieurs communications qui provenaient de votre terminal. Et leur contenu était très révélateur.

Piers fit un signe de la main à ses hommes et tout deux agrippèrent le Marshall et le tirèrent hors du bureau. Regriss les suivit, lâchant un tonnerre de protestations. Juste avant de les suivre, un bip sonore attira mon attention. Je tourna la tête vers le moniteur, sur lequel on pouvait lire : "MESSAGE ENVOYÉ".
CENTRE DE COMMANDEMENT
IMMÉDIATEMENT APRÈS L'ARRESTATION DU MARSHALL
DARE SARA COLONIE


Les portes de la salle de commandement s'ouvrirent et tous les membres du personnel tournèrent la tête pour voir entrer le Marshall, poussé par les marines confédérés, l'ambassadeur, Regriss et moi-même. Certains eurent le réflexe de porter la main à leurs armes, mais un signe de main de l'ambassadeur suffit à leur faire renoncer.

- Écoutez-moi tous ! s'écria Piers, votre Marshall est en état d'arrestation pour Haute Trahison !

Je n'eus aucun mal à remarquer les nombreuses expressions d'horreur se dessiner sur les visages.

- Il est accusé, continua l'ambassadeur, d'avoir effectué des opérations militaires sans autorisation, d'avoir pris contact avec des factions dissidentes, et de complot envers la Confédération.

De complots ? pensai-je.

- Maintenant, je vais le conduire en lieu sûr avant son jugement. Ne vous inquiétez pas, je vous ferai savoir quelle sera sa peine dès que je le saurai ! Je serai de retour d'ici deux jours avec un détachement de marines et d'ici là, pas de conneries !
- Qu'est-ce qui se passe ici ?!? s'écria une voix vaguement familière qui venait du couloir.

Le major Roak venait d'apparaître à l'angle du couloir. Il était couvert de bandages et se déplaçait en fauteuil roulant. Une femme se trouvait à sa droite. Elle avait un visage magnifique et de long cheveux lui pendaient jusqu'aux épaules, attachés en queue de cheval. Il s'agissait de Sonya, la Troisième Lieutenant. Petit détail, elle avait la main sur la crosse de son revolver, qui reposait dans son étui. Roak regarda successivement l'ambassadeur et les marines qui tenaient toujours le Marshall.

- Je suppose que vous êtes l'ambassadeur ? dit-il.
- Effectivement. Bon, excusez-moi, mais nous avons une voiture qui nous attends. Au revoir !
- Roak, ! Sonya ! commença le Marshall. Il faut que vous vous méfiez... Il y a un tra...
- Allons en avant ! l'engueula un des marines, le frappant avec la crosse de son arme.

Les confédérés sortirent de la salle, passèrent devant Sonya et Roak sans même les regarder et disparurent dans l'angle du couloir. Les deux Lieutenants entrèrent dans la salle.

- Pourquoi ont-ils arrêtés le Marshall ? demanda Roak.
- Il essayait de contacter des cellules de résistances qui auraient pu nous aider. Lui répondit Sonya.
- Bon... Ca fait trois jours que je dors à l'hôpital, désolé de mon retard sur les événements !
- Ca ne fait rien, lança Regriss.
- Minute, reprit le major, ils sont partis en véhicule, non ? Pas dans leur vaisseau ?
- Euh... Je crois que non, répondis-je.
- Détecteurs ! hurla Roak. Suivez-les !

Quelques personnes retournèrent précipitamment à leurs consoles.

- Ortha ! s'écria Sonya. Où sont-ils ?

Un gars noir au visage familier s'écria :

- La voiture viens de quitter le terrain du complexe. Elle se dirige vers Sara Plaza.

Aïe. Sara Plaza était le square central de la ville. Presque toutes les rues et routes débouchaient à cet endroit. Une fois là, la voiture aurait un tas de chemins possibles et dans la circulation, ce serait peut-être difficile de la suivre.

- Ne la perdez pas !

Ça y est ! Le gars noir, Ortha, était arrivé en même temps que moi. Il était dans le même transport qui m'a déposé ici !

- Voyons voir ou ils sont... dit Regriss en s'installant à une console.
- La voiture vient d'entrer sur Sara Plaza. Annonça Ortha. On dirait qu'elle se dirige vers l'Est... Je présume donc qu'elle ne va pas au Spacioport...
- Sans doute, sans doute... soupira Roak.
- Minute...

Un bip sonore avait retentit.

- Je la perds ! Mais qu'est-ce que ?

Toute les consoles des détecteurs s'éteignirent d'un coup !

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda Sonya
- C'est fini. On l'a perdu. Dit Regriss.
- Mais... C'est impossible ! s'écria Roak. Qui a débranché ces consoles ?

Personne ne répondit...

- C'est trop tard... dit Sonya.
- Bon dans ce cas... Sortez ! Tous ! Regriss, Sonya, attendez ! Decker, vous aussi !

Une fois que tous le monde fut sortit, le major commença :

- Que voulait dire le Marshall ? Il fallait se méfier d'un tra...
- Traître... conclut Sonya. Oh seigneur ! On nous espionnait !
- Avez-vous une idée sur l'identité du coupable ?
- Pas la moindre... acheva Roak. Vous pouvez disposer.

Je sortis dans la rue, laissant le Centre de Commande derrière moi. Je bouillais de rage. Un espion à la botte des confédérés se promenait dans nos installations en toute impunité et rapportait tout comme un petit chien de poche ! Après avoir longé la rue principale sur une certaine distance, sans but précis, je pris une autre rue, puis une autre et une autre encore. Près d'une demi-heure passa pendant laquelle j'avais continué à flâner dans les rues, allant vers le quartier industriel. Je ne savais que faire : l'inaction des confédérés condamnait Dare Sara et je n'avais pas très envie de rester à attendre la mort. Je pouvais prendre le prochain transport et quitter la colonie, mais pour aller ou ?

À un certain moment, quelque chose attira mon attention : au milieu d'une rue aux bâtiments plus ou moins délabrés se tenait un immeuble bleu vif. Son propriétaire avait sans doute voulu le faire ressortir dans le décor...

- Pssst ! Decker ! Par ici !

Je sursauta. En me retournant, je vis la tête de Sonya qui sortait d'un vieil entrepôt. Elle me fit entrer et referma la porte métallique derrière elle.

- Comment avez-vous... ?
- Nous avons un homme qui fait le guet, dehors. Il vous a vu arriver et nous a prévenu.
- ''Nous''
- Le major Roak et moi... mais... venez !

Je la suivis à travers un dédale de couloirs. Tous les murs étaient rongés par la rouille. L'idée qu'elle me conduisait à une sorte de base d'opérations secrète me vint à l'esprit et je ne savais pas si je devais en être réjoui... Après quelques instants, elle me fit descendre un escalier et une porte métallique se dressa devant nous. Contrairement à tout le reste dans ce bâtiment, elle avait l'air récente et solide. Un hic demeurait : la porte n'avait pas de commande d'ouverture ou même une poignée. Je n'eus pas le temps de poser de questions que la Lieutenant sortit une carte d'identité qu'elle glissa sur un coin de la porte. Un déclic s'en suivit et la trappe glissa vers le haut.

C'était bel et bien une base secrète, ou plutôt une salle secrète. A gauche et à droite, les murs étaient couverts d'ordinateurs, au centre se tenait une table de conférence avec douze sièges et au fond, il y avait une sorte de petite cafétéria/infirmerie. Il n'y avait que le major Roak dans la salle. Sonya me fit signe de prendre un siège et referma la porte avant de m'imiter.

- Bonjours, M.Decker, dit le major. Bienvenue dans la salle de contrôle ultra-secrète de Dare Sara.
- Désolé de vous avoir interrompu !
- Bof... de toute façon, nous venions juste d'arriver. Nous discutions de la situation... Bon. Comme je le disais, lorsque l'ambassadeur est partit avec le Marshall, il nous a dit lui même qu'il partait en voiture, mais pour aller où ? Si les détecteurs n'étaient pas tombés en panne, nous le saurions !
- Avez-vous une idée de ce qui a pu arriver ? demandai-je.
- Techniquement, commença Sonya, une panne de ce genre est impossible...
- ...ce qui confirme qu'il y a eu sabotage, conclut Roak. Le Marshall avait découvert qu'un traître était parmi nous. Il a réussi à me le faire comprendre mais il n'a pas eu le temps de me dire qui il soupçonnait.
- Et avec les zergs, notre futur est terriblement compromis ! Les confédérés refuses que nous attaquions. Selon l'ambassadeur, nous devrions restez ici à les attendes sans espoir de renforts.

Quelque chose me revint à l'esprit :

- Ce n'est pas si sûr... commençai-je.
- Expliquez-vous.
- Juste avant l'arrestation du Marshall, ce dernier avait envoyé un message qui s'est rendu à son destinataire : c'était marqué sur le moniteur.
- Ah ? De toute façon, je ne pense pas que l'on puisse compter sur ce genre d'aide, acheva le major.
- Une seconde ! lança Sonya. Où est Regriss ? Il ne devait pas nous rejoindre ?
- C'est vrai...
- Je vais l'appeler.

Le major sortit un petit appareil radio qu'il alluma. Après avoir réglé la fréquence, il commença :

- Regriss ?
- MAJOR !!! hurla-t-il. Major ! Il y a des zergs !
- Quoi ? Où ça ?
- Aux frontières de la ville ! Ils arrrgggggggHHHHH !!!!!!
- Regriss !!! s'écria Sonya.
- J'y vais, dis-je. Il y a des armes ici ?
- Ordinateur ! s'écria Sonya. Cache d'armes !

Un panneau du mur, à côté de la porte, glissa, révélant un petit arsenal. Je pris un fusil gauss et une armure de marine.

- Bonne chance ! lança Roak. Ramenez-le nous vivant !
- Ordinateur, ouvre le sas, demanda Sonya.
- Faites attention, lança Roak. La frontière Est est juste à côté !

Le major ne s'étais pas trompé : une centaine de mètres plus loin, la ville laissait place au désert et dans la lumière du midi, j'aperçus une nuée grouillante qui s'approchait.

- Vite ! Ils arrivent ! Par ici ! s'écria une voix.

En me retournant, je vis deux marines qui approchaient à toute allure : l'un d'eux était nul autre qu'Ortha, tandis que l'autre m'était inconnu. Il portait un sac énorme.

- Decker ! s'écria Ortha. Partez immédiatement! Les zergs approchent !
- Oui, j'ai vu. Répondis-je. Et vous, que faites-vous ?
- On va écrouler un immeuble ou deux... histoire de créer une barrière...
- Bon... écoutez, je suis à la recherche du Premier Lieutenant Regriss, sauriez-vous où il se trouve ?
- Je l'ai vu sur Sara Plaza, les autres marines barricade les rues...
- Vite ! Ils approchent ! S'écria l'autre homme. Ou bien... Ortha, je devrais y arriver seul.
- Bien, dans ce cas, Decker, je vous suis !

Il nous fallut plusieurs minutes pour rejoindre Sara Plaza. Les zergs n'étaient pas encore arrivés mais les marines montaient des barrières, bouchant les rues. Des tas de civils affluaient de tous les côtés, se dirigeant vers le complexe. Arrivé au camp de base, au centre de la place, je m'écrias :

- Qui est de charge, ici ?
- C'est moi. Dit un homme. Qui y a-t-il ?
- Savez-vous ou se trouve le Lieutenant Regriss ?
- Il est parti il y a dix minutes vers le quartier industriel.

Le quartier industriel : on en venait.

- C'est bo, lança Ortha. Allons-y.

Après avoir fait le tour de plusieurs rues, une intersection nous barrait le chemin.

- Je vais à droite, va à gauche. Annonça Ortha.
- OK.

Je pris donc la direction voulue. Je longeai la rue étroite depuis un bon moment lorsque qu'ils me sautèrent dessus : deux zerglings venaient de sortir de nulle part. Je fus projeté au sol, mon fusil gauss revolant un peu plus loin. Je me débâti un instant, parvenant à repousser les zergs. Sautant sur mon arme, je passa la moitié de mon chargeur sur les bestioles avant qu'elles ne succombent. A ce moment, la voix d'Ortha résonna dans mon casque :

- Decker ! Je l'ai trouvé !

Virant de bord, je partis au sprint. Je le rejoignit quelques minutes plus tard, il avait bien retrouvé le Lieutenant, mais un détail clochait : il était couché au sol, du sang coulait de ses côtes.

- Il est vivant, annonça Ortha.

Après un examen rapide, je remarqua le plus grave : ce n'était pas un zerg qui l'avait blessé : mais une balle de revolver.

- Ramenons-le en lieu sûr, dit Ortha.
- Minute ! Qui lui a tiré dessus ?
- Je n'en sais rien !

Ortha pris le Premier Lieutenant sur son épaule de manière à ce que le sang coule moins. Le complexe était trop loin et je pris donc la route de la salle secrète. Roak et Sonya me truciderait sans doute pour avoir emmener Ortha mais je n'avais pas le choix. Plusieurs rues plus loin, je me rendis compte que je ne me souvenais pas du chemin pour rejoindre la salle et au bout d'un cul-de-sac, Ortha finit par me demander:

- Où diable nous conduit-nous ?
- Je ne sais pas... je ne me rappelle plus du chemin...

Je devais avoir l'air du plus parfais crétin de tout le secteur Kropulu.

- Retournons au complexe !

Nous ne pûmes aller plus loin : des dizaines de zergs venaient d'arriver, bloquant la seule voix du cul-de-sac.
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY
UNE HEURE APRÈS L'ARRESTATION DU MARSHALL
ORBITE HAUTE AUTOUR DE DARE SARA


Sur la passerelle principale du Stornoway, le commandant William s'adonnait au sport favori de tous les capitaines de vaisseaux : mains croisées derrière le dos, il se tenait devant la baie d'observation, contemplant les astres. Aujourd'hui, toutefois, il se surprit en train d'admirer les rangés de lumière, à la surface de Dare Sara. Il avait dû conduire son vaisseau et son équipage jusque dans les colonies extérieures. Tout ce voyage pour y déposer un ambassadeur particulièrement dérangeant. Par quatre fois, il avait menacer William de le relever de ses fonctions. L'une d'entre elle était survenue lorsque le responsable des détecteurs avait annoncé que la grille de défense de Dare Sara était en marche. William avait alors refusé de bombardé la cité, comme l'avait ordonné Piers. Il s'était contenté de gribouiller quelques tourelles lance-missiles sol-air. Mais après quatre menace, William s'était vengé :l'ambassadeur avait fait mettre sous surveillance toute les communications de la colonie et le commandant avait ''oublié'' d'intercepter quelques appels à l'aide...

Maintenant, il était là, sur la passerelle de son navire, à ce demander ou diable était partit cet imbécile de Piers.

- Commandant ? Demandant Hawk, le premier officier.

- Oui ?

- Il y a de l'agitation en bas.

- Comment ?

- ... Il s'agit des zergs...

- Quoi ? Qu'est ce qui se passe ?

William se retourna et alla rejoindre Hawk. À la vision de ce qui était affiché à l'écran, il faillit s'écrouler : au centre de l'image se dressait le point représentant Dare Sara Colonie, et tout autour, sur une dizaine de kilomètres, des centaines de points plus petits affluaient.

- Faites préparer les troupes ! Ordonna William.

Un homme pianota sur sa console et quelques secondes plus tard :

- Rassemblement d'urgence de tous les régiments de marines et de véhicules aux hangars cinq et six. Décollage vers la surface dans...

À ce moment, la passerelle s'ébranla et plusieurs membre d'équipage furent projetés au sol.

- Au rapport ! Aboya le commandant au moment où les alarmes se déclenchèrent.

- Quelque chose a heurté la coque et a exploser au point de jonction de l'aile tribord... dégâts négligeables...

- Pilote ! Quittez l'orbite !

- Bien M'sieur.

- Artillerie! Parez à riposter !

- Les canons sont armés et les boucliers activés !

De retour à la baie d'observation, William scruta l'espace à la recherche de... de n'importe quoi. C'est alors qui les vit : une douzaine de points sombres arrivaient de la surface, grossissant à vue d'oeil.

- C'est quoi c'est machin ? Demanda Hawk.

- Je consulte la base de données. Répondit un officier. Rien ! Nous n'avons auc...

- Ca suffira merci ! Coupa William.

Les zergs étaient suffisamment près pour distinguer quelques détails : ''On dirait d'énorme papillons !'' pensa le commandant.

- Je ne sais pas ce que c'est mais je ne veux pas qu'ils salisses ma coque d'avantage ! S'écria-t-il. Feu à volonté !

Après seulement quelques secondes, les imposants canons laser du Stornoway crachèrent leurs salves mortelles en direction de l'essaim, tuant la plupart des créatures, projetant les autres vers la surface.

- Bon...Hawk ! Surveillez les environs ! Ordinateur ! Annonce le départ des dropships ! Il y a en bas des tas de gens qui sont en danger de mort ! À nous de les aiders !

Une dizaine de minutes plus tard, Hawk s'écria :

- Monsieur, les détecteurs indique que l'... heu... l'ami de l'ambassadeur est en danger! Il est acculé dans une ruelle en cul-de-sac et une nuée de zergs se rapprochent... Deux personnes sont avec lui !

- Bien... dans ce cas... répondit William. Faites décoller la chasse ! Ah, et armer le canon Yamato !

- À vos ordres !
DANS LES RUES DE DARE SARA
L'INSTANT SUIVANT
DARE SARA COLONIE


- ET MERDE ! M'écriais-je.

La rue en cul-de-sac se terminait par un vieil édifice probablement désaffecté. Toutes les issues, portes et fenêtres avaient étés barricadées de tôles métalliques. Et tous les autres immeubles de cette rue étaient dans le même état !

- Je n'avais pas conscience que la main-d'oeuvre était si présente sur cette colonie... ironisa Ortha. Le bon trois quart du Quartier Industriel est dans le même état !

- Oui ! C'est ça ! Fais des plaisanteries stupides pendant que j'essaie de trouver une solution ! Et que les zergs approchent !

En effet... Une petite, -trop petite- centaine de mètres nous séparaient des créatures.

- C'est trop haut pour escalader, et avec le Lieutenant sur mes épaules...

- Défonçons une porte ! C'est notre seule chance !

- OK.

Ortha déposa le Major contre un mur et entrepris de défoncer une issue. Je fis de même avant de me rendre compte que cela était parfaitement inutile. Alors que les zergs avaient franchit la moitié de la distance qui nous séparaient, quelque chose d'absolument inattendu se produisit : une boule d'énergie gigantesque traversa le ciel et vint s'écraser sur la rue. Les immeubles au bout de la rue s'effondrèrent, la secousse nous projeta contre le mur que nous tentions de défoncer. Je m'assomma contre quelque chose, ce qui eu pour effet de me faire perdre connaissance.


PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


- Cible atteinte et détruite à cent pour cent ! S'écria Hawke à l'adresse de son supérieur. Comme prévu, les immeubles avoisinants ont été projetés à terre par le souffle de l'explosion et...

- Et les hommes qu'il y avait en bas ?

Le coordonnateur de l'équipe du canon Yamato, assis un peu plus loin, se figea soudain, ce qui ne passa pas inaperçu au yeux de William.

- Heu... Voyez-vous... il semble que...

- QUE ?

- Que... repris Hawke, que le projectile a dévié de quelques degrés à côté des coordonnées indiquées.

Quelques degrés ne signifiaient que quelques mètres seulement, et dans la plupart des cas cela ne change pas grand chose au résultat final. Dans la plupart des cas...

- Quelques degrés ? Dit William. Monsieur Mitchel, avez-vous idées de la distance qui séparait les gens que nous tentions de sauver des coordonnées du tir ?

- Je... Je suis... Je suis désolé... mais Monsieur... beaucoup de facteurs doivent être pris en compte lors du calcul des coordonnées... et je n'ai pas eu beaucoup de temps pour les calculer et les transmettes aux artilleurs...

- Excuse inacceptable ! Si ces gens, là en bas, sont morts dans l'explosion, ce n'est pas seulement Piers qui sera de mauvaise humeur ! Bon sang ! Je risque la cour Martiale !

- D..dd...dés...désol.... désolé.

- Bon... vous pouvez disposer.

- Bien, monsieur.

- Monsieur Hawke, lança William pendant que l'autre officier quittait la passerelle à vive allure.

- Mon commandant ?

- Je veux savoir le plus tôt possible si nos gens on survécu. (Hawke hocha la tête). Et compte rendu des manoeuvres de débarquement.

Quelques hommes s'activèrent, au fond de la passerelle.

- Les résidus du Yamato brouillent les détecteurs sur la zone cible. Impossible de déterminer si les hommes sont vivants, annonça l'un d'eux, tête tournée vers le commandant.

- Bon...

- Les cinq dropships ont entamés leurs entrés en atmosphère, annonça Hawke, penché vers un écran. Atterrissage prévu dans trois minutes. Sites d'atterrissage : Sara Plaza, le complexe, le Quartier Industriel et les deux derniers vers les zones résidentielles.

- Bien. Nouvelles coordonnées pour le vaisseau qui atterrira dans le Quartier Industriel :

- Monsieur ?

- Qu'il se pose aux coordonnées de tire du Yamato et qu'il ramène en lieu sûr les gens qui sont là-bas.

- À vos ordres.


CENTRE MÉDICAL MOBILE
SARA PLAZA


La première chose qui me fit réagir à mon réveil fut les tirs incessants de dizaines, non, de plus de cent fusil gauss qui crachaient leurs salves à des dizaines de mètres de moi, et la douleur inimaginable venant de ma jambe droite. En ouvrant les yeux, je vis que je me trouvait sur un lit de camp, sous un toit grossier constitué d'une toile montée sur des supports. Une dizaines de lits semblables s'entassaient ainsi sous le paravent sans murs, sur lesquelles reposaient pour la plupart des hommes, probablement des marines vu leur carrure, et du fait que presque tous portaient uniquement la combinaison que l'ont porte sous une armure. Tous avaient des bandages ça et là et dormaient profondément. Ni Ortha ni Regriss étaient en vue.

- Ah ! Vous êtes enfin éveillé ! Dit doucement une voix féminine.

Une femme, probablement dans la quarantaine, s'avança vers moi, me tendant un verre d'eau et tenant un bloc-note dans l'autre main. Elle portait un sarrau blanc, avec des taches rouges par-ci par-là et dont les poches étaient remplis de trucs de toute sorte. Je pris le verre et bus le liquide à longues gorgées.

- Bien... Monsieur Decker, c'est bien cela ? Alors ? Comment vous sentez-vous ?

Je pris le temps de finir l'eau et de lui remettre le verre avant de lui répondre :

- Heu... hé bien...

- Pas de douleurs ? Vous ne sentez rien d'anormal ?

- Heu... ma jambe droite me fait un mal de chien.

- Mmm... Lorsqu'on vous a amené ici, votre jambe était presque entièrement couverte de bleus et de poques. Mais n'y pensez plus. L'eau que vous avez but contenait des propriétés calmantes, et la douleur disparaîtra vite.

- Ah ! Il est éveillé ! Lança une voix grave.

La docteure se retourna brusquement, et alla à la rencontre du nouvel arrivant :

- Colonel, commença-t-elle, ce patient est en état de choque et il n'est pas prêt pour un interrogatoire militaire !

- Docteure, vous entendez les rafales ? Les cris ? Les grognements des zergs ? Il en arrive de tous les côtés et Sara Plaza est de loin l'endroit le plus difficile à défendre de cette ville ! Notre position est de plus en plus intenable. D'ailleurs, si vous avez des choses de valeurs ici, allez les chercher. L'évacuation vers le complexe débutera sous peu.

- Mais vous ne pouvez rien faire sans l'approba...

- Assez !

- Colonel ! Je me dois d'insister !

- Vous m'avez entendu ?

- COLONEL ! Ragea la dame avant de sortir.

- Monsieur Decker. Dit le colonel en se tournant vers moi.

- C'est moi, répondis-je, assis sur mon lit.

- Je suis le Colonel Regan. Au nom de la Confédération, vous êtes en état d'arrestation pour trahison.

- QUOI ? Mais ?

- Vous avez le droit de gardez le silence. Tout ce que vous direz pourra être utilisé contre vous. Vous serez, et ce, immédiatement, transporté vers un transport attendant au spacioport...

- Mais qu'...

- ...pour être conduit sur Tarsonis, où vous recevrez votre condamnation pour votre crime.

- Mais c'est ridicule ! Vous n'avez pas le droit !

- Soldats ! s'écria le sergent. Emmenez-le !

Deux hommes entrèrent sous le toit et s'approchèrent. Deux hommes dont les armures portaient une marque bien spécifique. Et soudain je compris : ce colonel n'était pas d'ici, il venait de Tarsonis. Idem pour les deux hommes qui s'approchaient. Cela voulait dire que le Commandement de la Colonie, en l'occasion : Roak et Sonya, n'était probablement pas au courant de ce que les Confédérés voulaient faire : me faire disparaître au milieu de la bataille pour que je ne puisse pas raconter les évènements d'avant mon arrivé au centre médical. Il ne me restait qu'une chose à faire :

- J'exige de voir le Major Roak ou la Lieutenant Sonya immédiatement !

- J'ai bien peur que ni l'un ni l'autre ne soit ici.

Les hommes s'approchèrent... Le colonel lâcha un rictus. Et soudain :

- Ce n'est pas tout à fait exact.

Une dizaine de marines encerclèrent le pavillon, et Sonya entra, arme à la main.

- Colonel, vous n'avez absolument aucun droit pour ce que vous voulez faire. Vous n'êtes pas d'ici, et donc, vous n'avez aucune autorité pour des affaires internes. Maintenant, mes hommes vont vous reconduire avec vos acolytes vers votre transport qui attend toujours dans le hangar privé du Marshall, et je vous conseille d'y rester !

- C'est une menace ? Lâcha le colonel.

- Oui, c'en est une ! Si je vous reprend à fouiner un peu partout, vous serez dans l'obligation de quitter cette colonie !

Le colonel poussa un grognement parfaitement audible.

- Venez ! Beugla-t-il à ses hommes.

Lorsque qu'il fut sortit, les marines de Sonya « escortèrent » les Confédérés vers le centre de commandement.

- Lieutenant, je vous suis mille fois reconnaissant !

- De rien. Lorsque vous êtes sorti de la salle, Roak et moi avons quittés peu de temps après. Roak est en train de suivre la bataille, un peu plus loin.

- C'est vrai que la situation est critique ?

- Plus vraiment... Une demi-douzaine de dropships viennent d'atterrir un peu partout dans la ville. Ils étaient chargés à bloc d'infanteries et de machineries et ils ont entrepris de « nettoyer » la colonie. Mais...

- Mais... ?

- La situation n'est pas brillante non plus et les zergs continuent de faire des ravages, et il en arrive toujours du désert.

- Ah... Au fait, que c'est-il passé ? Qu'est-ce qui nous tombés dessus comme ça, dans le Quartier Industriel ?

- Un Yamato du croiseur en orbite. Les dropships viennent de lui également.

À ce moment, la médecin revint, elle tenait un petit appareil.

- Bien contente qu'ils soient enfin partis ! Bon, Monsieur Decker, je vais vous injecté une substance qui devrait vous permettre d'utiliser votre jambe.

Elle s'approcha et m'injecta le liquide avec son petit gadget.

- Bon, dit-elle. Cela devrait faire effet sous peu. Maintenant, j'ai d'autre patients à m'occuper. Au revoir.

- Merci ! Lui-dis je.

- Maintenant, commença Sonya, je vais rejoindre Roak, vous venez ?

- Sans attendre.

Une fois en dehors du pavillon, je pris le temps d'observer les alentours : une dizaine de pavillons sans murs semblables à celui que je venais de quitter étaient montés un peu partout. Des tonnes de caisses de munitions, d'armes, de vivres, de matériel médical et de toute sorte de d'autres choses étaient groupés près d'un dropship. Un second dropship était posé non loin du premier et des marines continuaient de débarquer. Des foules de gens allaient et venaient sur la place, des techniciens, du personnel médical, des civils, mais également plusieurs marines qui, arme en main, se dirigeait vers les lieux d'escarmouche. Au centre de Sara Plaza se tenait une sorte de petit camp de base : quelques ordinateurs, montés sur des caisses et reliés à une antennes fixée sur un véhicule, étaient occupés par des officiers et le major Roak, passant d'un poste à un autre, aboyait des ordres.

- À quoi c'est ordinateurs sont-ils connectés ? Demandai-je à Sonya.

- Vers le centre de commandement, et le Stornoway.

- Dites, combien de temps suis-je resté sans connaissance ?

- Près d'une heure.

Elle rejoignit le major, avec moi derrière.

- Comment est la situation ? Demanda-t-elle au major.

- Mieux que la dernière fois : les zergs sont de moins en moins nombreux et nous sommes en train de les repousser.

- Excellent !

À ce moment, une femme assise devant un ordinateur se leva et nous rejoignit.

- Monsieur ? Dit-elle. Nous recevons un message du Spacioport. Des zergs aurait pénétré le terrain d'atterrissage et entrepris de démolir les vaisseaux posés là-bas.

- Est-ce un danger immédiat pour les personnes présentes au Spacioport ?

- Je ne pense pas : la suite du message précise qu'ils ont verrouillés les accès de la tour de contrôle, mais les quelques personnes qui se trouvaient sur le terrain à l'arrivé des zergs n'ont eu aucune chance.

- S'ils peuvent attendre, je les placerai en attente. Nous avons des zones beaucoup plus urgente : des tas de gens sont coincés dans l'hôtel de ville et les zergs y sont entrés.

- Mmmm... fit Sonya.

- Je pourrai peut-être y aller ? Demandai-je.

- Vous ne pourrai rien faire seul, dit le major.

- Et votre jambe ne vous le pardonnerais pas ! Ajouta Sonya.

- Vous avez sans doute raison...

- Mais votre blessure ne vous empêchera sans doute pas de piloter ? Demanda le major.

- Sans doute pas.

- Venez, conclut Roak.

Il me conduit près des dropships.

- On est justement en train de le débarquer.

Une immense grue descendait une tenue de combat Goliath de la soute d'un des transports. Lorsqu'il fut au sol, le major me fit signe d'approcher.

- Avec ça, vous pourrez gribouiller les quelques zerglings présents là-bas.

- Magnifique ! Fis-je.

- Son pilote est mort à peine après avoir débarqué... Il est à vous.

- Je ne les raterai pas !

- Bon, dit une voix. C'est vous le nouveau pilote ?

Je me retournai et vit un homme approcher.

- Oui.

- Savez-vous comment il fonctionne ? Me demanda-t-il en désignant la machine.

- Les base, oui.

- Bon. Approchez.

- Je retourne au camp de base. Dit le major. Bonne chance !

- Merci !

Le technicien ouvrit l'habitacle et me fit signe de monter. Ce que je fit. Une fois assit, il me désigna l'écran de contrôle, installé à hauteur de la taille. L'écran montrait la « vue » de l'engin.

- Cet écran montre ce que la machine voit, et un petit plus installé par son ancien propriétaire : le mode infrarouge. À utiliser dans l'obscurité.

Il appuya sur un bouton. L'écran changea et afficha un diagramme technique du Goliath, de face et de profil.

- Ça, ce sont les schémas techniques. Ils vous révèleront les dégâts subis par l'engin.

- OK.

- Et ça, dit-il en saisissant les bras de contrôle, ça, sa vous permet de le diriger.

- Ça, je sais comment ça marche. Et comment utiliser les mitrailleuses aussi. Mais rien d'autre.

- D'accord. Pour les Hellfires, vous appuyez sur ce bouton et les canons seront remplacés par les missiles.

- Très bien.

- Bon ! Vous connaissez l'essentiel. Attendez une minute...

Il sortit et débrancha un gros tuyau relié à l'arrière du Goliath.

- Carburant à 100% Plein de munitions effectué. Bonne chasse !

- Merci !

Après avoir refermé l'habitacle et remit le moniteur en mode visuel, je pris la direction du spacioport. Quelques minutes plus tard, à mi-chemin de ma destination, l'occasion de tester le Goliath était arrivée : Une demi-douzaine de Zerglings, occupés à ravager une vulture écrasée au milieu de la rue, me chargèrent aussitôt. Je pris le temps de viser, et sans attendre, j'ouvris le feu. Les rafales de balles mortelles trouèrent les bestioles. Le nuage de poussière cachant la vue, je dirigeai mon regard vers le moniteur : l'écran montrait les cadavres des six zerglings présents. Six ? Non, seulement cinq carcasses étaient visibles ! Je fis reculer la machine, tendant ses bras imposants. Aucune trace du zerg. Je fis pivoter le haut du corps de gauche à droite dans l'espoir d'apercevoir la créature. Le zergling aurait pu se cacher dans n'importe lequel des bâtiments longeant la rue, mais le manque d'intelligence bien connue de ces créatures rendait cette possibilité impossible. Et soudain, l'attaque vint : les lames gigantesque du zerg fendirent l'air et tailladèrent le bras gauche de l'engin. Je fis faire un bon arrière au Goliath, manquant de peut de le renverser et fit cracher ses canons. Seul le bras droit tira mais ce fut heureusement suffisant pour exterminer la créature. Rapidement, j'enfonçai le bouton d'options du moniteur et les schémas s'affichèrent : Une minuscule section du bras gauche, là ou le zerg avait frappé, était dans le rouge. J'appuyai sur la détente une seule fois de manière à ne pas canarder tout mon entourage. Quelques balles sortirent du canons droit mais la section touchée du bras gauche se mit à clignoter sur l'écran, pendant que l'avertissement « DÉFAUT SYSTÈME » s'affichait.

Après avoir mis le Goliath en Stand By, je sortis et entrepris d'examiner la partie « blessée » du bras. Le zerg avait frappé juste : de nombreux circuits électriques passaient par le point de jonction de deux plaques de blindage et la lame les avaient tailladées. N'ayant pas le matériel nécessaire pour réparer les dommages, je repris ma route vers le spacioport. Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles je vis les ravages causés par les zergs : de nombreux restant de véhicules continuaient de flamber, quelques-uns avaient même des corps de zerglings à proximité. Ils étaient sans doute mort dans l'explosion du moteur des véhicules. De nombreux immeubles avaient étés saccagés et, sans aucun doute le pire; plusieurs corps de civils gisaient ça et là. Soudain, quelqu'un cria à l'aide quelque part à ma gauche : je fis pivoter la cabine pour voir un homme, portant un jeune enfant dans ses bras, s'approcher du Goliath. Sans attendre, j'ouvris l'habitacle et descendis de la machine.

L'homme me rejoignit. Il était paniqué, son fils pleurait et un grognement retentit plus loin.

- Il... Il est juste derrière nous ! S'écria l'homme.

- Quoi ? Des zerglings ? Un hydralisk ?

- N...no..non...

- Alors ? Quoi ?

Un autre grognement retentit. De moins loin, cette fois.

- S'il vous plaît ! Emmenez-le ! Votre machine ne pourra rien contre ce monstre ! Et soudain, il me tendis son fils et s'écria :

- Emmenez-le avec vous et fuyez !

- M..Mais...

- Il n'y a pas assez de place pour moi dans votre engin ! Fuyez ! Il arrive !

C'est alors que je le vis. Durant la première seconde, je refusai d'y croire. Non. Pas ça. Tout sauf ça ! Mais il était bien réel ! La créature qui avait fait dans de ravage dans le désert... elle arrivait ! L'ultralisk arrivait ! Je courus vers le Goliath, saisissant le microphone de la radio :

- Goliath 5.9.7.6.3.2. de Dare Sara à Centre de Commandement, demande évacuation d'urgence pour trois personnes au coordonnées 67.26 Un zerg géant s'approche de notre positions. Temps estimé : 1 minute. Avons besoins de renfort immédiatement !

- Désolé, lança une voix métallique. La fréquence est surchargée. Veuillez réessayer ultérieurement.

- C'est pas vrai !

PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


- ... s'approche de notre positions. Temps estimé : 1 minute. Avons besoins de renfort immédiatement !

- Désolée, la fréquence est surchargée. Veuillez réessayer ultérieurement.

- C'est pas vrai !

Le haut parleur se tut. Et le commandant William avait l'air perplexe.

- Monsieur ? Demanda Hawk.

William attendit un instant, puis :

Envoyez les Darkdragons.
DANS LE CIEL DE DARE SARA
L'INSTANT SUIVANT
DARE SARA COLONIE


- Stornoway à Leader Darkdragon, lança la voix de Hawke dans le casque de Maxel. Nouvel objectif de mission : rendez-vous aux coordonnées 67 point 26 et éliminez la menace zerg présente là-bas.

- Bien reçu mon capitaine.

Le sergent-chef ferma la fréquence et dirigea son chasseur stellaire Wraith vers les coordonnées indiqués. Voyant leur leader changer de trajectoire, les cinq autres pilotes de l'escadron Darkdragon calquèrent leurs trajectoire sur la sienne.

- OK les gars, on y va !

- Hé ! Leader ! Vous m'avez encore oublié ! Lança la douce voix de Katherine dans le casque de Maxel.

- Désolé, la recrue. Notre objectif, cette fois, sera de localiser un zerg immense. Il attaque un Goliath qui protège des civils. Et bien sûr, il faudra le descendre.

- Qui ? Le Goliath ? Plaisanta Leax.

- Pas de sarcasme, deux.

- D'acc, chef !

Les groupe traversa une couverture nuageuse, et découvrit Dare Sara Colonie.

- Wow ! S'exclama Katherine. C'est la plus belle des colonies que j'ai jamais vu.

- En as-tu déjà vu d'autre ? Demanda Leax.

- Heu... je ne répon...

- Ça suffit vous deux ! Rugit Maxel. On va descendre à vingt-cinq mètres d'altitude.

- Chef oui chef ! Lança à l'unisson le reste de l'escadron.

- Faites attention : les trucs qui ont abîmés la peinture du grand vaisseau nous feront probablement beaucoup plus mal à nous. Alors espérons que nous ne les rencontrerons pas !

- Six à Leader, mes scanners signalent l'approche de contacts multiples. Coordonnés 79.68 Nord, Nord-Ouest.

- Quel synchronisme, Leader ! Plaisanta Leax.

- Quel genre ?

- Je ne peux le préciser.

- Six, si on a retiré l'armement principal de votre chasseur, c'est pour les remplacer par des senseurs que nul ici n'a à part vous.

- Oui, Leader. À première vue, sa ressemble aux trucs qui ont attaqué le Stornoway.

- Que fait-on ? Demanda Katherine.

- On oubli les zergs volants pour le moment : plusieurs personnes attendent notre arrivé avec la plus grande impatience. On passe en mode camouflage. Attention : coordination... 3...2...1...camouflage !

Et sans un bruit, les six Darkdragons disparurent simultanément, ne laissant pas la moindre traînée ionique derrière eux.

_______________


Dans les rues de Dare Sara...

Le bras droit du Goliath n'avait probablement jamais tiré à un rythme aussi démesuré. Depuis que j'étais remonté dans l'engin, je n'avais pas relâché la détente. J'avais même réussi à atteindre l'Ultralisk avec un missile Hellfire, l'idiot s'était jeté dessus... L'homme et son fils avançaient en direction opposée le plus rapidement qu'ils le pouvaient et moi, je ne bougeais pas la machine, exception faite de la mitrailleuse. L'ultralisk nous avait presque rejoint à présent. Je savais bien que je ne le vaincrais pas ainsi, mais je ne pouvais me résoudre à abandonner les civils... Je ne ferai pas comme dans le désert, non. Je resterai ici et mourrai en les défendant. Et puis, il arriva. Je fis faire un bond de côté au Goliath et l'ultralisk s'arrêta en glissant sur plusieurs mètres. Je fis cracher la mitrailleuse, voyant l'indicateur de munitions au plus bas. Le zerg se retourna et chargea. Je parvint de justesse à l'éviter et celui-ci rentra de plein fouet dans le mur, projetant un nuage de poussière. Rapidement, j'activai la vision infrarouge et je ce que je vis me surpris : la plupart de l'ultralisk apparaissait en bleu plus ou moins foncé. On m'avait dit il y a quelque temps que c'était bon signe. Cela voulais dire que la créature était blessée. Très bien ! Il fallut quelques instants au zerg pour reprendre ses esprits et il me chargea immédiatement. Je fis faire un bond de côté... et l'ultralisk arracha le bras gauche au passage. Le choc fit basculer le Goliath et un petit bip d'alarme se mit à résonner. Je remit l'engin debout et attendit la suite : mais l'ultralisk semblait s'être bien concentré sur le bras manquant et je pris ces quelques instants de répit afin de réfléchir. Après quelques instants, une idée me vint à l'esprit. Oui, c'était sans doute la seule chose à faire.

Sans attendre, je passa aux Hellfires et les mirent en surchauffe en gardant le bouton bien enfoncé. Si je lâchais maintenant, le missile partirait en fou dans le ciel, mais si je ne le lâchais pas, le missile continuerait de chauffer et finirait par exploser. Après avoir coincé le bras après le siège de sorte que le bouton ne soit pas relâché, j'ouvris l'habitacle du Goliath et sortis dans la rue. Le ronronnement du missile attira l'attention du zerg et celui-ci releva la tête pour me voir déguerpir. L'ultralisk lâcha aussitôt le bras et entrepris de ne pas me laissé filer, frappant le Goliath au passage afin de libéré le chemin. Grossière erreur. L'impact fit exploser le missile, et celui-ci entraîna la plupart des autres Hellfires dans l'explosion, faisant décoller les autres. Le flanc gauche du zerg fut déchiqueté, sa patte avant gauche arrachée nette et presque la totalité de sa lame immense gauche également. L'immense créature s'effondra dans la rue ravagée.

_______________


Dans le ciel de Dare Sara...

- Leader ! S'écria six. Explosion repérée au coordonnées cible.

- Quoi ? Vite ! Si c'est le Goliath qui a expl...

- Tirs de barrage à onze heure ! S'écria Leax. Hellfires en approche !

- QUOI ? S'étrangla Maxel. Manoeuvre d'évitement !

Et tous les chasseurs, bien que personne n'ait pu les voir, partirent en vrille et les missiles passèrent...

- C'est bon, dit Six. Ils sont passés...

- Qui est l'imbécile qui nous canarde alors qu'on viens le sauver ? S'écria Katherine.

- Ça suffit, trois. Attention : on reprend la formation.

- Leader, lança six, nous sommes arrivés.

- Bien. Deux, trois, avec moi. On va se poser. Les autres, assurez-nous une couverture aérienne.

- Bien Leader. Répondit l'escadron.

_______________


Juste en dessous...

Rien de ce qui me passa par la tête ne semblait suffisant pour exprimer mon envie de re-carboniser la carcasse déjà carbonisée. Cette créature avait causée tellement de destruction et de malheur que je ne puis m'empêcher de faire déferler ma fureur sur le zerg mort, assaillant la carcasse de coup, de jurons et de bien d'autres choses que je ne décrirai pas dans ce document. J'étais tellement concentré sur l'objet de ma victoire qu'il me fallut de longues secondes pour réaliser que trois chasseurs stellaire de classe Wraith venait de réapparaître autour de moi. Après un sursaut atroce, je pris conscience qu'ils s'étaient posés et que leur pilotes s'avançaient déjà vers moi. Deux hommes et une femme s'approchaient, l'un des hommes et la femme portant un fusil gauss en bandouillèrent. Réussissant de peines et de misères à me calmer, je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit.

- Est-ce que ça va ? Demanda l'homme sans arme.

À cette demande, je pris conscience que ma jambe droite me faisait souffrir atrocement. Je me demandais vraiment ce qu'ils pensaient : ma tenue de pilote était déchirée par endroit, couverte de terre et de sang, et ils m'avaient probablement vu en train de me vider de ma fureur... mais pour l'heure, rien de cela n'importait.

- Je pense que je ne mourrai pas dans l'heure...

- Je suis le Sergent-chef Maxel, dit celui-ci en me rejoignant. Leader de l'escadron Darkdragon, du Stornoway.

- S'il vous plaît, Leader. Lança la jeune femme en me balayant du regard. Cet homme vient probablement d'avoir la plus grosse secousse de sa vie... oublier les formalités !

Je ne savais comment lui exprimer ma gratitude. La dernière chose dont j'avais envie pour le moment était bien des formalités d'usage servant à paraître important lors des galas... Le sergent-chef la fusilla du regard.

- Je suis Patrick Decker.

- Savez-vous ce qui a explosé ?

- Heu... mon Goliath...

Maxel tourna la tête et contempla la carcasse de l'Ultralisk. Le bas des jambes de la tenue de combat avait survécue également.

- Vous l'avez tué ? Me demanda-t-il après s'être retourné vers moi.

- Oui.

- Comment avez-vous fait ? Me demanda l'autre homme.

- Peu importe pour le moment. Aboya Maxel. Pour l'instant, nous allons reconduirent cet homme au centre de commandement. Et où sont les civils que vous protégiez ?

- Ils sont tous partis.

- Bien. Dans ce cas, ils doivent êtres à l'abri, maintenant.

- Une minute ! M'écriai-je. Des gens ont besoins d'aide, au spacioport. Il y a encore des zergs qui grouillent, là-bas.

- Mes hommes vont s'en occuper. Dit-il. Leax ?

- Monsieur ? Répondit l'autre homme.

- Va informer le reste de l'escadron d'aller nettoyer le spatioport, et demande un transport.

- Bien M'sieur, répondit Leax en retournant à son appareil.

- Il n'y a plus qu'à attendre... dit Maxel.

- Oh fait, lança la jeune femme, je m'appelle Katherine.

Je lui répondit d'un hochement de tête.

- J'aimerais savoir, repris le sergent-chef, comment avez-vous fait pour venir à bout de ce monstre ?

Cette question me reviendrais sans doute une dizaine de fois encore alors mieux valait m'y préparer tout de suite.

- J'ai vidé mon chargeur, ensuite j'ai fait surchauffer les missiles Hellfires, et puis je suis sortis du Goliath et l'Ultralisk l'a cogné. Et il a explosé.

- Est-ce que quelques missiles auraient décollés ?

- En bien... je crois oui... un ou deux.

- Quatre, en fait. Corrigea Katherine.

- Hein ? OH ! Désolé...

L'autre homme revint.

- Le transport sera là dans une minute. Et on vient de recevoir l'ordre de rejoindre Sara Plaza.

- OK. Lança Maxel. Vous pouvez remontez dans vos chasseurs et préparer la séquence de lancement.

- Oui M'sieur. Répondirent Leax et Katherine avant de retourner à leur vaisseau.

Le transport arriva quelques instant plus tard et il me reconduit, escorté par trois Wraith, au centre de commandement. En entrant dans la salle de contrôle, de nombreuses personnes étaient présentes : Roak et Sonya, Maxel et deux autres hommes que je ne connaissaient pas. Tous deux étaient vêtus de l'uniforme des officiers de la Flotte.

- Ah ! Monsieur Decker ! Lança l'un des deux hommes, celui qui avait l'air plus âgé que l'autre.

- C'est moi. Répondis-je juste avant de me rendre compte que ma réponse était d'une politesse limitée...

- Je suis le Commandant William, du Stornoway. Voici mon second, le Capitaine Hawke.

- Après avoir serré les deux mains, Roak pris la parole :

- Nous vous félicitons pour ce bel exploit. Vaincre un Ultralisk à vous seul, c'était vraiment quelque chose !

- Merci.

- Le Commandant William, reprit Sonya nous a promis un appuis militaire aussi longtemps que cette crise dura.

- C'est vrai ? Demandai-je, soulagé à l'idée que nous ne serions pas si seuls dans ce conflit.

- Absolument. Lança William. Bien que cela ne plaira guère à l'ambassadeur Piers, je ne puis ramener le Stornoway en laissant des gens à une mort certaine.

- Mais ce fut tout de même une belle victoire, aujourd'hui. Dit Sonya.

- J'aimerais des détails... lançai-je. Quelle est la situation ?

- Les troupes ont établis un périmètre de sécurité autour de la zone résidentielle principale. La population y sera à l'abri et le complexe est dans la limite protégée, donc nous avons une sécurité relative. Nous avons pu secourir la plupart des civils pris dans les zones dangereuses et les pertes ne sont pas très élevées. Cependant, les zergs grouillent dans le reste de la cité.

- Combien de gens avez-vous ? Demanda Hawke.

- Environ seize milles citoyens.

- Ah... fit William. C'est largement supérieur à la limite maximale du Stornoway...

- À combien s'élève cette limite ? demanda Roak.

- Six milles... dit Hawke. On peut forcer jusqu'à huit milles dans les pires situations...

- Et que ce passerait-il si nous dépassions la limite permise ? demandai-je.

- Nous serions sans doute plutôt inconfortable... et les systèmes environnementaux ne fournirais pas.

À ce moment, un communicateur bipa à la ceinture de Hawke. Celui-ci s'éloigna avant de répondre.

- Parlez-moi de Piers, Commandant. Demanda Roak. J'aimerais savoir ce que vous savez. Mais il y a une chose que vous devez savoir : s'il revient ici, nous le mettrons aux arrêts jusqu'à ce qu'il nous rendre notre Marshall, et sachez que je ne vous en veux pas pour le bombardement : vous n'étiez sans doute pas en mesure de faire quoi que ce soit pour l'en empêcher.

- Merci. De toute façon, je partage votre avis. Bien que je ne savais pas qu'il ait arrêté votre Marshall, cet ambassadeur me déplaît et je ne veux plus le revoir avant longtemps.

- Avez-vous une idée de où il aurait bien pu aller ?

- Un instant ! m'écriai-je.

Tous se tournèrent vers moi

- Ou sont Ortha et Regriss ?

Roak et Sonya se rembrunirent.

- On ne sait pas. Dit Roak.

- Quoi ? Comment ça ?

- Ils étaient avec vous juste avant le Yamato, et lorsque les secours sont arrivés, vous étiez seul.

- Hein ? Mais c'est impossible !

- De plus, fit Sonya. Nous avons découvert l'identité de l'espion.

Tout d'abord, il me fallut quelques secondes pour assimiler le nom qu'elle venait de dire. Je n'y croyais pas, ou plutôt, ne voulais pas la croire. Mais tout était logique et les pièces du puzzle se mettaient en place. C'était lui qui avait dû saboter le réseau de détecteurs, c'est lui également qui avait dû tirer Regriss, dans la ruelle. Et il était arrivé en même temps que moi, juste avant que tout cela ne commence. Ortha.

- Je savais, commença William, ainsi que quelques officiers que l'ambassadeur avait implanté un espion dans votre colonie. Je suis désolé...

Il n'eut pas le temps d'achever sa phrase que Hawke revint :

- Mauvaise nouvelle, mon Commandant : le Stornoway est attaqué.

_______________


PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


- Levez les écrans déflecteurs et activez l'armement. Ordonna Mitchel aux officiers. Analyse de l'ennemis ?

- Une douzaine de papillons s'approchent en trajets d'interception. Temps : quarante-cinq secondes.

À ce moment, les sirènes d'alarme se réveillèrent.

- Ouvrez le feu !

- À vos ordres. Cependant...

- Cependant ?

- Si nous ouvrons le feu maintenant, nous risquons de les manquez et de toucher la colonie, juste en dessous.

- Et alors ?

- Si nous les laissons approcher à quinze secondes, nous ne pourrons les manquez.

En tant normal, l'officier de charge n'aurait jamais dû tolérer ce genre de contestation, mais l'autre officier avait probablement vu plus de combats et devait connaître les capacités de ses canons mieux que quiconque. De plus, Mitchel savais très bien que sa propre expérience au commandement était limitée, surtout au combat. Mitchel attendit donc, voyant les zergs grossir à travers la baie vitrée.

- Feu !

Encore une fois, les imposants canons laser du Stornoway crachèrent leurs salves mortelles et Mitchel sentis sa tension monter en attendant les résultats. Mais ce qu'il vit lui fit ressentir la plus grosse poussé d'adrénaline de son existence : juste avant de se faire toucher, les zergs partirent en vrilles et les lasers frappèrent le vide...

- Cap à 91.36, élévation 43... non, 56.79, élévation 43 ! ordonna Mitchel en décidant d'éloigner le vaisseau des zergs. Artillerie !

- Monsieur ?

- Poursuivez le feu !

- Heu... Oui monsieur.

L'artillerie lourde, désormais inefficace à cause de la proximité des zergs, fut remplacé par les armes de combat rapprochés, beaucoup moins puissantes.

- Contrôle de chasse, faites décoller les chasseurs.

- À vos ordres. Répondit une femme.

Dans les quelques instants qui suivirent, Mitchel vit douze Wraiths passer devant la baie vitrée, allant à l'interception des zergs. Les douze chasseurs se séparèrent en deux groupes de six et se placèrent en « V ». Cette tactique était simple, le premier chasseur canardait la cible, puis partait en vrille pour être remplacé par les deux autres derrière, qui faisaient la même chose et ainsi de suite. Cette tactique servait surtout à faire bouger les canons des vaisseaux en leur offrant le plus de cibles possibles, évitant qu'ils ne pilonnent un seul vaisseau.

Une dizaine de zergs furent ainsi exterminé avant d'avoir pu approcher davantage. Un autre fut abattu par les canons du Stornoway mais le dernier passa. Mitchel sentit la secousse lors de l'impact.

- Rapport d'avaries !

- Impact au niveau de la tuyère de propulsion bâbord. Le champs d'énergie a cédé en absorbant la majeur partie de l'explosion. Dégâts négligeables.

- Bon... faites un scanning de tout l'espace environnant. Revenez en statut normal, rappeler la chasse et commencer à recharger le bouclier.

_______________


CENTRE DE COMMANDEMENT
DARE SARA COLONIE


À l'écran principal, tous virent le zerg s'écraser contre la coque et le champs d'énergie fut visible un bref instant avant de disparaître.

- Ouch ! fit Hawke.

- Je ne crois pas que les dommages soient si terribles... commenta William.

Il sortit son communicateur et le régla sur la fréquence voulut.

- Stornoway ? Stornoway, ici le Commandant William, répondez s'il vous plaît.

- Ici le Lieutenant-chef Mitchel.

- Rapport de la situation ?

- Les... les zergs sont anéantis... toutefois... l'un d'eux a réussi à se faire... exploser sur la coque.

- Oui... j'ai tout vu cela.

- Ah... euh...

- Bon travail, tout de même.

- Hein ? Ah ! Euh... Merci, Monsieur.

- Écoutez-moi bien : je veux que vous établissiez des patrouilles de surveillance avec les chasseurs. Les Darkdragons resteront en bas donc arrangez-vous pour faire des rotations entre les deux escadrons restant, de sorte qu'il y en ait toujours un en l'air.

- Bien Monsieur.

Et William coupa la communication.

- Hawke ?

- Mon Commandant ?

- J'aimerais tout de même que vous regagniez le Stornoway. Les zergs ont l'air d'avoir compris comment éviter les lasers, la prochaine fois, ils éviteront les chasseurs et je tiens à ce qu'un officier qualifié soit à bord au cas ou.

- Oui commandant. Dit Hawke avant de s'éloigné. Bonjours tout le monde.

- Bien... Maintenant que cet incident est clos, j'aimerais...

- Major ? Demanda une voix dans l'interphone de la salle.

- Oui ?

- Ici la surveillance du périmètre : il s'agit du Lieutenant Regriss, Monsieur, il est là et il est salement amoché.

Nous rejoignîmes l'infirmerie quelques instants après l'arrivé du Lieutenant. Oui, c'était bien lui et il n'avait pas l'air en grande forme. La médic, - la même qui s'était occupée de moi sur Sara Plaza- avait autorisée une visite mais seuls Roak et Sonya furent autorisés à entrer. Nous attendîmes tous dans l'antichambre et ils ressortirent vingt minutes plus tard. Tous deux avaient l'air graves et Roak annonça :

- À la salle de contrôle, vite !

Il nous racontèrent tous ce que Regriss leur avait dit et un nouveau sentiment de colère commença à naître en moi.

- Ainsi, dis le Commandant William, ils épiaient Dare Sara depuis toutes ces années... ça leur ressemble bien...

- Jamais je n'aurais soupçonné l'existence de ces installations... fit Sonya.

- Mais comment ont-ils pu construire tout un complexe souterrain sans que nous nous en ayons rendus compte ? Demandai-je.

Car il s'agissait bien de cela : les confédérés surveillaient la colonie depuis toujours à partir d'installations souterraines secrètes.

- C'est probablement là qu'ils ont enfermé le Marshall... fit Roak.

- Qu'allons-nous faire ? Demandai-je.

- Je ne sais pas... avec les évènements récents, je crois que la crise contre les zergs ne fait que commencer... honnêtement, je ne crois plus que nous puissions nous fiez à la Confédération.

- Que pensez-vous ?

- C'est très simple : nous allons tirer le Marshall de là.

- Mais comment faire pour retrouver les installations ? Demanda Sonya.

- Si nous allions interroger le Colonel Regan ? Demanda William.

- Mais... il n'est pas de votre équipage ?

- Absolument pas. Ce transport et tout son équipage viennent directement de Tarsonis.

- Ah... fit Roak. Dans ce cas, allons rendre visite au Colonel, il saura sans doute la position de ces installations.

- Et si il ne la connaît pas ? Ou si il ne veut pas nous la révéler ? Demanda Sonya.

Je le ferai parler. Conclut le Major.
CENTRE DE COMMANDEMENT
QUELQUES INSTANTS PLUS TARD
DARE SARA COLONIE


Nous étions cinq. Cinq marines en armure, arme en bandoulière, à courir dans les couloirs du Centre de Commandement, en direction du transport des confédérés, dans le hangar du Marshall. Le bruit de nos pas résonnait en duo avec les sonneries d'alarmes et des flashs rouges inondaient notre champs de vision. Roak et Sonya avait déclenchés l'alerte d'urgence planétaire, mettant tous les systèmes informatiques de la planète en état d'alerte. Des réfugiés commençaient à arriver des petites communautés minières éparpillées sur le petit monde et les troupes du Stornoway avaient la plus grande misère à ouvrir un chemin sûr pour leur faire gagner Dare Sara. De notre côté, nous avions un colonel hostile à sortir de son vaisseau et il ne nous facilitera sans doute pas la tâche. En tournant à l'angle d'un couloir, les portes du hangar s'offrirent à nos yeux. Pianotant le code d'accès, les autres se mirent en position et dès que les portes coulissèrent, ils donnèrent l'assaut.

L'équipage du transport dut se rendre compte qu'il avaient un problème car à notre approche, la rampe d'accès ventrale se releva, nous barrant l'entré. Nous sortîmes tous une grenade, et quelques bruits de goupilles tombées au sol plus tard, les grenades volèrent vers le transport. Je me mis à l'abri derrière la navette du Marshall et les autres, derrière des caisses, de l'autre côté du hangar. Plusieurs explosions retentirent, mêlés à un bruit de verre fracturé. Quelques instants plus tard, alors que la ventilation automatique s'occupait de faire sortir la fumée, plusieurs coup de feu retentirent en direction du transport. Dans l'écran de fumée, d'autres tirent de calibres différents volèrent dans la salle. Des armes de poings, pensai-je. Il ne nous arrêteront pas avec ça !

Le nuage de fumée se dissipa entièrement et les dégâts des grenades nous furent révélés : la verrière du cockpit avait, sans être cassée, été fracturée par endroit et les membres d'équipage avait fait tomber quelques morceaux de verre pour pouvoir riposter. Depuis ma planque, je ne voyais que la verrière tribord et une petite partie de celle d'avant. Je pouvais compter au moins trois revolvers dépassés de la verrière teintée. Bon, le moment était venu : sans attendre, je sortis un amplificateur vocale de poche, le régla à la puissance voulue et m'écria :

- Transport confédéré, rendez-vous immédiatement où nous seront obligés de poursuivre l'attaque ! J'exige simplement que le colonel Regan se rende immédiatement et sans résistance ! Mes collègues ont une arme d'assaut braquée droit sur vos réacteurs et la déflagration risque de causer des dégats irréparables à votre vaisseau. Vous avez dix secondes pour ouvrir votre rampe d'accès, jeter vos armes, et vous préparer à être abordé.

Bien sûr, l'arme d'assaut n'était en rien fictive, mais l'explosion des moteurs risquerait de détruire le dropship et mes collègues avaient reçu l'ordre de le faire voir au confédérés et d'en aucun cas tirer. Mais ça, les confédérés ne le savaient pas.

- 10...

Rien ne se passa.

- 9...8...7...

À ce moment, la rampe coulissa et deux marines descendirent et se projetèrent à genoux avant de fusiller la planque des autres marines d'un feu nourrit. N'ayant pas d'opportunité de viser leurs adversaires, mes collègues ne purent que tendre le bras au dessus des caisses et de tirer à l'aveuglette. Je devais faire quelque chose pour les aider... mais quoi ? Mon regard s'attarda sur la navette du Marshall. Restant étendu au sol, je me dirigeai vers le vaisseau, ouvrit la portière latérale et me glissa à l'intérieur. La navette n'était pas armée, mais dès que j'ai appuyai sur le bouton de mise à feu des moteurs, le ronronnement attira l'attention des confédérés une-demi seconde durant, ce qui leur fut fatale et cinq minutes plus tard, nous contrôlions le transport et le colonel Regan était ligoté dans la salle de contrôle, devant Roak, Sonya, William, Maxel et moi même.

CROISEUR DE COMBAT HYPERION
QUELQUES INSTANTS PLUS TARD
AU LARGE DU SYSTÈME D'ANTIGA


En regardant les restes du croiseur confédéré Le Ravageur se désintégrer à plus de trente kilomètres de là, le Capitaine James Raynor sentit descendre sa tension. L'Hyperion, accompagné du croiseur de combat Le Conquérant, avait donné l'assaut à la station-relais des communications sub-spatiales du système d'Antiga. La cible avait finalement été détruite, coupant du coup toute transmission des confédérés dans le système vers Tarsonis. Mais la bataille contre les défenses avait fait beaucoup plus mal que prévu : Le Conquérant était bon pour l'abandon, ses tuyères de propulsions détruites et de lourds dommages sur le reste de la superstructure rendaient impossible tout déplacement, et le Capitaine Hayson procédait en ce moment même à l'évacuation des survivants vers l'Hyperion. Les services de renseignement du Sons of Khoral n'avaient pas su se rendre compte que le croiseur de défense était équipé d'un canon Yamato...

- Réception d'un signal sub-spatial, annonça la voix métallique de l'ordinateur.

L'une des nombreuses modifications de l'Hyperion, en l'occurrence, l'antenne de réception sub-spatial, permettait la réception de message sans avoir recours à une station relais. Un petit plus que Raynor adorait.

- J'écoute, annonça Raynor.

Quelques secondes passèrent...

- Commandement de Dare Sara Colonie à Haut Commandement du Sons of Khoral, lança une voix vaguement familière, ici le Marshall Terkis. Ma colonie est présentement assiégée par les créatures appelés zergs. Nos défenses sont impuissantes et Tarsonis refuse de répondre à nos appels. Je demande une évacuation pour ma population, ainsi que tous les renforts que vous pourrez nous envoyer...

La suite du message précisa l'importance de l'attaque, la quantité de population à évacuer et l'état des défenses de la colonie ainsi que toutes les salutations d'usage.

Raynor prit le temps de réfléchir : ce message avait probablement mis plusieurs heures avant d'arriver. Il en faudrait au moins une pour terminer l'évacuation du conquérant plus une demi-douzaine à l'Hyperion pour retourner au quartier général du Sons of Khoral... oui... Ce serait beaucoup trop long.

- Navigation, appela Raynor. Calculez un cap vers le système de Dare Sara.

- À vos ordres.

- Communications, ouvrez un canal vers le Conquérant.

- Oui capitaine.

- Quelques instants passèrent puis la voix du capitaine Hayson résonna sur la passerelle.

- Capitaine Raynor ?

La voix était déformée, et la communication était pleine de parasites.

- Capitaine Hayson, une mission de sauvetage prioritaire requière mon attention, je dois vous laisser ici. Pourrez tenir quelques heures ?

- Les... Les systèmes de survies environnementaux fonctionnent au minimum et l'oxygène est rare... Mais nous devrions survivre quelques heures.

- Très bien. Je vais contacter le QG et je vais vous faire venir un dropship.

- Bonne chance !

Un déclic signala la coupure de la communication.

- Navigation : en route !

- À vos ordres mon capitaine.

Huit heures et demi plus tard, l'Hyperion jaillit du vortex hyperspatial, à deux centaines de kilomètres du système de Dare Sara, pour offrir une vision d'enfer à son équipage. Le capitaine Raynor ne mit pas cinq secondes à réagir :

- Postes de combat !

Et dans le claquement assourdissant des sirènes d'alarmes, Raynor comprit que la situation était de loin bien plus compliquée que tout ce qu'il avait imaginé.
À UNE TRENTAINE DE KILOMÈTRES, À L'EST DE DARE SARA
TROIS HEURES PLUS TARD
DARE SARA COLONIE


Les six dropships fonçaient vers les coordonnées des installations confédérés. Six dropships, chargés à bloc de tout une légion de marines, firebats et des tas d'autres équipements d'assaut. Le convoi, escorté par un escadron de Wraiths, avait décollé dès que les éclaireurs avaient réussis à confirmer la position des installations. Le Stornoway, étant entré en atmosphère, était désormais visible à l'oeil nu. Et après une quinzaine de minutes de voyage, la cible était en vue : une falaise abrupte faisant une centaine de mètres de haut s'offrit à nous. À sa base, une porte métallique bouchait l'entré des galleries.

- Je reconnais cet endroit ! s'exclama Roak. C'est une ancienne installation minière, abandonnée depuis des années. J'y ai travaillé, dans ma jeunesse.

Nous étions dans le transport de tête, debout, nous tenant par un filet suspendu au plafond. Une douzaine d'autres marines occupaient le reste de l'espace.

Les vaisseaux se posèrent , en demi-cercle devant l'entré des installations. Les rampes d'accès s'ouvrirent, et nous sortîmes tous des transports. Trente-six marines, pour la plupart venant du Stornoway, se tenaient en rang, devant douze firebats, trois véhicules de siège ainsi que six Goliaths. Les chars déployèrent leurs bras de soutient, relevèrent leur canon, et ouvrirent le feu, visant tous la porte blindée, appuyés par l'artillerie du Stornoway et quelques explosions plus tard, l'entré nous était dégagée. Les Goliaths ainsi que les Siege Tanks ne tiendraient pas debout dans les installations et leur mission serait de nous assurer une sortie.

- Infanterie ! s'écria le Major, À l'assaut !

Et sans un mot de plus, les marines et les flammeurs entrèrent, arme en main, dans les installations.

Le hall faisait une dizaine de mètres de côté, le plancher métallique faisait résonner nos pas. Une porte se tenait sur le mur devant nous. L'éclairage diffusait suffisamment de lumière pour nous permettre de voir.

- Entrée non-autorisée détectée. Annonça une voix métallique.

Deux marines, transportant une longue caisse de métal s'approchèrent de la porte. Ils sortirent de la caisse un long outil, relié par des fils à un appareil. Ils passèrent la pointe de l'outil sur le panneau mural et quelques bip retentirent. La porte coulissa vers le bas et s'enfonça dans le sol. Le groupe avança dans la pièce suivante. Quelques instants plus tard, je constatai que cette seconde salle était identique à la première. Une fois que tous le monde fut entré, les deux techniciens s'approchèrent de la seconde porte et recommencèrent leur piratage. Quelques bips retentirent à nouveau.

- Entrée non-autorisée détectée.

La porte de bougea pas et les ingénieurs, fronçant les sourcils, recommencèrent.

- Entrée non-autorisée détectée.

- Ça va ! s'écria quelqu'un.

- Alerte. Dit la voix métallique d'un ton calme. Intrus détectés.

Brusquement, la porte par laquelle nous étions entrés se referma et l'éclairage s'éteignit d'un coup.

- Procédure anti-intrusion Alpha 3 déclenchée.

- Hon hon... dis-je.

Tous attentifs au moindre murmure, un léger sifflement vint pincer nos oreilles.

- Mais qu'est-ce que... ? demanda un firebat.

- Du gaz ! s'écria Roak.

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PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


Se tenant devant la baie vitrée, mains croisés dans le dos, William regarda les marines s'enfoncer dans les entrailles de la terre.

- Pilote, préparez le vaisseau à quitter l'atmosphère. Nous reprenons une orbite synchrone avec la colonie.

- Oui mon Commandant.

Pendant les minutes qui suivirent, William regarda des couches de nuages défiler à quelques centimètres de lui, de l'autre côté de la vitre, avant de laisser place à l'atmosphère, puis au fond noir de l'espace.

- Mon Commandant, demanda Hawke en s'approchant.

- Oui ?

- Puis-je vous poser une question... heu... personnelle ?

- Allez-y.

- Sauf votre respect, vous nous avez entraînés, l'équipage, le vaisseau et moi-même, dans une rébellion ouverte et déclarée contre la Confédération. Ce n'est pas que ça me déplaise, mais avez-vous pensé aux six milles membres d'équipages ? La plupart ont de la famille sur Tarsonis et cette insurrection risque de les couper à jamais de leurs proches... moi compris ! J'ai une femme et deux enfants sur la planète capitale et je ne veux pas qu'ils leurs arrivent malheur à cause que j'ai entrepris de me rebeller contre les confédérés.

William réfléchit un instant, oui, il avait déjà pensé à tout cela et il avait déjà entrepris une solution qui aurait pour autre résultat que la haine de son équipage et le massacre de leur famille.

- Je vois ce que vous voulez dire... Écoutez, j'ai prévu quelque chose... que je vais mettre en oeuvre immédiatement.

Sans attendre plus longtemps, William se détourna de la baie vitrée et se dirigea vers le poste de communication. Ouvrant l'interphone de bord, il s'éclaircit la gorge pendant que le signal sonore bipait dans tout le vaisseau, indiquant à l'équipage que leur commandant allait s'adresser à eux.

- À tout l'équipage, ici votre Commandant. Comme vous le savez, je vous ait injustement entraînés dans une lutte contre la Confédération. Certains d'entre vous me qualifieront de traître, d'autres m'approuveront. Cependant, je n'ai en aucun cas le droit de vous forcer à me suivre dans cette rébellion et je veux que vous sachiez que dans une heure, un transport décollera de la baie d'amarrage sept, emportant tout ceux qui désireront regagner Tarsonis. Vous ne serez traités de rien et un message de ma part sera à remettre au Haut Commandement de la Confédération, expliquant votre innocence dans mon « crime ». Je vous souhaite de faire le choix qui sera le mieux pour vous. William terminé.
Et sur ce, il coupa l'interphone.

Et, comme prévu, un transport longue porté emporta un peu plus de deux cents personnes et lorsqu'il disparu dans le vortex hyperspacial, William tenta de se remémorer tous les moments qu'il avait passé avec chacun d'eux, une tâche impossible à réaliser. À ce moment, l'officier des détecteurs s'écria :

- Mon commandant, les senseurs signalent l'ouverture imminente d'un vortex hyperspacial. Un vaisseau s'apprête à entrer dans le système.

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INSTALLATIONS CONFÉDERÉS


La scène la plus bouleversante de ma vie se déroulait devant mes yeux. La grande majorité des marines du groupe n'était équipé que d'une armure standard, munie d'un casque, mais pas de filtres. Lorsque les deux techniciens réussirent à pirater les circuits de la porte, un peu plus de vingt-quatre des trente-six marines gisaient morts à mes pieds. Ressentant quelque chose d'absolument nouveau pour moi, je n'eu d'autre choix que d'ouvrir ma visière pour déversé mon dernier repas sur le sol. Heureusement pour moi, l'ouverture de la porte avait entraîné la ventilation de la pièce, éliminant tout danger. Je sentis quelqu'un tomber à ma gauche et me retournant, je constatai qu'un des survivants s'était évanoui. Lutant pour ne pas faire de même, je sentis le major Roak me tapoter l'épaule de mon armure.

- Allons leur faire payer ce massacre... chuchota-t-il plus pour lui même que pour moi. En avant !

Retrouvant courage, je ressaisit mon fusil gauss avant de suivre le bataillon restant dans une charge dans le couloir.

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CENTRE DE COMMANDEMENT


- Ma Lieutenant ? demanda un officier.

- Oui ? répondit Sonya avant de le rejoindre.

- C'est bizarre : je viens de perdre le signal de plus de la moitié du groupe d'assaut...

- Quoi ?!? C'est impossible !

- Nous avons appuie sur image... deux des marines du groupe portaient une caméra.

- Faites jouer.

Après quelques instants, une image des plus horrifiantes apparue à l'écran.

- Oh mon dieu ! s'écria quelqu'un.

- Quelle horreur !

Après une dizaines de cris se stupeurs, Sonya se décida à regarder l'écran. L'image était basculée sur le côté, et la tête d'un jeune homme prenait tout l'espace. La tête d'un mort.

- JÊCEN ! hurla à mort une officier avant de fondre en larme.

Reprenant ses esprits après cette image traumatisante, Sonya ordonna :

- Vite ! Passez sur la caméra deux !

L'officier des communications dû s'y reprendre à trois fois avant de réussir à appuyer sur le bouton. S'attendant à une vision d'enfer, Sonya pria intérieurement pour que Roak ait survécu...

L'image mis quelques secondes à s'établir. S'affichant et jouant avec un retard de diffusion énorme, l'écran affichait un sol de tuiles de métal, deux bottes de marines qui se déplaçaient à vive allure et un fusil Gauss, se promenant de gauche à droite sans cesser de tirer.

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INSTALATIONS CONFÉDÉRÉS


Nous parcourions les couloirs, habités d'une rage meurtrière, ne cessant de tirer tant que tout être vivant autre que nous se pointait. Pour l'instant, seulement une douzaine de gardes, pensant qu'ils nous avaient tous liquidés, s'étaient montrés. Arrivant à l'intersection du couloir principal, un homme, portant une blouse blanche et pas la moindre arme en vue, jaillit d'une porte et sursauta à mort en nous voyant. Tremblant de tous ses membres lorsque le major Roak s'en approcha, celui-ci l'assomma d'un coup de crosse de fusil gauss. Scrutant le couloir, nous vîmes une douzaine de portes s'aligner de chaque côté.

- Chacun la sienne. Ordonna le major.

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PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


Quelques instants passèrent avant que le vortex hyperspacial ne s'ouvrit et pas un, mais trois vaisseaux en sortirent. Trois croiseurs de combat Béhémoth.

- Restez calme ! aboya William. Le transport n'a pas pu atteindre une base Confédéré en si peu de temps. Pour l'instant, ces vaisseaux sont nos amis.

- Temps estimé : trois minutes annonça l'officier des détecteurs.

- Nous recevons une transmission. Lança l'officier des communications.

- Allez-y. dit le Commandant.

Quelques secondes passèrent et puis l'image d'un homme portant le même uniforme que William, mais avec quelques galons de plus s'afficha.

- Croiseur Stornoway, commença-t-il d'une voix grave. Ici l'Amiral Kellaeon, de la flotte confédéré. Capitaine, vous et votre équipage êtes soupçonnés de participation volontaire à un acte de trahison. Vous êtes momentanément relevé de votre commandement et votre navire sera suspendu de ses services. Une équipe d'inspection montera à votre bord immédiatement pour une vérification globale de vos journaux de bord.

- Amiral, répliqua William, je ne sais d'ou vous tenez vos renseignements mais je déclare cette accusation comme étant la chose la plus humiliante de ma carrière. Comprenez qu'une plainte sera déposée au bureau de la Flotte.

- Voyons, capitaine, vous n'avez aucune raison de vous en faire. Si on ne trouve rien d'inhabituel, vous recevrez mes excuses et vous pourrez rentrer sur Tarsonis.

Et sur ce, l'Amiral coupa la communication.

- Justement, il y a de quoi s'en faire... commenta Hawke. Que faisons-nous ?

William réfléchit un instant tout en regardant deux des Béhémoths s'approcher tranquillement.

- Le croiseur de l'Amiral est le Sauron's Slayer, non ?

- Oui commandant. Répondit quelqu'un.

- Les deux autres béhémoths ont l'air d'être des modèles standard. Lança Hawke.

- Attention tout le monde ! S'écria William. Je veux un tir de Yamato immédiatement droit sur le Sauron's Slayer ! C'est le seul des confédérés qui a lui-même un Yamato.

Quelques personnes s'activèrent à l'arrière de la passerelle.

- Monsieur, commença Mitchel, nous sommes hors de portée. Le croiseur de l'Amiral n'a pas bougé depuis qu'il est entré, et les deux autres nous taillerons en pièce avant que nous nous placions à porté de tir.

- Vous ne placez le navire en état d'alerte ? Demanda Hawke.

- Non. répondit le commandant. Ils s'en rendraient compte immédiatement.

- Je vois...

- Pilote ! S'écria William. Quittez l'orbite et approchez-nous à dix kilomètres du Sauron's Slayer !

- Et les autres vaisseaux ? Demanda Hawke pendant que le grondement des moteurs se faisait entendre.

Un signal sonore indiquant l'arrivée d'une transmission bipa et le commandant fit un signe de la main.

- Stornoway ! S'écria la voix de l'Amiral. Que faites-vous ?

- Mais rien voyons... nous quittons l'orbite pour faciliter l'accostage de vos transports.

- Je ne vous croit pas ! Coupez vos moteurs ou nous ouvrons le feu !

William regarda l'indicateur de distance : 20 kilomètres.

- Mais Amiral, qu'est-ce que vous pensez donc ? S'indigna faussement William.

15 kilomètres...

- Ce que je crois ? Que vous nous avez trahis et que vous vous préparez à nous attaquer ! Arrêtez ou j'ordonne au Chien d'Enfer et au Démolisseur Expérimenté de vous détruire !

- Amiral...

10 kilomètres

- Vous l'aurez voulus ! Aboya Kellaeon.

- ... vous aviez entièrement raison ! FEU !

La boule d'énergie se chargea quelques secondes durant et se projeta droit sur la structure avant du Sauron's Slayer. Un champs d'énegie bleu scintilla quelques milisecondes avant que la superstructure du navire confédéré explose. William regarda l'explosion atteindre la verrière de la passerelle du vaisseau et écouta avec un léger remord le hurlement d'agoni de son ex-supérieur. Voyant son commandant comme étant prit dans une sorte de stupeur, Hawke s'écria :

- BOUCLIERS !

Les champs d'énergies se mirent en place au moment ou quelques secousses ébranlèrent le vaisseau.

- Alerte de combat ! Continua le premier officier. Ripostez et faites décoller la chasse ! COMMANDANT !

William chassa ses remords et s'installa sur son siège.

- Concentrez le feu sur le croiseur bâbord. Ordonna-t-il.

D'autres secousses se firent sentirent.

- C'est bien beau d'avoir anéanti l'un des vaisseaux, mais les boucliers ne tiendront pas longtemps à ce pilonnage.

- Mon commandant ! Nombreux contacts en provenance de la surface ! Organismes vivants ! Annonça Mitchel.

- Des zergs ! S'écria quelqu'un.

- Il y en a une bonne centaine au moins ! S'écria Mitchel.

Hawke se tourna vers son supérieur en quête d'un ordre.

- Dérivez l'énergie non-essentielle vers les boucliers ! Ordonna William.

Les croiseurs confédérés durent se rendre compte qu'un nouveau camp s'apprêtait à entrer dans la bataille car l'un des navires se tourna face à la planète et commença à bombarder les zergs quittant l'atmosphère. À ce moment, un trait d'énergie tirer par le Démolisseur et vint heurter le Stornoway au niveau de la passerelle.

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CENTRE DE COMMANDEMENT
QUELQUES INSTANTS PLUS TÔT


Sonya regarda le Sauron's Slayer se déchiqueter et se demanda comment diable William avait réussi ce coup-là. Puis son sourire s'effaça à la vue des dizaines de zergs montant vers l'espace.

- Faites tirer la batterie Sol-Espace ! Ordonna-t-elle.

- Ma Lieutenant ! S'écria un officier. Nombreux contacts en approche ! Ce sont les zergs ! Ils reviennent !

- Alertez les équipes du périmètre.

Le visage de l'officier blêmit.

- Il... il y en a des centaines !

- QUOI !?!

Cette fois, se dit Sonya, c'est réellement la fin.
DANS LES INSTALLATIONS CONFÉDÉRÉES
LE MOMENT SUIVANT
DARE SARA COLONIE


Nous avions fouillés la majorité des installations, faisant quelques prisonniers. Les troupes restés à l'extérieur avaient commencés à sortir les cadavres du hall meurtrier. Je me tenais juste à côté de l'une des dernières portes d'un petit couloir. Appuyant sur le panneau de commande, la porte coulissa. Je me penchai légèrement vers l'ouverture pour voir une salle assez spacieuse plongée dans l'obscurité. Après avoir activé la lampe de mon fusil Gauss, je promenai le faisceau de lumière dans la pièce, révélant ce qui semblait être un laboratoire. Restant sur mes gardes, je pénétrai dans la pièce. Dans une obscurité relative, je pouvais discerner deux rangés de tables métalliques sur lesquelles se dressaient de nombreuses fioles et équipement de scientifiques. Je me rendis au centre de la pièce pour constater que rien d'intéressant ne s'y trouvait. Je fis donc demi-tour, me dirigeant vers le couloir et brusquement, la porte se referma, puis un léger rire se fit entendre. Un coup de feu retentit et mon fusil Gauss revola dans l'obscurité.

- Dès le jour ou vous avez ramené Roak du champs de bataille, j'ai sû que vous seriez un obstacle à la mainmise de la Confédération sur ses colonies. Dit la même voix qui avait lancée le rire.

- Qui êtes-vous ? m'écrai-je.

L'espace d'un instant, je fus tenté de saisir mon communicateur, qui pendait à la ceinture de mon armure, mais l'autre m'aurait probablement tué avant que je ne l'atteigne. Regardant autour de moi dans l'espoir d'apercevoir mon adversaire, je ne vis que de la noirceur. Soudain, une silhouette commença à apparaître devant moi et quelques secondes plus tard, un Ghost se tenait à moins d'un mètre devant moi, et il braquait un Canister Rifle C-10 droit sur ma poitrine.


PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT STORNOWAY


Lorsque William revint à lui, il était étendu sur le sol. La passerelle était plongée dans une obscurité que l'éclairage de secours tentait vainement de dissiper. Les corps de la plupart des officiers de passerelle gisaient sur le sol. Étant à l'affût de la moindre respiration, seule les sirènes d'alarme se faisait entendre. Après s'être relevé, William constata que la verrière avait éclatée, mais le fait qu'il était encore vivant confirmait que les boucliers avaient arrêtés le tir, et que seulement l'onde de choc avait atteint le vaisseau. À présent, les volets de sécurité recouvraient le trou béant. Une secousse ramena le Commandant complètement à la réalité : même si la passerelle avait été dévastée, le combat continuait dans le reste du navire. William prit donc la direction de la passerelle auxiliaire. Dans le futur, il pleurerait la mort d'Hawke, de Mitchel et de tous les autres officiers qui avaient servit sous ses ordres, mais pour l'heure, il devait sauver son bâtiment.


DANS L'ESPACE...


Maxel fit passer son Wraith sous l'aile tribord du Chien d'enfer, lui envoyant une pair de missile. Il fut imité par Darkdragon 4, son ailier. Faisant une embardé vers la droite pour échapper aux tirs du croiseur, il aperçu un Wraith ennemis passer près de lui, et ouvrit le feu. Le chasseur confédéré alla s'écraser sur le grand vaisseau. Son moniteur bipa et Maxel faillit s'écraser lui-même sur le navire à la vue de ce qui était affiché : une centaine de zergs quittaient l'atmosphère et s'apprêtaient à entrer dans la bataille. C'était donc ça que le croiseur canardait depuis quelques temps, pas la colonie...

- Attention à toute les unités. Lança Maxel dans son communicateur. Nouvelle stratégie : on se rassemble près du Stornoway et on forme un mur défensif.

Le reste des Wraiths du Stornoway accusèrent réception et Maxel dirigea son chasseur vers le nouvel objectif.

Les hordes de zergs atteignirent l'espace. Des tonnes de gros papillons se ruèrent sur le Chien d'Enfer, et celui-ci ne pu en arrêter autant.
BBBBAAAAAMMMMMMM !

La coque du croiseur se déchiqueta, envoyant des débris dans toutes les directions. Le Démolisseur cessa rapidement son pilonnage du Stornoway et se plaça en formation défensive avec celui-ci. L'équipage du Stornoway, ne sachant toujours pas que des dizaines de zergs approchaient, concentrèrent plus que jamais leur feu sur le Démolisseur. Les faibles boucliers de celui-ci s'effondrèrent et les tirs de laser martelèrent sa coque, sans toutefois causer de dégâts importants.


PASSERELLE AUXILIAIRE
STORNOWAY


Une fois installé à la passerelle auxiliaire et les officiers de « rechange » à leur poste, William constata que le Démolisseur avait cessé son attaque et se concentrait sur les zergs.

- Que l'artillerie arrière concentre son feu sur les moteurs du Démolisseur, et que le reste de l'armement tire sur les zergs.

Le commandant vit passer à l'écran trois Mutalisks qui crachaient leurs trucs sur ses moteurs. Trois Wraith passèrent la leur suite, canardant les zergs.

- Mon Commandant, commença l'officier des communications. Nous recevons un signal de la surface.

- À l'écran.

L'image d'une Sonya particulièrement à bout s'afficha.

- William ! S'écria-t-elle. C'est affreux ! Des centaines de zergs viennent d'entrer dans la ville et la plus de la moitié des troupes parties envahir les installations ont péris ! Je ne sais plus quoi faire !

- Calmez-vous, calmez-vous. Écoutez, commencer par faire rentrer vos civils dans le périmètre du complexe, ensuite... avez-vous contactée Roak ?

- Non... il n'est pas joignable !

- Bon... mes hommes ne fuiront pas devant les zergs. Je connais la plupart d'entre eux et je peux vous garantir... Artillerie ! Concentrez le feu sur les papillons ! Bon, comme je vous le disait, la plupart de mes hommes iront jusqu'à donner leur vie pour protéger des femmes et des enfants. La situation dans l'espace est pour le moins... pas très brillante non plus. Je vous recontacte dès que possible !

- D'a... d'accord...

Et l'image de Sonya fut remplacée par celle de la bataille.


INSTALLATIONS CONFÉDÉRÉES


Je ne sais pas si ce geste était venu de mon cerveau vu la rapidité à laquelle je l'exécuta : mes mains agrippèrent le Canister Rifle et l'instant suivant, je l'avais retourné contre le Ghost. Celui-ci m'envoya son pied sur la visière du casque, qui craqua sous le choc. Je titubai et sentis qu'on m'arrachait le fusil. Instinctivement, je me projetai au sol au moment ou des coups de feu retentirent. Je me relevai pour plonger à nouveau mais cette fois sous l'une des tables que j'agrippai pour la balancer contre le Ghost. Celui-ci réagis une seconde trop tard et la reçu à la figure. Cherchant mon fusil Gauss dans l'obscurité, je l'aperçu dans un coin de la pièce. Le Ghost se releva et s'apprêta à me tirer quand je répétai l'expérience avec la seconde table. Cette fois, il put la repousser d'un coup de bras mais cela me permis de plonger sur mon arme et braquant celle-ci sur le Ghost, je constatai que celui-ci avait disparu. Immédiatement après, des rafales de balles tirées par moi-même volèrent à travers la pièce.

De l'autre côté de la porte et à quelque pas de celle-ci, Roak se retourna brusquement au son des multiples coup de feu.

- Decker ?

De mon côté, voyant l'indicateur de munitions au plus bas, je dus arrêter mes tirs, sous peine de passer toutes mes munitions. Soudainement, le Ghost réapparu, à quelques mètres de moi.

- Cette fois, tu es mort ! Ricana-t-il.

Une pensé m'envahit : gagne du temps !

- Qui êtes-vous ? M'écriai-je pour obéir à ma conscience.

- Si tu n'as pas encore trouvé, il trop tard désormais. Adieu !

Et une détonation retenti.


CENTRE DE COMMANDEMENT


- Faites évacuer le périmètre ! Toutes les unités doivent battre en retraite jusqu'au complexe ! Ordonna Sonya.

La cité serait trop grande à protéger et en plus, les zergs étaient en surnombre. Sonya voyait à l'écran les marines se replier vers le complexe, à une extrémité de Sara Plaza, et des zergs entrer à l'autre.

- Pouvez-vous contacter les transports qui ont emmenés les troupes aux installations ? Demanda la Troisième Lieutenant.

- Difficilement, mais oui.

- Ouvrez une fréquence.

Quelques secondes passèrent, puis l'image d'un jeune officier apparu à l'écran.

- Ma Lieutenant ?

- Sergent, je veux que vous rapatriez vos transport immédiatement. On en a un besoin urgent ! Ordonna Sonya

- Le rembarquement des troupes risque de prendre un moment.

- Laissez-les là. Ils pourront protéger les troupes dans les installations.

- Je dois vous dire que plus de la moiti...

- Je suis au courant. Vous avez vos ordres.

- Nous serons là dans vingt minutes.

- Faites attention : il y a des zergs partout. Ah et venez vous poser au complexe.

- À vos ordres.

Sonya coupa la communication.


DANS L'ESPACE


Katherine calqua sa trajectoire sur celle de Leax. Tout deux pourchassaient quelques mutalisks qui s'attaquaient au Stornoway.

- Il y en a trop ! S'écria Katherine. On va se faire submerger !

- Pas si nous opérons de façon prudente ! Répliqua Leax. Ne te laisse pas attirer loin de nous et tout ira bien !


INSTALLATIONS CONFÉDÉRÉES


La porte de la salle explosa et deux firebats firent leur entré, inondant la pièce d'un feu nourrit. Le Ghost se retourna pour voir les nouveaux venus. Grossière erreur. Quelques secondes plus tard, j'avais vidé mon chargeur et le confédéré était à terre. Roak entra à son tour.

- Decker ! Vous allez bien ? Mais que c'est-il passé ?

En concluant sa phrase, il aperçu le Ghost qui respirait tant bien que mal. Il s'en approcha, lui saisit son Canister Rifle, et l'aida à s'asseoir. Puis, il lui retira son masque.


CENTRE DE COMMANDEMENT


Sonya avançait à vive allure dans les couloirs du centre de commandement en se dirigeant vers l'aile médicale. Elle voulait aller chercher Regriss pour l'emmener dans la salle de contrôle car le Second Lieutenant en savait beaucoup plus long sur la stratégie qu'elle-même, et Sonya le savait. Poussant les doubles portes de l'entré du centre médical, elle tourna à l'angle d'un couloir et arriva devant la porte de la chambre son collègue. Sans frapper, elle entra dans la pièce. Le temps n'était pas vraiment à la courtoisie.

Regriss ! Lève-toi vite ! On est dans le bordel jusqu'au cou ! Il y aaAAHH !

Sonya venait de tirer les rideaux pour découvrir l'infirmière ligotée et bâillonnée. La Lieutenant s'empressa de la détacher et l'aida à se rasseoir.

- Ma... mademoiselle... sanglota l'infirmière.

- Que c'est-il passé ? Ou est Regriss ?

- Mademoiselle... c'est... je n'aurais jamais crûe ça de lui...

- Quoi ?

- C'est un Ghost ! Regriss est un Ghost au service de la Confédération !


INSTALLATIONS CONFÉDÉRÉES


Non. C'était impossible ! Il était supposé être dans le département médical du Centre de Commandement ! Mais pourtant, il était bien là. Saignant abondamment et faisant de lourds efforts pour respirer, le Lieutenant Regriss était assit devant Roak et moi.

- Regriss... Pourquoi ? Demanda simplement Roak.

- C'est simple... répondit-il de peine et de misère. Pour vous faire comprendre que le seul avenir possible réside dans la Confédération Terran.

- Mais alors... dis-je. C'est vous qui avez désactivez les consoles de surveillances ! Et vous vous êtes vous-même tirez dessus, dans la ruelle ?

- Je dois dire que ce fut l'expérience la plus pénible de ma carrière.

- Cela veut dire qu'Ortha était innoncent ?

- Vous aurez mis le temps à comprendre !

- Ou est le Marshall ? Demanda Roak.

- Partie. Répondit Regriss.

- Partie ?

- Piers l'a emmener dans un transport muni d'un champs de dissimulation... comme ceux des Wraith.

- Quand ?

- Aussitôt après être arrivé ici.

- Tout ces morts pour rien... murmurai-je

- Tu savais que les zers étaient ici ?

- Bien sûr ! C'est même moi qui a installé l'émetteur psionique dans les fondations du Centre de Commandement.

- L'émetteur psionique ?

- Un appareil créé par la Confédération qui reproduit les émanations des Ghosts. Les zergs y sont très sensibles alors...

Ne désirant pas en entendre plus, je sortie de la pièce, passa devant les firebats qui montaient la garde, et regagna l'extérieur. Peu de temps après avoir quitté la salle, un coup de feu de léger calibre retenti et Roak me rejoignit peu de temps après. Une fois dehors, nous restâmes surpris de constater que les transports étaient partie, sauf un.
Un officier s'approcha de Roak et annonça :

- La Lieutenant Sonya a réquisitionnée les transports. Elle a dit que la cité est envahis et qu'elle a besoin des vaisseaux pour évacuer la population.

- La ville est attaquée ? S'exclama Roak. Il faut faire vite ! Ordonnez au troupes d'embarquer. Nous partons immédiatement !

Une odeur de chaire brûlée attira mon attention : je me retournai pour voir que les corps avaient étés empilés puis on leur avaient mis le feu.

Seulement un siege tank, un Goliath et quelques marines, plus moi et Roak, avaient pu tenir dans le transport. Celui-ci volait, tuyère à fond vers Dare Sara. Une quinzaine de minutes plus tard, une secousse ébranla le vaisseau. En regardant sur les écrans du cockpit, je vis que trois mutalisks nous avaient prit en chasse. Effectuant quelques manoeuvre d'évasion, le pilote espérait pouvoir éviter leur tirs car il savait bien que son vaisseau ne pourrait jamais distancer les zergs. Le désert défilait à une vitesse ahurissante à peine à une trentaine de mètres en dessous. Le désert fut rapidement remplacé par un paysage urbain, et dans la lumière du crépuscule débutant, je pus voir des hordes de zerglings, d'hydralisks mais aussi de nombreux ultralisks. Tout ça se promenait dans les rues, détruisant tout sur leur passage. Nous avions passés Sara Plaza lorsque les premiers postes de défenses furent visibles : des tas de marines, mais énormément moins que les zergs, avaient barricadés les rues avec tout ce qu'ils avaient pu trouver. Le transport se posa sur le terrain devant le Centre de Commande, à côté des autres. De nombreux zergs volant étaient visibles, ce qui nous encouragea à nous réfugier dans le Centre.


CENTRE DE COMMANDEMENT


Sonya se jeta dans les bras de Roak quand celui-ci entra et fondit en larmes. À son allure, elle avait l'air épuisée et ses nerfs semblaient sur le point de lâcher.

- Roak ! C'est horrible ! Regriss est un...

- Ghost. Conclu le major. J'ai dû m'en occuper avant de revenir. Qu'elle est la situation ?

Sonya se redressa, sécha ses larmes puis répondit :

- Trois Béhémoths confédérés sont arrivés dans le système. William en a détruit un, un autre a été détruit par les zergs et le dernier est assez amoché. Le Stornoway a subi des dégâts non négligeables. Pour l'instant, les deux croiseurs ont cessés de se tirer dessus pour combattre les zergs, mais ceux-ci sont partout et les grands vaisseaux subissent un pilonnage intensif. Au sol, les transports ont commencés à embarquer les civiles et les troupes ont de plus en plus de mal à garder leur position. Roak... nous ne tiendrons plus longtemps. Aussitôt les transports pleins, ils devront partir. Mais pour aller ou ? Et nous, que ferons-nous ?

- Les zergs sont en surnombre. La défaite est inévitable. Les systèmes les plus proches sont Mar Sara et Chau Sara. Mais tout deux sont encore plus loin dans les frontières extérieure et les zergs s'y trouve alors...

- Ma Lieutenant ! S'écria l'officier des détecteurs. Un vortex hyperspatial est sur le point de s'ouvrir, assez loin de la planète.


PASSERELLE AUXILIAIRE
STORNOWAY


- Tenez bon ! Commanda William. Le dernier message de la surface précise que leurs civiles sont en train d'embarquer dans nos transports. Lorsqu'il décolleront, nous n'auront qu'à les escorter hors du système et nous pourrons échapper à cet enfer !

- Mon Commandant ! Un vortex hyperspatial est en train de s'ouvrir !


PASSERELLE PRINCIPALE
CROISEUR DE COMBAT HYPERION


L'Hyperion jaillit du vortex hyperspatial, à deux centaines de kilomètres du système de Dare Sara, pour offrir une vision d'enfer à son équipage.
Le capitaine Raynor ne mit pas cinq secondes à réagir :

- Postes de combat !

Et dans le claquement assourdissant des sirènes d'alarmes, Raynor comprit que la situation était de loin bien plus compliquée que tout ce qu'il avait imaginé. Très loin devant l'Hyperion, deux autres Béhémoths subissaient une attaque d'une rare intensité : des dizaines de mutalisks crachaient leurs salves sur les croiseurs, et de nombreuses scourges pourchassaient les derniers Wraiths.

- Quelle est l'affiliation de ces deux bâtiments ? demanda Raynor.

- Tout deux portes les marquages de la Confédération. L'un porte celui de l'escouade Delta, l'autre, de l'escouade Alpha.

- Ouvrez une fréquence avec la surface.

Quelques secondes passèrent...

- Fréquence ouverte, capitaine.

- Bien...Ici le Capitaine James Raynor, à bord de l'Hyperion, du Sons of Khoral. Je répond à un appel de détresse envoyé par le Marshall Terkis. Veuillez accuser réception.

Quelques instants plus tard, l'image d'un homme plus âgé que Raynor apparu à l'écran.

- Ici le Commandant William du navire indépendant Stornoway. Les communications ont de la difficultés à atteindre la surface. Vous dites que vous êtes ici pour nous aider ?

- Affirmatif. Vous dites que vous êtes indépendant... pardonnez mon impolitesse mais avez-vous une preuve de ce que vous avancer ?

- J'ai la pleine confiance des dirigeants de la colonie, ça vous va ?

- D'accord. Et l'autre navire... ?

- C'est un vraie confédéré. Il est arrivé au milieu de la bataille et pour le moment, j'ai un plus gros problème que lui.

- OK. Que diriez-vous si j'offrais une autre cible aux zergs ?

- J'en serais ravie... mes boucliers sont à plats et le blindage est en train de fondre sous l'acide...

- Compris.

Raynor coupa la communication.

- Pilote, approchez-nous à quinze kilomètres du Stornoway. Artillerie, concentrez le feu sur les zergs, contrôle de vol, faites décollez les escadrons.

Plusieurs personnes lui répondit. Raynor consulta l'écran tactique et un sentiment de malaise naquit en lui. Même avec l'Hyperion dans la bataille, les zergs restaient supérieurs en forces et en nombres.

- Mon Commandant, le Stornoway nous envoie un message. Annonça un officier.

- Lisez.

- Mmmm... en gros, ça dit que la planète est dans le même bordel que nous, et que la population est en train d'embarquer dans des transports mais qu'il n'y en aura pas assez pour tout le monde. Il nous demande si nous en avons... ?

- Bon. Contrôle de vol, demanda Raynor. Je veux que vos transports se rendent à la surface pour une évacuation de civils.

- Je donne les ordres, monsieur. Répondit un homme dans le fond de la passerelle.


DANS L'ESPACE


Leax passa sous le Stornoway tout en pourchassant un mutalisk. L'ayant dans sa mire, le pilote décocha une paire de missiles qui poursuivirent la cible. Au même moment, un flash aveuglant venant de la droite éblouit le pilote, qui frôla la coque du grand vaisseau.

- C'était quoi ça ? résonna la voix de Katherine dans son casque.

- Ça, c'est le Démolisseur qui vient d'exploser. Répondit Maxel.

- Le Démolisseur démoli... plaisanta Leax.

Il n'avait pas fini sa phrase que quelque chose heurta l'aile tribord de son chasseur, arrachant le bout de l'aile et emportant le canon qui y était fixé. Le pilote vit plusieurs voyant virer au rouge et un bip d'alarme se mit à sonner dans le cockpit.

- Je suis touchééééééééééééééééé ! hurla Darkdragon Deux avant que son appareil n'explose.

- LEAX ! hurla Katherine.

- Kate, rugit Maxel, on se met en formation. On les derniers de l'escadron.

- C'est fini, Leader ! On est encerclé et les zergs nous abattent un à un...

- Ne te décourage pas ! Le Commandant ne nous laissera pas mourir ici. Il doit avoir un plan...

Tout en contournant les tuyères de propulsion du Stornoway, Maxel se dit que sa dernière recrue avait probablement raison. Il ne restait qu'une demi-douzaine de Wraiths et le grand vaisseau avait des dommages critiques. Tout à coup, un projectile vert frôla son chasseur et Maxel vit un mutalisk sur son moniteur.

- Trois ! Ou est-tu ? ! ?

Normalement, deux ailiers étaient sensés se protéger mutuellement.

- Trois ! Aboya Maxel.

- AAAAAAHHHHHHHHHH ! hurla la voix de Katherine dans son casque.

- KATE !

Pendant qu'il appelait désespérément la dernière de son escadron, Maxel sentit un choc lorsque la boule d'acide du mutalisk frappa ses moteurs.


PASSERELLE AUXILIAIRE
STORNOWAY


William vit le chasseur de Maxel exploser dans un nuage de débris. Sentant des remords atroces, le Commandant se dit que c'était lui qui avait refusé de retourner sur Tarsonis, et qu'il était seul responsable de tout ces morts. À présent, les secousses étaient continue et sans boucliers pour protéger le navire, la destruction de celui-ci était plus que probable.

- Rapport de la salle des machines, lança un officier. Le coeur du réacteur central est en surchauffe critique et les refroidisseurs ont lâchés !

Un secousse bien plus violente que d'habitude se fit sentir.

- Monsieur, le générateur de bouclier vient d'exploser ! Dégâts internes critiques le long de l'arête central !

- Maintenez la position ! Ordonna William

- Monsieur ! Si nous partons pas maintenant, on va tous y rester ! Et ce sera de votre faute !

Il ne fallut pas deux secondes à l'officier pour regretter ses paroles.

- J'ai dit, maintenez la position ! Répéta simplement William.

- Oui monsieur... désolé monsieur...

William ne répondit pas et regarda à nouveau les hordes de zergs défiler à l'écran.


CENTRE DE COMMANDEMENT


- Rapport de la zone d'évacuation ! S'écria une femme aux communications. Les transports sont pleins et il reste près de mille personnes !

- Sans nous compter... ajouta Roak.

Les troupes du périmètres avaient dû abandonner leur position, battant en retraite vers le site d'embarquement. Plusieurs zergs volant ressemblant à des crabes bombardaient les batiments du complexe, mais les batteries sol-air les avaient tenus à distance du site ou se massait la population autour des transports. Ne sachant que faire, je saisis mon fusil gauss et me dirigeai vers la sortie.

- Major ! S'écria la femme. Plusieurs transports viennent de décoller du nouveau navire et s'approche de nous !

- C'est vrai ! ? Demanda Sonya.

Je ne pu entendre la fin car les doubles portes se refermèrent, me laissant dans le couloir. Je pris donc la direction du site d'embarquement.

Quelques instants plus tard, un bip sonore résonna dans les couloirs.

- Attention, lança la voix du Major Roak. La colonie est perdue. Tout le personnel sans exception dois immédiatement se rendre au site d'embarquement pour être évacué. Si vous ne vous y rendez pas, vous resterez ici. Roak terminé.

Une fois dehors, la scène qui s'offrit à mes yeux était horrifiante : Les six transports, posés en demi-cercle, étaient assaillis de tous les côtés par une foule de citadin désirant une place. Les gardes avaient la plus grande misère du monde à tenir les gens hors des rampes d'accès et certain tiraient même des coup de feu en l'air dans l'espoir de faire reculer la foule. Et c'est dans un hurlement de désespoir de la foule que les vaisseaux décollèrent et s'enlignèrent en colonne pour monter vers l'espace. Ils ne savaient pas que d'autres transports arrivaient, eux.


PASSERELLE PRINCIPALE
HYPERION


L'Hyperion s'était placé de sorte à essuyer les tirs visant le Stornoway et Raynor avait ordonné de couvrir les transports qui descendaient vers la planète.

- Mon Capitaine, dit un officier. Nous recevons un message de la surface : leurs transports viennent de décoller .

- Bien. Contrôle de vol, que la moitié de vos chasseurs se porte à l'escorte de ces transports.

- À vos ordres.

Malgré la puissance de l'Hyperion, les zergs étaient encore en surnombre. Raynor, en voyant passer une douzaine de mutalisks devant la baie vitrée, se demanda comment autant de créatures avaient pu voir le jour en si peu de temps.


CENTRE DE COMMANDEMENT


Les transports de l'Hyperion eurent du mal à se poser vu la densité de la foule. Dans la salle de contrôle, Roak et Sonya échangèrent un regard.

- Attention tout le monde ! S'écria Roak. Il est l'heure de partir. Merci d'avoir tenu jusqu'au bout.

Et dans un murmure approbateur, la quinzaine d'officiers quitta la salle.

- On y va ? Demanda Sonya.

- Toi vas-y. Moi, il me reste quelques détails à régler.

- Mais... les transports ne resteront que quelques minutes ! Tu n'aura...

- Vas-y !

- ... Fait attention à toi...

- On se revoit tout à l'heure.

Sans un mot de plus, Sonya quitta la salle.

Roak s'installa devant le poste du Marshall et ouvrit le moniteur. De la sueur coulait sur son front. Une fois l'ordinateur activé, le major commanda :

- Séquence d'autodestruction.

- Veuillez entrer votre code d'identification, ainsi que votre mot de passe. Répondit la voix métallique.

- Identification Roak2.6.7.8.4.7.alpha458. Mot de passe : Dare Sara.

- Identification vocale authentifiée, code d'accès validé. Veuillez entrer la séquence d'autodestruction.

- Séquence destruction total de la colonie. Temps : 15 minutes.

- Séquence activée. Temps avant l'autodestruction : 14 minutes 59 secondes.

Roak se leva, regarda une dernière fois la salle qui avait été sienne pendant quinze ans, puis se dirigea vers la sortie.


SITE D'EMBARQUEMENT


C'était le chaos total. Les civils se bousculaient pour embarquer avant les autres. Les marines qui tentaient de repousser les zergs avaient battues en retraite jusqu'à la limite de la foule, des zerglings visibles à moins de cent mètres. Des incendies s'étaient allumés un peu partout suite aux bombardements des zergs en forme de crabes. Ceux-ci avaient étés tués par des Wraith qui accompagnaient les transports. Sonya m'avait rejoins, et Roak peu après. Nous nous tenions sur le seuil de l'entré du Centre et le terrain surélevé nous donnait une bonne vue de la zone. Nous désespérions, ne sachant quoi faire. Si nous tentions de nous approcher, nous serions sans doute piétinés par la foule. Cela avait déjà été le triste sort de plus d'un. Soudainement, l'un des transports explosa et des tas de gens furent projetés dans la foule. Il ne se passa pas dix secondes qu'un second vaisseau explosa à son tour.

- Qu'est-ce qui se passe ! ? ! Cria Sonya.

Nous eûmes la réponse: un vaisseau semblable à un dropship apparu dans le ciel. Il cracha une autre salve et un troisième transport explosa.

- C'est une catastrophe ! Criai-je

- Merde ! C'est le vaisseau du Colonel Regan ! Rugit Roak

- QUOI ?

Effectivement, c'était bien le transport du Colonel Regan.

- Je croyais que les Dropships n'étaient pas armés ? ! ? Lança Sonya.

- D'ordinaire non. dit Roak. Il faut faire quelque chose !

- Mais quoi ?

À ce moment, deux Wraith apparurent, tirant missiles et lasers sur le vaisseau Confédéré. Celui-ci alla s'écraser contre le Centre Technique, qui explosa.

- Il risque que de manquer de place dans les transports ! Annonça Sonya.

Roak paru réfléchir un instant puis :

- Venez !

Il nous entraîna dans les couloirs.

- Séquence d'Autodestruction activée. Temps : 5 minutes 30 secondes. Annonça l'ordinateur.

- Tu as activé la séquence d'autodestruction ? ! Dit Sonya.

Roak ne répondit pas. Le major nous entraîna jusqu'au hangar du Marshall. Rendu-là, il désigna la navette toujours posée dans un coin.

Une fois tous à bord, Roak fit démarrer la séquence de lancement et trente secondes plus tard, nous étions sortie du hangar pour voir que la situation en bas était devenue bouleversante : Une foule de civils, moins volumineuse que la dernière fois, fuyait vers le Centre de Commandement. Les transports s'apprêtaient à décoller, et peu de gens cherchaient à y monter pour la simple et bonne raison que de nombreux ultralisks venaient d'envahir le site d'embarquement. Ces pauvres gens ne savaient pas que le bâtiment était sur le point d'exploser... Brusquement, Roak fit changer la navette de cap et l'immobilisa à côté de l'ouverture du hangar.

- Prenez les commandes ! Me dit-il avant de se détacher et de se diriger vers l'arrière.

- Qu'est-ce que tu fais ? Sanglota Sonya, qui n'avait pu retenir ses larmes à la vue du massacre.

- Sonya, Decker... adieu.

Sur ce, il ouvrit la portière et sauta dans le hangar.

- NOONNN ! Hurla Sonya.

- Lieutenant, il faut y aller ! Criai-je.

Difficilement, elle referma la portière et je fis prendre la direction de l'espace à la navette, dans un magnifique ciel orangé, à côté de quatre transports et de plusieurs Wraiths. Une fois dans l'espace, j'aperçu le Stornoway qui se dirigeait vers un vortex hyperspatial, poursuivit par de nombreux zergs. Je du faire zigzaguer la navette entre les mutalisks pour atteindre le vortex gardé par l'Hyperion. William y fit entrer le Stornoway, rapidement suivit par la première colonne de transports, puis j'y fit entrer la navette, suivit finalement par les autres dropships, une douzaine de Wraiths et Raynor conclut la colonnade en y engouffrant l'Hyperion. Je regardai la planète pour une dernière fois avant que le vortex ne se referme. Roak avait probablement arrêté la séquence d'autodestruction, sauvant momentanément les civiles restés sur la planète. La colonie était perdue, le Marshall avait disparu et la Confédération était haïe de tous. Je n'avais aucune idée de ou nous arriverions, mais nous avions pu sauver la majorité de la population et Sonya, William et tous les autres seraient enfin tranquille pour un moment. Oui, un moment seulement, car nous n'étions qu'à l'aube de l'invasion, et le secteur Kropulu n'aura sans doute jamais connu pareil bouleversement.
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