Fanfiction StarCraft: Ghost

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L'éveil

Par Le Corrompu
Les autres histoires de l'auteur

Chapitre 1 : Incidents

Chapitre 2 : Vaisseau Fantôme

Chapitre 3 : Soupçons

Chapitre 4 : La Garde Impériale

Chapitre 5 : Nouveaux Ordres

Chapitre 6 : Trahisons

Chapitre 7 : Errare Angelus

Chapitre 8 : Le Calme Avant La Tempête

Chapitre 9 : La Tempête, Partie I

Chapitre 10 : Dans l'oeil du cyclone

Chapitre 11 : La Tempête, Partie II

Chapitre 12 : Dénouement

Epilogue : L'éveil

- Capitaine, nous venons de sortir de l'hyperespace, RAS en visuel, la planète est calme.

- Bien, Officier radar ?

- RAS, aucun écho. Ha si, attendez, je détecte quelque chose à la limite du champ d'action. Identification en cours... Groupe de cinq Ombres A-17 à douze milles kilomètres à tribord.

- Mettez-nous en panne. Officier naviguant, désactivez la propulsion. Officier Tactique, désactivez les boucliers. Dites à tout le monde de réduire au minimum la consommation d'énergie.

- Ordre reçu. Propulsion désactivée.

- Ordre reçu. Boucliers désactivés.

- Consommation d'énergie réduite au minimum. Détecteurs actifs mis en veille.

- Activez les brouilleurs. Officier radar, quelle est leur position ?

- Ils sont à neuf milles cinq cents kilomètres. Vitesse en augmentation constante, accélération : 1200 mètres par seconde au carré.

- Brouilleurs opérationnels.

- Bien, voyons donc ce qu'ils sont venus faire ici.

Pendant quelques minutes, le silence ne fut perturbés que par la voix de l'officier radar qui égrenait avec lassitude les relevés des détecteurs passifs. Au bout de ce laps de temps, à peine un battement de coeur :

- Dix torpilles Béliers en approche ! Elles nous foncent droit dessus !

Le capitaine n'eut pas le temps de donner des ordres. Déjà l'équipage bien rôdé du Sagittaire commençait les manoeuvres d'évitement tant de fois répétées. Les équipes tactiques se démenaient à trouver la bonne fréquence de bouillage des missiles. L'officier naviguant commença les manoeuvres d'esquives en même temps que les canonniers tentaient d'acquérir les missiles pour des détruire aux anti-missiles ou aux canons de défense rapprochée. Pendant ce temps, les boucliers se rechargeaient aussi vite qu'il leur étaient possible, la veille les ayant déchargés.

Trois torpilles aveuglées par les contres mesures électroniques décrochèrent et continuèrent tout droit, passant bien au dessus du navire visé. Deux furent détruit par les antimissiles, et les armes de défense rapprochées en détruisirent quatre autres. Une seule frappa effectivement le vaisseau. Une alarme d'avarie retentit sur la passerelle.

- Projecteur de bouclier numéros quatre HS !

- Combien de temps pour réparer ça ?

- Trois heures minimum, les mécaniciens ont envoyés...

- Seconde salve en approche ! Dix nouvelles torpilles !

- Cibles acquises Capitaine !

- Détruisez-les !

C'était un ordre aussi bien valable pour les torpilles que pour leurs lanceurs. Cette fois, malgré que les boucliers soient affaiblis, la coque n'eut pas à souffrir de l'attaque, les projecteurs s'étant concentrés à protéger un point précis du navire, celui visé. Cependant, la salve de défense n'eut pas le succès escompté, les ombres évitèrent le feu ennemi et une seule manqua de réflexes, son pilote le paya de sa vie.

- Les ombres sont parées au lancement ?

- Oui, leurs ordinateurs ont acquis leur cible.

- Parfait, ce seront eux qui les détruiront.

Trois ombres sortirent des hangars du vaisseau. Il en transportait plus, mais les rampes limitaient leur capacité de déploiement. Apparemment les pilotes ennemis furent surprit par cette manoeuvre, car ils ne réagirent pas. La première lui envoya une paire de missile Gemini droit dessus, ils frappèrent le cockpit, tuant celui qui l'occupait sur le coup et envoyant la carcasse s'écraser sur les boucliers du Sagittaire. Le second se prit une volée de laser qui perça son blindage en de multiples endroits, finalement, les missiles furent touchés et explosèrent emportant le vaisseau dans une boule de feu. Quand au troisième, il survécut à l'attaque, mais touché aux ailes, il perdit le contrôle et se fit cueillir par la DCA du cuirassé. La quatrième Ombre put lâcher deux autres torpilles qui frappèrent le bouclier maintenant répartit équitablement, la frappe simultanée le fit vaciller, et une partie de l'énergie endommagea une artillerie légère.

- Dégâts sur la DCA douze ! Les canons sont détruits, impossible de répar...

- CAPITAINE ! Deux nouvelles ombres à deux milles kilomètres ! Quatre torpilles lancées !

Les torpilles étaient trop proches pour que les défenses principales ne fonctionnent et la DCA ne pu tout éliminer. Les quatre torpilles s'écrasèrent sur le bouclier, menaçant de le surcharger. Encore une fois, il ne pu tout arrêter.

- Générateur Hyperspatial détruit ! Boucliers à trente-deux pourcent !

- Réparation ?

- Impossibles... Nous avons une surcharge du générateur principal !

- EJECTEZ-LE !!

Les générateurs d'énergie à fusion étaient généralement placés au centre du navire, loin de la coque, afin d'être le mieux protégé possibles. Pourtant, il arrivait parfois qu'un coup particulièrement vicieux les endommage assez pour les rendre instables, auquel cas la réaction pouvait très vite s'emballer. Pour éviter la destruction totale du navire, des systèmes d'éjection des salles des réacteurs pouvaient envoyer dans l'espace un réacteur trop instable. C'est ce que firent ceux du Sagittaire cependant, si le navire évitait le pire, l'onde EMP crée par l'explosion nucléaire grilla tout les systèmes de bord activés, ceux de secours prirent le relais, mais le navire était désormais sans bouclier, sans arme à énergie, sans propulsion conventionnelle ou hyperspatiale. Il était à la merci de ses agresseurs s'ils revenaient.

- Officier en second, faites évacuer le bâtiment. Qu'ils préviennent la capitale de notre situation. Pendant ce temps, ceux appartenant aux équipes de réparation resteront avec moi pour réparer le maximum et le rendre prêt au combat.

- Capitaine ! Nous ne pouvons vous laisser seul. Nous devons vous aider et rester... Voir même mourir s'il le faut.

- Et qui préviendra la capitale ? Non, votre proposition est généreuse, mais je suis le capitaine de ce navire, quel que soit son état. Par conséquent, je suis le seul maître à bord après Dieu, et il est de mon devoir de faire de mon mieux pour vous protéger, vous et le navire. Croyez-moi, cette solution est la meilleure. Oui, qu'y a-t-il officier tactique ?

- Capitaine, si vous voulez remettre ce rafiot en état de combattre, vous aurez besoin de moi.

- Je reste ici aussi, une fois les radars remis en état, je pourrais vous dire contre quoi nous devons nous défendre.

- Soit, vous deux pouvez rester, mais tout le reste part... Même vous Astrogateur, votre présence ici est inutile, et si nous avons besoin de manoeuvrer, les mécanos pourront le faire.

Une demi-heure plus tard, tout le monde s'était entassé dans les transports réparés à la hâte. Les ombres qui étaient sortit avaient pu être récupérées par le premier vol d'essais, et leur pilote s'en tiraient avec une belle frayeur. Seuls les équipes de réparation étaient restés, et elle travaillaient dur pour remettre le bouclier en marche.

Une heure plus tard, les boucliers étaient réactivés, et se rechargeaient le plus vite possible. Le capitaine prit une grande inspiration, peut-être que son pressentiment avait été injustifié après tout, peut-être qu'ils ne reviendraient pas.

- Capitaine, nous avons remis le radar un en marche.

- Bien, Officier, votre outil de travail est à vous.

- Merci monsieur. Je détecte cinq - peut-être plus - signatures énergétiques. Impossible d'en dire plus avec seulement un radar. Quoique, attendez... Ho merde ! Quinze Têtes nucléaires tactiques en approche ! Elles viennent de la planète.

Le capitaine blêmit, même s'il avait été pleinement opérationnel, son navire n'aurait pas pu y résister. Il y avait quelque chose...

Il ne pu finir son raisonnement car il fut vaporisé en même temps que le Sagittaire.



---Espace Protoss---

L'exécuteur se tenait sur le pont de son porte nef l'espace qui s'étendait devant lui, insondable et infini. Que les étoiles étaient calmes ! Rien ne venait troubler leur éclat plusieurs fois millénaires. Si tout pouvait suivre leur exemple...

Depuis plusieurs mois, les Protoss subissaient une série de raids de Terrans, les cuirassés Béhémoths et Marinas avaient déjà fait nombre de dégât parmi les forces Protoss. Ils semblaient savoir à chaque fois où et quand trouver un porte-nef seul, et le détruire sans qu'il ne puisse rien faire. Les combats étaient courts et violents, et à chaque fois, les renforts arriveraient trop tard.

Toutefois, ces combats, aussi courts étaient-ils, avaient permis de recueillir de nombreuses données sur les cuirassés de l'empire, et maintenant, ils en connaissaient les points faibles, mais surtout les points forts qu'il fallait à tout prix éviter.

Le but de cet exercice était de justement mettre à l'épreuve ces nouvelles tactiques inventées pour combattre les cuirassés, l'affrontement de face n'étant plus gérable. L'ennemi serait composé de plusieurs scouts, corsaires et d'un porte nef, qui joueraient le rôle des ombres, walkyries et du cuirassé Marina. Aucun coup ne serait tiré - les vaisseaux protoss n'étant de toute manière pas prévu pour ça - et ce seraient les ordinateurs qui calculeraient les impacts ainsi que le vainqueur. Les deux forces en présence étaient équivalentes, et seule une stratégie adaptée sortirait vainqueur, ainsi que le meilleur équipage...

Ses propres forces s'étaient vues adjoindre un arbitre au dernier moment, il prétendait avoir quelques tours dans son sac. Son propre vaisseau était rempli des nouveaux intercepteurs, légèrement plus puissant que leurs prédécesseurs et surtout plus rapides, formant le cauchemar de la DCA. Et de manière générale, les boucliers avaient été revus à la hausse car on les avait doublé d'un bouclier comme ceux des Terrans, les rendant du même coup moins sensibles aux EMP.

- Exécuteur, nos instruments détectent le cuirassé. Ils vient de sortir de l'hyper et est en position stationnaire.

- Levez les boucliers, dites aux scouts de préparer leurs missiles, mais qu'ils restent dans le champ d'effet des intercepteurs.

- Bien. Ils semblent avancer vers nous, leur vitesse est en constante augmentation, ils seront à portée de feu dans deux minutes.

Seulement une minute trente passa avant que les premiers échanges virtuels de tirs ne commencent. Le vaisseau défenseur ne semblait pas sentir ces attaques trop lointaines pour être vraiment efficaces.

- Exécuteur ! Nous détectons une forte source d'énergie à l'avant ! Cela ressemble à un canon yamato !

- Envoyer les missiles dessus ! Virez de bord et zigzaguez le plus possible pour éviter qu'ils nous ajustent, les intercepteurs devront détruire leurs capteurs.

La première salve de missiles antimatière partit des scouts avant de s'écraser contre le bouclier. Une seconde suivit, tout aussi inutile. L'arbitre tenta un champs de stase pour sauver le porte nef, mais sans aucun succès. Quelque chose avait bloqué son attaque. Quoi, il n'aurait su le dire.

A bord du porte nef, c'était la panique, mais au milieu des paroles d'interrogation, l'exécuteur eut le temps de se demander où étaient les chasseurs ennemis.

- Ils tirent sur notre chasse !

Cette déclaration passa presque inaperçues. Pourtant, c'était la pure vérité. Des salves bleutées partant du porte nef ennemi fonçaient sur les vaisseaux Protoss, les détruisant en seulement quelques coups, même les intercepteurs ne pouvaient les esquiver.

- Leur yamato est chargé... Ils nous tirent dess...

L'incrédulité devint fatalité, quand un rayon de pure lumière bleu détruisit d'un seul coup le dernier né de la technologie Protoss, et l'équipage de l'arbitre eut tout juste le temps d'envoyer un message sur Shakuras avant d'être abattu par le même rayon.


Passerelle du Survie

- Exécuteur, nous venons de sortir de l'hyperespace.

- Formation de combat, préparez les canons, voyons voir ce que les judicateurs nous ont préparés.

- C'est étrange, nos capteurs détectent des épaves autour du porte nef, elles semblent d'origine Protoss.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

Le vaisseau inconnu n'attendit pas plus longtemps, il avait fait son travail, et maintenant, il devait partir, d'autres tâches l'attendaient. Il passa en hyperespace, laissant littéralement la flotte Protoss sur place, tant sa vitesse était grande.

Le déroulement des événements ne serait connu que bien plus tard, lorsque le message atteindrait Shakuras.
Le pont du Chimère n'était illuminé que par les voyant de vieille des consoles. Le capitaine était couché, c'était donc le soir et l'équipage de quart s'ennuyait fermement. La zone qu'ils avaient à surveiller était vaste, mais jamais rien ne s'y passait. Les perturbations Hyperspatiales faisaient que passer par ici pour attaquer était relativement dangereux. Pour cette raison, aucun navire civil ne passait, et ça en faisait un trajet de choix pour une attaque surprise si on savait y naviguer. Les planqués d'Augustgrade avaient donc décidé de faire garder cet endroit par un cuirassé, afin de prévenir l'empire en cas d'invasion. Heureusement, la relève était assurée fréquemment, ce qui évitait de voir des équipages déserter par ennui.

Cependant, quelque chose était apparue dans le secteur. L'officier radar, les yeux toujours ensommeillés, se pencha sur son écran afin de voir de quoi il s'agissait. Un cuirassé Béhémoth, étrange, en général, les vaisseaux de l'empire ne passaient pas par là. A défaut de savoir que faire, il interrogea l'officier de quart, Matthew Serg.

- Monsieur, j'ai un cuirassé Béhémoth sur les écrans. A première vue, il s'agit de l'un des nôtres.
- Vous avez une identification formelle ?
- Négatif, il est trop loin.
- Tactique ?
- J'essaie d'avoir un schéma de son agencement intérieur, mais s'il est trop loin pour le radar...
- Ok, Communication, envoyez-lui le message suivant : "Cuirassé Béhémoth, ici le capitaine de Frégate Serg, capitaine en second du Chimère qui vous parle. Veuillez vous identifier ou vous mettre en panne, sans quoi nous serons dans l'obligation d'ouvrir le feu"

Il avait espéré que sa voix n'avait pas tremblée, mais il savait qu'il n'en était rien. C'était la première fois qu'il se passait quelque chose à son tour de garde, et c'était la première fois qu'il menaçait quelqu'un de le tuer.

- Message enregistré.
- Transmettez.
- Message transmit. En attende de réponse.

...


- Aucune réponse, ils gardent le silence radio.
- Tactique, armez les canons. Tout le monde se prépare au combat. Je vais prévenir le Capitaine.

Quelques minutes plus tard, le Capitaine Zalem arrivait sur le pont. A part la brume qui occultait ses yeux, on aurait cru qu'il n'avait pas dormi. Lorsqu'il s'exprima, ce fut d'une voix sans accent, sans intonation.

- Alors ? Que se passe-t-il ?
- Nous avons un cuirassé Béhémot sur nos radars, il s'approche à vitesse réduite. Apparemment, c'est l'un des nôtres, mais il n'a pas répondu à nos messages, et l'identification est impossible.
- Très bien, je m'en occupe. A moi le quart.
- Bien capitaine. A vous le quart. Répondit presque aussitôt Sajuk. La formule employée était plus cérémoniale qu'autre chose, mais mieux valait garder certaines traditions.
- Officier de Com, préparez l'enregistrement du message suivant :
"Cuirassé Béhémoth non identifié, ici le capitaine Zalem du Chimère représentant de l'empereur dans cette zone. Je vous somme de vous identifiez. Si vous n'obéissez pas, je serait forcé d'ouvrir le feu."

Contrairement à son second, Zalem s'était exprimé d'une voix claire et forte, la voix d'une personne habituée à être obéit lorsqu'elle donnait un ordre. Et cette fois encore, il fut obéit.

- Capitaine, nous recevons une transmission. L'en-tête indique qu'il s'agit du Sagittaire.
- C'est pas le cuirassé qui était sensé être perdu corps et bien ?
- Si, peut-être que leur antenne de communication avait été endommagée et qu'ils n'avaient pu nous répondre ou même nous entendre.
- Sans doute. Je pense que nous sommes passé à côté d'une grosse bévue messieurs. Communication, passez le message sur l'écran principal de la salle.
- A vos ordres !

L'écran principal était en réalité un hologramme qui siégeait en plein centre de la passerelle. Il était utilisé en situation de combat, afin d'avoir les emplacements en 3D des diverses unités engagée. Toutefois, il pouvait servir d'écran 2D multidirectionnel, c'était plus rare de l'utiliser ainsi, mais comme la 3D ne servait pas, on pouvait se payer ce luxe.

Celui-ci s'alluma péniblement, une longue période d'inactivité l'ayant légèrement "rouillé". Mais lorsque le visuel apparu enfin, l'équipage de quart eut un haut le coeur, et certains vomirent même : La caméra ne montrait rien d'autre que le capitaine du Sagittaire égorgé. La blessure était profonde, et le sang était déjà complètement sec. Plusieurs filets séchés partaient de la coupure pour se répandre un peu partout. Puis la caméra pivota pour montrer la passerelle dans son intégralité. C'était un carnage indescriptible. Des corps étaient allongés un peu partout, du sang avait coulé à flot de leurs blessures béantes. Certains avaient les organes arrachés, ou des membres manquant, éparpillés un peu partout dans la salle.

- Ho, Mon Dieu...

C'était la consternation. Les blessures, enfin, si l'on pouvait qualifier ainsi les membres arrachés et plus généralement le décor morbide de la salle, n'avait pas été faites avec des armes blanches, ou même des armes légère. L'équipage du Chimère se mit à réfléchir à toute vitesse pour trouver les coupables. Les zergs ne laissaient pas de cadavres, ils les mangeait ou les recyclaient pour former le creep, ce truc infect qui était la base de leur vie. Quand au protoss, ils ne se montraient pas aussi cruel, et depuis un certain temps, ils se tenaient tranquille, les relations avec eux étaient plutôt bonnes, machinalement, Zalem les écarta de la liste des coupables. Restaient les Terrans, et parmi l'arsenal dont ils disposaient, seuls les balles supersoniques 8mm des fusil Gauss pouvaient causer de tels ravages. Et ce n'étaient pas des armes civiles, il ne restait donc qu'une seule possibilité : des pirates, ou des rebelles, ce qui revenait au même.

- Communication.

...

- OFFICIER DE COMMUNICATION !
- Heu, oui capitaine ?
- Envoyez un message à Augustgrade, dites-leur que nous avons retrouvé le Sagittaire, et qu'à première vue, tous ses hommes sont morts. Nous allons aborder le navire. Canonnier, mettez-moi ce navire en joue, et préparez-vous à le détruire à mon ordre.
- Compris capitaine, coordonnées de la cible acquises, toutes nos pièces sont verrouillées. Paré à tirer à votre commandement.

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Horace Vayr était un gars bien qui faisait son boulot bien. Il avait la charge du contrôle local de la section 4 des armes lourdes sur le Chimère. Ancien taulard condamné pour de multiples viol suivit la plupart du temps de meurtres, il avait eu droit à l'aubaine qu'était la resocialisation, et maintenant, il n'y avait plus de violeur ou de meurtrier, juste un honnête artilleur qui s'occupait de ses armes qu'il bichonnait avec tout le soin dont il était capable.
Comme on lui avait demandé, il avait pointé tout son armement sur le minuscule point à plusieurs milliers de kilomètres de distance.

Outre le canal réglementaire, il avait à sa disposition une radio trafiquée qu'il pouvait à loisir brancher sur les canaux qui ne lui étaient normalement pas permis. Il suivait donc en ce moment même les directives que le capitaine donnait aux marines de la 374eme escadre de l'empire avant que ceux-ci n'abordent le Sagittaire.

- ... tous vu les enregistrements, c'est pas beau à voir. Vous allez m'explorer ce navire de bord à bord, je veux savoir qui les a tué, et le cas échéant, s'il est encore là. A partir de là, c'est à vous de voir, soit il est maintenant inoffensif - ce qui m'étonnerais - soit il est dangereux, et vous le rendez aussi doux qu'un chat. Vous êtes autorisés à tuer en cas de problème, comprit ?

Vayr n'en écouta pas plus, ce qu'il savait lui suffisait amplement. Le capitaine était prudent, tant mieux.

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Sur la passerelle, l'hologramme avait repris sa fonction première et affichait un plan en 3D sur cuirassé qu'ils abordaient. Le plan n lui-même n'était pas vraiment utile, mais ils pouvaient repérer en temps réel les positions de chacune des équipes. Composées de trois membres, elles avançaient prudemment, n'oubliant pas de vérifier sur leurs instruments, qui allaient de la vision normale au infrarouges en passant par les détecteurs de mouvement ou d'énergie, s'il ne restait personne de vivant.

Les capteurs énergétiques du Chimère indiquaient que le réacteur à fusion de son homologue avaient cessé de fonctionner depuis un bon bout de temps, vraisemblablement juste après la sortie en hyper. La caméra aurait donc gardé de l'énergie pour les retransmettre une fois à portée d'un vaisseau quelconque. En tout cas, c'était l'un des objectifs de la mission des trois Ghosts que Zalem avait convoqué dans son bureau. Ils n'avaient pas de nom, même pas de pseudonyme, ils étaient là, sans vraiment l'être. Le capitaine n'était même pas sûr qu'ils soient là. Ils ne se montraient jamais, ils préféraient rester invisible, même lorsqu'ils étaient en privé avec quelqu'un qui savait qu'ils étaient là. Et le capitaine était le seul sur le vaisseau à le savoir. Ils étaient là complètement incognito.

- Outre les renseignements, piégez le réacteur du navire, il nous sera plus facile de le détruire au besoin.
- A vos ordres.
- N'oubliez pas le journal de bord, c'est grâce à cela que nous saurons ce qui s'est passé.
- Nous savons, n'oubliez pas qui nous sommes.
- Hum, allez faire vite votre travail, je ne vous attendrais pas, ce serait suspect.

Il s'en furent, profitant que le capitaine sortait lui aussi de sa cabine pour aller sur le pont.

« RAS ici, tous va bien, on rencontre pas un chat. »

« Pas âme qui vive ici, tout va bien »

Les rapports des unités tombaient, il n'y avait rien sur ce vaisseau, juste des morts. Qu'es-ce qui s'était passé ?

« Unité 24 ! Répondez unité 24, je ne vous vois plus sur l'écran ! »

Aucune réponse, juste un grésillement sur la ligne.

« Unité 25, l'unité 24 à disparu, voici ses dernières coordonnées, allez les chercher ! »

Il s'écoula un petit délai avant que l'unité concernée ne réponde.

« Ici, ... 25 ... récept... ... mauv ..., je ...pè..., rec ... trè ... ma... »

- Qu'est-ce qui se passe ?
- Je ne sais pas capitaine.

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Vayr écoutait à sa radio les communication arrivant à la passerelle et en partant. Et lui aussi avait beaucoup de mal à écouter, la friture l'empêchant constamment de prendre des nouvelles.

Il vérifia les instruments de son armement, il était toujours pointé sur la coque du Sagittaire, aucune source d'énergie n'était activé à bord de celui-ci, ou en tout cas, rien capable d'activer une arme ou un brouillage des communications. Il sentait la tension monter, il n'avait jamais connu le feu des combats, et considérait jusqu'à présent son poste comme « tranquille ». Outre les exercices, éprouvants, il fallait bien l'admettre, il n'avait jamais été soumis à des situations de stress, mais là, il sentait ses pupilles se dilater, la sueur couler sur son visage. Bordel, il avait peur ? Instinctivement, il se dirigea vers sa mallette qui ne le quittait presque jamais. Il l'ouvrit et sortit un injecteur de celle-ci. Il contenait une version « light » des stimpacks destinée à d'autre que les marines. Moins dangereux, ils permettaient de vaincre un stress d'un instant sans pour autant transformer en psychopathe.

Dès que l'aiguille lui délivra le produit salvateur, Horace se sentit envahit par une douce sérénité. Il savait ce qu'il devait faire, juste attendre les ordres.

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Sur la passerelle, la situation était loin d'être aussi calme, la plupart des équipes avaient disparus sans laisser de trace, et les rares qui étaient encore sur le moniteur ne répondaient plus, et s'effaçaient, les unes après les autres. L'ordre de replis avait été donné, mais personne n'y avait répondu...

Le dernier point sur la carte disparu dans le silence général, un silence de deuil.

Le capitaine resta un moment figé par l'incrédulité, puis repartit dans sa cabine.

Sur place, il trouva les trois Ghosts. Ils semblaient ne pas avoir quitté la salle. Ils étaient toujours invisibles.

- Qu'avez vous trouvé ?

Il n'en sut pas plus, une balle tirée à bout portant lui explosa la boîte crânienne, en silence.

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La salle des machines avait été tenue à l'écart des évènements, ils se contentaient de faire tourner le moteur, afin que le Chimère puisse bénéficier le plus tôt possible de toute la puissance dont il pourrait avoir besoin. Ils n'étaient donc pas au courant de la disparition des Marines, ou tout du moins, ils n'auraient pas du l'être. Mais il se trouvait que Higa Wor était une amie très proche de Horace Vayr, en fait, c'était elle qui avait mis au point la radio, mais n'ayant pas l'audace de l'utiliser pour espionner, elle s'était contentée d'une qui lui permettait d'avoir un canal privé avec son ami. Et il l'avait tenu au courant du déroulement des opérations.

Elle s'étaient aussi inquiétée, mais maintenant, autre chose occupait son esprit : le générateur commençait à faire des siennes. Rien de bien dangereux, mais à ce régime, il aurait du ronronner comme un chat, alors que ses instruments détectaient des fluctuation anormales dans le niveau d'énergie. En clair, s'il continuait comme ça, il allait exploser.

- Hé, les gars, vous arrivez à trouver d'où ça vient ?
- Négatif, tout est normal.
- Bordel, qu'est-ce qui se passe ?

Higa décida d'enfreindre pour une fois le règlement, elle appela son unique source d'information.

« Horace, tu sais ce qu'il se passe ? »

La voix lui répondit, affolée. Elle parlait vite, mangeait la moitié des mots mais était compréhensible.

« Je sais que j'arrive plus à écouter la passerelle. Ils ont perdus leurs équipes, et depuis que le capitaine est allé dans sa cabine, les communications sont comme brouillées »

Ce qui était de l'inquiétude se transforma très vite en peur. Les seules choses pouvant bloquer les communications internes d'un navire étaient soit une avarie, soit un hacking, soit un brouillage de guerre extrêmement puissant. Il n'y avait pas eut de combat, et une avaries aurait été connue, un hacking semblait très peu probable, les systèmes actuels pouvaient se défendre seul, et de toute manière, le seul terminal pouvant couper le réseau de communication... n'existait pas. Pour les couper complètement, il fallait aller à la source, et détruire le central de comm. Et il était logé près de la salle des machines. Quand au brouillage... aucune source d'énergie n'était activée à bord de l'autre vaisseau et le propre brouillage du Chimère était prévu pour ne pas gêner ses propres communications, et était éteint...

Par mesure de précaution, elle fit fermer les portes de la salle des machines.

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Enfermé dans son propre poste, Horace Vayr était de plus en plus nerveux. Il ne savait pas ce qui se passait, et était coupé du reste du monde. Sa porte était hermétiquement close, il ne pouvait plus l'ouvrir, même s'il l'avait voulu. Son instinct lui commandait de tirer sur le vaisseau, mais il n'en avait pas reçu l'ordre, pire, il avait reçu l'ordre de ne pas le faire, et sa resocialisation l'empêchait d'y désobéir.

Puis quelque chose frappa à la porte, et pas par politesse...

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Sur la passerelle, c'était l'effervescence, le capitaine s'était enfermé dans sa cabine, et de ce fait, il avait laissé seul son équipage gérer une crise. Jamais Matthew Serg n'aurait pensé qu'il pouvait faire ça, mais il l'avait fait, et il devait se débrouiller seul.

- Il nous reste des soldats sur ce vaisseau ?
- Négatif, le capitaine a tout envoyé.

Le second ne cacha pas sa colère, mais se reprit vite, il devait trouver un moyen de sortir son équipage de là. Mais il n'en voyait aucun.

Soudain, des bruits de pas se firent entendre dans le couloir, les regards se braquèrent sur l'unique porte y menant, et ce fut un marine qui entra dans la salle. Au grand soulagement de tout le monde.

- Bon sang, qu'est-ce qui s'est passé ?
- Les communications sont été brouillées monsieur, on a trouvé de grandes quantités de matériaux magnétisés, c'est peut-être ça.
- Hum, très bien. Les autres équipes ?
- Elles sont revenues, mais je suis partit directement vous prévenir.
- Ok, allez vous débarrasser, débriefing dans 2 heures pour les chefs d'équipe, j'espère que vous pourrez me dire pourquoi se trouvaient des métaux magnétisés dans ce vaisseau.

Outre sa voix froide, déformée par le casque et le système audio, ce soldat laissait une impression étrange. La source de celle-ci fut vite identifiée, il portait une armure dont les insignes étaient celles du Sagittaire !!
Il n'entendit même pas les balles partir du fusil, ses organes allèrent se projeter contre le fauteuil du capitaine. Quelques secondes plus tard, c'était le reste de son équipage qui y passait.

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Wor avait au début craint quand la porte avait été enfoncée, mais maintenant, elle était calme. Elle était idiote de s'être enfermée alors que tout était sous contrôle !

- Donc tout va bien ?
- Oui, et les problèmes de relevés de vos consoles proviennent apparemment d'une sorte de brouillage qui troublaient vos relevés. Rien de bien grave.
- Nous sommes donc en sécurité ?
- NOUS sommes en sécurité, vous ne nous poserez plus de problème.

Une main d'acier lui broya les cervicales avant qu'elle ait pu faire un geste, et le reste de la salle fut éliminée en quelques instants.

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Vayr, lui avait vu la porte s'enfoncer, puis être défoncée, laissant le marine pointer son arme sur lui... et tirer.

Finalement, il aurait du détruire le Sagittaire
A l'intérieur de la salle du Conclave, Artanis et Zeratul, revenu de son exil dont il refusait de parler, discutaient avec les six autres membres du Conclave. Chacun d'entre eux représentait une caste particulière de la civilisation Protoss réunifiée. En bas du demi-cercle étaient Aternos et Neran deux membres de la caste des Khalaïs. Cette caste était la plus nombreuse, c'était elle qui avait développé les exosquelettes des dragons et les armures e combat des disciples. Et maintenant, ils rebâtissaient la civilisation Protoss dans son intégralité. Aternos était un des Protoss d'Aiur et Neran de Shakuras. Malgré ces différences qui restaient une barrière, ces deux là s'entendaient très bien, et leurs différentes connaissances avait permit d'aboutir à de stupéfiantes évolutions. D'ailleurs, ils avaient aujourd'hui présenté le résultat de leurs recherches sur un nouveau type de navette. Celles-ci étaient désormais équipées d'un dispositif de camouflage qui lui permettait de s'enfoncer au coeur des batailles sans crainte d'être repéré. Bien sur, pour garder une taille constante, il avait fallu diminuer le blindage, mais grâces aux recherches des Khalaïs, un système de dérivation d'énergie avait été installé. Les occupants pouvaient rediriger l'énergie des cristaux Khaydarins alimentant leur bouclier afin de renforcer ceux de la navette. Il en résultait une durabilité accrue, ainsi qu'une versatilité augmenté, car la navette pouvait aussi redistribuer son énergie, et offrir une protection optimum des guerriers alors qu'ils débarquaient. Par contre, pour le templier noir Taldarin et le templier Khyar, la situation n'était pas brillante, Rassidan avait été tué par un mystérieux agresseur lors d'un exercice, et ce, avant que celui-ci ne commence. Rassidan et Khyar avaient toujours été proche. Ils avaient ensemble aidé Kel lors d'une affaire difficile, et ils en gardaient des marques aussi bien physiques que morale et psychologiques. Non seulement cela, mais la flotte Protoss commençait à réduire à un vestige de sa puissance d'antan. Personne ne savait qui était ces mystérieux agresseurs qui harcelaient les positions des Premiers-Nés, et même les Templiers noirs envoyé sur divers monde ne trouvaient rien, ou mourraient. Le seul qui arrivait à se sortir des embuscades était Kel, et il avait été aujourd'hui convoqué afin de faire son rapport complet sur ses derniers voyages et l'envoyer vers une destination bien plus dangereuse. C'était le Judicateur Tenarsis qui avait émis cette idée il le connaissait bien et lui faisait confiance. L'érudit Elandar pensait qu'il n'y avait plus d'autre solution, ça ne lui plaisait guère, mais ils n'avaient plus le choix. Elandar était une personne qui passait plus de temps à étudier qu'à être sur le terrain, mais son jugement était toujours aussi acéré malgré les siècles et il était très respecté. Finalement, Artanis et Zeratul mirent fin aux discussions, l'heure approchait.

Kel passait rapidement les bâtiments de Talematros, la capitale Protoss sur Aiur. A peine rentré d'une mission, le Conclave le demandait d'urgence. Etrange, il n'avait pas été bien vu ces derniers temps du conseil, souvent même, il retardait une mission par intérêt personnel. Cette attitude lui avait valu de sévères réprimandes, mais ils savaient qu'il était trop important pour qu'on puisse se passer de lui, et il jouait sur ça.
Finalement, il arriva au Nexus principal, le Centre de Telematros, et par conséquent de la nouvelle civilisation Protoss, et monta les marches menant au Conclave quatre à quatre. Arrivé à l'antichambre, il attendit : c'était au conclave d'ouvrir la porte, pas à lui. Le nouveau conclave Protoss représentait à égalité les deux civilisations qui s'étaient réunifiés il y a peu. En tout, huit membres formaient cette assemblée. Quatre étaient originaires d'Aiur, et les quatre autres de Shakuras, ils étaient placés de part et d'autre du demi-cercle. En bas étaient placés les deux représentants des Khalaïs, la caste des ouvriers et des travailleurs. Juste au dessus d'eux, vers l'intérieur du cercle, étaient les Templiers. Eux s'occupaient des opérations militaires, et de tout ce qui en découlait. Le rang suivant ne portait pas de nom précis, les Protoss à y être installé étaient un Judicateur et un Erudit. Ceux ci ne s'occupaient que du développement des capacités psioniques de leur civilisation, les uns en faisant des études approfondies sur les Cristaux Khaydarins et le Khala, les autres en parcourant l'espace à la recherche de leurs ancêtres Xel'Nagas afin de récolter le plus d'informations possibles. Enfin, au dessus de tout ces gens étaient le prêteur Artanis, celui qui en dernier lieu, décidait de tout. Normalement, une autre personne devait occuper un rôle identique, mais Zeratul, celui à qui revenait ce droit, n'avait pas fait parler de lui depuis l'Oméga.

Oméga, c'est à cette bataille que ce finit la guerre des nuées. C'est au dessus de la volcanique Char que Kerrigan, la reine de pique, avait assis sa domination sur les Nuées, détruisant au passage le reste de la Flotte du directoire, et affaiblissant toujours plus l'Empire de Mengsk. Kel avait été à cette bataille. Il avait survécu à cet enfer, et l'avait quitté à contrecoeurs, tandis que des milliers de ses frères se faisaient massacrer en de vains affrontements. C'est tout juste s'il avaient réussit à s'enfuir, et à regagner Shakuras. Et là, une surprise les attendaient encore. Alors qu'ils pensaient retrouver Zeratul, ils ne le virent pas, et n'eurent plus de nouvelle de lui jusqu'à maintenant. On le cru mort, passé à l'ennemi, contrôlé contre son gré par Kerrigan, ou tout simplement lâche. La vérité était que personne n'en savait rien. Pourtant, des rumeurs se faisaient entendre comme quoi il serait revenu, rapportant avec lui sa flotte.

Coupant net ses réflexions, les portes du conclave s'ouvrirent, dévoilant une salle sombre, avec uniquement une colonne de lumière. Etait-elle au centre de la pièce ? Il n'aurait su le dire : il n'en voyait pas les murs. Personne ne l'appela, personne ne lui fit de signe, il ne voyait personne, juste cette colonne de lumière. Il s'avança donc, et se place au centre de la colonne. Immédiatement après, les portes se refermèrent et une voix lui parla.

- Adun Toridas, Kel.

L'interpellé cilla, était-ce la voix de Zeratul qui venait de la gauche ? Il en eut bientôt la confirmation, car Zeratul fut éclairé. Il avait l'air usé par son voyage, et rongé par les soucis. Cependant, il s'exprimait d'une voix claire et forte. Enfin, si l'on pouvait qualifier de voix la communication psionique qui s'établissait entre les Protoss par l'intermédiaire du Khalas.
Avant qu'on ne lui laisse le temps de répondre, ce fut Artanis qui fut illuminé et qui s'exprima.

- Savez-vous pourquoi vous avez été convoqué au conclave ?

Il avait plusieurs hypothèses outre celle concernant sa relative insubordination. Celle qui lui offrait le plus de perspective était que le Conclave devait lui donner une mission toute particulière, et sans doute bien plus dangereuse que toutes celles qu'il avait jusqu'à présent accomplis. Enfin, sans doute l'apprendrait-il dans les minutes qui suivaient.
Mais là encore, il n'eut pas le temps de répondre, et ce fut Elandar qui continua.

- Depuis quelques temps, nos flottes se font attaquer par de mystérieux agresseurs. Nous ne connaissons rien d'eux, et eux semblent au contraire savoir beaucoup à notre sujet.

Cette fois, Kel eut le temps de réfléchir un peu. Il savait déjà tout cela, et ses précédentes missions avaient toutes plus ou moins étés influencées par ces évènements. Tous les templiers noirs avaient été éparpillés au quatre coins de la Galaxie pour en apprendre le plus possible, mais il ne connaissait pas les résultats. Cette fois, ce fut Tenarsis qui parla. Kel le connaissait de longue date et était heureux de sa récente nomination au conclave.

- Nous avons envoyé les Templiers noirs connaissant le plus la Galaxie chercher des réponses, mais de ce qui sont revenus, aucun n'a pu nous dire quoique ce soit. Et nous pensons que ceux qui ne sont pas revenus sont morts. Cela fait au moins un mois que nous n'avons pas de nouvelles de certains.

La situation état en effet sérieuse. Les templiers Noir voyageaient la plupart de leur vie, c'étaient pour la plupart des Protoss au savoir et à la sagesse immense, et Kel les voyait mal mourir tous des conditions climatiques des planètes. Avant que Taldarin ne continue, Kel parla.

- Vous pensez qu'ils ont donc été traqués, et tués ?

Taldarin répondit, il semblait las, nombre de ceux que le conclave pensait mort devaient avoir été ses amis. Kel et lui ne se connaissaient que peu mais il sentait son chagrin.

- C'est la seule explication plausible. Nous avons donc décidé de tenter une approche plus directe du problème. Nous allons regrouper toutes nos flottes sur nos planètes et colonies, et cessez les patrouilles ou les petits détachement d'unités. Cela limitera peut-être la hargne de nos ennemis. Cependant, nous devons savoir qui nous attaque. Est-ce un ennemi du passé, ou bien un nouvel ennemi inconnu ? C'est là que vous intervenez, vous irez chez les Terrans pour savoir s'ils ont eux aussi affaire à un ennemi de ce genre, si ce sont eux qui nous attaquent, ou s'ils ne savent rien. Parmi ceux d'entre nous qui restent, vous êtes le plus à même de réussir cette mission.

- Et pourquoi moi ? Il y a d'autres templiers plus consciencieux que moi.

- Parce que, répondit Khyar, tu connais l'un de leurs amiraux. Celui que nous avons sauvé de son propre complexe scientifique. Tu devras donc prendre contact avec lui et avoir autant d'information que possible. Au besoin, tu pourras lui fournir les documents que nous te remettrons. Il y a dessus tout ce que nous savons sur nos attaquants et les lieux et heures des attaques.

- Vous aurez également une autre mission. Nous avons mis au point une petite navette furtive. C'est avec elle que vous irez chez les Terran. Vous devrez la tester au cours du voyage, notamment la furtivité et le nouveau système de bouclier.

Une fois que Neran eut finit de parler, Aternos prononça la phrase signifiant que l'entretien était terminé.

- En Taro Tassadar Kel. Puissez-vous réussir votre mission

Le templier noir repartit tandis que la lumière l'éclairant s'éteignait, et que la porte derrière lui s'ouvrait. Immédiatement, un autre disciple le conduisit vers la navette qu'il devrait tester. Elle était plutôt spacieuse, et pouvait sans trop de problème accueillir quatre personnes autre que le pilote. Et détail intéressant, les ingénieurs Protoss avaient mis un système de sécurité. Seuls ceux émettant des ondes mentales Protoss pourraient l'utiliser. A l'intérieur se trouvait déjà tout ce qu'il avait besoin de savoir sur sa mission. Le conclave tenait à le voir partir au plus vite et n'avait rien négligé pour les préparatifs. Kel les comprenait, c'était peut-être la survie de la Race Protoss qui était en jeu, et lui-même avait hâte de trouver des réponses. Joignant le geste à la pensée, il s'installa dans le siège du pilote, et décolla en direction d'Augustgrade, capitale des mondes Terrans et de l'empereur Acturus Mengsk.



La salle de briefing était plongée dans le noir. De temps à autre, un éclair, suivit d'un coup de tonnerre, éclairait fugacement les sièges et les tables. Les hommes, eux, restaient dans le noir.

- Messieurs, si nous commencions ? »

Un hologramme s'alluma. Il représentait l'espace connu. Trois couleurs se distinguaient.

- Le rouge représente l'empire Terran, c'est à dire nous, nous contrôlons pas plus d'une trentaine de monde, plus toute les colonies auxquelles nous laissons une grande autonomie. La zone bleue représente les Protoss. Les relations ont été plutôt calmes avec eux, nous évitons d'aller les embêter, et eux font de même. Enfin, la zone verte représente la Nuée. Elle est calme ces derniers temps, mais nous ne savons pas ce qu'elle prépare, et les récents événement tendent à me aire penser qu'effectivement, elle s'est réveillé.
Comme vous le savez, nous avons perdu plusieurs cuirassés dans des circonstances étranges. Le premier d'entre eux fut le Sagittaire. Lors d'une patrouille dans un système plutôt calme, il nous a envoyé un message de détresse annonçant qu'il se faisait attaquer. Ce devait être une menace sérieuse, car il a fait évacuer son équipage alors que son vaisseau était sans défense. Nous n'en savons pas plus, mais lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, il n'y avait rien. Aucun débris, aucune épave.
Plusieurs autres incidents similaires se sont déroulés, à chaque fois, nous ne connaissons ni les agresseurs, ni le déroulement exact des combats. Tout ce que nous savons c'est que nous perdons de plus en plus de vaisseaux.

De petits points s'allumèrent dans l'hologramme, chacun représentait un des incidents.

- A combien de vaisseau se montent les pertes ?

- De cette manière, dix, peut-être douze.

- De cette manière ? D'autres sont détruits autrement ?

- J'y viens. Voilà deux semaines, nous avons reçu un message du Chimère, il disait avoir retrouvé le Sagittaire. Le capitaine Zalem nous disait qu'il allait aborder le bâtiment, apparemment, l'équipage du Sagittaire a été tué par des armes de chez nous, des fusils Gauss. Depuis ce message, nous n'avons pas de nouvelle. La relève n'a trouvé aucune trace du Chimère.

La déclaration fut accueillie par un silence lourd de sens. Les vaisseaux envoyés pour des patrouilles étaient souvent d'anciens modèles qui ne pouvaient plus servir à autre chose, mais la perte de plus d'une douzaine de vaisseau représentait une force impressionnante. Et si c'étaient des rebelles qui s'étaient livré à de tels actes, les mondes les moins défendus pourraient très bien tomber sous peu.

- Combien de vaisseaux avons-nous exactement perdu ?

- Quinze Bélémoths, tous d'anciens modèles, mais remis à jours, ils pourraient former une force de frappe à craindre.

- Vous pensez que ce serait possible ?

- Les Bélémoths sont des vaisseaux robustes, et versatiles. Leurs nouveaux propriétaires pourraient très bien les transformer en vaisseau de transport qu'en faire des vaisseaux à la pointe de la technologie, ou même des vaisseaux béliers. S'ils ont le temps et l'argent, aucune de ces solutions n'est techniquement infaisable.

Un autre éclair frappa non loin. Cette fois, sa lumière permit de distinguer le nombre de personne. Six étaient assises, et une était debout. C'était elle qui depuis le début parlait.

- Alors, Amiral, que préconisez vous ?

- D'éviter de disperser les flottes, les concentrer sur la défense de nos mondes. Augmenter la main-d'oeuvre allouée au rééquipement de nos propres vaisseaux et à la fabrication des défenses. Evidemment, tout ces événement étant inconnus du public - les fantômes ont parfois du bon - l'idéal serait de le faire discrètement, afin d'éviter d'alarmer la population. Il faudrait voir si les Protoss n'ont pas eut le même genre de problème, si tel était le cas, nous pourrions faire front commun.

- N'y pensez même plus. Ceci est un problème impérial, et le restera. Je n'ai pas envie que les Protoss se rendent compte de notre état de faiblesse et en profitent pour nous attaquer.

- Mais si vraiment ils étaient eux aussi attaqués ? Au moins, ça pourrait éliminer des suspects potentiels.

- Selon le dossier constitué par l'équipage du Sagittaire, leur vaisseau aurait été attaqué par des Ombres. Cela ne me paraît pas Protoss.

- Mais vous oubliez que les Zergs peuvent infester, et que certains de nos cuirassés en ont fait les frais. Dans ce cas...

- S'ils avaient infestés le Sagittaire, le capitaine Zalem aurait remarqué que le vaisseau était biologique, ce n'est pas le genre de choses qui sont aisément camouflables. Il ne reste que des rebelles.

Un autre homme intervint dans la conversation, il était resté silencieux depuis le début, mais sa voix posée incita les autres à l'écouter

- De toute manière, nous ne savons rien, alors ne nous perdons pas en conjonctures inutiles. Renforçons nos positions, et attendons d'en savoir plus pendant les éventuels combat que nous aurons à mener plus tard.

- Bien, espérons que nous n'aurons pas à en savoir plus.

Pendant que ceux qui avaient été assis repartaient de la salle, l'amiral qui avait exposé les faits remettait de l'ordre dans ses papiers, une relique pour l'époque moderne mais qui était affectionné par certains que l'omniprésence des écrans finissait par énerver, et éteignait l'holoprojecteur. Une fois que tout le monde fut sortit, il parla.

- Alors Kel, vous savez ce que vous vouliez connaître ? J'espère que vous savez maintenant que je prends de gros risque en vous aidant.

- En effet Amiral, et je vous en remercie.

- Et si maintenant, vous me disiez ce qui vous est arrivé ?

- Soit. Allumez le projecteur holo. Nous avons eut des escarmouches, ici, là, et là, dit-il en montrant du doigt certaines planètes ou l'espace interstellaire. Les forces ennemies étaient jusqu'à présent composées de Béhémoths, peut-être ceux qui vous ont été volés, mais la dernière attaque a fait intervenir un porte nef, ou tout du moins quelque chose qui y ressemblait. Il a à lui tout seul détruit plusieurs vaisseaux sans subir de dégâts apparents.

- Donc, notre ennemi se diversifie dans ses actions, intéressant. Au fait, vous êtes venu comment ?

- En navette furtive.

- Sous la pluie ? Ils ne vont pas mettre longtemps à la retrouver. N'y retournez pas, ils vous y attendent peut-être déjà, venez avec moi, mon vaisseau n'est jamais fouillé, il eut un sourire désabusé en finissant la phrase, avec deux fantômes pour assurer ma surveillance, ils n'en ont pas besoin.

- Qui me prouve que ce n'est pas un piège ?

- Personne, mais avec cette pluie, à moins que votre vaisseau puisse se dématérialiser, les gouttes risquent fort de rebondir dessus.

Finalement, le templier sembla se résigner, et acquiesça, non sans avoir promis au Terran de le tuer si jamais c'était un piège. Le duo se mit en route sitôt que l'amiral eut finit de ranger ses dossiers. Comme prévu, personne ne vint interroger le Terran, et il pu monter sans ennui dans son transport qui décolla aussitôt.

Akari et Anaya étaient assises dans le cockpit du vaisseau de transport. En tant que fantôme, elles devaient protéger l'amiral, et surtout surveiller que sa fidélité aille bien à l'empire. Alors que le voyage se déroulait sans difficulté, une ombre rattrapa le vaisseau, et lui envoya un message.

« Transporteur impérial Vivacité ici la sécurité d'Augustgrade, nous pensons qu'un Protoss s'est infiltré dans votre transport, veuillez vous poser immédiatement. »

Anaya répondit aussitôt, tandis qu'Akari allait voir à l'arrière. Alors qu'elle ouvrait le compartiment, elle vit qu'un Protoss avait sa lame noire pointée en direction de celui qu'elle était sensée protéger. Immédiatement, elle mit l'intrus en joue. Avec un tir de C-10 à bout portant, il n'avait que peu de chance de survivre, pourtant il ne baissa pas son arme.

- Lâchez-le ! Ou bien je vous tue !

- Vous me tuerez de toute manière, et sachez que si vous tirez, ma lame lui tranchera la gorge, je retiens son énergie, un seul moment d'inattention, et s'en est finit de votre amiral.

Akari le maintint en joue, bien décidé à ne pas le laisser s'en tirer. Toutefois, elle ne savait pas vraiment quoi faire. C'était certes sa mission de protéger l'amiral, mais devait-elle pour autant obéir ?

Anaya sut immédiatement que quelque chose n'allait pas dans le compartiment arrière. Elle se dépêcha de répondre, mit en marche le pilote automatique puis activa son camouflage tout en prenant une écoutille pour passer dans le double plafond. En regardant par les grilles d'aération, elle vit la cause de son pressentiment. Un templier noir était rentré dans le vaisseau. Pas très étonnant qu'elles ne l'aient pas senti entrer. Les templiers noirs ne dégageaient pas d'énergie psionique comme les autre Protoss ou les fantômes : il avaient autrefois coupé les appendices nerveuses qui le leur permettaient lorsqu'ils furent bannis d'Aiur. Aussi, ils tiraient maintenant leur énergie du vide spatial, comme les Zergs. Pour des fantômes, trouver des templier noirs en sentant le psionisme était comme de tenter de capter des ondes de sonar avec des radios civiles : quasiment impossible.

Anaya ouvrit silencieusement l'écoutille, et dégaina sa lame. Elle ne comptait pas tuer le Protoss, pour le cas ou il dirait vrai, et après tout, sans doute qu'il intéresserait les Terrans, mais elle avait de quoi le neutraliser. La lame, sombre et en même temps brillante dans l'obscurité glissa sans bruit de son fourreau. Accrochant un filin au dessus de l'ouverture, elle se laissa glisser le long de celui-ci, maintenue à la ceinture. Une fois arrivée à portée, elle étendit son camouflage à la lame, puis intercala celle-ci entre la lame noire du Protoss et l'épaule celui qu'elle devait protéger. Finalement, elle repoussa la lame noire en même temps qu'Akari se jetait sur le Protoss, et que l'amiral s'écartait. Surprit, le Protoss fut vite maîtrisé malgré sa force supérieure. Après l'avoir solidement ligoté, les deux fantômes firent atterrir le transport dans une zone désertique.

Quelques minutes plus tard, un autre transport, un de prisonnier celui-là, escorté par quatre ombres fit son apparition à l'horizon. L'homme qui en descendit se présenta comme le lieutenant Kars de la sécurité impériale. Après qu'il eut mit le prisonnier aux fers, il raconta à l'amiral ce qui c'était passé

- Nous avons trouvé son vaisseau dans la cour du bâtiment de l'amirauté, la pluie rebondissait dessus, et plusieurs personnes se sont cognées à un mur invisible. Forcément, ça a finit par nous alerter. A partir de là, tout les secteur a été bouclé et les vaisseaux fouillés.

- Attendez. Un Protoss a pu s'introduire sans être détecté par quoi ou qui que ce soit ? Vous savez qu'il aurait pu tuer sept hauts gradés de l'empire ? Vous imaginez les conséquences pour celui-ci ? Sans parler de celles que cela aurait eut sur vous. Vous auriez été sans doute fusillé pour une telle bourde. Enfin, je m'emporte pour rien, tout s'est bien passé. Alors, vous allez l'emmener où ?

S'emporter n'était sans doute pas le terme exact pour désigner le ton que l'amiral avait prit. Certes, il était quelque peu énervé, mais jamais sa voix ne s'était élevée. Il l'avait gardée basse, l'atténuant tellement que on interlocuteur avait du tendre l'oreille pour l'entendre. Et maintenant, celui-ci n'en menait pas très large.

- Nous... nous l'emmènerons sur une de nos prisons où il ne posera plus de problème.

- Mar Sara ?

- Je pense que oui, s'il s'échappe de la prison, il ne pourra survivre sur la planète que ses propres congénères ont rendue déserte.

- Bien, vous pouvez disposer.

- Merci monsieur.

- Au fait, lieutenant !

- Oui amiral ?

- Je veux que demain au plus tard, le bureau du personnel ait reçu votre démission avec tout les document et objets qui vont avec. Sinon, c'est moi qui vous ferais virer.

- T... très bien monsieur. Au revoir Monsieur.

Une fois dans le vaisseau de transport, il trouva ses deux anges gardiennes dans le cockpit, prêtes à partir.

- Etes vous prêt monsieur ?

- Mettez le cap en direction du chantier naval de Sheonsan. On va effectuer une inspection surprise, pour voir où ils en sont.

- Bien monsieur.

Pas si loin de là, un transport logistique emportait la navette Protoss. Ses puissants moteurs soulevèrent de la poussière, puis firent décoller le tout. Mais alors que le vaisseau était hors de la cité, des circuits de contrôle endormis s'activèrent dans la navette Protoss. Constatant une anomalie, ils attendirent le signal qui leur assurerait que tout allait bien. Finalement, comme ils ne le recevaient pas au bout d'une minute, le vaisseau enclencha une nouvelle série de programme. Ceux-ci eurent un but tout autre. Ils effacèrent consciencieusement toutes les données, en commencant par les plus dangereuses, puis activèrent de petits objets disséminés partout dans le vaisseau. Bientôt, celui-ci explosa, emportant avec lui le transporteur géant.

La boule de feu fut visible à des kilomètres à la ronde.
- Hé, mon pote, regarde, c'est comme ça que tu dois manipuler les foreuses.

L'homme qui venait de parler fit sortir Kel de la cabine de l'extractrice et s'installa aux commandes, après de brèves manoeuvres sur l'écran de contrôle, il fit pivoter la foreuse et l'enfonça dans la paroi.

Frédéric Haster était au bagne de Mar Sara depuis très longtemps. Il y était depuis si longtemps qu'il en avait perdu le compte du temps. Il aurait très bien pu être là depuis un ou dix ans que ça n'aurait rien changé. Il vivait la vie jour après jour, tentant seulement de survivre, pas trop péniblement, il fallait bien l'admettre, et de se maintenir en forme, on ne savait jamais, des fois que l'empire déciderait de le remettre en liberté. Rien n'avait jamais troublé sa monotonie. Pourtant, un jour, un Protoss avait débarqué en provenance directe de Korhal sans aucune autre forme de procès. Alors, il l'avait surveillé, et quand, il avait vu qu'il avait des problèmes, quelques heures seulement après son arrivée, il l'a aidé s'en sortir en plaidant pour son manque de connaissance des technologies humaines.

Car le camp de prisonnier de Mar Sara n'était pas un de ces camps où les prisonniers étaient parqués comme des bêtes. Ils travaillaient afin d'extraire du sous sol de nombreuses ressources qui serviraient à l'empire.

- Si ces machines étaient un tant soit peu évoluées, il me serait aisé de les manipuler.

- Hé, arrête de stresser mon gars, détends-toi ! On est peut-être en prison, mais c'est pas pour ça qu'il faut être abattus et perdre tout espoir ! On est vivant, et malgré tout ce qu'on dit, on est plutôt bien traités si on fait notre boulot correctement.

Kel trouvait cet humain sympathique, bien qu'un peu trop collant et familier avec lui. Ceci dit, il devait le reconnaître, il n'avait pas à se plaindre du traitement dont il faisait l'objet. Malgré le travail exténuant, il avait toujours un moment suffisant et un endroit calme ou méditer. La surveillance, bien qu'omniprésente, n'était pas étouffante et une grande latitude d'action était laissée aux prisonniers. On les aurait presque prit pour d'honnêtes travailleurs si les cellules avaient été un peu plus grandes et confortables. Mais aucun des deux ne gênait le Protoss qui était habitué à bien pire.

Lorsque Frédéric eut finit sa démonstration, Kel reprit sa place et s'y essaya à nouveau.

- Mouais, pas mal pour une seconde fois. Bah, peut-être que d'autres postes te conviendront mieux. Au fait, pourquoi tu t'es retrouvé ici ?

- J'ai espionné l'amirauté Terran et me suis embarqué clandestinement sur le transport d'un amiral.

- Ouais, logique qu'ils aient pas appréciés. Ca avait un rapport avec les équipages de cuirassé disparus ?

Si Kel ne s'attendait pas à une chose, c'était bien cette question. Déjà que même les citoyens de l'empire ne savaient presque rien de cette affaire, mais un camp de prisonnier était au courant des dernières nouvelles ?

- Prends pas cet air étonné gars ! C'est pas parce qu'on est dans une prison au fin fond du système Koprulu qu'on doit êtres ignares ! Je t'ai dit, ici, c'est cool. Certains d'entre nous sont d'anciens hacker qui ont réussit à se reconstituer du matos et nous apprennent les nouvelles du monde extérieur. Ca suffit à nous divertir et comme on est loin du reste des Terrans, les infos ne nous touchent pas, quelques soient les nouvelles, ça nous laisse de marbre, et tout le monde est content ! Les administrateurs ont bien moins de boulot pour nous calmer, la télé le fait pour eux.

- Décidément, ces humains m'étonneront toujours...

- Héhé, tu vas voir, c'est que ta première journée ici, mais tu vas même finir par t'y plaire.

A ce moment-là, la cloche signifiant la fin du travail sonna et tous les ouvriers regagnèrent les salles communes, à savoir les réfectoires et salles de télévision. Kel et son nouvel ami se séparèrent, le premier allant dans sa cellule afin de méditer, et le second allant au réfectoire manger un morceau.

En retournant vers ses quartiers, Kel essaya de se représenter la taille du complexe, et le nombre de prisonnier. En effet, les couloirs étaient sans cesses plein, mais sans êtres bondés ou embouteillés. De plus, il lui avait fallu à pied près d'une demi-heure de trajet pour aller de sa cellule au lieu de travail et il était certain qu'il n'avait pas parcouru la moitié de la longueur du bâtiment. Il ignorait également le nombre d'étage ou même la profondeur à laquelle il était. Rien ne lui fournissait de point de repère. S'il voulait s'enfuir, il était mal partit.

Autre point troublant, aucun garde ou personnel n'était visible. Il n'y avait que des caméras pour surveiller toute la population et les tâches telles que le nettoyage ou la cuisine étaient réalisées par des prisonniers assistés par des machines automatiques. Les prisonniers se contentant souvent de diriger d'un oeil distrait les machines. Le Protoss décida d'interroger Frédéric pour en savoir plus. S'il n'y avait pas de personnel biologique, s'enfuir serait très aisé une fois qu'il saurait se repérer dans ce dédale. Toutefois, un bruit lui fit tourner la tête. C'était un bruit de pas lourd, rythmé, exactement celui que faisaient les armures de combats des marines terrans. Il s'aperçu bien vite que ses soupçons étaient fondés, car à vingt mètres de là, quatre militaires firent leur apparition. Leurs armures étaient frappées de l'insigne des Fils de Korhal un dessin représentant un bras musclé tenant un fouet qui formait un cercle autour de celui-ci. Mais l'insigne était de couleur or au lieu d'être rouge sang comme pour le reste de l'armée. Mêmes les escadrilles Alpha de feu le général Edmund Duke, qui étaient sensées êtres les plus efficaces, étaient obligées d'arborer l'emblème rouge sang.

Il s'écarta vivement pour éviter que les militaires ne le voient. Quelque chose n'allait pas dans cette prison.

_______________


Le sifflet du Bosco retentit dans le hangar du vaisseau de classe Marina tandis que la haie d'honneur de marines se mettaient au garde-à-vous dans un seul et même mouvement et que le capitaine de pavillon de l'amiral s'avançait pour accueillir son supérieur.

- Bienvenue à bord du Zelbess Amiral, c'est un plaisir de vous avoir parmi nous. La seconde flotte de l'empire vous souhaite la bienvenue.

- Le plaisir est partagé, je dois dire qu'il y avait un certain temps que je n'étais venu ici.

- Venez, allons en salle de briefing, nous y serons à l'aise pour discuter.

Juste après que le capitaine de pavillon Tornadeo ait finit de parler, un faible sifflement se fit entendre dans le dos de l'amiral. Celui-ci hocha imperceptiblement la tête et le groupe s'avança. Au détour d'un couloir, les deux fantômes escortant l'amiral disparurent discrètement pour commencer l'inspection de leur côté.

En chemin, les hommes d'équipage du Zelbess se mirent au garde-à-vous pour saluer l'amiral. Malgré les longs mois d'inactivité et de relâchement, la discipline n'avait point été oubliée, et l'amiral était satisfait de ce point. Toutefois, il n'était pas venu ici pour ça.
Arrivé à la passerelle de commandement, il s'arrêta quelques instant pour observer le pont qu'il n'avait pas vu depuis plusieurs mois. A première vue, rien n'avait changé toutefois, plusieurs consoles avaient été modifiées, voir même remplacées, pour accueillir de nouvelles fonctions. L'équipage de quart se leva en présence de l'amiral, puis repartit à ses occupations sitôt qu'il passa en salle de briefing avec Tornadeo et son second.

- Alors messieurs, comment se passe le réarmement ?

- Plutôt bien, tout nos Béhémoths sont équipés de deux tubes pour ogives nucléaires, aptes aussi bien à bombarder une planète qu'à détruire des essaims Zergs en espace ou des navires lourds. Les Marinas sont équipés de quatre de ces tubes. Pour ces deux vaisseaux, chaque tube a cinq munitions. Il nous en reste plus qu'un à réarmer, et nous pourront nous concentrer à nouveau sur les défenses du chantier et la nouvelle classe Divin. Le Thor est en train de passer ses derniers tests et il semblerait qu'il les ait tous réussit sans aucun problème.

- Excellent, je suis fier de vous. Et les hommes d'équipages et les marines ? Quel est leur moral ?

- Malheureusement, on peut pas dire qu'il soit au beau fixe, le capitaine Zalem avait été détaché de notre flotte, et sa mort est parvenue à nos oreilles malgré la censure. A vrai dire, je pense que nos hommes pensaient que votre venue pourrait les éclairer sur cette affaire.

- Je n'ai pas le droit d'en parler. Pour ce que l'on sait ! Tout ce qui nous est connu, c'est que nous perdons sans arrêt des navires, et que les Protoss aussi.

- Les Protoss ? Comment le savez-vous ?

- Nous les observons, et leur flotte est en train de se regrouper près des centres importants de leur civilisation. Quelque chose doit les inquiéter pour qu'ils agissent ainsi. En temps normal, il vaut mieux surveiller de larges zones plutôt que de se recroqueviller comme un escargot.

- Quoi qu'il en soit, je pense que l'équipage souhaiterait en savoir plus.

- Très bien, si vous insistez. Après tout, vous êtes plus proche d'eux que je ne l'ai été ces derniers temps, vous les connaissez mieux que moi. Je leur parlerais après que nous ayons finit cette réunion.

Akari et Anaya s'étaient rendues dans le hangar pour inspecter les chasseurs du vaisseau. Sur place, il n'y avait qu'un technicien qui faisait des vérifications de routines sur les ombres. Toujours invisibles, elles l'observèrent quelques instants, puis apparurent dans son dos, à son insu. Lorsqu'il se retourna, il sursauta en découvrant les deux fantômes derrière lui et mit quelques secondes à se calmer. Outre l'effet de surprise, elles sentirent qu'il y avait une raison plus profonde qui faisait que le technicien avait peur d'elles. Profitant, de l'effet de surprise, elles interrogèrent l'homme, leur combinaison transformant leur voix en une voix standard cachant celle de l'interlocuteur.

- Pourquoi êtes-vous seul dans le hangar ? Où sont les autres hommes chargés de l'entretien ?

Il tenta de retrouver un état calme pour leur répondre, mais n'y parvint qu'à moitié. Se retrouver face à deux agents des services secrets n'était jamais agréable. De plus, dans l'empire, tout le monde, traître ou non, pouvait disparaître du jour au lendemain à la suite d'un « mystérieux accident » et la Flotte n'aimait pas beaucoup ces forces de l'ombre qu'elle ne pouvait combattre directement. Les fantômes en faisaient partie, et la dernière directive interne assignant à chaque capitaine de vaisseau et gradé de la flotte un ou plusieurs fantômes était plus qu'irritantes. Etre épiés à chaque instant gênait les humains. Ces sentiments étaient plus visibles que chez les autres chez cet homme, presque palpables.

- Ils... hum, ils sont partit dans... dans les salles de repos. Nous avons été prévenus sur le circuit interne que... que l'amiral voulait parler à la flotte.

Malgré ses hésitations, Akari et Anaya savaient qu'il n'avait pas mentis. Personne n'oserait mentir en présence d'un fantôme. Ils le sauraient, et le crime associé était la trahison, avec la mort quelques secondes plus tard. Ils étaient juges et bourreaux dans ces cas.

- Quant sera ce discours ?

- Bientôt, il n'y a pas d'heure qui a été annoncée.

Qu'est-ce qui prenait à l'amiral ? Théoriquement, il devait prévenir ses gardes du corps de ce qu'il faisait. D'accords, sur son vaisseau, il ne devait pas y avoir trop de risque pour sa vie, mais quand même. Il ne restait qu'une solution, il ne les avait pas prévenues car ce qu'il allait faire risquait fort de ne pas leur plaire. En effet, les haut parleurs s'activèrent sur le vaisseau, et la voix de l'amiral retentit, solennelle.

- Ici votre amiral qui vous parle. Il m'a été fait état que des rumeurs circuleraient comme quoi nous aurions perdus plusieurs vaisseaux de manière inexpliquée.

Les deux fantômes se détendirent, à en juger par le ton et le début de l'amiral, il allait nier les rumeurs, et ses hommes, confiant le croiraient.

- L'amirauté voudrait que je vous dise que tout ceci est pur mensonge, inventés de toute pièce par des rebelles qui voudraient saper notre moral. Malheureusement, ce serait moi qui vous mentirais en agissant de la manière. Oui, nous avons perdus plusieurs vaisseaux. Oui, les disparitions sont inexpliquées. Cependant, je me charge personnellement de découvrir la vérité, et de prendre des mesures concrètes auxquelles la seconde flotte sera sans aucun doute mêlée si les circonstances l'exigent. Ayez confiance, tôt ou tard, nous saurons ce qui s'est passé, connaîtrons les coupables, et leur ferons chèrement payer.

Le technicien présent eut un sourire, s'il n'avait craint pour sa vie, sans doute qu'il aurait même rit. Les fantômes avaient eux aussi écoutées ce discours, et à voir la manière dont ils s'étaient raidit, ils ne devaient pas s'attendre à ce coup. Certes, l'amiral prenait des risques en désobéissant de telle manière aux ordres de l'amirauté, mais c'étaient des risques calculés. Si jamais il venait à disparaître, personne ne serait dupe, et qui sait ce qui pourrait se passer ?

Un fois son discours finit, l'amiral observa les réactions des hommes de la passerelle, les seuls qu'il pouvait observer sans passer par une caméra qui pouvait déformer la réalité. Ceux-ci étaient résolus. La perte de plusieurs navires, et non d'un seulement comme ils le pensait - ou du moins ils l'espéraient - au départ leur diminuait grandement le moral, mais l'amiral savait que dès que le moment viendrait ou ils devraient se venger, ils oublieraient toute ces épreuve pour se concentrer sur leur objectif commun.

A peine cinq minutes après son discours, une voix réduite à un sifflement parla à l'oreille de l'amiral.

- Maintenant que vous vous êtes biens amusé, peut-être pourrions-nous repartir ? Je doute que l'amirauté apprécie votre numéro.

Résigné, le Terran s'engagea à la suite de ses deux gardes du corps dans les coursives du navire, non sans les avoir fait attendre disant au revoir à chacun des membres de la passerelle.

Une fois le transporteur Terran en direction d'Augustgrade, Akari alla trouver l'amiral dans les compartiments arrière.

- On peut savoir ce qui vous a prit ? Vous avez volontairement laissé filtré un secret d'état que nous avons eut du mal à lasser inconnu du publique. Imaginez si les mondes de l'empire étaient au courant ! Les mouvements de panique ! Les réactions des foules ! Ce serait la révolution !

- Ils ne diront rien. Bientôt, le réarmement sera terminé, et ils partiront pendant plusieurs mois pour des manoeuvre et tester le matériel. J'ai aussi décrété la quarantaine, aucune communication de l'extérieur ou vers l'extérieur. Ils seront au courant, oui, mais ils seront les seuls à l'être. Espérons que d'ici leur retour, nous aurons découvert de quoi il s'agit.

Il eut un léger sourire avant de continuer.

- Et puis, si jamais à leur retour l'empire n'est plus, ils sauront ce qui s'est passé et pourront nous venger.

Akari mit du temps digérer la nouvelle. Son conditionnement l'empêchait de penser en terme négatif de l'empire ou de ses dirigeants, mais comme tout conditionnement, celui des fantômes avait des failles, de nombreuses même. Et si l'idée que l'empire soit détruit en quelques mois lui paraissait difficile à envisager, elle n'était pas totalement impossible.

Dans le doute, elle laissa l'amiral tranquille et alla dans le cockpit du transport.

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Mar Sara, Prison Impériale

Frédéric était à la salle commune de la prison en train de regarder les résultats des derniers piratages de la télé et des divers réseaux d'information Terrans. Il y en avait pour tout les goût, des sports aux informations de UNN, en passant par des films divers et variée et les messages soi disant secret des militaires Terrans. On aurait dit que les prisonniers étaient plus libres ici que dans leur ancienne vie civile.

- Frédéric, il faut que je te parle.

Il lui décrit les marines qu'il avait vus dans les couloirs. A leur mention, le regard du Terran, d'ordinaire joyeux s'assombrit. Tout n'était pas rose dans ce bâtiment.

- Fait attention à eux, c'est la Garde Impériale. L'élite de l'armée Terran, et ce ne sont pas des enfants de coeur.

- Que font-ils ici ?

- C'est un endroit isolé, parfait pour s'entraîner au secret. Je ne sais pas exactement en quoi cet entraînement consiste, mais je sais que parfois, des prisonniers disparaissent, embarqués par la Garde. Je les ai vu une fois à l'oeuvre, et je peux dire qu'ils me font peur. Jamais je n'ai vu la moindre émotion dans leur visage, jamais je n'ai sentis la moindre hésitation de leur part. D'ailleurs, rien que les tests pour arriver chez eux sont mortels. Seuls les plus endurants et les plus déterminés peuvent y survivre. Et ce n'est même pas encore sûr qu'ils soient acceptés.

- Tu en sais bien long sur ce sujet.

- J'ai tenté de rentrer dans cette unité, à l'époque, j'étais complètement abruti par les messages de patriotisme et toute cette propagande et comme un idiot, j'ai tenté ma chance. J'ai survécu non sans mal aux tests, mais je n'ai pas été accepté. Et pour s'assurer que je garderais le silence, ils m'ont parqué ici, j'avais vu trop de chose.

- Sont-ils nombreux ?

- Avec de telles méthodes ? Non, sans doute pas, mais le fait est que ce sont les meilleurs, et qu'ils ont le meilleur matos de tout l'empire. Si tu voyais ce que j'ai manipulé pendant ce stage, tu n'en reviendrais pas. En y pensant, j'ai entendu dire que l'amirauté tentait de former ses propres soldats d'élite pour contrebalancer le pouvoir de l'empereur qui commence à un peu trop se faire sentir à leur goût. Toutefois, je pense qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'ils cherchent à imiter.

- Je vois... Je tâcherais de ne pas me faire prendre.

- Oui, surtout qu'un Protoss à leur entraînement ne serait sans doute pas pour leur déplaire, fais attention mon pote.

- Ne t'inquiète pas.

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Augustgrade, capitale de l'Empire Terran

Dans l'obscurité d'une petite ruelle des quartiers mal famés de la capitale, une ombre montait la garde, invisible au milieu des débris d'anciens bâtiments que personne ne songeait à achever ou rénover. Selon ses renseignements, sa cible devrait passer par ici d'une minute à l'autre. L'ombre ne savait pas exactement ce que sa cible venait faire ici, mais quand elle l'aurait capturée, elle saurait lui tirer les vers du nez qui à employer de méthodes que la morale humaine réprouve. Mais après tout, qu'est-ce que ça lui importait ? Elle n'était pas humaine, ou plutôt, elle ne l'était plus. Maintenant, elle était supérieure en de nombreux points sur les pitoyables habitant de cet empire.

Un bruit de pas coupa court à ses réflexions. Grâce à une longue habitude, l'ombre pu activer son camouflage presque instantanément. La cible ne devrait pas la voir, mais on n'était jamais trop prudent.

Comme prévu, la cible était accompagnée de ses deux gardes du corps. L'ombre les connaissait déjà, elle avait lu les dossiers les concernant, et savait leur faiblesse. D'un signe de la main, elle signifia à ses alliées qu'elle avait la cible en ligne de mire, et qu'elles devaient se mettre en position.

L'Amiral avait rendez-vous à un des bureaux discrets de l'amirauté, caché dans des quartiers peu fréquentés par le reste de la population. En l'occurrence, le bureau en question était le département du contre-espionnage et des renseignements. Il avait appelé l'amiral dès qu'il était arrivé en orbite de la planète en disant avoir des renseignements qui pourraient l'intéresser sur l'affaire en cours. Normalement, l'amiral y allait seul, mais ses anges gardiens préféraient cette fois-ci le garder à l'oeil. Il se demandait vraiment pourquoi...

Soudain, il sentit Akari et Anaya se tendre, écoutant en silence l'obscurité.

- BAISSEZ-VOUS !

Bien que surprit, l'amiral s'exécuta, et grand bien lui en prit, car à peine une seconde plus tard, un balle passa là ou sa tête aurait du se trouver.

- COURREZ !

L'intéressé ne se fit pas prier et il commença à courir vers le bureau des renseignements. Sans doute était-ce stupide de révéler ainsi un département dont la location était sensée rester secrète, mais si ses agresseurs avaient pu les retrouver ici, c'est qu'il étaient sans douté déjà au courant de la raison de sa venue.

Les deux fantômes escortant l'amiral mirent leur arme en mode automatique, et commencèrent à lâcher de courtes rafales contrôlées là où de possibles tireur embusqués pouvaient avoir prit position. Malheureusement, ce genre de planque ne manquait pas, et les tirs restèrent sans effet tandis que les balles ennemies frôlaient le trio.

L'ombre n'avait pas été déçue lorsque les deux fantômes avaient deviné sa présence. Elle savait que ces deux là avait de très bonnes capacités physiques, mais apparemment, cela englobait aussi les capacités sensorielles. Comme l'ombre l'avait prévu.

Par contre, ce que l'ombre savait aussi, c'est que ses adversaires avaient un sacré défaut au niveau des capacités psioniques. Celles qui concernaient l'amélioration physique ne posaient pas de problème, loin de là, mais le reste était bien en dessous de la moyenne. Et elle comptait bien jouer là-dessus pour gagner.

Mais pour le moment, son objectif était de trouver précisément la destination de l'amiral, et les balles soigneusement placées de ses alliés semblaient faire effet. Sans donner l'impression de ratés prévus, elles évitaient consciencieusement de blesser qui que ce soit.

Finalement, le trio arriva au bâtiment recherché, un vieil entrepôt à demi délabré. Le bureau des renseignements se trouvait en sous-sol, protégé par plusieurs mètres de béton. Akari resta un moment sur le pas de la porte pour surveiller les alentours tandis qu'Anaya emmenait l'amiral en sécurité. La fantôme aperçu du coin de l'oeil une silhouette qui la visait avec un C-10, un fantôme. Elle n'eut pas le temps de tourner la tête qu'elle entendit une détonation, puis l'homme tomba en bas de l'immeuble, effectuant au passage une chute d'au moins cinq étages. Elle regarda vers Anaya. Celle-ci avait son arme pointée vers l'endroit où se tenait l'homme. Elle avait tiré à travers le mur, ou plutôt, malgré le mur.

L'ombre comprenait mal comment elles avaient fait pour se coordonner d'une telle façon, mais il était clair qu'elle méritaient amplement leur surnom de « Jumelles ». Même parmi les fantômes, leur comportement était considéré comme étrange, et ils avaient un nouvel exemple de ce qu'elles étaient capables de faire.

Elles avaient désormais disparues à l'intérieur du bâtiment, s'ils ne voulaient pas échouer, il faudrait les poursuivre.

Mais ce qu'aucun des deux partis n'avait vu, c'est qu'une tierce personne observait avec attention ce qui se passait ici. Assise en haut d'une des plus grandes ruines du quartier, la silhouette n'avait pas perdu une miette des échanges, qu'ils soient gestuels, verbaux, ou physiques.

Akari referma la porte de la salle intérieure de l'entrepôt. Elles avaient gagné quelques dizaines de secondes de répit, peut-être moins, après la mort de l'un des assaillants, mais il ne fallait pas se relâcher.

- Amiral, continuez seul, le bureau n'est plus loin. Nous allons les retenir.

Il ne discuta pas, il savait que c'était inutile. Il se dirigea donc vers l'ascenseur sans un seul regard pour celles qui l'avaient sauvé. Il leur faisait confiance, elles s'en sortiraient. Toutefois, le spectacle pourrait être intéressant aussi l'amiral se contenta de se cacher près de l'ascenseur, la télécommande d'ouverture dans la main pour partir vite en cas de besoin.

L'attente commençait à se faire longue. Cela faisait presque une minute qu'elles s'étaient mises en embuscade pour attendre leurs ennemis. Ce n'était pas normal. Finalement, la porte s'ouvrit dans un grincement sinistre. Mais personne ne rentra. La seule chose qui passa la porte fut une sorte de boule allongée. Les « jumelles » s'éloignèrent le plus vite possible ne constatant que c'était une grenade. Mais pas assez, et le souffle de l'explosion les atteignit de plein fouet.

Elles se relevèrent difficilement, leur combinaison hors service. L'explosion n'avait fait aucun dégât visible dans la pièce, c'était une grenade EMP, capable de faire griller tout les circuit sur un faible rayon. Le bâtiment avait été épargné, mais les combinaisons des fantômes n'étaient pas prévues pour les supporter, du moins les anciennes versions ne l'étaient pas.

Elles enlevèrent leur casque qui les gênait plus qu'autre chose désormais. Cependant, leur visage continuait d'être masqué par leur tenue, laissant tout juste voir leurs yeux. Elles n'eurent pas le temps de réfléchir plus, leurs ennemis arrivaient.

L'amiral commençait à se demander ce qui se passait, il avait l'impression que des heures s'écoulaient sans que rien n'arrive. Il regarda sa montre par acquis de conscience, mais celle ci était arrêtée, les circuits grillés. Akari et Anaya n'avaient pas d'arme EMP, le reste était facile à deviner. Elles avaient désormais un sacré désavantage, sans combinaison, pas de possibilité de se cacher et les lunettes de vision nocturne étaient également inutilisables. Mais ce qui était peut-être pire, c'est que les armes actuelles marchant à l'accélération magnétique, il leur fallait de l'électricité pour fonctionner, et avec les circuits grillés, elles n'allaient pas envoyer grand chose. Même au vu de leurs capacités, Akari et Anaya risquaient fort de ne pas en sortir gagnantes. Son regard dériva sur l'ascenseur, il songea à appeler des renforts, mais dans ce cas, la position du bureau serait complètement révélée. Puis il vit l'interrupteur qui commandait aux lumières de la pièce.

D'un geste, l'ombre ordonna à ce qui restait de son équipe, trois autres fantômes, d'entrer dans le hangar. Camouflage activé, ils repérèrent les lieux sur leurs lunettes VN, avant de rechercher leurs cibles. Ils avaient bien fait attention à ne pas être dans la zone d'effet de la grenade, et maintenant, ils étaient sûrs de la victoire. Des sifflements et des impacts de balles se firent entendre. Ils les avaient trouvés, et maintenant, elles allaient mourir. Puis viendrait le tour de leur protégé. Il rejoignit les autres pour les aider : on n'était jamais trop prudent.

Finalement, il les vit. Elles étaient acculées à un coin de la pièce sans aucune possibilité de fuite. Il leva la main pour ordonner de cesser le feu. Il comptait bien se délecter de cet instant, mais quelque chose l'en empêcha.

Les lumières du bâtiment s'allumèrent sans aucun préavis. Les lunettes VN saturèrent face à cet afflux massif de photon. Les quatre fantômes les enlevèrent, mais les « Jumelles » étaient déjà sur eux. Leur pupille s'était immédiatement rétractée pour s'adapter au nouvel environnement, et les combinaisons fantômes de leurs ennemis n'avaient pas pu réhabiliter l'invisibilité assez vite, leur laissant ainsi tout juste le temps de voir leurs positions.

Le premier eut la gorge broyée par un coup de poing digne d'une machine de combat. Le second eut la nuque brisée par un coude dur comme le néo acier qui formait le blindage des cuirassés. Un troisième succomba après avoir été martelé d'une dizaine de coup de toutes natures. Enfin l'ombre, qui n'en était plus une, fut mise à terre et ses armes arrachées. Une frappe bien placée détruisit son équipement d'invisibilité, et un genou sous la cage thoracique le dissuada de bouger. Décidément, leur réputation n'était pas surfaite. Avant même qu'elles n'eurent le temps de l'interroger, il avala une capsule de cyanure, un ancien moyen de suicide pour éviter de parler aux ennemis.

Les « Jumelles » tirèrent les corps sans vie dans l'ascenseur, où elles retrouvèrent l'amiral. Elle ne dirent pas un mot, conscientes qu'il les avait sauvée, même s'il avait désobéit à leurs ordres. En tout cas, elles espéraient que le bureau pourrait les renseigner sur l'identité des quatre cadavres qu'elles avaient récupérées.

Mais à la fenêtre, une forme humanoïde les avait observées. Maintenant, sa mission était terminée, il ne lui restait qu'à faire une seule chose, ce qu'elle fit prestement. Il faudrait appliquer l'autre plan pour les éliminer.
- Selon nos archives, vos quatre victimes n'existent pas. Je n'ai trouvé aucun indice permettant d'établir une identité. Les empreintes digitales ne donnent rien, la thermique, pas plus, idem pour l'ADN. Ces types sont encore plus chimériques que la plupart des fantômes.

Un employé du bureau arriva avec un bloc message dans la pièce avant que les fantômes ne puissent répondre. Elles décelèrent de l'anxiété, mais lorsqu'il les vit, elle fut vite remplacée par... Quoi, d'ailleurs ? L'esprit de l'intervenant se réorienta bien trop vite sur le pourquoi de sa venue lorsqu'il s'aperçu qu'elles l'observèrent toutes les deux pour leur permettre de la savoir, mais elles avaient bien leur petite idée...Et elles décelèrent une légère honte au milieu de l'inquiétude. Ce genre de réaction était commun à tous les hommes qu'elles rencontraient, et elles ne s'en offusquaient pas si elle ne persistait pas trop, ou qu'elle ne prenait pas des proportions dangereuses. Il tendit le message à l'amiral.

- Désolé de vous déranger monsieur, mais nous venons de recevoir ceci.

- Voyons voir... Selon cette lettre, je dois prendre immédiatement le commandement actif de la seconde flotte afin de superviser moi-même les exercices.

- Je sens qu'on va s'amuser...

- Moi, peut-être pas, mais vous, je pense que oui. Vous devez vous rendre sur la planète Dranac - les coordonnées sont incluses dans le message - pour évaluation et attribution d'une nouvelle mission. Je recevrais pour ma part un nouveau garde du corps qui m'attendra à bord du Thor. » L'amiral baissa la lettre et interrogea du regard l'officier supérieur des renseignements.

« Monsieur Caroni, vous en pensez quoi ?

- Qu'on cherche à vous éloigner de vos occupations actuelles. Je trouve cela étrange que vous receviez ce message juste après qu'on ait tenté de vous tuer. Toutefois, vous ne pouvez pas vraiment désobéir. Ce sceau est celui de l'empereur.

- Si je n'ai pas le choix, avec un peu de chance, ce « garde du corps » ne tentera pas de me tuer.

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Prison Impériale de Mar Sara

« A tous les prisonniers, veuillez trouver le prisonnier Protoss nommé Kel et l'emmener au Niveau Souterrain 27. Je répète, veuillez trouver le prisonnier Protoss nommé Kel et l'emmener au Niveau Souterrain 27. »

- Tu as entendu ? La Garde Impériale doit vraiment te vouloir pour ses entraînements.

- Je n'ai guère envie de faire office de cible mouvante. Toutefois, ils doivent bien avoir des engins spatiaux pour partir de la planète ?

- J'imagine... » Frédéric fronça les sourcils de perplexité suite à la question de son ami. « Attends, tu ne comptes pas...

- Si, je compte bien leur prendre un de leurs engins. Je ne sais pas encore comment, mais c'est mon intention.

- Tu auras besoin d'aide pour le faire. J'pense pouvoir t'aider. Pas mal de mes collègues s'ennuient, et avec un peu de chance, je pourrais les convaincre de distraire la garde pour qu'on puisse se faufiler sans trop problème.

- Si nous pouvions nous procurer des armes, ce serait aussi bien.

- Attends, je commence à entrevoir un plan. Tu sais te rendre invisible ?

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« Unité GI numéro 265, on nous signale des troubles dans les mines, veuillez vous rendre sur place afin d'identifier la source du problème et le résoudre. Toute latitude vous est donnée dans vos actions. »

L'unité GI numéro 265 était un marine de la Garde impériale. Il n'était pas exceptionnel aux yeux de ses collègues de travail, mais son arrivée dans l'unité indiquait clairement qu'il n'était pas n'importe qui. Ou plutôt, il fut un temps ou il n'était pas n'importe qui. Cependant son adhésion à la Garde Impériale l'obligea à passer dans des caissons de resocialisation afin d'éliminer tout problème d'ordre psychologique, et à l'heure actuelle son souvenir le plus lointain remontait à la sortie de ce caisson, il y a déjà huit ans. Conformément aux instructions reçues, le fidèle serviteur de l'empire se dirigea vers les mines afin devoir ce qu'il s'y passait.

Une fois sur place, il put constater que des prisonniers avant allumé un feu. Le reste de la scène lui était inconnu à cause de la distance qui les séparait et dans le doute, il suivit à la lettre les instructions de ses professeurs à l'académie de la Garde Impériale. Il activa son haut-parleur en mode porte-voix, et récita le monologue qu'il devait savoir adapter à chaque situation.

« Mineur de Mar Sara, ici l'unité GI numéro 265. Par ordre de la Garde Impériale, vous devez éteindre le feu et vous remettre immédiatement au travail. Nous passerons sous peu ici afin de vérifier qu'un fugitif ne s'y cache pas. A notre retour, que tout soit normal. »

- Votre fugitif est ici.

L'unité GI numéro 265 se retourna vers la droite, là d'où venait la voix. A peine eut-il terminé son mouvement qu'une barre de métal transperça sa verrière et s'enfonça dans son crâne. Durant le dixième de seconde que dura toute l'action, il entraperçu un Protoss qui se tenait devant lui. Le regard froid dénué de toute émotion... à part peut-être de la pitié, une émotion que les resocialisés ne ressentaient pas.

- Le moins que l'on puisse dire, c'est que tu est efficace mon pote. Je préfère t'avoir comme ami, ça c'est sûr.

- Et maintenant ?

- C'est relativement simple, ces types ont une carte électronique afin d'aller dans leurs secteurs privés. On la lui prend - ainsi que ses armes - on va se servir à l'armurerie, et on se casse en piquant un de leurs véhicules. » Frédéric se retourna et fit un signe de la main vers ses compagnons. « MERCI LES GARS ! J'VOUS FAIS CONFIANCE POUR FAIRE DISPARAITRE LE CADAVRE ?

- OUAIS, T'INQUIETE PAS ! BONNE CHANCE !

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Planète Dranac

« Transporteur Terran Vigilance, ici le contrôle spatial de la planète Dranac. Veuillez atterrir aux coordonnées que nous vous envoyons. Toute tentative pour dévier de la route sera sanctionnée par un tir de missile. Je vous souhaite la bienvenue au centre d'évaluation des fantômes. »

La voie féminine se tut alors que les données du plan de vol étaient transmises. La planète Dranac n'était pas sur les cartes stellaires de l'empire, même les fantômes n'en avaient pas connaissance. Akari et Anaya ignorait même qu'il existait cette procédure... d'évaluation, ce qui était déjà étrange. Trois autres groupes de vaisseaux volaient eux aussi vers les coordonnées indiquées, un point au milieu d'une plaine désertique à environ mille deux cents km de là.

Au bout d'une douzaine de minute, un nouvel écho radar apparut à huit cents mètres en arrière du vaisseau. Il n'était pas gros, mais rattrapait le transporteur très vite. Par prudence, Anaya prit les commandes des systèmes d'armements et les verrouilla sur la cible.

« Alerte, le vaisseau est prit pour cible »

Le message résonna dans la cabine tandis que les systèmes électroniques repéraient les lasers de visée sur la coque. Un choc fit trembler le transport quelques fractions de secondes plus tard. Les « jumelles » n'eurent pas besoin de parler pour comprendre ce qui se passait. Le vaisseau effectua un virage pour esquiver les tirs suivants : mauvaise idée.

« Attention, vous vous avez dévié de la route. Tir de missile en cours. Veuillez retourner sur le trajet prévu. »

Un nouvel écho radar apparut. Bien plus visible que le poursuivant, il émettait la signature thermique caractéristique des missiles Longbolt. Les défenses passives du vaisseau tentèrent de le détourner de sa trajectoire, avec un succès mitigé. Car s'il ne détruisit pas le vaisseau par une frappe directe, la détonation mis hors service le radar passif.

Akari réussit à remettre le vaisseau sur les rails avant qu'un second tir ne soit effectué, et slaloma habilement pour éviter les salves du drone qui les poursuivait. Après cinq minutes d'effort - le drone ne faisait pas plus de soixante centimètres de diamètre - Anaya détruisit sa cible.

« Félicitation, vous venir de réussir la première épreuve du test. Sur les quatre équipes ayant participées à l'épreuve, trois on survécut. Les autres évaluations auront lieu dans le camp Styx. A bientôt ! »

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- Il y a deux gardes devant l'armurerie, le fusil est en position de tir. Si l'un d'entre nous s'expose, ils nous criblent de balle.

Avec un grand sourire, Frédéric activa une grenade, la régla sur trois secondes, puis la lança dans le couloir. Une fois la minuterie à zéro, elle transforma les marines en morceau sanguinolents de chair et de métal et détruisit la porte de l'armurerie.

- Très discret... Si avec ça ils ne nous repèrent pas.
- Au pire, on aura de quoi refroidir leurs ardeurs, et de toute manière, on se sera barrés avant qu'ils ne se rendent compte de quoi que ce soit. Ils sont si sûrs d'eux qu'ils n'ont pas mis de système de sécurité, en tout cas, j'vois pas de caméra.
- L'élite des soldats Terrans ne prend même pas a peine de surveiller un de ses dépôts d'arme ?
- Je te dis, ils sont trop sûrs d'eux. Ca fait je sais pas combien de temps qu'ils n'ont pas eut à intervenir sur le terrain, ils deviennent gâteux.

En parlant, ils entrèrent dans l'armurerie. Kel ne s'y connaissait pas beaucoup en armement humain, mais il était clair que c'était des armes de dernière génération qui étaient entreposées là, et chaque catégorie - de l'arme blanche au lance-roquette - était représentée.

- Désolé, jcrois qu'ils ont pas d'équipement Protoss.

- Je me contenterais de simples poignards.

- Les Protoss savent manier ce genre d'arme ?

- Sache, jeune Frédéric, que les lames psioniques n'ont pas toujours existées et que nous utilisions à cette époque des armes que l'on pourrait comparer aux vôtres.

- Ca doit faire un bail quand même, non ?

- Plus de dix mille ans. Par tradition, nous sommes toujours entraînés à manier les armes blanches lors de notre formation de Templier Noir.

- Ok... Tu prends autre chose ? Ya des boucliers portables j'crois.

- J'en prends un.

Frédéric prit quand à lui un fusil Empaleur léger, moins puissant que ceux habituellement portés par les marines, ce modèle était prévu afin de pouvoir être manié sans avoir besoin d'une armure de combat et était accompagné d'un pack de grenade légère. Il s'équipa également d'une armure de corps légère composée de plaque de protection autour du torse, des bras et des jambes, ainsi que d'un casque. Le tout était complété par un bouclier portable semblable à celui de Kel.

- Maintenant, partons avant qu'ils ne nous retrouvent.

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Le Vigilance atterrit sur l'aire qui lui avait été assignée. Malgré les dégâts, l'identification du vaisseau se passa sans problème, et les tourelles anti-aériennes ne tirèrent pas sur le vaisseau en approche.

« Akari, Anaya, bienvenue au camp Styx. Les deux autres équipes sont déjà à l'entrée de la base, veuillez les rejoindre le plus vite possible, nous nous occuperons de votre vaisseau »

La voie féminine se tut aussi soudainement qu'elle s'était fait entendre. Des flèches lumineuses au sol indiquaient la porte à prendre. Excepté le fait qu'elles avaient failli se faire tuer, les deux fantômes se seraient presque senties en sécurité si les canons des défenses automatiques ne les pistaient pas.

Quelques instants plus tard, elles débouchèrent sur une sorte d'entrée de base souterraine. Sur place pas moins de cinq autres personnes les attendaient, dont deux avaient leurs lunettes VN qui cachaient leur visage.

- Je suppose que vous êtes « les Jumelles » ?

Elles ne décelèrent aucune émotion dans la question que le fantôme venait de poser. Il les contrôlait parfaitement. C'était une preuve certaine de son niveau... et de sa dangerosité.

- En effet, c'est nous, et vous êtes ? D'ailleurs, quand avez-vous été appelés ? Et pourquoi ?

- Je suis l'agent Hadeno et voici Etan, protecteurs du Capitaine Tornadeo. » Hadeno désigna une femme dont le fixait un point imaginaire, le visage marqué par le chagrin. « Eleanna devait quand à elle protéger le capitaine Zalem. Nous avons tout trois été appelés ici avant qu'il ne soit détaché de la seconde force. On nous a prévenu de sa disparition.

Il n'y avait pas besoin d'être un fantôme pour deviner que la relation de cette femme avec celui qu'elle devait protéger et espionner avait largement dépassé le cadre de la mission. Akari reporta son regard vers les deux autres personnes qui étaient restés en arrière.

- Et vous ? Vous êtes ?

- Voici Thanatos, et je me nomme Radhamante. Nous faisons partie de la section Elimination.

La section Elimination... Cette simple dénomination fit s'engouffrer un vent glacé dans une pièce pourtant fermée. Les membres de ce service étaient ceux qui étaient chargés des assassinats plus ou moins discrets. De l'attentat à la bombe au tir de C-10 en pleine tête, aucune méthode ne leur était inconnue. Ce service n'existait pas aux débuts des services secrets Fantômes, mais il avait été crée parce que les agents qui s'occupaient des missions « sales » étaient à l'écart es autres. Non que la nature de leur mission les gênât, mais le plus souvent, les gars qui tuaient les cibles étaient plus ou moins psychopathes, et plus d'un fantôme « régulier » avait manqué de se faire abattre par l'un d'entre eux. Quand à ceux qui paraissaient parfaitement sais d'esprit, c'était pire. Ils tuaient parce que c'était la seule chose qu'ils savaient faire, et qu'ils le faisaient merveilleusement bien, et sans aucune hésitation ni remord.

- Hé oui les filles, la section Elimination. Ca jette un froid hein ? Sachez que nous avons déjà passés ces évaluations, et que nous savons parfaitement à quoi nous attendre... Et n'espérez pas que nous ne vous révélions quoique ce soit, c'est strictement interdit par le règlement.

Depuis leur création, une vive concurrence - voir même une hostilité franche - séparait la section Elimination du reste des fantômes. Cette concurrence était attisée par les dirigeants qui voyaient là un moyen d'augmenter les performances des deux bords, et cela marchait plutôt bien, le défaut étant que lorsque les deux sections étaient amenées à travailler ensemble, le plan soigneusement préparé par les sections classique tombait à l'eau à cause de l'arrogance des Eliminateurs. Tandis que ces derniers mettaient en cause un plan mal minuté et ne tenant aucun compte des capacités de l'Elite des Fantômes... Ce qui n'était sans doute pas faux, on avait tendance à surestimer leur intelligence...
Mais ce qui creusait le plus le fossé entre les sections étaient les rumeurs clamant que la section Elimination devait surveiller les fantômes, trop peu sûr aux yeux des dirigeants. Mais de toute manière, dans ce cas, QUI surveillait les Eliminateurs ?

« Vous avez fait connaissance ? Parfait ! Thanatos, Radhamanthe, je vous demanderais de les aider à travers les épreuves. Même avec votre assistance, leur survit suffira à nous prouver qu'ils sont dignes de faire partie des fantômes. »

La voix féminine était toujours aussi chaleureuse, mais on y entendait comme des reflets métalliques. Les deux principaux intéressés se regardèrent une seconde, puis Thanatos prit la parole, s'adressant au vide.

- Et si nous refusons ?

« Je ne crois pas avoir été assez claire, ce que je vous ait dit était un ordre, ne vous avisez pas d'y désobéir. »

Les reflets métalliques avaient été nettement discernables cette fois si, et cela ne faisait qu'ajouter du charisme à la voix désincarnée. La porte du fond s'ouvrit lentement. L'intérieur était sombre, et même les lunettes VN ne permettaient pas de distinguer grand-chose. Le groupe marcha un moment tout droit, guidé par les deux Eliminateurs. Aucun piège ne se déclancha, aucune attaque surprise ne fut lancée. Rien. Il n'y avait aucune épreuve. Malgré tout, les sept personnes restaient sur leur garde, le silence et le calme ne faisait que renforcer leur méfiance, et la tension était palpable.

Un bruit métallique se fit entendre, et sept camouflages s'activèrent exactement au même moment. Toujours rien... Bientôt, ils trouvèrent la source du bruit : une clé à molette était tombée au sol. Sans un mot, ils passèrent leur chemin.

Après quelques minutes supplémentaires de marche, le groupe arriva à une bifurcation, à droite, un couloir éclairé plongeait dans les profondeurs de complexe. A gauche, un couloir bien plus sombre semblait remonter vers la surface.

- Et maintenant ? C'est par où ?

- La dernière fois, nous avons prit le chemin éclairé. Je pense que c'est celui-ci le plus indiqué.

- Vous êtes sur qu'ils n'ont rien modifié ?

Derrière eux, un portail qu'ils n'avaient pas remarqué se ferma. Des pointes en sortirent, et l'ensemble commença à avancer dans le but manifeste de les empaler.

- Pas le temps de discuter ! Faites nous confiance.

Akari et Anaya acquiescèrent à contrecoeur et suivirent Hadeno et Etan. Cependant, un fois ceux-ci passée, le couloir s'obstrua brusquement, séparant les hommes des femmes.

- On prend l'autre !

Eleanna courut dans l'autre couloir, suivit par les « Jumelles ». Une fois qu'elles eurent mit une distance raisonnable entre elles et les pics, elles s'arrêtèrent. Bien que ses yeux verts soient toujours absents, sa voix était assurée, et son beau visage déterminé.

Les lumières s'allumèrent, les aveuglant quelques instants. Une fois qu'elles se furent adaptées à la luminosité ambiante, elles observèrent leur environnement. A première vue, rien ne démarquait ce couloir de celui dont elles venaient. Il était rectiligne et sans aucun obstacle apparent. Anaya regarda Eleanna, la tristesse de son visage semblait s'estomper au fur et à mesure, bien qu'une boule de chagrin demeurât sans doute au fond de son coeur. Mais ce qui surprit le plus la fantôme était les yeux d'Eleanna. Ceux-ci avaient les pupilles verticales, comme celles des serpents. De plus, on pouvait entendre un très léger sifflement quant elle respirait.

La lumière s'éteignit d'un seul coup, coupant net Anaya dans ses réflexions. Sans paraître le moindre du monde gênée par l'observation qu'elle venait de subir, Eleanna prit la tête du groupe, avançant prudemment dans le couloir. Quelques minutes passèrent ainsi, des minutes ou l'éclairage s'alluma et s'éteignit plusieurs fois.

Finalement le couloir bifurqua en se rétrécissant, et elles arrivèrent devant une trappe, ouverte bien en vue de tous. Ceux qui auraient couru d'aurait sans doute pas pu l'éviter, mais pour des personnes un peu prudentes, ce n'était pas un problème. Un autre détail attira leur attention. Après avoir tourné, elles avaient senti comme une transition. Elles ne savaient pas vraiment ce qui avait changé, mais quelque chose était différent. Enfin, de toute manière, il leur fallait continuer à avancer. Akari passa la première. Sans aucun élan, son bond lui permit de se rendre de l'autre côté et de franchir aisément les quatre mètres de l'abîme. Anaya en fit de même, et déglutit en regardant en bas. Elle n'avait pas vu le fond, et il y avait fort à parier qu'il était très bas. Si jamais elle tombait...

Quand ce fut au tour d'Eleanna, les trois fantômes comprirent immédiatement ce qui clochait dans ce couloir : La gravité n'était pas la naturelle ! Celle-ci doubla brusquement. Les « jumelles » voulurent prévenir Eleanna, mais c'était trop tard, elle avait déjà sauté. Pour des personnes au sol, une gravité doublée représentait un certain choc, mais en aucun cas un danger. Par contre, pour Eleanna c'était une autre histoire. Son bond aurait dû la mener à bon port sans aucun problème, mais dans ces nouvelles conditions, il fut trop court. Elle tomba en criant tandis que la trappe se refermait. Une fois close, plus aucun son n'en sortit, et la gravité redevint normale.

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Kel et Frédéric étaient arrivés sans encombre dans le secteur réservé à la Garde Impériale. Aucune patrouille. Aucun dispositif de surveillance. Rien. Si il n'y avait pas eut si peu de poussière et tous ces meubles dans les chambres, Kel aurait cru que le secteur était inconnu du reste de la planète. En explorant le complexe, Fred et le Protoss trouvèrent un panneau indiquant le hangar à véhicule. Ils le suivirent, mais un bruit strident leur intima l'ordre de se baisser. Une seconde plus tard, une rafale de balle s'écrasait contre le mur.

- Une tourelle défensive, à détecteur de mouvement. On sort de notre abri, et on se fait trucider.

- Donnes moi ton casque Frédéric, je sais comment m'en défaire. Quand je le lancerais d'un côté, tu sortira de l'autre et enverra une grenade sur cette chose.

Le plan marcha en partie. La tourelle réagit comme prévue et déchiqueta le casque tandis que Frédéric la détruisait à l'aide d'une grenade. Cependant, une seconde tourelle prit le Terran pour cible, et lui tira dessus. Le bouclier tint bon, mais juste assez pour que Fred se mette à l'abri.

- Prends mon bouclier, et essaye de courir pour attirer son attention, je m'occupe d'elle.

- Mais t'es fou !

- Ne discute pas !

Frédéric échangea son brassard avec le Protoss et rejoua les cibles pour la tourelle. Pendant qu'il essayait d'esquiver les tirs, Kel fonça droit sur la machine infernale. Celle-ci le vit venir, mais le camouflage du Protoss faussa les distances, et elle lui attribua une priorité plus faible qu'a Frédéric. Du coup, lorsqu'elle pivota pour mettre en joue le Terran, elle fut bloquée par la lame que le Protoss avait coincée dans le mécanisme. Quelques tirs plus tard, elle était mise hors-jeu.

- Dis-moi, comment tu sais tout ça mon pote ?

- J'ai espionné plusieurs fois les Terrans, j'y ai apprit plusieurs petites choses.

- Cool.

Au moment où Kel marchait vers la sortie, un message retentit dans le haut parleur de la base.

« Attention Garde Impériale. Nous sommes attaqués par des navires Protoss. Veuillez vous rendre immédiatement aux postes de combat. Je répète, des navires Protoss nous attaquent, veuillez vous rendre immédiatement aux postes de combat. »

- Frédéric, c'est notre chance ! Si nous arrivons à contacter mes frères, ils nous aideront !
...
...
...
Frédéric ?

Kel entendit une voix sadique derrière lui.

- Salopard de Protoss. Je sais pas comment ça se fait qu'ils viennent, mais toi, tu vas mourir ici.

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La silhouette au sol se releva péniblement. Elle avait les membres en feu, et la drogue sensée atténuer la douleur ne s'était pas répandue dans son corps. Elle avait préférée la désactiver pour éviter de se transformer en monstre sanguinaire, mais maintenant, elle reconnaissait volontiers que parfois, ces saloperies avaient du bon. Quelle hauteur faisait la chute, elle ne le savait pas. En tout cas, à en juger par les murs, il ne lui fallait pas compter remonter. Heureusement, les types qui avaient conçu cet endroit avaient prévu qu'on puisse survivre à la chute, ou en tout cas avaient aménagés un couloir pour virer les cadavres. Sans hésiter une seconde, Eleanna prit une dose de drogue et s'engagea vers la seule issue possible.
- Frédéric ? C'est toi ?

Kel se tourna vers l'endroit d'où venait la voix. Frédéric tenait son fusil pointé dans la direction du Protoss, la sécurité était désactivée et la moindre pression sur la gâchette transformerait Kel en pelote d'épingle... à supposer qu'il y ait encore de quoi en planter.

- En effet, c'est bien moi. Mais je ne suis pas celui que j'ai bien voulu te faire croire.

La voix était froide et déterminée, nul doute que le Terran conservait son sang froid, et qu'il n'hésiterait pas une seule seconde à tirer.

- Alors, qui es-tu ?

- Je me nomme bien Frédéric Haster, mais je ne suis pas du tout un prisonnier. Je suis un fantôme au service de la Garde Impériale.

- Tu as donc tué un de tes confrères pour me faire croire que tu voulais d'échapper.

Le fantôme eut une moue dédaigneuse au souvenir de l'exécution de son plan.

- Ce type ne faisait pas partit de la Garde Impériale. Il n'a été admis uniquement parce qu'il faut des types comme lui pour des sacrifices.

- Et toi, es-tu un pion que l'on peut sacrifier ?

- Tout le monde l'est, même l'empereur. La vraie question à quelle position sommes nous dans la liste des sacrifices acceptables ? La réponse, je ne la connais pas, mais je suis à peu près sûr que je le suis plus loin de la première place que toi. Ta vie s'achève ici, Protoss !

Frédéric appuya sur la gâchette, mais ne toucha rien. Kel s'était déporté sur le côté, et s'était placé hors du cône d'effet du fusil. Une de ses dagues fendit l'air, et se planta juste derrière le poignet du Terran, sectionnant les veines qui y passaient. Le fantôme hurla de douleur, mais garda son arme et réussit à envoyer un crochet du gauche d'une puissance surprenante sur le Protoss. Kel tituba et recula de quelques mètres avant de reprendre ses esprits. Mais déjà, un rictus de victoire s'affichait sur le visage de son ennemi.

- En y pensant bien, je ne t'ai jamais vraiment mentit. Oui, j'ai été recalé aux tests physiques, mais j'ai passé haut la main les psychiques. Je n'ai pas intégré la Garde Impériale - qui ne compte pas de fantôme dans ses membres - mais j'ai été affecté à son service. Je suis en dehors du circuit de commandement classique.

- Alors, au service de qui es-tu ?

- Peut-être le découvriras-tu en temps utile. Mais pour le moment, je ne pense pas que tu sois digne de le savoir. Par contre, comme tu m'as été assez sympathique, je vais te révéler un secret. Evidemment, après ça, je devrais te tuer, mais au point ou nous en sommes...
Regarde pourquoi la Garde Impériale ne pourra être imitée par l'armée régulière !

Frédéric lâcha le fusil, puis de sa main gauche, il prit la dague, et acheva de s'amputer le poignet. Sans un cri, sans une grimace de douleur, il souriait même. Trop abasourdi pour faire quoi que ce soit, Kel observa en silence. Puis l'avant bras gauche du Terran changea de couleur, la peau noircit, puis elle brûla. Après quelques secondes, il ne restait plus qu'un avant bras entièrement fait de métal chauffé à blanc. Il cautérisa la plaie de son bras droit avec, et les saignements cessèrent.

- Tu es... une machine ?

- Non, bien entendu. Une machine n'aurait pas l'intelligence requise pour accomplir ma mission. Je suis la symbiose de l'homme et de la machine.

- Un Cyborg...

- Bien. En effet oui, certaines parties de mon corps ont été remplacées par des membres mécaniques, plus efficaces et endurants, regarde !

Frédéric tendit son bras droit vers Kel, et un tir laser en partit. Cependant, Kel se doutait déjà de quelque chose et avait commencé une amorce d'esquive, mais cela ne suffit pas et le rayon le frappa tout de même. Il ne dut la vie qu'au bouclier portable qui dévia l'énergie, celle ci brûlant les écailles au niveau de l'épaule plutôt que du buste. A peine Kel eut-il le temps de reprendre son équilibre que le fantôme Terran était déjà sur lui, le frappant avec son bras mécanisé.

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Ca sentait le couloir piégé à plein nez. Il était trop clair, trop droit, trop... normal. Pourtant, leur équipement ne détectait rien de particulier, aucune source d'énergie ou de chaleur. La seule chose était que le bout du couloir demeurait invisible. Prudemment, Akari et Anaya s'engagèrent. Il ne se passa rien pendant les premières secondes. Il ne se passa rien non plus pendant les premières minutes. Finalement, elles arrivèrent au bout du couloir sans que rien ne ce soit passé. Toutefois, un tronçon apparemment identique commençait juste après.

Cette fois ci elles avancèrent un peu plus vite, elles désiraient en finir, et partir de cet endroit aussi vite que possible. Un sifflement se fit entendre, les jumelles se plaquèrent chacune de leur côté contre le mur, et une salve de lame passa juste entre elles. Juste après, des fentes se découvrirent dans les murs, et des scies circulaire en sortirent, se déplaçant et menaçant de découper quiconque ne pourrait les esquiver. Sitôt évitées, d'autres pièges se mirent en place. Des pics sortirent du sol, laissant tout juste le temps aux jumelles de faire une roulade et d'esquiver au passage une autre série de scie circulaire. Un peu après, ce furent des lames qui faisaient la largeur du mur qui sortirent et commencèrent de mortel allers et retours. Toutefois, le couloir n'avait pas pour unique but de tuer : il existait à chaque fois un chemin permettant - avec un bon timing - de passer sans encombre les différents obstacles. Le tout consistait à le trouver et à l'emprunter sans une seule hésitation. Ce n'était pas un couloir de protection, c'était un couloir de test, destiné à tuer seulement ceux qui ne seraient pas à la hauteur des espérances, espérances qui semblaient très haute d'ailleurs. Le parcours dura de longues minutes, et les jumelles durent faire appel à toutes leurs capacités pour survivre, et chose assez importante, elles arrivèrent en un seul morceau au bout du chemin. En un seul morceau, mais pas indemnes. Le bilan était plutôt bon en comparaison des épreuves, mais lourd. Akari souffrait de plusieurs entailles aux bras et aux jambes, et Anaya avait eut le pied transpercé par un piège. Les drogues leur permettaient pour le moment de tenir, mais si d'autres passages dans ce genre venaient à se présenter, elles seraient grandement handicapées. Après avoir reprit leur souffle, elles continuèrent leur chemin.

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Le bras mécanique frappa le Protoss, mais fut stoppé juste à temps par la dague que celui-ci tenait. Un tir laser partit du canon au bras droit, mais le tir fut ajusté à la hâte, et rata sa cible. Le combat semblait durer depuis une éternité, mais le fantôme ne montrait aucun signe de fatigue, au contraire, ses assauts se faisaient de plus en plus violent, de plus en plus rapide et Kel fatiguait. A ce rythme, il ne tiendrait plus longtemps. On n'entendait aucun bruit indiquant qu'une bataille se déroulait, rien ne laissait penser que dehors, des Protoss attaquaient la prison secrète de l'empire.
Un coup vicieux déstabilisa le templier noir, et un crochet vint le cueillir au menton, l'envoyant au sol. S'il avait eut sa lame noire, le Terran qui le narguait n'aurait eut aucune chance ! Mais il ne l'avait pas, et son ennemi semblait se délecter de la situation.

- Franchement, j'aurais pensé que les templiers noirs étaient de meilleurs guerriers, surtout avec des armes aussi performantes que ces dagues.

- Comment ça ? Ce ne sont pourtant que des armes blanches, terranes qui plus est.

- Toujours aussi arrogant ? C'est en partie pour ça que j'ai voulu rejoindre la Garde Impériale, je ne supportais pas votre arrogance envers nous. Toujours à nous prendre pour des moins que rien, toujours à nous donner des leçons ! Mais regardez-vous donc ? Qui est sur le déclin, prêt à voir à tout moment son monde réduit en cendre ? C'est vous qui êtes pitoyables.

Nous les Terrans, sommes capable d'apprendre très vite, et évoluons bien plus rapidement que vous ne le faîtes, bloqués dans vos tradition. Mais surtout, vous êtes lâches. Vous êtes incapables de vivre sans vos grandes coutumes ancestrales, et avec peur dès que vous ne pouvez plus vous permettre de les suivre. Dans ces moments là, vous êtes prêts à tout pour retourner tranquillement dans votre chez vous, pour rentrer la tête dans le sol. Mais cela ne sert à rien, et vous ne voulez pas le reconnaître.

- J'aurais été d'accord avec toi avant. Mais depuis que Tassadar s'est sacrifié et que la race des Protoss s'est réunifiée, je sais qu'il est parfois bon de garder certaines traditions, afin d'éviter de créer des abominations. Les Terrans sont incapables d'apprendre de leur passé, toujours à s'entretuer malgré les guerres et les voeux de paix !

- TAIS-TOI ! Que savez vous des humains ? RIEN. Vous ne connaissez RIEN sur nous, vous ne connaissez même pas notre histoire°! Comment OSEZ-VOUS nous juger !?

- Et toi ? Qu'es-tu en train de faire ?

- J'applique la sentence à laquelle vous avez été condamnés tous autant que vous êtes, et à laquelle les Zergs ont échoués. MEURS !

Le Terran tira de son bras droit. Un laser capable de percer de part en part le Protoss partit à la vitesse de la lumière droit vers le coeur. Mais il ne rencontra rien. Le Protoss avait disparu d'un coup, sans aucun préavis, aucun signe annonciateur. Un peu après, une voix désincarnée venant de partout et nul part à la fois s'exprima distinctement.

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- Ne crois pas pouvoir tuer un templier noir aussi aisément fantôme ! S'il est vrai que nous ignorons votre histoire, vous n'en savez pas beaucoup plus sur les Exilés d'Aiur.

- Les Exilés d'Aiur ? Les templiers noirs ?

- En effet, c'est un autre nom que nous nous donnons parfois, en référence à notre exil forcé. Même les Protoss d'Aiur ne connaissent pas ce nom.

- Autrement dit, tu vas toi aussi devoir me tuer maintenant. Parfait ! Peut-être que je pourrais enfin m'amuser un peu. Allez, viens !

- Avec plaisir, mais d'abords, dis moi ce que ces dagues ont de particulier.

- Ho, ça ? C'est simple, la céramique dans laquelle elles sont faites leur permet de résister à du plasma de fusion.

- Je les regarderais d'un autre oeil quand je t'aurais tué.

Le fantôme se mit à rire, un rire franc, presque dément. Le rire se répercuta dans toute la salle, et l'écho ne fit que l'amplifier, et le rendant plus inquiétant encore.

- Tu crois qu'il te suffit de te rendre invisible pour pouvoir me vaincre ? Je suis un fantôme, je sais aussi me servir de pouvoirs psioniques, je sais même me servir de pouvoir hors de votre portée à vous, les templiers noirs. Regarde !

Le fantôme se concentra quelques dixièmes de secondes, et un éclair apparut, formant un arc entre une des parois et le Protoss. Déconcentré par la décharge - mais peu affaibli - il ne put empêcher son camouflage de vaciller quelques secondes, mais réussit à le réactiver après, et il disparut de la perception de Frédéric.

- Je sais où tu es. Même camouflé, tu ne peux m'échapper, il me suffit de me concentrer pour te trouver. Ta volonté faiblit Kel, je le sens. Tu vas perdre ce combat.

- Peut-être que ma volonté faiblit, peut-être que je n'ai plus envie de me battre. Mais... peut-être n'ai je pas besoin de déployer toute ma puissance dans un test de volonté aussi futile ?

- ASSEZ !

Cette fois ci, aucun éclair ne fut lancé. Ceux du Terran étaient trop faibles pour pouvoir tuer efficacement, et il préférait utiliser la technologie. Ce fut donc son bras doté du canon qui se chargerait du travail.

- Comment comptes-tu me viser, si tu ne me vois pas ?

- Je te l'ai déjà dis, je te détecte, tu ne pourras pas m'échapper.

- Et maintenant ?

Frédéric tenta de repérer le Protoss, mais cette fois-ci, l'exercice était bien plus ardu. Même en utilisant les courants psionique, son ennemi restait désespérément introuvable.

- Comment ?

- Comme je l'ai déjà dit, vous ignorez beaucoup de chose sur les Exilés d'Aiur, jeunes Terrans !

La voix venait de derrière le fantôme, celui-ci se retourna, mais une dague lui transperça le ventre, lui causant d'horrible souffrance. Il resta pendant quelques secondes sonné, incapable de se rendre à l'évidence. Un Protoss l'avait blessé ? Cela semblait si... fou. Puis à mesure que les drogues se répandaient dans son organisme, repoussant la douleur, la colère monta. Cette colère était surtout dirigée contre Kel, mais le reste de lucidité qu'il avait encore en dirigeait une partie contre lui même. Il avait sous estimé son adversaire, et il en payait le prix. Ho, la blessure n'était pas mortelle, juste très douloureuse, et quelques soins après le combat lui permettraient de s'en sortir rapidement, mais avant, il devait tuer son ennemi !

Dans un cri de rage mêlé de douleur, il arracha la dague de son ventre, puis avec son bras mécanisé frappa le Protoss. Trop surprit par la réaction de son adversaire - il pensait bel et bien l'avoir mit hors combat - il ne fit rien pour amortir le choc et encaissa de plein fouet la puissance du bras mécanisé. Sonné, mais à nouveau sur ses gardes, il réussit à sortir du champs de tir avant que le bras du Terran ne lance un laser, il ramassa la seconde dague - celle qui était tombée au sol - et dans le même mouvement il frappa juste derrière le menton. La lame traversa la tête de Terran comme s'il s'agissait de beurre et ressortit de l'autre côté, transperçant le cerveau. Puis, après deux seconde, le corps sans vie de fantôme s'écroula au sol.

Maintenant, il devait se débrouiller pour partir de cet endroit et rejoindre ses frères. Ignorant sa blessure, il récupéra ses armes puis se prépara à partir. Mais à ce moment, un bruit de pas mécanisé résonna derrière lui...

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Le couloir suivant ne posa aucun problème aux jumelles, aucun piège ne s'était déclanché, et elles avaient pu progresser rapidement. Finalement, elles arrivèrent à un coude ouvrant sur un autre couloir. Mais à la différence des autres, elles pouvaient en voir le bout, et la porte vers laquelle il menait. La fin de cette série d'épreuve ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir.

Elles s'engagèrent dans le couloir en courant, évitant des pièges désormais familiers et dont elles pouvaient prévoir le déclanchement. Mais au moment où elles arrivèrent à la porte, un nouveau piège se déclancha. Quatre scies circulaires s'activèrent au même moment, coupant toute possibilité de passage, quelques instant après, elles entendirent quelque chose derrière elle : Dans le couloir, deux battants se refermèrent et des pics en sortirent. Et comme la dernière fois, l'ensemble avança vers elles. Les jumelles restèrent là, immobiles, ne sachant pas quoi faire. Certain autres fantômes auraient sans doute pu défoncer les scies circulaires à coup d'ondes psioniques, mais pas elles. Elles ne disposaient pas de tels pouvoirs. Par contre, elles avaient peut-être un autre moyen. Elles saisirent leur C-10 en même temps, puis, toujours parfaitement synchronisées, tirèrent sur la scie de droite avec les balles creuses. La première salve détruisit la moitié de la scie, et la seconde l'autre moitié. Finalement, elles réussirent à dégager un passage en passèrent les scies avant d'êtres empalées. Elles ouvrirent la porte puis la franchirent, découvrant pas la même occasion ce qu'il y avait derrière.

Il n'y avait rien... La pièce était complètement vide, aucune issue, à part la porte qu'elles venaient d'emprunter - du moins à première vue. Tout avait jusqu'à présent été fait dans le but de les tester, pourquoi les forcer à s'arrêter ici ? Pour les forcer à revenir en arrière ? Impossible, la voie était impraticable. Toutefois, par acquis de conscience, elles ouvrirent la porte d'entrée : le portail d'empalement était toujours là, interdisant le passage.
Un déclic derrière elles les fit se retourner. Sans raison apparente, un pan du mur s'était dégagé pour laisser apparaître un passage. Ne voyant pas d'autre choix, elles l'empruntèrent.

- A ton avis, elles ont survécues ?

- Ce n'est pas à écarter, mais de toute manière, ça ne change pas grand-chose. Si elles viennent ici, l'épreuve finale aura raison d'elles.

- En effet, je vois mal com...

- Déjà en train de parier sur le résultat messieurs ? Si vous nous mettiez au courant ? Je suis certaine que nous adorerions jouer avec vous.

La voix fit sursauter les deux fantômes, mais aucune émotion trahissant leur surprise ne parvint aux jumelles. Par contre, elles ne purent étouffer leurs pensées lorsqu'elles virent qu'il manquait deux personnes.

- Où sont Hadeno et Etan ?

- Mort, ils n'ont apparemment pas mérités de vivre.

La sentence tomba comme un couperet. Aucune émotion n'avait filtrée, la voix était resté parfaitement claire et égale.

- Vous mentez.

- Ha bon ? Pourquoi mentirions nous ? Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que nous mentons ?

- Le sang sur votre combinaison, d'où vient-il ?

- Je crois que cette tache s'est formée quand j'ai tranché la gorge d'Etan.

- Vous les avez tués ? !

- Ils ne méritaient pas de vivre apparemment. L'ordre nous a été donné par...

Il laissa la phrase en suspens et montra du doigt le plafond.

« Je vois que les survivants sont finalement arrivés ici. Akari, Anaya, vous m'impressionnez, mais il reste cependant une dernière épreuve... Thanatos, Radhamante ! Tuez-les ! »

Comme s'ils n'attendaient que ça, les Eliminateurs activèrent leur camouflage et foncèrent droit sur les jumelles. Elles firent de même, mais la surprise leur fit perdre de précieuses fractions de seconde, et elles subirent le premier coup de plein fouet.

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Kel s'était réfugié en hauteur, entre les poutres qui maintenaient le plafond. C n'était qu'un marine qu'il avait entendu arriver derrière lui, mais son combat avec Frédéric lui avait apprit à se méfier des personnes qu'il rencontrait ici. Le Terran se dirigea presque aussitôt vers le corps du fantôme tué un peu plus tôt. Après un examen sommaire, il regarda autour de lui pour vérifier que le meurtrier était toujours dans le coin, mais il négligea le haut, et commença à partir. Une fois sortit, Kel descendit de son perchoir et se prépara à rejoindre la surface...

Il s'était fait avoir ! Le marine n'était pas partit, il n'avait fait que semblant ! Juste au moment où il touchait le sol, le bruit fit revenir le garde qui avait entre-temps activé son arme, et connaissait sa cible.

Il tira sur le Protoss sans attendre une seconde de plus. Les premières fléchettes supersoniques s'écrasèrent sur le bouclier énergétique, donnant le temps à Kel de se camoufler et se réfugier derrière les caisses de l'entrepôt. Le bruit des impacts cessa immédiatement après. Comment se débarrasser de cet ennemi ? Quels étaient les secrets de cette fameuses garde impériale ? Frédéric avait-il menti en disant qu'elle disposait d'équipements bien supérieurs au reste des escadrons Terrans ? Par exemple, leurs marines pouvaient-ils repérer un templier noir camouflé ? Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir.

Kel sortit prudemment de sa cachette. Sans faire un seul pas, il regarda au dehors. Le marine était toujours là. Il était sur ses gardes, et son arme semblait prêtes à faire feu, mais il ne devait pas avoir vu le templier noir : Leurs capteurs visuels ne pouvaient détecter les templiers noirs camouflés. Finalement, le Protoss sortit de sa cachette, et avança prudemment, mais rapidement, vers le marine. Sous la verrière teintée, il était impossible de voir l'expression du Terran, il ne devait pas l'avoir vu. Le pied du Protoss se posa à nouveau au sol. LE SON ! C'est ça qui leur permettait de les repérer ! Le marine l'avait détecté dès qu'il était sortit de sa cachette, et il avait patiemment attendu que Kel vienne assez près pour ne pouvoir esquiver les tirs ! Les fléchettes partirent à nouveau, mais cette fois, le bouclier n'était plus assez puissant pour les stopper. Les tirs le traversèrent, mais leur vitesse fut grandement réduite, évitant au Protoss de recevoir des blessures mortelles. Ignorant la douleur des aiguilles qui traversaient ses écailles, le Templier Noir fit un pas de côté et lança une de ses dagues sur la visière de son ennemi.
L'armure des marines était considérée comme un bijou de technologie. Elles ne se contentaient pas de protéger leur porteur contre quelque menace que ce soit, non, elles démultipliaient également la force de leur porteur, et lui permettaient de parcourir de grandes distances en un temps très court. C'était en effet de très beaux objets, mais elles souffraient d'un défaut majeur : elles inhibaient le sens du danger de leur porteur en lui faisant croire qu'il était invincible et, pire, leur temps de réaction était long. Une fois lancées, elles devenaient très rapides, mais au début, elles ralentissaient considérablement.

C'est ce qui causa la mort du marine, d'instinct, il esquiva la lame, mais l'armure ne le suivit pas et au final, il ne bougea pas assez pour éviter la mort. La dague lui transperça le cerveau et son corps s'affaissa dans une armure qui elle, resta debout.
Affaibli mais toujours vivant, Kel récupéra on arme et commença à s'éloigner.

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A première vue, rien ne semblait troubler la tranquillité de la salle aux dimensions impressionnantes. Pourtant, à l'ouïe, cette salle n'était pas calme du tout : on pouvait entendre de nombreux bruits. Aux bruits des chocs se mêlaient des exclamations de rages couvertes par des cris de douleur. Un combat, invisible, mais violent, se déroulait ici. L'épreuve finale des évaluations des fantômes : un combat entre deux équipes.
Soudain, quelque chose redevint visible, et une silhouette féminine s'écrasa lourdement au sol. Quelque chose tenta de venir à son aide, mais son camouflage se désactiva en même temps que quelqu'un la frappait. Puis deux hommes se matérialisèrent à côté de leurs victimes.

- C'est tout ce dont sont capables les fameuses jumelles ? Je suis déçu.

- Peut-être que si vous cessiez de vous cacher derrière votre camouflage, nous aurions plus de succès ?

- Très bien, à votre aise. Thanatos, laisses-les moi. Quand à vous, relevez-vous, et tâchez de ne pas me décevoir.

Péniblement, les jumelles se relevèrent. Leurs blessures les handicapaient, et les coups qu'elles avaient reçus étaient bien plus puissants que ce qu'elles avaient l'habitude d'endurer, pourtant, elles se remirent debout en peu de temps, et ce fut Akari qui attaqua la première.
Mais avant de pouvoir porter son coup de poing, une douleur aussi fulgurante que soudaine se déclara dans son crâne. Un voile rouge embruma sa vision tandis que des milliers d'épines semblaient percer sa chair et que son ouïe était saturée de son suraigus. Elle se figea sur place, tentant de combattre les effets d'une attaque qu'elle ne connaissait que trop bien : l'assaut psionique. Anaya profita de l'instant de flottement pour attaquer à son tour, elle savait que sa soeur se remettrait de l'attaque sous peu, et il lui fallait profiter de l'occasion. Elle frappa du poing Radhamante, mais il attrapa son bras et plaqua son autre main sur le ventre de la fantôme. Immédiatement, une fort courant électrique provoqua des spasmes chez Anaya, et elle fut rejetée au loin.

- Hé bien, que disiez-vous ? Je suis déçu par votre manque de combativité.

- Fermes-là.

C'était Akari qui avait parlé. Elle pointait son pistolet vers la tête de son ennemi. Sa main tremblait encore des effets du choc psi, mais sa prise était ferme. Elle tira trois fois. Et trois fois, une onde de choc bleutée apparue à quelques centimètres du visage de sa cible.

- Vous pensez pouvoir m'abattre avec ça ?

Sans prévenir, une onde de choc psi balaya la salle. Mais celle ci ne venait pas des Eliminateurs. Au contraire, ils en étaient la cible. Surpris, ils ne purent ériger de barrière assez puissante à temps et furent balayés. Malheureusement, ils se relevèrent vite, et découvrirent la cause de cette interruption. Eleanna étaient finalement arrivée ici et avait comprit la situation. Mais dans quel état elle était ! De profondes entailles parcouraient son corps et de larges taches de sang recouvraient sa combinaison. Elle ne tenait que grâce aux drogues qu'elle avait absorbées. Et au vu de ses yeux - yeux dont on ne voyait presque plus la rétine, tellement elle était mince - elle devait en avoir absorbé une dose létale à long terme.

Il y eut quatre impacts de tir sur de la chair. Et Eleanna recula quatre fois. Du sang s'échappa de ses blessures, puis après un temps qui sembla interminable, elle s'effondra. Les jumelles se précipitèrent immédiatement sur les Eliminateurs, bien décidées à leur faire payer le meurtre de la fantôme. Engourdis par l'assaut, ils ne purent faire un geste pour se protéger. D'un coup de pied au ventre, Akari envoya valser Radhamante, puis lui tira dessus en pleine tête. L'Eliminateur eut un dernier mouvement pour se protéger, puis il ne bougea plus jamais. Thanatos lui, vécut un peu plus longtemps. Trois balles logées dans le coeur ne lui laissaient aucune chance, mais lui permirent de ne pas mourir immédiatement. Il put ainsi envoyer une dernière attaque psionique sur son ennemie. Mais son état était tel que même elle put la contrer aisément...

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« Félicitation. Je ne sais pas qui vous êtes, ni même ce que vous êtes, mais si vous entendez ce message, c'est que vous m'avez tué, et que vous avez tué tous les membres de la Garde Impériale qui étaient à proximité. Je dois vous féliciter pour cela. Cependant, il me faut vous prévenir : Vous allez mourir. Dans mon corps se trouve un système d'autodestruction qui s'active si les conditions énoncées ci-dessus sont remplies. L'explosion qui en résultera pulvérisera mon corps ainsi qu'une grande zone autour de moi-même. Elle aura lieu dans cinq secondes à compter du bip sonore.
...
...
...
Bip. »

Kel n'entendit pas le bip. Dès qu'il eut comprit de quoi il s'agissait, il s'état mit à courir vers la sortie. Il ne savait pas de quelle puissance était la bombe, mais il préférait prendre le maximum de précaution. L'explosion ne fut finalement pas aussi forte qu'il le craignait, mais malgré tout, le sol trembla et des plaques de béton se détachèrent du plafond.

Son chemin se continua sans embûche, et bientôt, il entendit des bruits de bataille.

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« Akari, Anaya, Eleanna, vous avez vaincu tout les obstacles de cette série d'épreuve. Bravo. Vous êtes dignes de faire partie de la section Elimination. »

- Attendez ! Qui vous dit qu'on veut entrer chez ces psychopathes ?

« Ce n'est pas une proposition, mais un ordre. Maintenant, attendez qu'on vienne vous chercher »

- Quoi ?

« Vous avez bien comprit. Il serait dommage de vous laisser courir dans la nature aussi, je vous offre un choix : mourir, ou nous rejoindre. Cependant, plutôt qu'une exécution bête et méchante, je vais vous offrir une dernière possibilité : la fuite. Le chemin que je vais vous ouvrir sera dépourvu de piège et je vous laisse vingt secondes d'avance, après cela, je lance plusieurs autres éliminateurs à vos trousses. Si vous parvenez à rejoindre l'extérieur et à fuir à temps, vous serez libres, sinon vous imaginez ce qui se passera. »

Un passage s'ouvrit devant les Jumelles. Leur seule possibilité de fuite étai juste là, devant elles, pourtant, elles ne l'empruntèrent pas : elles ne voulaient pas abandonner Eleanna.

- Laissez-moi... De toute manière, je suis morte, alors... Allez-y, je les retiendrais tant que je pourrais.

Sans rendre la peine de se consulter, les Jumelles coururent à toute vitesse vers la sortie. Les drogues libérées par leur combinaison leur permettaient d'ignorer leurs blessures et amélioraient leurs capacités physiques.

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Enfin, il voyait l'extérieur ! La situation dans le hangar des véhicules semblait s'être calmée, mais il entendait toujours les bruits de combat à l'extérieur. Profitant du fait qu'il arrivait par derrière, il se permit de tuer quelques défenseurs Terrans. Malheureusement, ça ne renverserait pas le cours du combat, les marines étaient trop bien retranchés, et les Protoss ne savaient pas vraiment combien les Terrans étaient. Kel devait sortir de là au plus vite, sinon, ses frères allaient repartir sans lui. Lentement, précautionneusement, il commença à sortir du hangar. Juste devant lui, de la poussière s'envola, révélant qu'une navette invisible était en train de se poser. Il se mit à courir vers elle quand un chuintement se fit entendre derrière. Un scout de passage lança une paire de missile antimatière dans le hangar et le chuintement cessa. Finalement, il sentit sous son pied une surface dure et comprit qu'il était dans la navette, en sécurité. Le vaisseau décolla, et le reste des forces Protoss prit l'envol vers l'orbite. Aujourd'hui, ils ne pourraient détruire cette base, mais ils avaient récupéré l'un des leur, porteur d'informations qui pouvaient s'avérer vitales.

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Les Jumelles arrivèrent sur une piste d'envol sans encombre. Eleanna devait déjà être morte, elles avaient sentit sa dernière attaque psychique juste quand le compte à rebours s'était écoulé. Sa mort ne semblait pas avoir été vaine, le hangar était vide, et personne ne semblait les suivre, du moins pour le moment. Leur vaisseau manquait, mais à la place, la salle regorgeait d'ombres prêtes à servir. Saisissant cette occasion, les deux fantômes montèrent chacun dans un chasseur et décollèrent de cette planète.

« Ombres SE-025 et SE-026, vous n'avez pas reçus l'autorisation de décoller. Veuillez faire immédiatement demi-tour sous peine d'être abattus sur le champ. »

Pour toute réponse, les Jumelles accélérèrent encore plus vers l'espace. Immédiatement après, les ordinateurs de bord détectèrent une vingtaine de missiles qui les prenaient en chasse.

« L'ordre a été donné de vous abattre. Rendez-vous, et vous aurez la vie sauve. »

Les ombres accélérèrent encore. Contre ce nombre de missile, il ne servait à rien de faire des manoeuvres d'esquive, l'un parviendrait toujours à toucher sa cible, le salut résidait dans la fuite. Les compensateurs d'inertie étaient poussés à leur maximum, et même là, les jumelles ressentaient encore les effets de l'accélération. Si jamais les compensateurs venaient à lâcher, elles seraient écrasées contre le siège et passeraient de vie à trépas en moins d'une seconde.

Heureusement, les ombres semblaient régulièrement entretenues, et aucune panne ne se déclara, permettant aux fugitives d'atteindre l'hyperlimite avant que les missiles ne les touchent. A partir de là, le passage en hyperespace régla tout problème de poursuite.
Kel ne se détendit qu'une fois la navette sortie de l'atmosphère. Il était le seul passager du vaisseau, parfait, il pourrait se reposer un moment sans avoir à être assailli de question. Après dix minutes mises à profit pour se reposer, son transport atterrit dans l'un des hangars du porte-nef Karya. Kel ne se souvenait pas avoir déjà connu ce vaisseau, sans doute un qui avait été récemment construit pour combler les trous laissés par la destruction de plusieurs navires.

- Templier Noir Kel, nous sommes arrivés. Le conclave désire vous voir au plus tôt.

- Le conclave est ici ? Dans ce vaisseau ?

- Pas en entier, mais plusieurs membres le sont. L'un deux dirige même ce vaisseau.

- Très bien

Personne ne vint l'accueillir à sa descente, quoique...

- Ravi de vous voir en vie, Templier Noir.

- Zeratul ? Mais que faites vous ici ?

- Je suis venu entendre moi-même ce que vous aviez découvert, suivez-moi à la salle d'isolation psionique. Ce dont nous allons parler ne doit pas être écouté par n'importe qui.

Sans plus discuter, Kel suivit Zeratul qui était maintenant redevenu visible. Quand les templiers voulaient vraiment passer inaperçu, même leurs frères ne pouvaient les voir, cela pouvait être à la fois un avantage et un inconvénient, mais jusqu'à présent, jamais cela n'avait vraiment dérangé les principaux concernés. Pendant le chemin, Kel remarqua que le vaisseau n'était pas entièrement finit, certains cristaux intérieurs et non essentiels étaient en train d'être posés. Ils avaient vraiment fait décoller ce vaisseau en grande hâte. Toutefois, Kel s'abstint de poser des questions à ce sujet, de peur que des pensées mal contrôlées de son interlocuteur n'en disent plus que ce que l'équipage n'était sensé savoir. Apparemment, il aurait d'abords du douter de lui-même car le prélat répondit à ses questions muettes.

- En effet, le Karya est partit en vitesse quand nous avons apprit que vous étiez là. Et ne vous inquiétez pas, je pense mieux maîtriser mes pensées que vous.

Kel ne répondit pas, comprenant pourquoi Zeratul voulait aller en salle d'isolation psionique. Ladite salle n'était d'ailleurs plus très loin, et dès qu'il fut rentré à l'intérieur - et que la porte fut refermée - le templier noir s'autorisa à penser à ses vrais sujets de préoccupation. A part Zeratul et lui-même, seul Tenarsis se tenait dans la salle.

- Templier Noir Kel, bienvenue sur le Karya

- Merci, mais comment m'avez-vous retrouvé ?

- Nous avons reçu un message venant de l'espace Terran, il se composait d'une seule phrase : « Kel est sur Mar Sara avec ses renseignements ».

- Je vois. Je le remercierais quand je le reverrais.

- Maintenant, dîtes-nous ce que vous avez appris.

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La salle du trône d'Augustgrade avait des dimensions impressionnantes. Tout y était étudié afin de rendre le visiteur conscient de sa vulnérabilité et de sa faible importance. Au fond la salle Acturus Mengsk semblait être un géant et la sonorisation avait été étudiée pour que la moindre de ses paroles puisse distinctement être entendue par chaque personne présente. Mais tout ceci n'était qu'illusion, de près, L'empereur des Terrans paraissait tel qu'il était réellement : un humain certes imposant, mais malgré tout un simple humain.

Les visiteurs habituels devaient rester loin et s'égosiller pour se faire entendre, mais les fantômes pouvaient aller devant l'empereur même. Encore l'un des avantages de leur statut spécial. Akari et Anaya avaient décidées d'utiliser ce statut. Leur dernière aventure avait jeté un doute profond dans leur esprit. Elles ne devaient obéir qu'aux ordres de l'empereur, pourtant, d'autres avaient tenté de leur ordonner quelque chose. Ce n'était pas tellement ce fait qui les avait troublées, mais la manière de leur donner les ordres. Comme les ordres impériaux le précisaient, elles devaient reporter à l'attention de Sa Majesté en personne les faits étranges dont elles ne pouvaient parler à personne d'autre.

Comme le requérait le protocole, elles s'agenouillèrent devant l'empereur Mengsk. Après un cours temps d'attente, elles se relevèrent, et firent leur rapport. Ici, elles pouvaient parler sans crainte, l'empereur avait coupé la sonorisation de la salle afin de garder secret ce qu'ils entendrait. A la fin, il donna de nouveaux ordres.

- Je vois, mes soupçons se sont confirmés. Quelqu'un essaye bien de prendre ma place, et grâce aux renseignements d'autres de mes agents, je sais qui est le commanditaire de tout cela. Vous allez retourner sur la seconde flotte de l'empire, et tuer de vos propres mains l'amiral qui la commande. Il nous a trahit, et il doit en payer le prix. Maintenant, reprenez vos vaisseaux et allez exécuter ma volonté au fon fond de l'univers.

- Si tel est votre désir, Empereur.

Tout comme elles avaient parlé au même instant, Akari et Anaya firent demi-tour et partirent remplir leur nouvelle mission. L'empereur les regarda partir, avec l'espoir insensé qu'elles réussiraient. Mais derrière lui, de la fumée se déplaça, puis disparut. Le fantôme avait cessé de bouger.

- Que leur avez-vous réellement dit ?

- A votre avis ? Vous pouvez lire dans mes pensées.

- Ne faites pas le malin ! Vous savez très bien que je me serais faite repérée immédiatement, elles sont quand même capables de sentir ça !

- Si vous le dites... Sinon, ai-je l'air de mentir en disant que je ne leur ai seulement exprimée ma volonté ?

- Un jour Mengsk, votre arrogance vous perdra.

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Marina Zelbess

- Commandant, je détecte deux ombres en approche par derrière.

- Déclanchez l'alerte contact. Ca fera un bon exercice.

Le Zelbess était avec toute la seconde flotte en manoeuvre à la frontière de l'espace Terran. Ce voyage devait servir à habituer l'équipage à ses nouveaux systèmes et à préparer les stratégies qui allaient de pair avec les nouveaux armements. Les exercices communs à tous les vaisseaux étaient généralement programmés à l'avance, mais rien n'interdisait à un unique navire de déclancher des exercices internes lors des périodes de repos.

« Alerte ! Contact non identifié à la poupe. Veuillez vous rendre immédiatement à vos postes. Je répète, contact non identifié à la poupe. Veuillez vous rendre immédiatement à votre poste. »

En entendant cette alerte, les parties de cartes dans la cantine cessèrent immédiatement - au soulagement des plumés, et à la consternation des plumeurs. Benjamin Sion ne prit pas le temps de finir son café, il le posa en vitesse sur la table et courut à la passerelle secondaire. Officier-missile, il était le responsable des tubes lanceurs de tête nucléaire et faisait partit des nouveaux membres d'équipage nécessités par la réformation de l'armement.
Une fois à la passerelle secondaire, il s'assit à son poste pendant que l'officier radar, Samuel Fernessi, lui expliquait la nature de l'alerte.

- Deux ombres sont sorties de l'hyperespace juste derrière nous. Rien de bien méchant, mais le vieux a du penser que ce serait une bonne blague à nous faire.

- Et c'est pour une blague du Pacha que j'ai pas finit mon café...

- Désolé, mais réjouis-toi, au moins, t'auras pas grand chose à faire, enfin, sauf si ces vaisseaux sont désignés comme cible.

La passerelle secondaire était une réplique de la passerelle principale. En cas de mort - ou d'incapacité - au combat d'un des officier de la passerelle principale, c'était à son homologue du pont secondaire de prendre le relais et assurer ses fonctions. En l'occurrence, il n'y avait rien à faire pour Benjamin et ses collègues.

- Commandant, je reçois une communication de la part du Thor. Ils nous disent de cesser l'alerte et de reprendre nos activités normales.

- Très bien, cessez l'alerte. Que font ces ombres ?

- Elles vont sur le Thor.

- D'accord, merci.

« L'alerte est terminée, vous pouvez retourner à vos anciennes occupations. »

Avec un peu de chance, le café de Benjamin serait même encore chaud.

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A bord du Thor

- Maintenant qu'il est avéré que rien ne viendra nous déranger, si nous reprenions là où nous en étions ?

- Je ne suis pas pressé de me faire tuer.

- Moi si, j'en ai marre de pourrir sur ce rafiot.

- Pourquoi voulez-vous me tuer ? Vous êtes sensé me protéger.

- J'ai reçu l'ordre de vous tuer il y a peu. Je peux difficilement y désobéir.

La porte de la cabine de l'amiral fut percée par deux tirs. Le fantôme en face de l'amiral les reçut en pleine tête. Il s'écroula, sans vie. Un peu après, la porte s'ouvrit, et laissa passer deux fantômes. Après avoir rapidement vérifié que personne ne les avait vu, elles fermèrent le sas d'urgence de la cabine. Maintenant, ils étaient isolés du reste du navire.

- je ne dirais pas être mécontent de vous revoir, mais n'étiez vous pas sensées être ailleurs ?

- Si, mais nous avons reçu d'autres ordres de l'empereur, entre autre celui de vous tuer.

- Je vois, mais pourquoi m'avoir sauvé ?

- L'empereur nous a donné d'autres ordres, secrets ceux-là. Ce qu'il nous a dit n'étaient que des mensonges.

- Comment ça ?

- Acturus Mengsk sait très bien mentir. Si bien même, qu'il peut abuser les fantômes en pensant réellement ce qu'il dit sur le coup. On ne sait pas si c'est parce qu'il est toujours sincère, ou si c'est parce qu'il a une extraordinaire maîtrise de son esprit. Toujours est-il que cette fois-ci, il mentait. Et en lisant dans ses pensées, nous avons découvert beaucoup de chose.

- Comme par exemple ? » Il avait posé la question en sachant pertinemment qu'elles voulaient qu'il la pose, elles voulaient en venir là. Avant de répondre toutefois, Anaya s'assura que les portes de la cabine étaient bien fermées et qu'aucun son ne pouvait les traverser.

- Comme par exemple... Le fait que vous êtes en réalité un traître, et que vous n'êtes rien de plus qu'un infesté Zerg.

Pendant un moment, il sembla ne pas avoir entendu ce qu'elles venaient de dire, où plutôt, il ne semblait pas encore l'avoir réalisé. Puis le masque d'impassibilité se fissura, et l'amiral s'assit dans son fauteuil, l'air abattu. Les jumelles se détendirent, contrairement à ce que qu'elles avaient craint, il ne semblait pas être un danger immédiat.

- Depuis combien de temps le sait-il ?

- Longtemps. Et pendant tout ce temps, il s'est assuré que vous n'étiez pas un danger. Tant que vous ne vous n'agissiez pas ouvertement contre les Terrans, il ne vous faisait rien.

- Comment l'a-t-il su ?

- Il faudra le lui demander vous même.

- Si je survit jusque là... Mais s'il vous a révélé ceci, j'imagine qu'il comptait se servir de moi.

- Oui, il veut que vous nous aidiez à détruire ceux qui nous attaquent, enfin, qui menacent l'empire.

- Plus facile à dire qu'à faire. Mais c'était déjà mon intention. Autre chose ?

- Si vous survivez, quittez l'espace Terran.

Il savait qu'il lui fallait accepter, sinon, elles n'hésiteraient sans doute pas à l'exécuter sur le champ. Et puis, malgré ce qu'elles pouvaient penser, il servait toujours les Terrans, et il n'allait pas les abandonner là. De plus, il entendait une petite voix au fond de lui, qui lui disait que l'ordre de l'Overmind était de les aider. Non, ce n'était pas une petite voix, c'était le Suresprit lui-même qui lui parlait. Il avait accepté de se mettre au service des Zergs, et il était temps que les Zergs l'utilisent. Une seule question lui tourmentait l'esprit : Qu'est-ce qui lui était passé par la tête ce jour là ?

- Ai-je carte blanche pour mener les opérations comme je l'entends ?

- A condition de ne pas nous trahir, oui.

- Parfait. » L'amiral alluma son interphone et appela la passerelle. « Sergeï ? Changement de programme : Alors que j'effectuais une inspection surprise de l'escadre du Zelbess l'ennemi nous a subitement attaqué et a détruit non seulement le vaisseau amiral de l'escadre, mais également les vaisseaux qui y appartenaient dont voici la liste : Arcadia, Atlantis, Ombre Mortelle, Everest, Château Infernal et Dragon des flammes. Je vous laisse continuer les manoeuvres sans eux.

- Vous êtes sûr ? Ca fait tout même vingt pourcents de la flotte !

- Sûr et certain. Je laisse ici une puce de donnée contenant mes derniers ordres.

- Très bien. Et les vaisseaux morts ? Que vont-ils devenir ?

- Je les emmène faire des manoeuvres séparées.

- A vos ordres. Bon voyage Amiral, et que Dieu vous garde.

- Merci... Et restez en alerte rouge permanente, si quelque chose n'est pas prévu dans un exercice, branle-bas de combat immédiat. Et n'hésitez pas à fuir si vous ne pouvez pas gagner un combat.

- A vos ordres... Craignez-vous quelque chose de spécial ?

- Tout ce qui pourrait être potentiellement allié. Ne vous fiez pas aux apparences.

- Comprit.

Il se tourna vers ses deux gardiennes, elles avaient observées la scène avec une troublante neutralité, attendant simplement qu'il ait finit de donner ses conseils.

- Vous tenez vraiment à vos hommes ?

- Ils sont sous ma responsabilité, et je dois faire tout mon possible pour les protéger.

- Je vois... Pouvons-nous y aller ?

- Quand vous le voulez. Mais emmenez les ombres avec vous, peut-être nous seront-elles utiles.

L'amiral prit quand à lui une navette inter vaisseaux, des transports rapides et non hypercapables qui servaient à transférer du personnel entre deux bâtiments. Tout le long du trajet, il fut escorté par les ombres des jumelles, bien décidées à s'assurer qu'il ne puisse pas leur fausser compagnie.

Cette fois-ci, son arrivée à bord du Zelbess fut sans comité d'accueil, les vaisseaux en état d'alerte ne pouvaient se payer le luxe d'un cérémonial dans les règles. Seul le capitaine de pavillon Tornadeo attendait ses invités.

- Amiral, dois-je en déduire que nous allons enfin pouvoir agir ?

Il n'hésitait pas à poser des questions directes, malgré la présence des deux fantômes, bien.

- Peut-être, tout dépend de ce que les ordinateurs de ces chasseurs pourront nous apprendre. Mettez vos meilleurs gars là dessus.

- Comprit, et elles ?

Bien entendu, il faisait allusion aux jumelles, qui ne jugeaient pas utiles de se camoufler.

- Elles me surveillent, laissez les se promener à leur guise.

Tornadeo ne dit rien, mais il était clair qu'à son regard, il ne portait pas beaucoup d'estimes aux deux fantômes.

- Appelez les commandants de navires pour une conférence audio dans une heure. Vous aurez trouvé quelque chose d'ici-là ?

- Je pense que oui.

- D'accords, en attendant, faisons les morts, programmez un saut hyperspatial là où nous serons tranquilles pour attendre.

- A vos ordres.

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Une heure plus tard, les ombres avaient tenues leurs promesses, elles avaient révélées l'emplacement du coeur du problème. Cependant, quelque chose d'autre devait être fait par la marine impériale, une sonde laissée à l'endroit de la disparition du Sagittaire avait révélée avant de couper le contact qu'une flotte était arrivée sur place. Malheureusement, la flotte Impériale ne possédait pas le don d'ubiquité. Avant de commencer la réunion et profitant du fait que ses « anges gardiennes » étaient allées à l'infirmerie pour soigner leurs blessures - de toute manière, il ne pouvait pas aller bien loin, l'amiral avait envoyé des messages aux personnes qui pouvaient l'aider. Le capitaine Tornadeo entra finalement dix minutes avant afin de faire le point.

- Nos hommes sont motivés, ils pensent qu'ils vont enfin en découdre. Avons-nous une cible ?

- Oui. Il semblerait qu'une planète soit particulièrement bien placée pour être la base d'opération de nos mystérieux agresseurs.

- Enfin, nous allons pouvoir rendre la monnaie de leur pièce à nos ennemis.

Les écrans des deux hommes s'allumèrent à l'heure prévue, les six capitaines de béhémoth étaient déjà en ligne, la réunion pouvait commencer.

- Messieurs, nous avons nos objectifs...

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A bord du Karya

Quelqu'un demanda à entrer dans la salle d'isolation psionique, après s'être assuré qu'aucun ne penserait trop fort, les occupants ouvrirent la porte. Le disciple qui apparut n'osa pas entrer, et transmit son message depuis le seuil.

- Nous venons de recevoir un message. Il ne contenait qu'une série de coordonnées.

- Vous avez pu savoir d'où ça venait ? Et où mènent ces coordonnées ?

- Le message venait de quelque part dans l'empire Terran. Quand aux coordonnées, elles ne mènent à aucun système stellaire, elles envoient quelque part dans l'espace interstellaire.

- Très bien, emmenez notre flotte là-bas.

Après avoir salué, le disciple se retira. La porte se referma automatiquement afin de préserver le secret de cette salle

- Il semblerait que les choses veuillent enfin changer.

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Marina Zelbess

« Alerte, une flotte non identifiée vient d'être détecté. Tout le personnel doit se rendre immédiatement à son post de combat. Ceci n'est pas un exercice. Je répète : une flotte non identifiée vient d'être détecté. Tout le personnel doit se rendre immédiatement à son post de combat. Ceci n'est pas un exercice. »

- PUTAIN ! Encore ? Fernessi, Tu sais ce que c'est ?

- Pas encore, c'est trop loin. Mets ton joujou en pause, c'est pas un exercice là.

- Messieurs, calmez-vous, et occupez-vous de votre travail.

Le rappel à l'ordre venait du second de Tornadeo. Les deux protagonistes se turent aussitôt et retournèrent en grommelant sur leurs consoles - qui faisaient maintenant tourner autre chose qu'un jeu vidéo - tandis que les voyants de mise en ligne des armes s'allumaient les uns après les autres.

L'équipage du Zelbess n'était peut-être pas le meilleur - les meilleurs étant affectés aux classes Divin - mais il connaissait son boulot et était familier de son navire. En quelques minutes, tout le vaisseau - et le reste de l'escadre - furent sur le pied de guerre, les tourelles laser orientées dans la direction de la flotte inconnue.

Sur la passerelle, c'était l'effervescence, mais une effervescence calme, ordonnée. Chacun savait ce qu'il fallait qu'il fasse, et le faisait avec vitesse et efficacité.

- Alors, nous savons enfin ce que c'est ?

- Oui monsieur, il s'agit d'une flotte Protoss, sept portes nefs et un vaisseau environ quarante pourcent plus gros. Il doit servir de vaisseau amiral.

- Très bien, tout le monde se prépare au combat. Formation Diamant.

Al formation diamant mettait les Bélémoths en avant, ceux-ci formant un hexagone régulier à deux côtés verticaux. Le Marina se plaçait alors au centre de la formation un peu en retrait. Outre d'offrir une meilleure couverture au vaisseau amiral, cette tactique permettait d'attaque un vaisseau ennemi sous de nombreux angles en le faisant passer dans le filet ainsi crée.

- L'amiral sur le pont !

Le garde de faction laissa passer l'amiral qui alla s'asseoir immédiatement au siège du comandant d'escadre. En temps normal, celui-ci était occupé par le Capitaine Tornadeo, mais dans le cas présent, il endossait le rôle de simple commandant de navire. L'amiral étudia les données sur son écran, tandis que la passerelle attendait ses conclusions. C'était à lui que revenait la décision d'attaquer ou non.

- Capitaine, ils ne sont pas en formation d'attaque n'est-ce pas ?

- Non, il semblerait que ça ressemble plus à une formation de défense pour protéger le vaisseau amiral, il est derrière les portes nefs.

- Exact. Gardez les crans de sécurité sur les armes. Je vais tenter de voir ce qu'ils veulent.

« Force Protoss non identifiée, ici l'escadre Zelbess, détachée de la seconde flotte de l'empire Terran, veuillez vous identifier et décliner vos intentions. »

La réponse parvint quelques minutes plus tard, le temps que le message voyage entre les deux flottes, et que les Protoss répondent.

« Ici Tenarsis, membre du Conclave Protoss. Récemment, nous avons été soumis à d'incessantes attaques visant nos vaisseaux et nos installations. Certaines de ces attaques ont été effectuées par des vaisseaux Terrans, d'autres par des vaisseaux imitant les nôtres. Êtes vous au courant de quelque chose ? »

Sur la passerelle du Karya, la tension monta d'un cran. Si jamais les Protoss se trompait sur l'identité de leur informateur, si jamais il s'avérait que l'amiral à qui il parlait ne savait rien du tout, ou pire, qu'il était du côté de leurs ennemis, ils devraient vraisemblablement engager le combat. Au bout de longues minutes toutefois, la réponse qui leur parvint fut rassurante.

« En effet. Nous avons nous même été victimes d'attaques similaires, encore que nous n'ayons jamais entendu que des flottes Protoss seraient impliquées. Nous nous dirigions en ce moment même sur une planète qui semble être une base de ce mystérieux groupe. Voudriez-vous nous aider dans notre tâche ? »

Kel, qui était présent, ne pu retenir son soulagement, laissant échapper la tension qui l'habitait depuis le début de la conversation. Immédiatement, l'équipage du vaisseau la ressentit, et le doute s'insinua au sein de leurs esprits. Tenarsis réprimandât discrètement Kel pour ce manque de contrôle. Il ne fallait pas que l'équipage manque de confiance, pas maintenant.

« Nous serions heureux de pouvoir venger nos frères tombés au combat. Vous pouvez compter sur nous, Amiral. »

« Très bien. Serait-il possible que nous nous rencontrions ? Nous pourrions ainsi confirmer cette... coopération et mettre au point notre plan d'action plus rapidement que part communication indirecte. »

« Soit, nous nous rencontrerons à mi-distance de nos flottes, nos navettes respectives s'arrimeront l'une à l'autre. »

Il y eut un nouveau décalage, mais un peu plus long que ne le justifiait la distance.

« J'accepte, je serais prêt dans vingt minutes. Aucune escorte de chasseur. »

- Amiral ? Vous êtes sûr de vouloir y aller ?
- Absolument. J'emmène les fantômes avec moi.

Le ton n'admettait aucune réplique, et Tornadeo n'insista pas.


Vingt minutes plus tard

- C'est vous qui les avez prévenu ? Et le Protoss qui s'était introduit dans notre transport était en réalité avec vous ?

- Exact. Mais maintenant, cela n'a plus d'importance, j'ai besoin de savoir si vous êtes avec moi, ou devrais-je dire, si vous êtes avec les Terrans.

Elles hochèrent la tête silencieusement, mettant fin à la discussion.

L'avantage de discuter avec les Protoss, c'est qu'ils sont honnêtes et ponctuels. A l'heure dire, les deux navettes s'arrimèrent, à la seconde prévue, les deux sas s'ouvrirent, montrant Tenarsis et une fumée derrière lui : Kel, sans aucun doute.

- Salutation Templier Tenarsis.

- En Taro Tassadar Amiral. Qu'aviez-vous à me dire qui était trop important pour que nous utilisions les systèmes de communication à distance ?
- Nous avons un objectif militaire, mais il existe également deux endroits où les forces armées ne servent à rien, il faut plus de discrétion. Et j'ai besoin de Kel s'occupe de l'un d'eux. J'ai parlé à Akari et Anaya, et elles sont d'accord pour s'occuper de l'autre.

- Expliquez-vous.

- Nous avons repéré notre ennemi militaire et nous pouvons le détruire, ça, tout le monde l'aura comprit. Mais Akari et Anaya ont récupéré deux ombres de a Section Elimination, une branche encore plus secrète des fantômes qui semble ne pas être honnête. Et dans ce que nous avons pu récupérer de leurs ordinateurs, deux sites sont mis en avant. L'un d'entre eux est la prison impériale de Mar Sara, l'endroit exact où Kel a été retenu - il faudra d'ailleurs si je vérifie que le type qui vous y a envoyé a un lien quelconque avec eux.

- Vous voulez que j'y retourne ?

- Non, c'est le site dont voulaient se charger Akari et Anaya. Comme il s'agit d'un site Terran, elles seront plus à même d'y entrer discrètement. Pour vous, j'ai l'autre site. Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais le peu que j'ai comme information tend à montrer que cet endroit est de la plus haute importance, et qu'il n'est pas utilisé que par des Terrans. Je ne vais rien vous cacher : Je ne sais pas ce qu'il y a, et c'est sans doute mortel, mais j'ai personne d'autre à qui faire confiance sur ce coup.

- Si vous voulez. Quand devons nous partir ?

- Avant que nous n'effectuions notre saut en hyperespace. Et de manière discrète.

- Très bien.

Les deux navettes se séparèrent après que l'amiral et l'exécuteur aient parlé de la stratégie adaptée à la prochaine bataille et rentrèrent à leur hangar respectif. Après que Kel, et les deux fantômes soient reparties, les flottes sautèrent en hyperespace, affronter leur ennemi.

_______________


Quelque part, en hyperespace

- Amiral, vous vous souvenez de cette vieille histoire à l'orphelinat impérial ?

Tornadeo était un orphelin, ou plutôt, un enfant que ces parents ne pouvaient pas nourrir et avaient donc emmené dans l'orphelinat militaire impérial. Même si les conditions n'étaient pas idéales, les enfants pouvaient y vivre tranquillement pour un temps.

- Laquelle ? Les anges perdus ?

- Celle-la, oui. J'ai l'impression de la vivre en ce moment. Deux peuples qui s'entretuent sans raison cessent enfin le massacre pour s'allier un ennemi commun.

- Et pour cela, il aura fallu de nombreuses morts. Comme dans l'histoire.

- Si seulement elle pouvait se finir de la même manière...

- Nous ferons en sorte que cela arrive.
Une voiture noire s'arrête brusquement, des pneus crissant sur la terre sèche. Une moto vautour s'arrête peu de temps après et une silhouette féminine noire en descend. De la voiture, c'est un homme en uniforme vert qui sort, puis il prend la parole.

- Qu'est-ce qui s'est passé ici ?
- Regardez ça monsieur, c'est une griffe.
- Des Zergs... Il y a combien de temps ?

La silhouette noire n'a pas le temps de répondre. Sa moto Vautour émet un sifflement d'alerte. Après une bordée de juron en silence, la femme répond.

- Pas assez apparemment. Retournez au transport, je vais tenter de les retenir !
- Et vous ? Vous allez mourir si vous restez ici !
- Tant que vous survivez, ça m'est égal ! Allez prévenir l'empire que cette planète est infectée !

Déjà, on peut entendre au loin le bruit d'une charge. Une charge de petites créatures bondissantes qui plantent leurs griffes à chaque atterrissage.

- Tu n'as aucune chance, viens !
- Je vous l'ai dit ! PARTEZ ! Ou je vous assomme et je vous renvoie dans votre voiture.

Finalement, il céda, et rendra dans son véhicule. Le chauffeur ne se fit pas prier et partit sans demander son reste.

Sous son masque, la Fantôme sourit. Elle sait qu'elle va mourir, mais elle va leur faire payer cher cette victime. Alors que les premiers Zerglings vont l'atteindre, elle relâche toutes les énergies psioniques qu'elle a accumulé, balayant ses ennemis, et détruisant au passage sa moto. Puis elle s'effondre, épuisée par tant d'efforts. La mort la prendra sans qu'elle s'en rende compte.



La faim... Toujours cette même faim, impossible à satisfaire complètement et à laquelle on ne peut offrir qu'une diversion temporaire. Si on essayait de la calmer définitivement, il faudrait manger à en mourir, et même alors, la quantité ingurgitée n'aurait pas suffit à la satisfaire. Heureusement, les Cerebrates étaient assez vigilants pour empêcher chacune des créatures sous leur contrôle de se suicider de cette manière. Le seul moment où ils laisseraient faire, c'était sur les champs de bataille. La nourriture la plus facile à avoir et la meilleure étant celles de leurs ennemis, les Zergs inférieurs ne se faisaient pas prier pour les tuer. Parfois cependant... parfois quelques personnes étaient épargnées par la fureur destructrice et meurtrière de la Nuée. Etaient-elles à envier ? Etaient-elles à plaindre ? Très peu de personnes le savaient, et même alors, les avis divergeaient.

Pour sa part, Nausicaa avait les deux points de vue, car elle savait également exactement ce qui leur arrivait. Après tout, elle était elle-même passée par là et elle ne cessait de repenser à ce qui lui état arrivé. Contrairement à ce qu'elle aurait cru à l'époque, les Zergs ne l'avait pas tuée après qu'elle se soit épuisée à lancer cette onde de choc. Ils avaient fait bien pire. Il l'avaient emmené dans leur ruche et l'avait placée dans un de leurs cocons. Puis elle avait eu droit à une renaissance sous cette forme, celle d'une infestée Zerg, les créatures qu'elle avait apprit à haïr par dessus tout. Entre sa mise dans le cocon, et sa renaissance, elle ne se souvenait que d'une seule et unique chose : la douleur. Une douleur à laquelle il est impossible d'échapper, on ne peut que la subir tandis que notre corps et notre esprit sont impitoyablement modifiés afin de servir les objectifs de la Nuée.

Sur un plan purement physique, elle n'avait rien à se reprocher, à part peut-être une seule chose : elle ne pourrait sans doute jamais donner la vie. Par contre, sur un plan psychologique, c'était une autre histoire. Proche de la démence dans ses premiers mois, elle s'était peu à peu stabilisée et arrivait à rester proche d'un comportement qu'on pourrait appeler « humain ». Pour cette raison, elle était mitigée sur ce qui lui était arrivée, tout en sachant pertinemment que son opinion était influencé en (grande ?) partie par l'Overmind. Encore un point qu'elle se devait de mettre dans les inconvénients, aucune intimité d'esprit. Chaque chose qu'elle pensait, chaque sensation, l'Overmind en avait connaissance. Et bien qu'il se montrât plutôt sympathique sur ce point - il ne montrait jamais qu'il lisait dans ses pensées - le manque de discrétion la gênait.

Un Zergling vînt au près d'elle, sentant sa confusion. Une fois qu'on était familier avec eux, les petits Zergs pouvaient se montrer très amicaux. Elle le prit dans ses bras et le caressa comme elle aurait caressé un chien ou un chat alors qu'elle était encore humaine. Manifestement, cela plaisait au petit animal qui lui montra son affection en lui mordillant gentiment le doigt. Un humain aurait eut le doigt découpé par sa puissante mâchoire, mais Nausicaa ne sentit rien de plus qu'un léger pincement qui la fit rire un peu.

Enfin, peut-être que cette fois-ci, d'autres survivraient à l'expérience et que de cette manière, elle ne soit plus la seul humanoïde Zerg.

D'ailleurs, l'incubation était sur le point de s'achever. Reposant le Zergling au sol, elle se dirigea vers la ruche où se déroulaient les infestations. Il n'y avait que cinq sujets cette fois-ci, mais les Terrans semblaient faire preuve de prudence ces derniers temps, et il devenait de plus en plus difficile de capturer des sujets, psionistes qui plus est. Une fois arrivée à destination, elle entra.

L'incubation était terminée. Les cocons descendaient du plafond du bâtiment organique. Ils furent posés sans bruit, tandis que tout les Zergs présents - exceptée elle-même - s'en allaient, la laissant seule observer le déroulement de l'éclosion.

Une main traverse la membrane d'un des cocons. Ceux-ci sont en position verticale, afin de ne pas rendre la chose encore plus difficile. Lors de la renaissance, les infestés sont très faible. Elle se souvient qu'elle-même avait du mal à tenir sur ses jambes et qu'elle manquait de souffle en son temps. Pourtant, l'être qui sort du cocon est une abomination. Au lieu d'une créature complètement transformée par les changements génétiques, il n'y a qu'un humain d'où sortent parfois des morceaux de carapace, dont les yeux sont complètements blancs, montrant qu'il est aveugle. Nausicaa lui tranche la gorge sans autre forme de procès. Le second à sortir est déjà bien mieux réussit, du moins il ne souffre pas des mêmes tares. Il ne peut pas tenir sur ses jambes, même en se tenant à la paroi de la ruche. Nausicaa lui prise la nuque. Quand au troisième, il étouffe et ne peut respirer, Nausicaa la laisse mourir d'asphyxie. Les deux derniers sont également des échecs, et elle les tue tout les deux. Puis elle s'assoie, abattue.

Avant, elle n'aimait pas tuer. Même quand elle était une fantôme, elle ne tuait pas de gaîté de coeur, et cela était mieux vu par ses supérieurs qu'une psychopathe. Mais maintenant, lorsqu'elle tuait, elle n'éprouvait plus aucune émotion, pire, sa faim se calmait lorsqu'elle tuait un humain. Elle savait que désormais, elle devait tuer des humains, pourtant, elle n'arrivait pas à l'accepter. Ce que l'expérience Kerrigan avait au moins apprit, c'est qu'une psychopathe sans aucune retenue n'était pas dans l'intérêt de la Nuée. Au moins l'Overmind lui avait-il donc laissé son sens moral. Mais si en même temps il la forçait à tuer des humains, alors voulait-il seulement la torturer ? Ce dont elle avait peur également, c'est que même après les meurtres qu'elle commettait, elle se sentait de moins en moins concernée, et avait de moins en moins de remord. Et elle avait peur de ce qu'elle pourrait devenir.

Finalement, elle soupira, et se releva. Les cadavres commençaient déjà à être absorbés par la ruche afin qu'ils soient transformés en creep. Cette substance formait la base de son alimentation désormais, même si elle avait un goût franchement mauvais, une toute petite poignée de cette sorte de gelée lui fournissait tous les nutriments dont elle avait besoin pour la journée et elle pouvait en stocker pour bien plus longtemps dans son organisme, ce qui lui permettait de partir en mission sans avoir à se soucier de ravitaillement. Elle sortit de la ruche, moralement fatiguée. Elle n'avait rien à faire, aucune obligation à remplir, aucun entraînement obligatoire, rien. La plupart du temps, elle dormait, se réservant pour le moment ou elle devrait réellement avoir besoin de bouger. Non seulement ça, mais dormir l'aider à s'échapper un peu de l'emprise de l'Overmind sur sa conscience - encore qu'a coup sûr, il puisse même la contrôler dans ses rêves. Mais finalement non, elle n'allait pas dormir, pas tout de suite du moins.

Derrière elle, elle entendit une démarche lourde et maladroite : un Ultralisk. Mais au lieu de continuer ver un but inconnu, elle le sentit distinctement se retourner vers elle. Et charger. Certains Cerebrates n'aimaient pas l'idée qu'une créature de l'essaim puisse être en dehors de leur contrôle sans être un Cerebrate immobile, aussi, ils voulaient la tuer. Les tentatives trop dangereuses étaient stoppées par l'Overmind, tandis que les actes isolés - comme la charge d'un Ultralisk par exemple - étaient plus amusants que dangereux - de plus, ils constituaient d'excellents entraînements.

Avant que la charge ne l'atteigne, Nausicaa saute par dessus la lame Kaiser qui menaçait de la couper en deux. Ces défenses étaient même assez solide et tranchantes pour découper - ou broyer - le blindage d'un char Arclite. L'énorme créature continue son chemin tout droit pendant plusieurs mètres avant de s'arrêter. Puis elle se retourne. Cette fois ci, elle est beaucoup plus prudente. Elle approche lentement, puis sans prévenir, il accélère d'un seul coup, cherchant à prendre l'infestée entre ses deux lames. Celle-ci ne bouge pas d'un centimètre, puis alors que les lames se referme, elle saute sur la tête de l'Ultralisk. Maintenant, la victoire est assurée. Elle se place juste derrière l'articulation reliant la tête au reste du corps, l'équivalent du cou chez les humains, puis frappe de toutes ses forces. Sa main griffue s'enfonce presque sans difficulté et tue la bête sur le coup. Celle-ci s'effondre sur place. Décidément, les Cerebrates commencent à manquer d'imagination, il n'y a pas si longtemps, ils avaient utilisé exactement le même type de tentative.

Elle ne finit pas son raisonnement, quelque chose venait de changer dans ses perceptions. Ou plutôt, dans les perceptions de l'Overmind. Il venait de sentir un nouvel arrivant. Immédiatement, Nausicaa se « brancha » sur les perceptions du Suresprit, et ce qu'elle y vit l'inquiéta grandement. Plusieurs béhémoths venaient de sortir de l'hyperespace et se dirigeaient vers la planète. Non seulement ça, mais des portes-nefs protoss les accompagnaient. Instinctivement, elle emprunta un canal Nydus et partit à l'autre bout de la planète. La nuée ne pouvait pas se permettre de perdre son Agente, et surtout pas maintenant qu'elle avait une mission à lui confier juste après l'attaque.

De là où elle était l'infestée ne vit pas grande chose de la bataille, tout au plus, elle la suivait d'une manière distraite par son lien avec le reste de la Nuée. La bataille ne dura pas longtemps, les vaisseaux ne purent s'approcher de l'orbite et partirent aussi vite que possible ils avaient fait quelques dégâts aux nuées tandis que leurs boucliers avaient tenu sans problème. Pourquoi une attaque si inutile ? La réponse était inconnue, jusqu'au moment où une colonne de lumière bleue partit de nulle part et vint s'écraser au sol, immédiatement, plusieurs centaines de Zergs moururent sur le champs, des ruches furent ravagés, et le sol vitrifié. Le vaisseau accéléra au maximum et, pendant sa fuite, frappa plusieurs autres endroits, finalement, il fut détruit alors que nombre de Zergs l'attaquaient, les emportant avec lui dans sa mort. La nuée venait de subir ses plus grosses pertes depuis bien longtemps.

Il lui fallait maintenant rééquilibrer les comptes.


Mar Sara

« Ombres SE-025 et SE-026, vous êtes autorisées à atterrir dans le hangar principal. Bienvenu sur Mar Sara. »


Mar Sara était auparavant une planète des plus prospères, mais elle avait été dévastée par la flotte Protoss menée par Tassadar, et elle n'était plus qu'un vaste désert inhabitable désormais. Cependant, il semblait que le malheur des un faisait parfois le bonheur des autres, et une prison discrète y avait été installée par les autorités impériales. Malheureusement, il semblait également qu'elle servait de base secrète à ceux qui ne cessaient d'attaquer l'empire.

Découvrir ce qui s'y passait, voilà quelle était la mission des Jumelles. Bien sûr, si les soupçons de l'amiral s'avéraient exacts, elles devaient également faire en sorte qu'il n'y ait plus raison de s'inquiéter. Mais tout d'abord, il fallait y entrer. Cette partie là du plan semblait plutôt bien se dérouler, les vaisseaux de la Section Elimination avaient le droit d'aller là où ils le voulaient, et quand ils le voulaient, pour les besoins de leurs missions. Si seulement ils savaient qui étaient dans ces vaisseaux, ils ne leur ouvriraient peut-être pas les portes. Enfin, ce serait déjà assez dur à l'intérieur à cause de la surveillance constante, pas besoin d'en rajouter.

Elles posèrent leurs ombres sagement à l'endroit qui leurs avait été assigné. A part elles, il n'y avait pas âme qui vive dans le hangar, les véhicules étaient là, mais il n'y avait personne pour les entretenir. Sans chercher à en savoir plus, elles prirent un scanner portable et sortirent de la pièce pour aller s'enfoncer un peu plus loin dans les entrailles du complexe.

Le plus troublant dans tout ça, c'est que partout où elles passaient, elles ne rencontraient personne. Sans s'être consultées, Akari se dirigea vers un des centres de surveillance du bâtiment tandis qu'Anaya allait vers les salles communes. La première ne trouva rien, tandis que la seconde fit une découverte macabre.

Dans l'un des salles communes, le sol était couvert de cadavres. Tous avaient été tués par des fléchettes de fusils Gauss. Et au milieu du massacre, se tenait une sorte de robot ressemblant à un Goliath. Le module supérieur semblait toutefois plus fin et allongé, et la sulfateuse, au lieu de se trouver entre les deux pattes était juste sous le museau de l'appareil. Les pattes étaient elles-mêmes repliées afin que le robot ne touche pas le plafond. Une paire de bras terminés par des pinces (et qui contenaient vraisemblablement des armes) complétait le tableau. Lorsqu'il détecta l'intruse, le robot (nommé mentalement drone tueur par Anaya) pivota sur lui-même et la visa.

Akari sentit que sa Jumelle était en danger et elle connaissait l'endroit où elle se dirigeait... ainsi que le fait qu'elle-même était plus près de l'objectif. Elle se mit à courir vers le hangar, une fois arrivé là-bas, elle monta dans une ombre, et attendit. Quelques minutes plus tard, Anaya émergea en courant du tunnel, suivit de près par le drone tueur. Akari sourit intérieurement, les machines étaient toujours plus bêtes que les humains, puis ouvrit le feu avec les lasers de l'ombre. Ses premiers tir s'écrasèrent contre le bouclier - ils avaient réussi à en mettre un aussi puissant là dedans ? - et le robot, considérant cette nouvelle menace, changea de cible. Malheureusement pour lui, il n'eut pas le temps d'ouvrir le feu, une paire de missile Gemini le frappa, même ses boucliers durent s'avouer vaincu, et la volée suivante de laser le détruisit pour de bon.

Les jumelles n'avaient jamais entendus parler d'une telle machine, plus prudentes que jamais, elles retournèrent explorer le complexe.

Cette fois-ci, elles restèrent groupées et allèrent toutes deux dans un des centres de contrôles. Elles étudièrent les plans de l'installation, mais ce centre ne concernait qu'une partie du complexe. Cependant, elles repérèrent un autre centre, situé bien plus bas, en fait il était encore plus bas que ce que la prison avait été prévue pour à sa conception. Elles décidèrent d'y aller, si information il y avait, elles ne pourraient être que là.

Elles ne se doutaient pas que bien plus bas, quelqu'un - ou quelque chose - espérait qu'elles viendraient et les attendait avec impatience.


Site Gamma

Le site Gamma était la destination que Kel s'était vu assigné. En fait, le terme correct était l'objectif Gamma, le Alpha étant celui de la flotte, et le bêta Mar Sara. Mais comme la planète n'avait pas de nom connu, elle avait été automatiquement baptisée sobrement sous le nom de « site gamma ».

La navette de Kel l'avait prévenu qu'une structure Terrane existait sur cette planète. Il avait fait atterrir la navette et se trouvait approximativement à environ mi chemin entre celle-ci et son objectif, soit cinq kilomètres dans les deux cas. Le vent et la poussière ne facilitaient pas son avancée, mais le templier noir avait connu pires conditions climatiques, et il préférait les choses telles qu'elles étaient. Il savait d'expérience qu'un temps comme celui-ci était de nature à gêner ses ennemis.

Au détour d'un relief, il se figea. Il ne connaissait que trop bien la silhouette qu'il pouvait voir au loin. Non qu'elle soit à proprement parler hostile, mais s'il était des personnes qu'ils préférait éviter tant qu'il le pouvait, elle en faisait partie. Malheureusement, il ne lui semblait pas permis de faire selon son bon vouloir cette fois-ci.

Il se camoufla du mieux qu'il pu, disparaissant même des courants psioniques. Ainsi préparé, il avança vers la silhouette qui était maintenant sa proie. Elle était assit presque au sommet du relief, elle semblait attendre quelque chose. Il découvrirait quoi - ou qui - en temps utile. Il était maintenant juste derrière la Zerg. Lentement, il alluma sa lame noir, elle s'activa sans faire de bruit, puis d'un coup sec, il la plaça juste sous la gorge de Nausicaa. Cependant, il fut bloqué par une main griffue. Sachant que son effet de surprise avait été déjoué, il retira son arme.

Elle n'avait pas changée depuis qu'il l'avait rencontré il y a quelques années. Elle avait toujours une silhouette qu'un humain aurait de loin trouvé belle, et cette même beauté aurait sans doute fait hésiter quelqu'un qui ne s'y attendait pas. Si l'on négligeait ses squelettes d'ailes ainsi que ses « cheveux » - en fait, cela ressemblait plus à des tentacules recouverts de chitine, elle aurait de loin pu passer pour une humaine à la peau bronzée. Par contre de près, ses yeux jaunes ainsi que son épiderme composé d'un maillage de fibre montraient clairement qu'elle n'était pas humaine.

- Templier noir Kel, c'est un plaisir pour moi de vous revoir. Encore que je préfèrerai que ce soit dans des conditions plus favorables.
- Que faites-vous ici ? Si loin de la Nuée ? A moins que la nuée ne soit établie sur cette planète ?
- Sans doute pas ! » Pendant un moment, elle lui avait fait penser à un serpent crachant son venin. Elle reprit sur un ton plus normal « La nuée a été attaquée. Comme l'Overmind pense qu'il s'agit des mêmes qui vous ont attaqués, il a pensé que je pourrais venir te donner un coup de main.
- Et comment avez-vous su que j'étais ici ?
- Ca, je pense que tu es capable de le deviner.
- L'amiral qui nous a informé, c'est Valnar, non ? Et il vous informe lui aussi.
- En fait, il a voulu être infesté. » Pendant un moment, son expression ne fit songeuse, puis elle secoua sa tête et reprit plus fermement « Enfin, là n'est pas la question. Accepterais-tu mon aide pour savoir ce que contient cet endroit ?
- A une seule condition. Que tu me dises comment tu m'as repéré.
- L'odeur. Le vent m'a apporté l'odeur d'un Protoss, sachant que tu étais sensé être le seul ici, j'ai automatiquement pensé qu'il s'agissait de toi. Après, j'en ai déduis ce que tu comptais me faire.
- Je vois. La prochaine fois, je serais plus prudent.
- Et moi de mê...

Elle ne finit pas sa phrase, son expression s'était soudainement tendue, mais en même temps, elle semblait lointaine. D'un coup, elle se remit à parler, mais à en juger par la voix, elle n'avait pas du tout l'esprit ici.

- Six fantômes, environs cinq cent mètres derrière la colline. Ils ont activés leur invisibilité, et ils savent probablement que toi au moins tu es là. » Son ton était tout sauf chargé d'accusation envers le Protoss, comme si elle s'y attendait... ou qu'elle l'avait espéré. Finalement, elle sembla reprendre le contrôle de son corps et parla d'un ton plus habituel. « Veux-tu que je m'en occupe seule, ou désires-tu le faire ?
- Je vais aller les voir, mais un peu d'aide à distance ne sera sûrement pas de refus.

Elle hocha la tête, approuvant sa décision sans commenter.

- Je lancerais une tempête psi dans le groupe, je ne garanti pas que je pourrais l'empêcher de te toucher, mais elle ne sera pas bien dangereuse. Elle servira plus à distraire les fantômes.

Ce fut au tour de Kel d'approuver, puis, réactivant son camouflage, il partit prudemment. Il se souvenait de sa dernière rencontre avec un fantôme, mais maintenant, il avait une lame noire, il était confiant au sujet de sa capacité à gérer ce qui arriverait par la suite.

Il s'approcha du groupe. Ces derniers ne semblaient pas avoir détecté le templier noir... du moins pendant un moment. Il vit en même temps qu'eux que le vent avait soulevé de la poussière, et que cette même poussière était gênée par son corps, aussi invisible soit-il.

Au même moment, une tempête psionique éclata au dessus du groupe. Attiré par le métal des fusils C-10, les éclairs fusèrent en priorité vers eux. Il n'étaient pas assez puissant pour les tuer, mais ils les avaient détournés d'un danger bien plus proche : Kel. Le templier noir alluma sa lame, et avança vers le groupe. Méticuleusement, sans leur laisser l'occasion de se défendre, il les attaqua les uns après les autres. Lorsque la tempête psionique avait cessée, ils étaient tous morts. Kel retourna auprès de la Zerg, puis demanda.

- Pouvons-nous nous mettre en route vers la gueule du loup ?


Passerelle du Marine Zelbess

« A tout le personnel, nous allons bientôt sortir de l'hyperespace, veillez vous rendre à votre poste de combat immédiatement. Ceci n'est pas un exercice. Je répète, veuillez vous rendre à votre poste de combat immédiatement, ceci n'est pas un exercice. »


L'escadre Zelbess se rematérialisa dans le système prévu. Les détecteurs ne trouvèrent nulle trace de la sonde, probablement détruite par la flotte ennemie.

- Pacha, je ne repère aucune trace indiquant qu'une flotte est passée par là, mais elles ont largement eut le temps d'être effacées.
- Merci Scot.

Pacha était un ancien terme de la marine, un surnom que l'équipage donnait à leur commandant. Généralement se faire appeler ainsi était un signe que l'on était apprécié de l'équipage. Il existait un autre surnom, mais celui-ci était plutôt utilisé par les matelots ou lors des conversations que le commandant ne risquait pas d'entendre. Etre appelé « le vieux » ou « la vieille » n'était généralement pas très bien perçu, surtout si l'on atteignait un âge des plus respectables.

Par contre, ce qui n'était pas bon signe, c'est qu'il n'y ait aucune trace de passage. Les vaisseaux à réaction laissaient derrière eux des traînées qu'il était possible de pister avec les détecteurs appropriés. Celles-ci ne restaient pas longtemps, mais elles permettaient de savoir si on étaient les premiers ou non.

Tornadeo reprit la parole

- Les missiles qui sont sensés avoir détruit le Sagittaire ont été lancés de la planète. Scot, trouvez-moi ces rampes de lancement, ils ne doivent pas les avoir démolies en si peu de temps.
- A vos ordres !

Quelques minutes plus tard, le dénommé Scot - officier de détection de son état - repéra quelque chose.

- Pacha, j'ai détecté un complexe souterrain. Il n'est pas très profond, mais il m'a l'air de couvrir une grande surface.
- Bien joué.
- Je détecte autre chose sur les senseurs spatiaux. Ca ressemble à une station spatiale. C'est grand, mais la signature est faible.
- D'accords, pourquoi elle est restée cachée si longtemps ?
- La planète nous gênait. Le temps que l'ordinateur analyse les données.
- Comprit.

L'amiral, qui était jusqu'à présent resté silencieux et pensif prit la parole.

- Je vais briefer les marines sur ce qui les attends. On garde ceux du Zelbess pour la station ?
- Entièrement d'accord. Timonier, mettez nous en orbite la planète.
- Prévenez les Protoss aussi, qu'ils aident nos gars au sol.
- Comprit.


Cuirassé Béhémot Everest, Pont d'embarquement


- Comme vous le savez sans doute tous, c'est ici que c'est déroulé le premier incident, et il apparaît que nos mystérieux ennemis ont une base sur cette planète. Votre rôle va être de la prendre d'assaut. Pour ceci, vous aurez le droit à tout le matériel dont vous pourriez avoir besoin, y comprit les Goliaths et les Arclites. La seule chose qui ne sera pas disponible sur demande sera les renforts aériens, ya une flotte ennemie qui est sensée être dans le secteur, et il faut être prêt à toutes les éventualités en cas de rencontre. Nous ne savons pas ce que vous aller rencontrer.
Au sujet des conditions planétaires, elles sont très difficiles. La gravité est d'environ 1.5 g - vous allez peser une fois et demi votre poids sur ce vaisseau, et les Vautours vont bouffer pas mal d'énergie pour se maintenir à la hauteur habituelle - et la température est d'environ 40°c. L'air est respirable, mais seulement sur le court terme à cause d'une concentration relativement importante de CO2.
Dernière chose, vous avez autorisation de tirer à vue si vous semblez en danger, ne vous embêtez pas avec les sommations et les coups de semonce, tirez dans le tas en cas de problème.
Des questions ?

Personne ne leva la main ou se manifesta.

- Bien, messieurs, amusez-vous bien.

Le pont se vida très vite tandis que les marines de l'empire embarquaient dans les transports qui eux-mêmes décollaient pour rejoindre la surface, puis revenaient pour charger le matériel tels que les chars Arclites.

Le capitaine de l'Everest regarda ce spectacle - merveille d'organisation et de minutage - puis parla, pensant plus à haute voix que disant quelque chose à quelqu'un.

- Mon Dieu, protégez-nous, quoi qu'il puisse nous menacer, aidez-nous.


Passerelle du Zelbess


- Pacha, la chasse est à côté de la station. Il ne semble pas y avoir de défense quelconque.
- Bien, vous avez réussis à avoir quelque chose ressemblant à un plan ?
- Pas exactement, mais j'ai les mesures précises de la taille et du tonnage de ce truc.
- Allez-y.
- La station est sphérique, le rayon étant d'environ mille mètres. Quand à son tonnage, il avoisine les douze mégatonnes. C'est vraiment du très lourd.

Le Zelbess lui-même ne faisait que mille mètres de long et avait une masse de deux mégatonnes. Ce qui avoisinait le plus les caractéristiques de cette station était le cuirassé de classe Divin qui faisait mille huit cent mètres de long pour cinq mégatonnes, et encore, c'était plus une station mobile qu'un vaisseau de guerre.

- D'accord. Canonnier, préparez-moi une solution de tir nucléaire. Juste au cas où.
- Comprit Pacha.

Peu après, Evera cardison, l'officier en charge des communications se manifesta.

- Pacha, j'ai reçu la confirmation que les marines et les protoss ont prit position sur la planète et qu'ils sont en train d'y construire un camp de base.
- Comprit Evera, dîtes leurs d'avancer vers l'objectif dès que possible. Dîtes également à nos gars de se préparer à aller sur la station.
- Je transmets.


Transport Zelbess-01


Les vaisseaux légers tels que les transports et les chasseurs ne recevaient théoriquement pas de noms propres dans le registre des vaisseaux de l'empire, ils avaient juste une désignation leur permettant de savoir à quel vaisseau - ou planète - ils étaient affiliés. Cependant, il n'était pas rare que les pilotes de ces mêmes vaisseaux décident de nommer leurs outils de travail afin de le personnaliser. Même les cadres du navire étaient au courant de ces personnalisations, et il n'était pas rare qu'ils les utilisent. En l'occurrence, le nom officieux du Zelbess-01 était Fléau des pirates.

« Fléau des pirates vous avez l'autorisation de vous accoster à la station. Une fois que vous aurez débarqué votre personnel, fermez votre sas et éloignez vous de quelques mètres. »

« Reçu Zelbess »

Une fois les formalités effectuées, le pilote du transport se préparait à s'ennuyer ferme quand son circuit com lui relaya les paroles d'un pilote d'ombre.

« BORDEL ! Dragon leader, vous avez vu ? »

« Evidemment ! Fléau des Pirates regardez vos instruments attentivement, on va aider les cuirassés. »

« Comprit »

Le pilote du transport fit exactement ce qu'on lui avait demandé, et ce qu'il vit sur ses instruments le paralysa de surprise. De mauvaise surprise.


Au même moment, passerelle du Zelbess

- Torpilles bélier en approche à six heures ! Estimation du nombre : quatre cent cinquante projectiles !

- D'où est-ce qu'ils viennent ? Où sont les lanceurs ?
- Aucune idée ! Je sais qu'ils viennent de derrière, c'est tout !

C'était Valnar qui, en tant qu'Amiral, s'occupait de coordonner les deux forces. Aussi, c'était lui qui communiquait avec son homologue protoss.

« Tenarsis ! On va avoir besoin de vos intercepteurs pour arrêter ces torpilles. »

« Je les envoie immédiatement. »

« Attendez que nos antimissiles soient partis, vous aurez moins de monde à détruire. »

« Comprit. »

- Brouillage activé, plusieurs missiles semblent ne plus savoir où aller.
- Quelles semblent être leurs cibles ?
- Le Karya et le Zelbess pacha.
- Logique. Faites en sorte qu'on y survive. Timonier, faites-nous faire un demi-tour pour qu'on soit face à la menace.

Les deux officiers acquiescèrent et retournèrent travailler.


Au même moment, au sol

Etant donné que les Terrans avaient la plus grande connaissance de la zone, et que leurs ennemis semblaient se servir d'installations Terranes, l'exécuteur protoss avait accepté de recevoir des ordres du colonel chargé de l'opération. La cohabitation n'était pas des plus faciles, mais malgré tout, humains et protoss avaient le même objectif, ce qui faisait qu'ils arrivaient à ne pas trop se gêner les un les autres.

- Colonel ! La marine se fait tirer dessus !
- Ca veut donc dire qu'il ya bien quelque chose ici. Allez les gars, on avance !

Pendant quelques minutes, les marines avancèrent sans que rien - exceptés les rapports en provenance de l'espace - ne vienne les déranger, mas tout à coup, quelque chose énerva les détecteurs.

- Colonel ! Je repère des mouvements, ils semblent provenir de l'objectif.
- Gardez un oeil dessus. A toutes les unités, préparez-vous à un contact hostile.
- Ho purée, mais qu'est-ce que c'est que ça ?


Pendant ce temps, dans l'espace

Suites au brouillage et aux antimissiles, il ne restait que deux cents cinquante torpilles en approche, et c'est à ce moment là que les intercepteurs protoss entrèrent en action. Parfois utilisant leurs canons à photons, parfois se jetant sur les missiles, ils réussirent à éliminer plus de cent cinquante missiles ennemis. Ce qui en laissait une centaine pour la DCA.

La plupart firent effectivement détruits par le mur de lumière qui se matérialisa en même temps que tout les canons légers tiraient à cadence maximum. Mais la plupart seulement. Quelques torpilles réussirent malgré tout à atteindre leurs cibles, malheureusement, elles étaient trop peu nombreuses pour être capable d'atteindre la coque.
Le pire était passé.

- Pacha ! J'ai repéré une zone approximative pour le lancement.
- Très bien. Officier missile, lancez-moi une ou deux têtes nucléaires là-dedans, je veux faire le ménage.
- Aye Aye Skipper !


Sur la station spatiale

- Sergent ! La marine se fait canarder !
- Comprit. Allez, on avance et on fait cracher à cette station tout ce qui peut nous être utile.


Mar Sara, Prison Impériale

Enfin, elles étaient arrivées. Elles en avaient mis du temps, enfin, après le drone tueur, peut-être qu'elles avaient préférées la sûreté à la précipitation. C'était compréhensible. L'Ombre qui espionnait les jumelles commençait à ressentir un certain sentiment d'excitation. Comme pour appuyer cette pensée, elle ressentit un frisson la parcourir malgré son corps métallique pourtant complètement hermétique à ce genre de chose - et elle haïssait ce corps. Mais l'heure n'était plus aux belles pensées ou à l'anticipation, c'était ici et maintenant que l'action se déroulait, et une mauvaise attitude pouvait faire la différence entre la réussite et l'échec.
Souplement et sans bruit, l'ombre descendit du conduit où elle s'était cachée, juste derrière les jumelles.

Akari n'entendit pas le bruit de la chute, pas plus qu'Anaya ne la vit. Pourtant, toutes les deux surent que quelque chose était arrivées derrière elle, et que ça n'avait pas que de bons sentiments. Puis, elles entendirent la voix, et elles eurent du mal à en croire leurs oreilles pourtant fines.

- Akari, Anaya, je vous souhaite la bienvenue dans notre centre de recrutement de la Garde Impériale.

Non... C'était impossible... Ca ne pouvait pas être elle. Elles l'avaient sentit périr ! Pourtant, lorsque les jumelles se retournèrent, elles durent se rendre à l'évidence. Leur amie, celle qui les avait sauvé par deux fois était bien vivante face à elle.

- Eleanna... Comment...
- Comment ? C'est simple, après que vous soyez parties, plusieurs membres de la Section Elimination sont partit vous poursuivre. Je les ai tué comme je vous l'avais dit. Cependant, il y en eut d'autres qui sont venus, mais pour moi. Ils m'ont soigné en transférant mon cerveau dans une machine le maintenant en vie, et ils ont fabriqués un nouveau corps pour moi, un corps mécanique.
- Et ils t'ont laissé partir ?
- Oui, mais avec une mission. Celle de vous tuer.

Sur ces mots Eleanna, ou plutôt la machine du même nom, se jeta sur les Jumelles.


Site Gamma

Entrer dans le bâtiment n'avait pas été bien compliqué, en effet, il ne semblait pas gardé et les portes étaient grandes ouvertes. Comme pour une invitation, une invitation à entrer dans la gueule du loup.

Ce n'était pas tellement ce sentiment de piège qui mettait Nausicaa mal à l'aise, mais il y avait... quelque chose dans l'environnement qui faisait qu'elle ne se sentait pas en sécurité. A bien y regarder, Kel aussi semblait gêné par les lieux, bien que dans une moindre mesure. Les couloirs se succédaient les uns aux autres, tous identiques. Pourtant, elle en était sûre, ils ne tournaient pas en rond cette fois-ci.

Soudain, elle se figea, l'oreille tendue et s'adressa à Kel à voix basse.

- Tu as entendu ?
- Non.
- Tu n'entends pas ces chuchotements ?
- Non. Il n'y a que nous ici. Peut-être est-ce ton imagination.
- Je dois être plus humaine que je le pense...

Pourtant, elle était sûre que non, et elle avait bien entendu quelque chose, même si le protoss ne semblait pas l'avoir remarqué. Pour clore la discussion, elle ajouta :

- Peu importe, allons-y.

Ils continuèrent à s'enfoncer dans le complexe, toujours sur leurs gardes, prêts à se battre à tout instant, dès que la situation le demanderait.

Ils arrivèrent dans une sorte d'aire de rassemblement. Malgré le manque complet de lumière, Nausicaa réussit à distinguer plus ou moins nettement les lieux. C'était une grande salle vide et avec des deux niveaux de balcons qui parcouraient toute la périphérie de l'endroit. Mais ce qui retint son regard n'était pas la salle en elle même, mais les deux silhouettes qu'elle apercevait au fond.

D'aussi loin, il lui était impossible de ne voir plus que la forme humanoïde qu'elles avaient, mais bientôt, les formes furent... illuminées. One ne les éclairait pas, mais elles dégageaient elles-mêmes de la lumière, si bien que Kel finit par les remarquer, et qu'il sentit immédiatement le danger.

La lumière qu'ils dégageaient était maintenant si forte qu'elle ne pouvait même plus distinguer leur forme. Le meilleur terme pour les qualifier aurait été : torche. Ils illuminaient littéralement les alentour, aussi bien pour les yeux que pour les sens psioniques, si bien que Nausicaa ne percevait plus son environnement que par les sens « naturels ».

Quand à Kel, le fait qu'il n'était pas un adepte du khala mais un templier l'avantageait car il ne possédait pas de sens psionique, et il était donc « seulement » ébloui par des torches.

Puis la lumière diminua, pour finalement replonger la salle dans les ténèbres. Seule l'adaptation rapide des pupilles de la zerg lui permit de voir venir l'assaut.


Marina Zelbess, passerelle principale

- Monsieur, je détecte les agresseurs ! Je dénombre dix béhémoths et cinq porte-nefs en première estimation, mais je ne saurais donner leurs caractéristiques exactes.
- Comprit. Timonier ! Rapprochez-nous d'eux, les armes à énergies sont encore les plus efficaces. Pendant ce temps là canonnier, vous tenterez de détruire ceux qui nous ont lancé ces torpilles sitôt que Scot les aura repérés.
- Comprit Pacha !

Les missiles nucléaires n'avaient causés aucun dégât aux ennemis, mais l'onde EMP générée avait interférée avec les systèmes de camouflage. Le résultat étant qu'ils voyaient enfin leurs ennemis, et que par conséquent, ils pouvaient riposter. Cependant, les vaisseaux béhémoth, malgré leurs nouveaux armements, n'étaient pas des vaisseaux de combat à distance aussi, il leur faudrait se rapprocher pour se battre au maximum de leur potentiel.

- Pacha, il se passe quelque chose de bizarre, je détecte des explosions dans deux des béhémoths.


Tornadeo et l'amiral se tournèrent tout les deux vers le gigantesque hologramme de la passerelle. Celui-ci montrait clairement qu'il se passait quelque chose chez leurs ennemis, mais sans préciser quoi exactement.

- NOUVEAUX VAISSEAUX ! Je détecte dans les quatre cents nouvelles signatures.
- Une nouvelle salve ?
- Non, ça m'a l'air trop lent. Pourtant, ça ressemble bien à des missiles.

« Tenarsis, vous avez une idée de ce qui se passe ? »

« Pour nous, ce sont des intercepteurs, différents des nôtres, mais il n'y a aucun doute sur leur identité. »

« Vous pensez pouvoir les combattre efficacement ? »

« Pas sur le court terme, et surtout pas si nous devons détruire les salves. »

- Nouvelle salve ennemie ! Deux cents quarante projectiles, dirigés vers l'Arcadie !
- Ils ont comprit ce que nous voulons faire... Officier missile ! Vous avez vos solutions de tir ?
- Affirmatif, elles sont en train de s'affiner mais...
- Tirez !

Seize missiles nucléaires partirent vers leurs cibles respectives. Les effectifs étaient peu étoffés, mais chacune de ces ogives était capable d'endommager gravement un béhémoth sur une frappe directe même si celui-ci avait ses boucliers au maximum. Mais ici, l'objectif principal n'était pas de détruire un vaisseau ennemis, mais de les occuper suffisamment pour détournez l'attention de l'équipage vers ces menaces.

- Monsieur, les intercepteurs ennemis nous foncent dessus !


Surface de la planète

L'explosion de deux premières têtes ne fut qu'un éclat lumineux dans le ciel de la planète, et fut à peine remarquée par les marines présents au sol. Et avec raison, car devant eux un spectacle bien plus proche monopolisait leur attention. Le complexe qui était sensé être enterré se dressait maintenant juste devant eux, majestueux, terrifiant.

Le bâtiment avait émergé des terres tout comme un sous marin aurait émergé des mers. Cà et là, de la poussière finissait de tomber du toit, comme si ce n'était que de l'eau emportée par la brusque apparition du monstre. Car c'était un monstre, l'architecture - élément qu'un scan spatial n'avait pas réussi à montrer - n'était incontestablement pas Terrane, nulle par il n'y avait le rudimentaire agencement fonctionnel des bâtiments militaires. On aurait dit que quelqu'un avait tenté d'embellir le tout, mais avec un goût particulièrement mauvais.

En fait, au vu du ciel rouge sang dû au coucher de soleil, le décor aurait été parfait un une forteresse démoniaque, mais avec des démons particulièrement avancés, comme le prouvaient ces tourelles au dessus des portes. Pour l'instant, elles semblaient désactivées, mais les portes qu'elles gardaient commençaient elles à s'ouvrir, et à déverser une marée d'ennemis...


Mar Sara, coeur de la prison

Elles n'avaient pas une chance face à Eleanna. Malgré son corps mécanique, son potentiel psionique était resté intact, surpassant sans aucune difficulté celui combiné des Jumelles. De plus, son corps mécanique était bien plus performant que la faible chair dont étaient faites ses opposantes. Seule la technique était légèrement à la traîne, mais le déséquilibre ne pouvait être comblé, pas avec la seule technique.

Chacun des coups d'Eleanna était comme une massue qui s'abattait sur ses adversaires, chacun de ces mouvements un courant d'air, insaisissable et potentiellement mortel. Son corps même était une arme, si par hasard les Jumelles parvenaient à la frapper - ou qu'elle les laissait faire - le métal de son corps encaissait tout le choc, protégeant parfaitement les composant internes plus fragiles. Pire, pour l'attaquant, frapper sur Eleanna, c'était comme frapper un cuirassé Béhémoth, toute la puissance du coup nous revenait.

Les Jumelles avaient bien tentées d'utiliser leurs armes, mais le bouclier psionique d'Eleanna ne fléchissait pas, il arrêtait chacun des tirs. Le combat semblait sans espoir, et même Eleanna était désespérée. Elle avait espérée qu'en les combattant, elle pourrait au moins retrouver les sensations d'antan, celles qu'elle avait avant qu'elle hérite de ce corps. Peine perdue, c'était à peine si elle sentait les impacts, elle se battait comme une machine, suivant son habitude.

Déçue, elle se décida à achever les Jumelles.


Site Gamma

Elle voyait venir la première attaque, certes mais voir venir n'est pas la même chose qu'esquiver, ou parer. Et Nausicaa ne pouvait faire ni l'un ni l'autre. Un coup de poing métallique la frappe à la joue, suffisamment puissant pour la faire tituber avant qu'elle ne reprenne l'équilibre. Kel ne s'en sortait pas mieux qu'elle, le second personnage lui avait asséné un coup dans le thorax et l'avait envoyé au sol. Le protoss n'était pas spécialement moins fort qu'elle, mais il n'avait rien vu venir, et avait été prit complètement au dépourvu.

Malgré l'éblouissement de ses sens psioniques, elle continue à entendre ces chuchotements, ils sont même plus forts qu'avant, et plus inquiétants. Elle regarde un peu ses adversaires. A première vue, ce ne sont que des fantômes, mais leurs capacités semblent ne pas être d'origine... biologique. Elle sait qu'au moins l'un des deux a un bras en métal... mais il y a beaucoup à parier qu'en réalité, ce sont des cyborgs, des robots avec un cerveau humain pour les mouvoir.

Finalement, quelqu'un s'était rendu compte que les cyborgs pouvaient être un atout majeur dans une guerre, et avait violé l'interdit de plusieurs siècles concernant l'utilisation abusive des implants mécaniques. Alors que la plupart des personnes ne remplaçaient qu'un morceau du corps, ceux qui avaient crée ces...choses avaient tout changé.

Maintenant, Nausicaa doit combattre non pas un humain, mais une machine imitant l'être humain, et elle ne nourrit pas les même scrupules que pour un humain biologique...

Elle arrête de penser au moment où elle voit que le premier cyborg, celui qui l'a frappé, étend le bras vers elle. D'instinct, elle se jette sur le côté... juste à temps pour esquiver un jet de flamme... non, de plasma. Même si elle n'est pas touchée, elle ressent la chaleur extrême du plasma brûlant. Malgré le péril qui la menace - car elle ne se fait pas d'illusion, le combat ne sera pas facile - la zerg ne peut retenir un sourire devant l'ironie de la situation : Et dire qu'elle s'ennuyait au sein de la Nuée !

Kel est debout, sa lame noire - qui est en fait verte - allumée et prête à frapper. Il a déjà rencontré un adversaire cybernétisé, il sait donc de quoi sont capables ces demi-machines, et maintenant, il a son équipement. Déjà, il commence à entrevoir la victoire, même si en tant que guerrier, il sait qu'elle n'est pas encore acquise. Il se jette sur son adversaire, celui-ci se dérobe au dernier moment, envoyant en même temps son pied faucher le protoss. Kel ne peut pas éviter l'attaque et tombe au sol pour rouler et se relever presque immédiatement.

Ses yeux se sont enfin adaptés à l'environnement, et il arrive maintenant à distinguer correctement son adversaire. Cependant, grâce à l'obscurité ambiante, il remarque aussi un autre détail, chacun des doigts des mains du cyborg est prolongé par une petite lame lumineuse, de couleur orangée. S'il avait été humain, il aurait déglutit difficilement en comprenant de quoi il s'agissait.

Des lames de plasma, dix petites lames de plasma, capables chacune de couper en deux un être vivant sans aucune difficulté, tout comme sa lame noire. Les règles de ce genre d'engagement sont simples, comme les lames d'énergies ne peuvent pas s'entre-bloquer, il faut toucher son adversaire tout en évitant d'être soi-même blessé. Cependant, le cyborg a un grand avantage, son blindage lui permettra sans doute de résister à plusieurs coups de lame noire avant d'être percée, contrairement aux écailles du protoss.


A bord de la station spatiale

Ils étaient trois. Trois personnes à assurer la sécurité des lieux et donc trois personnes pour « convaincre » le commandos de l'empire terran de faire demi-tour, sans quoi les conséquences seraient funestes. Mais comme parfois, les meilleures explications requéraient des exemples, ils passaient directement aux travaux appliqués. De plus, ils étaient trois fantômes, et non trois humains normaux.

Le premier repéra un groupe de deux personnes qui s'étaient séparés du reste pour explorer un couloir qui semblait mener à un cul de sac. La station n'avait pas d'atmosphère, et plus, elle ne possédait pas de gravité interne. En l'occurrence, les marines n'étaient pas gênés, mais ils n'en restaient pas moins... fragiles. Collé au plafond, il attendait, camouflage activé, que ses deux proies passent à proximité.

Ce qu'elles ne manquèrent pas de faire. Lentement, sans faire de bruit (le bruit ne se propageant pas dans le vide de toute manière) le fantôme visa le premier marine, et tira. La balle perfora la visière pourtant blindée et l'air s'échappa de l'armure. Le coup aurait pu être fatal - même sans blessure - si jamais la seconde visière de secours ne s'était pas immédiatement rabattue, cependant, un second tir la perça elle aussi, et la cible mourut d'asphyxie. Le second marine suivit le premier avant même de comprendre ce qui s'était passé.

Pourtant, s'ils n'avaient pas eut le temps de prévenir leurs supérieurs, la mort des marines n'était pas passée inaperçue. Ash Brook, sergent dans les marines remarqua que deux de ses coéquipiers étaient morts, et ordonna à son escouade de le suivre sur les lieux. Le fantôme savait qu'ils passeraient le secteur au peigne fin pour éliminer la menace. Il se précipita donc dans l'une des salles afin de passer par les conduit d'aération - qui ne servaient pas actuellement.

- Sergent ! La porte !
- Vu ! Dispersion maximum, on tire avant de poser des questions ! Vu que nos types sont morts et que les autres sont ailleurs, il n'y a que des hostiles ici, comprit ?
- COMPRIT !

Ils n'entrèrent même pas dans la pièce, ils se placèrent face à la paroi, et les fusils gauss se mirent à cracher des balles anti-blindage. Les parois n'étant pas blindées, elles ne servirent virtuellement à rien, et toutes les balles la traversèrent sans perte de vitesse, et toujours aussi meurtrière qu'avant. Les fusils gauss pouvaient êtres réglés de manière à tirer dans un cône réduit, mais ce cône pouvait être agrandi. Les six marines restant de son escouade ouvrirent le feu avec lui. Le fantôme ne pu éviter chacune des balles et succomba rapidement.

Les capteurs des armures de combat détectèrent un bref signe de vie quand le camouflage du fantôme se désactiva. Les marines entrèrent alors dans la pièce.

« A toutes les unités sur la station, nous venons d'abattre un fantôme. Soyez vigilants, il peut y en avoir d'autres »

Les autres unités accusèrent réception, puis les marines se préparèrent à sortir. Cependant, juste avant de passer le seuil de la porte, l'un des soldats détecta quelque chose.

- Sergent ! Il se passe quelque chose de bizarre avec ce fantôme !
-Quoi enc... Nom de Dieu, c'est pas possible ! BARREZ-VOUS !

Malheureusement, les marines n'en eurent pas le temps. Une explosion ravagea la salle.


Surface de la planète

John Adam n'était qu'un simple seconde classe, non resocialisé, mais il restait un marine comme tout les autres pourquoi lui ? La bataille qui s'était engagée le terrifiait, tout comme chacun des personnes présente ici, protoss y comprit. L'ampleur de la situation semblait complètement les dépasser, individuellement, ils n'étaient rien. Pourtant, chacun luttait, les tirs fusaient de tous les côtés, sans arrêts.

A côté de lui, un Goliath fut touché par un tri d'une des tourelles du bâtiment, le cockpit exposa, ne lassant aucune chance au pilote. Immédiatement, John se mit à courir vers le bipède, il appuya sur un bouton d'urgence au pied du monstre et la sulfateuse tomba à ses pieds avec ses munitions. Un autre marine vint prendre son fusil gauss tandis que lui s'emparait de l'arme du goliath. Puis ils se mirent à tirer sur leurs ennemis.

Il y avait des marines comme eux, mais ils voyaient aussi des motos vautours, l'une d'entre elle pensa trouver en lui une proie facile, mais la sulfateuse du Goliath lui montra son erreur d'une manière... fatale. Mais il y avait une unité qu'il ne connaissait pas. Une sorte de mini-goliath dévastateur. Personne ici ne le savait, mais c'était ce même modèle qui avait affronté les Jumelles. Sauf que là, ils étaient déployés en nombre, et montraient toute leur efficacité.

Pourtant, il y avait pire, des chars Arclites apparurent sur le toit du bâtiment, et se mirent en position de siège.

« BARRAGE ARCLITE ENN... »

Le premier obus tomba à trois mètres de lui, provoquant quinze morts, dont John Adam.


Dans l'espace

- L'Arcadie signale plusieurs frappes directes. Les boucliers sont toujours en ligne, mais il a perdu un radar, trois DCA et a quelques dégâts sur la coque. Douze membres d'équipage sont morts.

Les dommages provoqués par la salve étaient vraiment légers, mais à ce rythme là, ils n'allaient pas tenir éternellement. Les DCA étaient essentielles à la lutte antimissile, et avec les trois détruites, les chances d'intercepter un missile en approche diminuaient.

En plus, leurs propres missiles avaient explosés en vol sans faire le moindre dégât. Quand aux chasseurs, il leur fallait percer les lignes d'intercepteurs ennemis avant de tirer le moindre missile.

- Les chasseurs sont tous déployés ?
- Affirmatif, ils sont prêts à passer à l'action.
- Très bien, qu'ils attendent le signal.

« Tenarsis, à notre signal, retirez tous vos intercepteurs du nuage d'ennemis. Nous allons tenter d'envoyer une salve nucléaire à l'intérieur. »

- Canonnier...
- J'ai une solution, paré à tirer à votre ordre.
- Très bien, vous l'aviez prévu ou vous êtes juste allé très vite ?
- Quand vous avez demandé aux chasseurs d'attendre, j'ai comprit.
- Alors je vous laisse choisir le moment de tir.

Pendant que les missiles partaient, l'Amiral reçut un message du Karya

« Amiral, j'envoie deux de nos vaisseaux bombarder l'armée ennemie au sol. »

« Merci »


Au sol

Le colonel Gast, corps des marines impériaux, avait un oeil sur chaque bataille. L'un pour s'assurer que la marine gardait le contrôle et surtout empêchait l'ennemi de procéder à des bombardements orbitaux, le second sur ses hommes qui se faisaient décimer par les chars Arclite du susdit ennemi. Et franchement, même s'il ne savait pas comment ça se passait là haut, la situation ici bas n'était vraiment pas brillante.

Grand maximum, c'étaient deux milles soldats qui avaient débarqués, ce chiffre comprenant toutes les troupes motorisées, épaulés par prêt de mille cinq cents guerriers et machines de guerre protoss. L'ennemi était moins nombreux, à vue de nez il étaient deux milliers et demi, mais ils disposaient d'un matos diablement bon.

Non seulement leurs marines étaient plus résistants, mais les minigoliaths dont ils disposaient, même si on n'en comptait guère plus d'une centaine, faisaient des ravages dans ses rangs. Pire, le bâtiment semblait disposer de capacités offensives et défensives puisqu'ils avaient vu des EMPs exploser, ainsi que des matrices défensives recouvrir les blindés ennemis.

Ses propres chars en mode sièges tiraient sans arrêts, mais leur portée était limitée par la gravité écrasante, et actuellement, ils cherchaient à se repositionner.

- Templier, pourriez-vous demander à vos guerriers de se replier ? Nous devons nous éloigner des chars ennemis et bénéficier de la couverture de nos propres unités.

Le Protoss - dont il ne connaissait même pas le nom - acquiesça et lui-même ordonna le repli de ses troupes. Alors que les soldats s'exécutaient, un rayon bleu traversa le ciel et vint frapper le coeur de l'armée ennemie, puis un second le suivit, frappant méthodiquement. En réponse, une espèce de bouclier géant s'activa tout autour du bâtiment et les troupes ennemies se replièrent pour bénéficier de sa protection.

Gast soupira de soulagement, il avait un répit, et il comptait bien le mettre à profit. Il ordonna à ses chars de prendre position pour pouvoir bombarder le bâtiment en cas de besoin, tandis que les motos Vautour allaient poser des mines. Pendant ce temps, les protoss rechargeaient leurs destructeurs. Personne ne se faisait d'illusion : la bataille était loin d'être terminée.
Elle évite encore un jet de flamme, mais celui-ci passe si prêt que son épiderme est malgré tout légèrement roussi par la chaleur des flammes. Du côté de Kel, les choses ne vont guère mieux. S'il a réussi à plusieurs fois toucher son ennemi, il n'a pu entamer suffisamment profondément le blindage et a laissé les systèmes internes intacts. Pour le moment, il est indemne, mais même les protoss se fatiguent alors les machines ne peuvent pas se fatiguer. Nausicaa frappe son opposant au visage, celui-ci encaisse l'attaque sans broncher, mais malgré tout, il recule légèrement pour se placer hors de portée.

Dans l'état actuel des choses, la zerg ne voit pas vraiment comment elle pourra vaincre les deux machines. Une seule encore, elle en serait capable, mais quand Kel sera mort - ce qui arrivera tôt ou tard s'il ne se passe pas quelque chose - les deux machines ensembles auront raison d'elle.

Un coup de pied qu'elle n'a pas vu venir l'envoie rouler au sol. Elle y reste un moment, sans bouger. Ce n'est pas que le coup ait été très puissant - elle avait subit pire avec les charges d'ultralisk - mais le fait qu'il soit si rapide. On aurait presque dit qu'il utilisait du psionisme - chose pourtant normalement impossible pour les machines. Sauf que...

Ses adversaires ne sont pas entièrement que des machines, elles disposent d'un cerveau humain pour utiliser du psionisme, d'ailleurs, le fait qu'ils brouillent ses sens psioniques en est une preuve. A force de n'avoir pas à utiliser ses capacités mentales, Nausicaa en avait même oublié jusqu'à leur fonctionnement. Mais... si jamais ils disposaient d'un cerveau biologique, ils étaient sensibles aux attaques psioniques.
Souriant à cette idée, et se retenant de rire en repensant à sa négligence, Nausicaa évite de se faire écraser par le pied du cyborg en utilisant sa vitesse psionique, puis, n'attendant même pas de s'être complètement stabilisée, elle lance un assaut psionique sur l'ennemi. Celui-ci n'ayant pas prévu la manoeuvre reçoit l'attaque de plein fouet et recule en titubant. Profitant de cet instant de flottement, Nausicaa se lance à pleine vitesse sur son adversaire et, juste avant de frapper, concentre de l'énergie psionique dans son poing. Lorsqu'elle frappe le temps semble se figer, l'énergie psychique passant sans contrainte dans le corps mécanique de son ennemi prend la forme d'éclairs psioniques. De plus, une partie de cette même énergie crée une onde de choc propulsant le cyborg à plusieurs mètres en arrière.
Mais celui-ci ne tombe pas, au contraire, il reste stable et verticale, bien qu'ayant du se plier pour absorber une partie du choc. Toutefois, le brouillage ambiant semble diminuer, preuve que le cyborg préfère utiliser plus d'énergie à se défendre. Mais Nausicaa ne s'inquiète plus. Son ennemi a peut-être un cerveau humain, mais ses propres capacités psioniques ont été améliorées avec l'infestation, et ça, ça lui donne un avantage décisif qu'elle compte bien exploiter à fond pour vaincre son ennemi.


Passerelle du Zelbess

Les seize missiles nucléaires explosèrent presque tous en même temps, libérant une quantité prodigieuse d'énergie, vaporisant tout ce qui passait trop près. Pourtant, les vaisseaux lourds ennemis ne subirent pas de dégâts, mais ce n'était pas eux qui étaient visés. L'explosion avait eut lieu à mi-distance, en plein milieu de la nuée d'intercepteur ennemi. Les résidus radioactifs empêchaient d'effectuer un décompte clair des dégâts occasionnés, mais aucune ombre Terran n'avait été endommagée. C'était tout ce qui importait pour le moment, les intercepteurs protoss étant aisément remplaçables.

« Escadron Dragon, ici le Zelbess Vous avez l'autorisation de lancer votre attaque, les cibles sont les béhémoths lanceurs de torpille. »

« Reçu amiral, nous y allons. »

Les intercepteurs regagnèrent quand à eux leurs portes-nefs, leur autonomie ne leur permettant pas d'être efficaces à cette distance.

Chacun des cuirassés béhémoths emportaient dans leurs hangars dix ombres et cinq walkyries, soit trois escadrons de cinq chasseurs, tandis que les Marina emportaient quinze ombre et deux escadrons de walkyries. Au total, il y avait donc cent quinze chasseurs organisés en vingt trois escadrons. Sept d'entre eux devaient fournir une couverture en détruisant les intercepteurs restants, ce qui laissait aux seize escadrons restant huit cibles.

- Escadron Prophète, ici dragon leader, on s'occupe du torpilleur un.
- Comprit dragon leader, on vous suis.

Débarrassés d'éventuels poursuivants, les ombres pouvaient tranquillement mener leurs attaques sans trop de risque. Le seul dangers à cette distance pouvait venir des torpilles lancées par les cibles, mais elles étaient trop peu agiles pour être véritablement un menace.

- Dragons et Prophètes, on va pas tarder à traverser le nuage radioactif, engagez votre camouflage immédiatement.

- Ca va chef, on connaît notre boulot !
- Avec vous, je préfère me méfier. A ce propos Deux, tu m'avais déjà dit que tu connaissais ton boulot quand tu t'es prit une micro météorite sur l'aile et qu'elle s'est fait arracher. Heureusement que le cuirassé n'était pas loin.
- J'ai appris depuis...
- Dragon Leader, cessez de monopoliser la fréquence ! Silence radio maintenant !

L'interpellé ne répondit pas, se conformant aux instructions de sécurité.

Le nuage radioactif perturbait les capteurs, les empêchant de bien voir les petits objets qui se trouvaient de l'autre côté. En activant le camouflage seulement après le passage du nuage, les ombres économisaient l'énergie tout en restant le plus possible furtive. Mais le brouillage des capteurs s'appliquait dans les deux sens et les ombres ne savaient pas elles non plus ce qu'elle allaient trouver derrière le nuage. Mais bon, des vaisseaux de la taille des béhémoths ne pouvaient pas aller bien loin en si peu de temps. Sauf cette fois-ci... La surprise était telle que les ombres en oublièrent les consignes de silence.

« Zelbess ! Ici Dragon Leader ! Les vaisseaux ennemis ont changé de stratégie. Ils se replient ! »

« Poursuivez-les, tentez d'en détruire le plus possible. »

« Comprit. »

- Escadrons Prophète, Paladin, Chevalier Errant, Licorne, Lézard, Tigre et Diable, suivez-moi. Les autres, occupez-vous du Torpilleur deux.

Tous les chefs d'escadrons appelés pour le bombardement acquiescèrent. Et les deux groupes d'attaque - dénomination Beta et Gamma - se séparèrent pour aller chacun sur leur cible.

- Dragon Leader ! Les Barges se mettent devant nous !
- Si ce n'était que ça... Dégagez !

En effet, les barges - les deux béhémoths qui avaient lancés les intercepteurs - manoeuvraient de façon à se placer entre les groupes d'attaque et leurs cibles. Puis ils lancèrent un tir de barrage au laser. Les ombres purent s'écarter avant que les canons ne se mettent à tirer, mais les walkyries - moins agiles - subirent de lourdes pertes.

« Zelbess, ici Dragon Leader. Ils nous ont eut ces salauds. On a perdu les trois quarts des walkyries. »

« Et Mer... Bon, essayez de détruire ces deux barges, mais sans vous exposer plus que nécessaire. »

« Vous inquiétez pas monsieur, ils n'auront plus l'avantage de la surprise. Les intercepteurs en sont où ? »

« Presque tous détruits. Les têtes nucléaires ont vraiment fait le ménage. »

« Comprit. Allez tout le monde, on pulvérise ses deux enflures ! »

Pendant que les walkyries se vengeaient de leurs pertes, le reste de la flotte ennemie passa en hyperespace.


Station Spatiale

Le second fantôme était au centre de surveillance de la station. Il regardait depuis le début les marines progresser, et il avait vu l'un de ses hommes être tué, puis emporter avec lui plusieurs autres marines. Pourtant, il en restait encore... pour le moment. Un des groupes se dirigeait vers lui, tandis qu'un second se perdait inutilement dans les couloirs, dans une voie sans issue.

La station était grande, mais ce n'était pas pour mettre beaucoup de chose, ici, la plupart des couloirs étaient piégés et ne menaient à rien. Seuls deux pièces avaient un intérêt, celle où il était et la salle des machines. Heureusement, cette dernière ne risquait rien pour le moment.

Il appuya sur le bouton d'autodestruction des couloirs où se situait le second groupe. Par ce simple geste, il tua vingt personnes. Puis, il rappela le dernier fantôme. A eux deux, ils pourraient sans difficulté tuer les intrus restant.


Mar Sara

Le bras mécanique arrête sans peine le coup de pied qui menaçait la tête, avec sa main, elle tord la jambe et l'envoie - ainsi que sa propriétaire - contre le mur. La deuxième fantôme arme son fusil C-10 et tire, mais elle est trop lente et le temps qu'elle appuie sur la gâchette, Eleanna est déjà hors du champs de tir. La balle passe trop loin et s'enfonce dans le mur derrière elle.

Eleanna n'a pas le temps de contre-attaquer que la première est déjà de nouveau sur elle. Depuis quelque temps, elle n'arrive plus à distinguer Akari d'Anaya, cela n'importe pas beaucoup, mais il est troublant de voir que leur psionisme - normalement propre à chaque être vivant - devient si ressemblant avec celui de l'autre.

La première lui saute dessus, les deux pieds en avant comme si elle comptait rebondir sur Eleanna. Attaque stupide, d'un simple revers du bras, la cyborg écarte son ennemie. Juste pour se retrouver avec le canon d'un C-10, pointant droit vers l'emplacement du coeur d'un humain. Pas question d'esquiver celle-là. De toute manière, Eleanna n'en aura pas le temps. La balle part juste quand le canon touche le corps d'acier. A cette distance, même le blindage dont elle est constituée ne suffit pas à arrêter le tir. Quand au bouclier psionique, il n'arrête que les projectiles, or le canon protège la balle, il ne sert donc à rien.

La balle ne traverse pas le corps, mais elle détruit chacun des composants sur son passage, avant de ricocher sur le dos d'Eleanna et de détruire quelques composants de plus. Parmi les pertes, il y a la Cellule d'énergie du Cyborg. Privé du courant électrique, les fonctions motrices sont les premières à cesser de fonctionner. Puis, les capteurs n'envoient plus d'information. Enfin, toute la partie électronique cesse ses activités. Il ne reste que le cerveau de la fantôme autrefois nommée Eleanna, consciente, mais incapable de bouger. Pensante, mais incapable de savoir ce qu'il se passe en dehors de son esprit. Finalement, elle cesse de penser et s'abandonne à son sort : la mort.

Voyant que leur adversaire ne bouge plus, et qu'aucune source d'énergie n'est visible dans le corps mécanique d'Eleanna, les jumelles avancent vers la porte que gardait la cyborg.


Site Gamma

Plus le combat durait, et plus la victoire semblait échapper aux mains de Kel. Plusieurs fois, il avait touché son ennemi, mais il n'avait fait qu'entamer l'armure sans le blesser. Pour le moment, lui ne souffrait d'aucune blessure, mais à ce rythme là, ça n'allait pas tarder, et ce pourrait être fatal.

Puis il y eut ce grand bruit, et le brusque recul de l'autre cyborg. L'adversaire de Kel avait tourné la tête pour regarder ce qui se passait, le laissant ouvert à une frappe. Et le templier noir avait trop l'expérience du combat pour laisser passer une faille de cette importance. Sans laisser à son ennemi le temps de réagir, il l'attaqua en augmentant la puissance de sa lame au maximum. Normalement, il ne l'utilisait pas ainsi parce que la consommation d'énergie était trop importante et que les composants pouvaient ne pas supporter cette surconsommation. Mais dans ce cas précis, s'il réussissait, son avantage serait trop grand pour qu'il l'ignore.

Il vise les doits de l'une des mains, celle qui lui était la plus proche. Comme prévu, le blindage ici était bien plus fin que sur le reste du corps et il lui suffit d'un seul mouvement pour couper les cinq doigts. Dans le même mouvement, il tente de couper les cinq autres doigts, mais le cyborg réussi malgré tout à éviter le pire et ne perd « que » ses trois derniers doigts. Immédiatement après, Kel remit sa lame à un niveau normal et se prépara à continuer le combat, plus confiant en l'issue cette fois-ci.

Si Kel avait acquis un avantage, du côté de Nausicaa, le combat n'était pas gagné pour autant. Elle pouvait certes maintenant lui infliger des dégâts non négligeables, mais il n'était pas encore au sol, et à en juger par les fluctuations du brouillage psionique ambiant, il conservait son énergie pour la combattre plus efficacement. De plus, la zerg avait deux autres sujets d'inquiétudes, d'une part elle ressentait en périphérie de sa perception de nombreux mouvements partout dans la salle, et d'autre part, les chuchotements qu'elle avait cessé d'entendre pendant le combat devenaient plus insistants. Encore pire, elle sentait que ces chuchotements cherchaient à la déconcentrer... et qu'ils y arrivaient.

En effet, occupée par ces préoccupations secondaires, l'infestée avait perdu de vue l'essentiel : le combat présent. Et elle le payait. Le cyborg s'était rapproché lentement afin de ne pas attirer l'attention de son ennemie. Puis, à distance optimum, il avait frappé. Il n'avait pas donné un simple coup de poing - qui aurait été amorti par la peau de la zerg, mais il avait utilisé sa main comme un fer de lance. La paume ouverte, tendue, il avait frappé dans le but de percer, et il avait réussi. La main avait traversé l'emplacement du foie. Le sol derrière la zerg fut éclaboussé par un liquide tandis que Nausicaa était paralysée de surprise et de douleur.

Mai la surprise ne dure jamais très longtemps, tandis que la douleur peut-être combattue. Presque immédiatement après l'impact, les nerfs entourant la blessure se désactivèrent spontanément, stoppant le message de la douleur. De plus, si pour un humain la blessure aurait été dangereuse, Nausicaa n'avait plus du tout la même anatomie que l'être humain. Là où aurait du se trouver le foie, ne se trouvait qu'une poche où était stocké le creep, permettant la nutrition de tout les organismes zergs. Quand à ce qui était devant et derrière, il n'y avait aucun organe vital, si bien qu'il n'y avait pas de risque pour la survie de la zerg.

Usant de son psionisme, elle repoussa son ennemi. Sa carcasse serait bientôt inanimée.


Mar Sara

La salle derrière la porte n'avait rien d'impressionnant et semblait à première vue banale. Cependant, le fait qu'un cyborg aussi puissant ai été posté afin de défendre cette salle contredisait les apparences. Aussi, après avoir fouillé un peu, les Jumelles trouvèrent une seconde salle, bien plus petit que la première.

Sur les murs de la salle il y avait des sortes de placards encastrés dans les murs, l'un était nommé « Autorité Supérieure », l'autre « Terrain d'Entraînement » et le dernier « Parcours d'Evaluation ». En ouvrant les portes du premier, elles virent encore une salle, encore plus petite que celle où elles étaient. Le plafond et le sol étaient dans une sorte de verre blindé avec au plafond un dôme. A travers les vitres, on pouvait apercevoir des cristaux émettant une lumière bleue.

Pour peu qu'on soit familiers de la technologie protoss, l'utilisation de ces salles semblait manifeste : c'était des salles de téléportation longue distance. En fait, la téléportation ainsi mise en oeuvre n'était pas du tout instantanée, mais restait malgré tout bien plus rapide que l'hyperespace classique. Leur seul défaut étant qu'il fallait au final un sas similaire pour recréer les voyageurs.

Les Jumelles rentrèrent dans le sas nommé : « Autorité Supérieure » et l'activèrent. Une boule d'un bleu très pâle s'étendit jusqu'à envelopper complètement la salle, puis les murs s'estompèrent pour finalement disparaître. Vu de l'extérieur, la bulle se serait rétractée - sans laisser réapparaître les utilisateurs - et serait partie par le dôme de verre du plafond. Après presque une minute passée dans une sorte d'apesanteur à l'intérieur de la bulle, des murs refirent leur apparition et la bulle se rétracta pour laisser les Jumelles dans une pièce en tout point identique à la première.

La porte devant elles s'ouvrit dès l'arrêt du téléporteur, permettant l'accès à une pièce similaire à celle de Mar Sara. Tout en parcourant la pièce, les Jumelles entendaient un bruit de chuchotement, mais très faible, et un autre, ressemblant à celui d'une foule en déplacement. Intriguées elles cherchèrent à savoir ce que c'était et se dirigèrent vers l'origine des bruits. Après quelques couloirs parcourus à une vitesse grandissante, elles débouchèrent sur un balcon.

Le balcon faisait le tour d'une énorme salle, et il n'était qu'un parmi plusieurs niveaux de balcon. Mais ce ne fut pas ce qui retint leur attention. Les bruits de marche qu'elles avaient entendu étaient faits pas plusieurs dizaines de marines se déplaçant au pas de course et finissant de se mettre en position de tir. Mais, là encore, ce n'était pas ça qui retenait leur attention dans le moment présent. En bas de la salle, presque au centre, il y avait quatre silhouettes, deux debout, et deux au sol. D'ici, on ne pouvait pas distinguer clairement les silhouettes, mais il apparaissait clairement aux deux fantômes qu'au moins l'une des deux était psioniste, vraisemblablement très puissante même.

Finalement, les deux silhouettes semblèrent prendre conscience du monde qui les entourait. Elles restèrent un moment immobile, puis ce fut comme si l'on passait un film dont une seule action serait accélérée - ou que le reste fut ralenti.

L'un des deux silhouettes disparut sans laisser de trace ni même émettre d'onde psychique, indiquant par là que c'était un templier noir tandis que l'autre silhouette allait... très, très, très vite. C'était la seule façon de la décrire. Il lui suffisait d'un seul bond pour aller à l'étage supérieur, et elle allait si vite que les marines ne pouvaient même pas suivre ses mouvements. Les Jumelles voyaient les impacts des balles qui s'écrasaient en vain sur les murs. La scène tenait plus du carnage que du combat tellement la situation semblait déséquilibrée. Les Marines étaient sans défense face à la furie qui les tuait les uns après les autres.


Kel et Nausicaa avaient vaincu leur adversaire au terme d'un long combat. Cependant, une fois le brouillage psionique complètement dissipés, ils s'étaient retrouvés face à plusieurs dizaines de marines qui pointaient leurs armes sur eux. Sans compter les deux nouveaux fantômes qui étaient venus en renfort. Cependant, ceux-ci n'étaient pas inconnus, et Nausicaa les avait reconnu grâce leur psionisme, qui était caractéristique de chaque personne.

Celle-ci avait fait passer l'information à Kel, qui avait donc cherché un moyen de les contacter. Finalement, il était arrivé à côté d'elles, et, pendant que la zerg s'occupait de distraire les gardes, il leur parla, sans toutefois se montrer.

- Allez-vous nous aider ?
- Nous avons un objectif commun.

Sur ces mots, elles disparurent toute les deux. Quelques secondes plus tard, on pouvait voir les marines s'écrouler les un après les autres. Finalement, après quelques minutes, ils furent tous éliminés. Les quatre intrus se retrouvèrent alors en bas de la pièce. La présence de Nausicaa ne fut que moyennement appréciée par les Jumelles, toutefois, elles durent reconnaître, bien que mentalement, qu'en certaines situations - comme celle d'un combat - avoir quelqu'un comme elle était... utile.

Après que chacun des deux groupes se soient racontés leurs aventures respectives, ils se mirent tout les quatre en route, suivant la Zerg qui semblait savoir où aller. Toutefois, au bout de quelques minutes, alors que les chuchotements ne s'étaient toujours pas arrêtés, les jumelles demandèrent à voix basse ce que c'était à Kel. Ne le entendant pas, il se contenta de désigner Nausicaa d'un geste qui voulait dire « Demandez-le à elle ». Alors qu'elles allaient reposer leur question, l'intéressée leur répondit.

- Je n'en suis pas sûre. Mais si c'est ce à quoi je pense, nous risquons d'avoir un très gros problème sur les bras.

Avant que les humaines ne puissent demander des précisions, une sorte de reniflement les interrompit. Immédiatement après, une petite boule rouge-marron sauta sur les jumelles. Celles-ci ne durent leur salut qu'au bras de Nausicaa, qui intercepta au vol la créature. Laquelle créature qui, une fois éclairée correctement, se révéla être un zergling. Celui-ci tentait de mordre le bras de la zerg afin qu'elle la lâche, mais malgré que les dents arrivent à percer son épiderme, elle le tint fermement, avant de le tuer en plantant ses griffes dans la tête de la créature.

Remises de leur surprise, les Jumelles mirent en joue Nausicaa, laquelle de cilla même pas. Quand à Kel, il semblait ne pas vraiment savoir quoi faire.

- Calmez-vous. Si j'étais votre ennemie, je vous aurais déjà tous tué sans exception et sans aucune difficulté. Kel, tu te souviens la dernière fois que nous nous sommes vu ?

Celui-ci acquiesça, mais avec une certaine nervosité, comme s'il redoutait ce qui allait suivre.

- Il y avait une nuée là bas, une qui était autrefois contrôlée par un Cerebrate de Kerrigan.
- Pourtant, elle avait été détruite.
- Le Cerebrate n'était pas là, et même s'il avait été là, ce n'est pas l'éboulement qui l'aurait complètement détruit.
- Donc, il est...

Ce fut au tour de Nausicaa d'acquiescer, mais de manière déterminée et calme. Les jumelles, sachant que les non-humains faisaient référence à des évènements qu'elles ne connaissaient pas, demandèrent des explications.

- Il y a un Cerebrate zerg ici, et seul Kel peut le détruire.

Immédiatement, les Jumelles saisirent l'étendu que cette simple révélation impliquait. S'il y avait un Cerebrate, il n'était pas seul, mais accompagné de sa nuée. Pourtant, il semblait bien être le responsable de ce qui se passait ici, et il faudrait bien le détruire.

Tout à coup, le visage de la zerg se figea, comme si elle avait... peur ? Juste après, elle parla, mais d'une voix lointaine, indiquant qu'elle surveillait quelque chose au delà de ses perceptions naturelles, qu'elle pouvait sentir uniquement grâce à son psionisme.

- Il vient d'ouvrir une fissure spatiale.



Cuirassé Zelbess, salle de Briefing

La salle de briefing était pleine, ou plutôt, tous les projecteurs holographiques étaient utilisés. Dans la salle, il y avait - physiquement ou non - Tornadeo, chacun des six commandant de cuirassé Béhémot, le colonel Gast et son homologue Protoss, ainsi que Tenarsis. Evidemment, Valnar, en tant que chef des opérations était présent dans la salle, et c'était lui qui centralisait les informations.

- Capitaine Nuendo, où en sont les réparations de l'Arcadie ?
- Nous n'avons aucune perte humaine à déplorer, mais il semblerait que deux de nos DCA soient irréparables et demandent un remplacement complet.
- Rien de bien grave. Tenarsis, où en sont vos réserves d'intercepteurs ?
- Nous n'avons pu reconstituer nos réserves qu'à hauteur de vingt pourcents de nos effectifs maximums. Nous devrions arriver à un taux de trente pourcent d'ici une heure. Mais ce sera le maximum que nous pourrons faire.
- Je vois. Colonel Gast ?
- Nous avons perdu quarante pourcent de nos hommes et vingt pourcent de nos forces mécanisées. Les goliaths ont notamment perdu les trois quarts de leurs effectifs. Quand aux Protoss, il semblerait que leurs pertes soient plus légères et que certains corps soient bon pour recevoir un exosquelette de Dragon dans le Karya, mais comme ils sont bien moins nombreux que nous...

La réunion fut interrompue par de discrets coups tapés à la porte de la salle de briefing. Une fois la porte ouverte le nouvel arrivant, un membre de la passerelle, salua et commença à parler. Toutefois, avant même qu'il n'ait prit la parole, on pouvait aisément lire la panique sur son visage.

- Nous venons de tirer quelque chose des images des équipes envoyées à l'intérieur de la station spatiale. » commença-t-il. Normalement, les équipes envoyées aborder des vaisseaux ou des navires étaient en permanence reliées par d siens vidéo ainsi que plusieurs autres systèmes à leur centre de commande. Cependant, dans le cas présent, il semblerait que la station ait pu brouiller les émissions en partance des marines, ce qui fait que les équipes techniques aient été obligées de reconstituer les images. « Je pense que vous devriez voir ça.

Il mit la puce de donnée dans le lecteur. L'ordinateur se chargea ensuite de les envoyer aux différents participants et de synchroniser le démarrage.
La séquence vidéo venait du sergent Ash Brook, et montrait ses hommes en train de tirer à travers le mur pour abattre le fantôme qui les avait attaqué. Puis un des marines parlait au sergent, lui montrant le cadavre de leur ennemi. Le son n'était pas disponible, mais les images montraient tout ce qu'il fallait savoir. Le fantôme, jusque là entièrement recouvert par sa tenue noire, n'était pas entièrement humain. A certains endroits, on pouvait apercevoir des tissus d'origine... zerg. Puis l'explosion détruisit la caméra, et la diffusion prit fin.

Certains commencèrent à parler, mais ils furent tous interrompus par l'annonce du haut-parleur.

« Alerte, fissure spatiale en ouverture, je répète, fissure spatiale en ouverture ! »
« Passerelle, Ici le commandant ! Combien de Zergs ? »

Les Zergs utilisaient un hyperespace différent des Terrans et des Protoss. Les cerebrates étaient capables de créer des sortes de trous de vers - des phénomènes naturels qui pouvaient relier deux endroits très éloignés de manière à ce que le transit soit instantané - grâce à ce même psionisme qu'ils utilisaient pour leurs communications. La dépense d'énergie était telle qu'ils ne pouvaient pas en créer plusieurs d'affilés, mais le transport instantané des troupes était d'un grand secours.

« Je ne sais pas, plusieurs centaines, et il en vient encore d'autre. Je détecte de nombreux Seigneurs également. Il semblerait qu'ils préparent une attaque au sol. De plus, les chasseurs se déplacent vers nous en formation d'attaque. »

Valnar n'avait pas bougé depuis l'annonce de l'ouverture de la fissure. Jusqu'ici, il avait toujours cru que les Zergs s'inquiétaient de ces évènements. Mais la présence de Zergs ici, et qui semblaient être hostiles, le faisait sérieusement douter.

« Ils seront à portée de tir dans vingt minutes »

Il entendit à peine l'estimation, tandis qu'il tentait désespérément de joindre l'Overmind afin de lui demander des explications. Il n'entendait pas non plus ses subordonnés qui le pressaient de question, attendant qu'il leur dicte leur conduite. Voyant qu'il ne leur répondait pas, ils se mirent à parler entre de la façon d'agir. Les protoss étaient quand à eux partit, de même que les colonel Gast, qui devait préparer la défense et la retraite. Ils ne pourraient pas tenir.

- Qu'allons-nous faire ?
- Ils sont bien trop nombreux.
- Vous pensez fuir ? Ce serait condamner nos soldats.

« La fissure s'est refermée, estimation des zergs : quatre milles créatures volantes et plus de deux milles seigneurs, dont mille cinq cent se dirigent vers la surface. »

- Nous n'avons pas le choix ! Si nous restons, nous allons tous y passer !
- ASSEZ !

C'était presque un cri que l'amiral avait lancé, mais il eut au moins le mérite d'arrêter les discussions inutiles. Une fois le silence revenu, il reprit, plus calmement.

- Hors de question d'abandonner nos hommes. Faites recharger les walkyries restantes avec des roquettes HALO. Je veux que les masses soient considérées comme des missiles par les ordinateurs de bord. Les autres batteries devront s'occuper du reste. Exécution.

Les hologrammes des commandant des béhémoths s'évanouirent tandis qu'ils retournaient à leurs tâches. Une fois le calme revenu, Tornadeo prit la parole.

- Jamais je n'aurais pensé qu'ils puissent paniquer ainsi.
- C'est une réaction normale, surtout que la plupart n'ont jamais combattu de véritables nuées zergs. Notre flotte est jeune. Ils sont compétents, mais inexpérimentés et manquent de confiance.

« Transit hyperspatial en cours. Ce sont nos ennemis de tout à l'heure ! »

Si malgré les apparences, le moral était déjà très bas, là, il venait de descendre encore plus.

« Passerelle, ici Tornadeo, on arrive. »


Au sol

Le Colonel Gast avait d'autres soucis que le retour de la flotte ennemi, ou que même l'arrivée imminente des Zergs : Le bâtiment ennemi venait d'ouvrir de nouveau ses hangars et recommençait à déverser les troupes mécanisées. Cependant, elles ne dépassèrent pas le bouclier, elles attendaient. Quoi, Gast le devinait, et si c'était ça, il serait dans une trèsmauvaise position.

- Terran, que faites-vous au sujet des zergs ?
- Des VCS sont en train de construire des tourelles anti-aérienne et les ombres devraient pouvoir nous fournir un soutien aérien limité. Les goliaths pourront aussi détruire quelques-uns des seigneurs, mais je crois que c'est tout ce que je peux faire.
- Savez-vous où débarqueront les zergs ?
- Il y a plusieurs points possibles. La tactique la plus probable est qu'ils nous encerclent et foncent en formation éclatée pour éviter les tirs d'armes lourdes telles que les canons choc des Arclites.
- Mes guerriers s'occuperont des zergs.
- Pardon ?
- Nos ennemis premiers ont eut de très lourdes pertes, et avec vos unités de siège, je pense que vous pourrez les contenir voir même les vaincre. Quand à nous, nous pourrons sans difficulté nous occuper des zergs s'ils sont dispersés.
- Je vois. Je regrette de ne pas avoir plus de mines pour ralentir ces insectes.
- Ce serait du gaspillage. Je vais préparer mes guerriers. Peut-être que nous ne nous reverrons jamais Terran. En Taro Tassadar.
- Bonne chance à vous, et que Dieu vous garde.

S'il y avait vraiment un Dieu, Gast espérait qu'il les aiderait, car ce serait un miracle qu'il leur faudrait pour s'en sortir.


Site Gamma

Ainsi donc, sans même l'ombre d'une preuve, elle avait pu convaincre Kel, et l'adhésion du Protoss à ses paroles semblait avoir calmé les deux Terranes. Intéressant, Nausicaa ne pensait pas qu'une simple parole ait autant d'effet. La vérité était même pire en fait : elle n'arrivait plus à contacter l'Overmind à cause du Cerebrate. Celui-ci restait donc dans l'ignorance de ce qui se passait.

- Vers où sont-ils partit ?
- Ca, je n'en sais rien, mais ça doit être pour une grande bataille vu le nombre de Zergs ayant traversés la fissure.
- Combien sont-ils ?
- Plusieurs milliers, voir même une dizaine de millier. La quasi-totalité des zergs de cette planète.
- La voie est donc libre pour le Cerebrate.

La pensée superficielle qui suivit la parole de la fantôme fut perçue par Nausicaa. Si elle n'en montra aucun signe, intérieurement, elle savait que l'Overmind serait content d'apprendre la nouvelle. Il semblerait que la fin de cette mission ne signifierait pas la fin de l'activité de la Zerg.

Cependant, contrairement aux prévisions d'Anaya, la voie vers le Cerebrate n'était pas complètement libre. Devant les intrus, un groupe de six Hydralisk - non, de six chasseurs-tueurs - était entré dans la pièce. Avant que le groupe ne se soit complètement rendu compte de leur présence, ils ouvrirent le feu, envoyant des volées d'aiguilles mortellement empoisonnées.


Passerelle du Zelbess

- Capitaine, la flotte Hostile Un est entrée à portée de tir. Je détecte de nombreuses torpilles nous ciblant.

La flotte Hostile Un était la dénomination temporaire de la première flotte que les Terrans et Protoss avaient combattu il n'y avait pas si longtemps que ça. Les vaisseaux alliés étaient encore en bon état, mais les hostiles aussi, et l'arrivée d'une nuée Zerg par l'arrière n'arrangeait pas beaucoup les choses. En tout, il y avait huit Béhémoths lanceurs de torpilles, dénommés Torpilleurs par les ordinateurs de bord, et cinq portes-nefs, au rôle inconnu.

- Recu. Anton, occupez-vous de cela, mais vous n'aurez pas les protoss pour vous aider.
- Comprit Pacha.

Pendant ce temps, Valnar transmettait ses ordres à Tenarsis. L'objectif était de s'approcher le plus possible d'Hostile Un pour faire le plus de dégâts possible avant l'arrivée des Zergs. De plus, ces derniers les atteindraient moins vite que s'il restaient sur place. Une fois la tactique adoptée, les vaisseaux accélérèrent à pleine puissance vers Hostile Un.


Passerelle du Karya

Tenarsis était sur l'immense pont du croiseur Protoss. Ce vaisseau n'était en fait que le premier d'une nouvelle classe, les portes-nefs ayant démontrés leurs limites. Il n'était pas prévu de les remplacer, mais de les coupler avec des vaisseaux ayant un peu plus de puissance.

- Judicateur Tenarsis. Nous avons recrée vingt-cinq pourcent de notre maximum d'intercepteur.
- Stoppez la production et dérivez l'énergie économisée vers les boucliers avant. Informez les Terrans de l'état de nos réserves.
- En Taro Tassadar.

Les vaisseaux Protoss n'avaient pour ainsi dire subit aucun dégât, pourtant, Tenarsis était mal à l'aise à cause de la présence des vaisseaux imitant ceux des Protoss. Ils n'avaient pas lancé d'intercepteur ou de missiles, pourtant ils devaient bien servir à quelque chose.

Puis il se souvint d'une des attaques que les Protoss avaient subit, la dernière en date. L'attaquant ressemblait à un porte-nef Protoss, et il avait à lui tout seul un porte-nef et ses intercepteurs, ainsi que de nombreux scouts, corsaire et un arbitre.

- Prêteur ! Prévenez les Terrans que ce qu'ils prennent pour des portes-nefs sont en réalité des Guerriers et envoyez-leur également les données les concernant.
- En Taro Tassadar.

Les premières salves de torpilles visaient en priorité les vaisseaux Terrans, sans doute considérés comme bien plus dangereux que les Protoss. Tenarsis leur réservait une petite surprise qui risquait fort de leur déplaire.

- Judicateur, les Terrans ne signalent aucune avarie due à la première salve de torpille.
- Quand nos intercepteurs seront-ils à portée efficaces ?
- Dans trente secondes.


Passerelle du Zelbess

- Amiral, les vaisseaux d'Hostile Un seront bientôt à portée de feu.
- Ciblez les Guerriers. Un tir Yamato sur chaque vaisseau, ça devrait suffire à bien les affaiblir, nous les achèverons au laser.
- Comprit. L'Everest Signale que son Yamato est en train de se charger. Les guerriers se mettent en position pour défendre les torpilleurs.

Le vaisseau cité était légèrement plus proche des Guerriers que le reste des vaisseaux de la flotte alliée, aussi, c'était à lui que revenait l'honneur de tirer le premier. Une boule rouge se forma devant le vaisseau, celle-ci grossit en même temps que l'énergie se concentrait pour être relâchée en un seul tir mortel. Une fois que les accumulateurs eurent finit de transférer l'énergie, la boule se transforma en rayon rouge sang qui partit tout droit vers sa cible.

Pendant une ou deux secondes, le bouclier réussit à contenir la puissance destructrice, mais seulement temporairement. Plus de la moitié de l'énergie traversa les boucliers trop affaiblis pour l'en empêcher. La Partie ciblée était les réacteurs situés à l'arrière du vaisseau. Le rayon d'énergie perça la coque dans une explosion bien visible qui modifie la position du vaisseau, mais ce fut tout. La bête était blessée et affaiblie, mais pas morte.

Et une bête blessée est bien plus dangereuse qu'une en bonne santé.

Le vaisseau se réorienta vers son agresseur, et l'avant se mit à lui d'une lumière bleutée. Et le schéma de la destruction du Survie se répéta. Un rayon d'énergie bleu partit de l'avant du guerrier touché, et traversa l'Everest. Les haut-parleurs de la passerelle furent saturés de cri de souffrance et de peur, puis il ce fut le vide. L'instant d'après l'endroit où se situait l'Everest n'était plus qu'une zone irradié par les radiations suite à l'explosion du vaisseau.

- Commandant ! Multiples torpilles détectées ! Elles nous ciblent !
- Amiral ! Les Zergs seront sur nous dans deux minutes !


Passerelle du Karya

Le Judicateur Tenarsis avait suivit chaque instant de la destruction du vaisseau Terran. Il avait senti l'esprit des deux cents et plus hommes et femmes d'équipage disparaître, t il avait également sentit la peur qui s'était emparé du reste des équipages restants. Seuls les Protoss, sans doute trop fiers, restaient d'un calme à toute épreuve.

- Judicateur, le canon utilisé par le vaisseau ennemi. Il semblerait que ce soit le même que l'on utilise pour les bombardements.
- Vous en êtes sûr ?
- Les émissions énergétiques concordent.

Très bien, dans ce cas, le Judicateur avait une surprise pour les ennemis des Protoss.


Mar Sara

Diagnostique corporel terminé. Etat : Source d'énergie primaire désactivée. Multiples dégâts internes mineurs détectés...

Activation des sources d'énergie secondaire...

Lentement, la conscience revenait à la surface. Finalement, elle n'était pas morte. Etait-ce que la mort ne voulait pas d'elle ? Ou étais-ce simplement qu'il lui fallait encaisser plus de dégât avant que son corps ne cesse de la faire survivre ? Mais finalement, peu lui importait, car bientôt, son corps serait de nouveau contrôlé par le programme qui l'emprisonnait, et elle n'aurait de place qu'en tant que spectatrice ainsi que fournisseuse de puissance psionique. Elle attendit, profitant de ses dernières secondes de liberté de mouvement.

Mais à sa grande surprise, elle continua à garder le contrôle de son corps. Afin d'en avoir le coeur net, elle lança le programme complet de diagnostique, qui indiqua après quelques minutes que parmi les « dégâts mineurs » il y avait ce programme. Elle était donc libre.

Pendant, un moment, Eleanna considéra les possibilités qui s'offraient à elle. Les Jumelles avaient laissées leurs vaisseaux dans les hangars, et il lui serait facile de partir. Mais pour aller où ? L'empire terran serait soit conquis et ses anciens maîtres se vengeraient en la détruisant, soit il survivrait, et tout ce qui rappellerait cette mésaventure serait détruit. Dans les deux cas, elle mourrait. Les Zergs n'étaient pas une option à moins d'être suicidaire, quand aux Protoss... La fantôme devait avouer que la perspective était alléchante car les protoss ne verraient sans doute pas d'inconvénient à accueillir une cyborg, mais son passé ne parlerait pas pour elle, et si elle devait en permanence vivre sous les soupçons, ce n'était pas envisageable. Pour les mêmes raisons, elle repoussa la dizaine d'autre nom de groupes plus ou moins clandestins qui lui venaient à l'esprit.

Il ne lui restait qu'une seule option viable à court terme car le désir - non pas de vivre, car elle n'était qu'une machine inerte - mais d'exister était toujours présent, et si elle les laissait gagner, elle ne pourrait pas continuer à exister.

Déterminée, elle se dirigea vers les téléporteurs...


Passerelle du Zelbess

- CONTACT ! Je dénombre cent cinquante mutalisks, quarante gardiens, soixante dévoreurs et plus de deux cents masses !
- Etat des walkyries ?
- Les Roquettes HALO ont toute été lancées, mais les chasseurs ont tous été détruits. Il n'y a pas de survivant.

Un silence consterné s'abattit sur la passerelle. L'intervention des walkyries avait permis de réduire de plus de la moitié la première vague zerg en approche, mais elles n'avaient pus s'extraire à temps de la marée qui avançait inlassablement vers elles.


- Où en sont les ombres ?
- Ils ont été chargés de missiles lourds.
- Bien, envoyez-les vers les Torpilleurs Un et Deux. Nous occuperons les Guerriers.
- A vos ordres !

Après la destruction de l'Everest, les autres vaisseaux avaient réorienté leur tirs Yamatos vers l'avant, détruisant l'arme ayant scellé le destin de l'Everest, de plus le tir du Zelbess - bien plus puissant que celui d'un béhémot - avait même détruit sa cible. Seuls deux cuirassés n'avaient pas tiré, conservant leur énergie pour les Torpilleurs Sept et Huit.

- Que l'Arcadia et l'Atlantis les accompagnent et attaquent leurs cibles.
- Comprit.
- Amiral, les Zergs seront bientôt à portée de missile.

Cette information n'avait en soi rien d'intéressant, mais elle donnait la distance restant avant que les vaisseaux alliés ne soient prit à revers et ne voient leurs espoirs s'envoler complètement. Cependant, alors que le premier zerg franchissait tout juste la ligne théorique marquant la portée maximum des missiles, le Karya lança plusieurs missile à antimatière, similaire à ceux des scouts protoss.

Les systèmes de guidage étaient relativement faibles, mais face à un tel nombre, les chances de toucher quelque chose augmentaient de manière significative. Finalement, arrivée à une distance jugée apte par les ordinateurs du missile, l'antimatière contenue dans l'ogive fut libérée, et entra en contact avec la matière composant le missile. La réaction matière-antimatière était l'une des plus puissante, sinon la réaction ultime, et bien que la quantité d'antimatière soit extrêmement faible, l'effet fut plus qu'observable.

Chacune des ogives nettoya littéralement l'espace autour d'elle, désintégrant quiconque était trop proche d'elle. Mutalisk ou autre, rien n'y survécut. La première vague d'assaut zerg fut complètement dispersée en un seul éclair. Pourtant, c'était loin d'être finit, et une seconde vague s'approchait presque immédiatement après dans une formation éclatée, limitant ainsi grandement l'effet de ces armes.

De plus, malgré leurs dégâts visibles les Guerriers restaient de formidables adversaires. Ils n'étaient pas plus grands qu'un porte-nef protoss, pourtant, leur puissance surclassait - même dans leur état - celle des cuirassés Terran. L'Arcadie, affaibli par les précédentes attaques, ne pu survivre à un tel déluge et se transforma en boule de feu thermonucléaire. L'Atlantis fut moins attaqué, et pu détruire un Torpilleur. Il en restait sept, non, six, car l'un d'entre eux venait de succomber au harcèlement entamé par les Ombres. Cependant, les pilotes l'avaient payé cher, et dix chasseurs avaient été détruits. Seules deux eurent le temps de s'éjecter.


Passerelle du Karya

- Exécuteur ! Entamez la Manoeuvre ! La cible est le Guerrier Quatre.
- En Taro Tassadar !

Le croiseur protoss se dirigeait depuis quelque temps sur l'un des trois guerriers restant (un de plus ayant été éliminé par les cuirassés terrans) et monopolisait l'attention de celui-ci afin que les intercepteurs puissent attaquer les Torpilleurs. Lors du commandement de Tenarsis, il s'orienta vers le « haut » et commença à passer « au dessus » de son ennemi. Une fois que le milieu du croiseur fut en position, le Judicateur actionna exactement la même commande que celle des bombardements orbitaux.

Le rayon bleu, similaire à ceux qui avaient tant de fois rasé des colonies Terranes traversa le Guerrier, puis, à mesure que le vaisseau Protoss avançait, le rayon progressait, coupant ainsi sa cible en deux. Quelques secondes plus tard, elle explosa. Mais pas sans conséquences.

L'explosion dépassa les prévisions, emportant avec lui presque le tiers des intercepteurs protoss, détruisant le bouclier de plusieurs porte-nef tout en infligeant des dégâts majeurs et draina la presque totalité du bouclier ventral du Karya.

Ce que l'ennemi ne rata pas. Les quatre Torpilleurs restants concentrèrent leurs tirs sur le point faible du vaisseau. Les projectiles achevèrent le bouclier, et commencèrent à attaquer la coque. Les alarmes signalant des avaries commencèrent à résonner dans la passerelle.


Site Gamma

La première vague d'aiguille fut stoppée par un mur invisible, un bouclier psionique érigée par Nausicaa. Les Zergs s'arrêtèrent immédiatement de tirer pour avancer vers le bouclier. Ils le traversèrent comme s'il n'existait pas, mais furent reçu par les tirs de fusils C-10. Ils en encaissèrent plusieurs, mais les blessures infligées étaient trop peu profondes pour les stopper, mais ce fut tout juste suffisant pour que la zerg lance une tempête psionique.

Les éclairs brûlèrent sans pitié la chair des créatures, réussissant même à leur arracher des cris de douleur et de colère. Mais pas assez pour les tuer. Les Chasseurs-tueurs comptaient parmi les créatures les plus dangereuses de l'essaim, bien plus résistantes, rapides forte que les classiques hydralisks.

Finalement, deux succombèrent sous les tirs des Jumelles, et un troisième fut décapité par Kel. Sur les trois restants, un seul eut le temps de lancer ses aiguilles, sur Nausicaa. Elle ne vit pas le coup venir, et les projectiles d'enfoncèrent en déchirant l'épiderme pourtant prévu pour amortir des tirs de fusil Gauss. Ils ne s'enfoncèrent pas bien loin, mais suffisamment pour délivrer le poison.

La zerg perdit l'équilibre et chercha le soutien d'un mur ou de quelque chose. Ne le trouvant pas, elle s'effondra au sol.


Terrain d'Entraînement

Inconscient du nom officieux de la planète, le colonel Gast continuait de diriger ses troupes contre l'ennemi mécanique, tandis que le Protoss combattaient l'ennemi organique. Jusqu'à présent, les tanks sièges contenaient l'avancée des ennemis, mais le Protoss s'était lourdement trompé sur un point. L'ennemi avait caché de nombreux renforts et avait réussi à séparer Terrans et Protoss. Comme si ça ne suffisait pas, de temps à autre, une dizaine de Zergling réussissait à passer les guerriers Protoss. Ils étaient vide réduit à l'état de bouillie sanglante par les marines, mais la fréquence de passage augmentait progressivement.

- Colonel, nous avons repéré des ruches au Nord-Ouest de notre position. Elles viennent d'être terminées.
- Comprit.

« Zelbess, ici Gast, j'aurais besoin d'un bombardement au missile sur les coordonnées suivantes. »

Pendant un moment, il ne reçut pas de réponse. Pourtant, il avait été entendu, car deux missiles nucléaires foncèrent vers la cible. Mais il venait des ruches un vol de Mutalisk se dirigeant tout droit vers la paire de missile. Gast commença à désespérer quand il comprit ce qu'ils voulaient faire. D'un geste sec, il prit son communicateur et hurla presque dedans.

« Goliaths, Tourelles ! Abattez mois ces Zergs volants ! Je veux pas savoir ce que vous faites ! OBEISSEZ ! Sinon, on aura de très gros ennuis ! »

Les missiles sol-air fusèrent peu après, mais trop peu. Et surtout trop tard.


Passerelle du Zelbess

La raison pour laquelle Gast n'avait pas eu de réponse orale était que le Zelbess s'était placé sous le Karya afin de le protéger et que c'était désormais lui qui subissait tout les assauts. Cependant, il avait bien reçu le message et avait envoyé une paire de missile sur les coordonnées qu'avait envoyé le colonel. Cependant, la console de l'officier missile indiqua que les ogives avaient détonnées bien trop tôt.

- Amiral. Les missiles...
- Hé bien ? Parlez !
- Ils ont explosés... au dessus de nos troupes.

Seul le fait que le vaisseau soit en danger empêcha que tout le monde arrête de travailler.

- Vous savez les pertes que l'on a subit ?


Au sol

Les missiles avaient explosés haut, et au final les dégâts étaient relativement réduits, du moins pour les Terrans. Les Protoss ne pouvaient pas en dire autant. L'onde EMP avait littéralement soufflé leur bouclier psionique, les exposant aux tirs des Zergs. Ceux-ci ne manquèrent pas l'occasion et en profitèrent pour faire un véritable massacre. Mais jamais, les Protoss ne se replièrent ou demandèrent de l'aide, ils se battirent jusqu'au bout, luttant pour ralentir une progression qu'ils n'auraient jamais pu stopper.


Dans l'espace aussi les Protoss se battaient. Les portes-nefs s'étaient éloignés du reste de la flotte et tentaient de retenir les Zergs le plus longtemps possible. Aucune capsule de survie ne fut lancée, jusqu'au bout, les portes-nefs construisaient des intercepteurs et les lançaient sur les Zergs. Mais, finalement, l'un après l'autre, ils explosèrent, non sans emporter avec eux nombre de créatures.

Tenarsis sentait au travers le khala chacune des vies qui s'éteignaient. Il voulait les venger, pourtant, cette bataille semblait être perdue.

- On est foutus ! On va tous y rester !

Le cri, simultané à la destruction de l'Atlantis, venait de l'officier tactique Anton Phera. Il ne faisait qu'exprimer une évidence, pourtant, toutes les personnes un peu anciennes savaient que l'Amiral ne tolérait pas ce genre de comportement, et que même dans ces conditions, le fautif n'allait pas y couper.

- IDIOT ! Vous croyez être leu seul à avoir cette certitude ? Tout le monde a peur ! Mais tout le monde sait aussi que lorsqu'il s'engage dans la marine, il jure de rester à son poste jusqu'à la fin, et il jure également défendre l'empire même si sa mort est nécessaire ! Vous allez mourir, c'est un fait ! Mais faites en sorte de mourir dignement, et de le faire regretter à nos ennemis ! Afin qu'ils ne tentent plus de s'attaquer à l'Empire et qu'il ne tuent plus d'innocents !
Retournez à votre poste !

Il fallu un instant pour que l'officier reprenne ses esprit, mais finalement, il prit conscience de la situation, et retourna travailler.

Juste après l'incident, Tornadeo ouvrit un canal de communication privé avec son supérieur.

- Il a raison, avec les Zergs à l'arrière, personne ne va pas survivre.
- Je sais, mais l'objectif est d'infliger plus de dégâts.

Au fond de lui, Valnar regrettait d'avoir emmené ses hommes au massacre. Mais il avait toujours pensé que les Zergs n'y étaient pour rien et qu'à défaut d'aider, ils resteraient neutres. Décidément, il était bien crédule. Son lien coupé avec l'Overmind ne pouvait que signifier que celui-ci l'avait trahi, ou plutôt, qu'il avait finit d'avoir besoin du Terran.


Absorbé dans ses pensées, Valnar n'entendit presque pas l'appel qui passait sur les hauts-parleurs.

« Ici le capitaine qui vous parle. Notre situation est critique, aussi, veuillez abandonner le vaisseau. Quittez le navire avec les capsules et les navettes. Exécution. »

- William Tornadeo. Pourquoi donnez-vous cet ordre ?
- Désolé monsieur, mais le devoir d'un commandant de navire est de protéger ses matelots. Le navire doit être abandonné avant que sa destruction n'emporte mon équipage.

Un simple coup d'oeil au visuel tactique suffisait à montrer qu'il avait raison. Les boucliers étaient légèrement au dessus de dix pourcent, et la coque commençait à prendre de sérieux coups même derrière les boucliers.

- Vous ne pouv...
- Au que si je le peux. Selon le code de la marine, je suis le seul maître à bord et vous n'êtes qu'un invité. Vous devez donc m'obéir. Et si vous ne le faites pas, je serais contraint d'utiliser la force.

En même temps qu'il prononçait ses mots, deux gardes s'approchèrent.

- Très bien, vous avez gagné. Je ne vais pas m'opposer à l'évacuation.
- Merci. Dites-moi quand tout le monde sera partit. Le commandant est sensé quitter le navire en dernier.

L'évacuation se déroula bien compte tenu du fait qu'on ne pratiquait pas d'exercice sur ce thème. Lorsque les capsules furent lancées et que les navettes eurent décollées, Tornadeo referma les portes, désactiva les armes et fit demi-tour au vaisseau. Le temps que l'on comprenne se qui se passait, et le Marina accélérait à vitesse maximum. Droit vers la formation Zerg.
Lorsqu'elle revint à elle, Nausicaa était appuyée contre le mur. Devant elle, les images dansaient, et elle avait du mal à distinguer quelque chose. Cependant, elle sentait par les sens psioniques que les fantômes étaient un peu éloignée, et que part conséquent, la silhouette translucide devant elle n'était personne d'autre que Kel. Celui-ci lui, parla, mais d'une voix plutôt douce. Evidemment, il se souvenait de ce qui s'était passé la dernière fois qu'elle avait été dans cet état, et il se méfiait.

- J'aurais pensé que les armes Zergs n'auraient pas d'effet sur toi.
- Ne t'inquiètes pas pour moi. Je finirais par guérir, mais je ne pourrais pas me déplacer immédiatement. Partez en avant, le Cerebrate n'est plus bien loin. Si tu arrives à le tuer... » Elle s'arrêta pour reprendre son souffle. Etrangement, le poison l'affaiblissait plus que celui que les créatures au service de l'Overmind utilisaient. Voyant qu'elle n'arrivait plus à parler, le protoss l'encouragea.
- Si j'arrive à le tuer ?
- A vrai dire, je ne sais pas vraiment, mais je pense qu'on aura gagné.
- Très bien. Dans ce cas, nous y allons.

Sur ces mots, le templier noir s'éloigna d'elle. Profitant de ces instants de répits, Nausicaa se concentra pour accélérer sa guérison. Cependant, quelque chose l'en empêcha : les chuchotements étaient toujours présents.

- Le poison est douloureux, non ? Tues le protoss, je sais que tu en es capable, et je te délivrerais de ce poison. L'Overmind limite ta puissance de peur que tu ne puisse le remplacer, mais joins-toi à moi, et je ferais de toi une créature invincible.
- Qui es-tu ?
- On me nomme Titan. Comme tu l'as remarqué, je suis un Cerebrate.
- Qui sers-tu ?
- Pourquoi servir quand on peut être son propre maître ? Viens avec moi, et je ferais de toi mon égale !


Sa volonté faiblissait. Toute sa puissance était tournée vers sa guérison, et le Cerebrate ne cessait de la tenter et de la harceler afin qu'elle cède. Abandonnant temporairement la guérison, elle se concentra à ériger un barrage mental, sachant pertinemment qu'elle ne pourrait pas le tenir éternellement.


Terrain d'entraînement

Les capsules et les navettes avaient atterrit non loin de l'armée Terran, ou plutôt, de ce qu'il en restait. Les lambeaux de l'armée Protoss étaient également présents, mais leur nombre était bien trop faible pour faire une véritable différence. Les Zergs ne cessaient d'arriver par petit groupe, vite dispersés. Cependant, les munitions s'épuisaient, et même ce qui avait été emporté dans les navettes n'allait pas durer longtemps.

La situation en espace était complètement inconnue, le communicateur longue portée avait été détruit, et un puissant brouillage empêchait les navettes de contacter les Protoss. Et faire un vol de reconnaissance était exclu, le vaisseau allant en orbite risquait d'être détruit à tout moment.

Pendant quelques minutes, il ne se passa presque plus rien. Mais les visières des marines - équipée de jumelles - détectèrent que les Zergs se concentraient un peu plus loin. A en juger par le nombre présent, ainsi que par le flux de renforts, la prochaine attaque serait décisive.


Passerelle du Karya

Grâce à la couverture du Cuirassé Terran, le vaisseau amiral protoss avait pu recharger ses boucliers, et les torpilleurs ennemis subissaient de plus en plus de dommages à cause des intercepteurs et n'arrivaient plus à inquiéter le dernier vaisseau des premiers-nés.

Pourtant, la bataille n'était pas encore gagnée, et même loin de là. Les zergs avaient subis de lourde perte, mais ils semblaient encore plus nombreux qu'au début. De plus, ils avaient installé une base sur la planète comme en témoignait non seulement les observations des guerriers protoss, mais aussi le nombre croissant de zerg qui décollait de la surface.

Et puis il y avait le Zelbess.L'équipage avait été évacué, mais il fonçait maintenant tout droit vers les zergs. Ceux-ci ne cessaient de l'attaquer, mais les puissants boucliers du vaisseau tenaient bon, et il avançait toujours.

- Judicateur, que faisons-nous ?
- Détruisez les deniers torpilleurs, et préparez-vous à embarquer les survivants terrans et protoss avec nos navettes.
- Et pour le vaisseau terran ?
- Nous ne pouvons rien faire.
- En taro Tassadar.

Bientôt, de nouveaux traits d'énergie partirent du vaisseau protoss en direction des Torpilleurs.


Site Gamma

Kel aurait imaginé un autre décor, pourtant, il était bien là. Le Cerebrate zerg qui avait causé la mort de tant de personne. Il était au centre de la pièce, sans défense. C'était presque trop facile, pourtant, c'était bien lui. Kel sentait que les énergies noires permettant au Cerebrate de commander ses troupes se concentraient ici, et les jumelles le sentaient également.

Le Cerebrate était une sorte de limace géante enroulée sur elle-même. Sa « peau » était d'un blanc presque translucide, pourtant, il était impossible de voir les organes internes, tout ce qui était visible était que le Cerebrate reposait sur une couche de creep, et qu'il semblait s'en nourrir. De temps à autre, on pouvait voir quelque chose parcourir le Cerebrate en bombant sa peau, ou même voir ce même Cerebrate frissonner. Ainsi, elle semblait fragile, pourtant, c'était bien cette chose qui était l'origine de tant de mort.

Il ne suffirait que d'un simple geste pour arrêter le tout. Pourtant, Kel hésitait à le faire. Il voulait détruire cette créature, pourtant, quelque chose dans le coin de son esprit, comme une ombre de méfiance, le retenait.

- Templier !

Le cri venait d'une des jumelles - laquelle, impossible de préciser - et sortit le protoss de sa rêverie. Des portes - qu'il n'avait pas remarquées jusqu'alors - s'étaient ouvertes et laissaient passer un flot de zergling. Il entendit les fusil C-10 des jumelles s'activer pour tenter d'enrayer la marrée. Mais elles ne pourraient pas l'arrêter. Son seul espoir était de détruire le cerebrate, en espérant que les zergs préfèreraient s'en prendre à eux plutôt qu'aux intrus.

Passant entre les jumelles, il activa sa lame noire à pleine puissance et l'abattit sur le Cerebrate...


Passerelle du Zelbess

Même la lumière d'urgence commençait à avoir des problèmes, parfois, le navire était plongé dans le noir, puis de nouveau, la lumière rouge était là. Les seules choses constantes dans ce navire en perdition étaient les secousses provoquées par les tirs ennemis ainsi que les schémas d'intégrité de la coque qui tendaient à se colorer en rouge.

« Alerte, les hangars ont été forcés, intrusion zerg en cours. »

Une série de commande assura que les zergs seraient suffisamment ralentis. Il n'avait besoin que de quelques minutes, à peine plus d'une... c'était tout ce qu'il demandait.

« Alerte, niveau d'intégrité de la coque critique. Intégrité estimée à vingt pourcent. »

Une autre série de commande redirigea l'énergie des boucliers vers celle des armes restantes. Sans prévenir, un rideau de lumière commença à déchirer les zergs qui étaient trop proches du vaisseau. L'essaim se disperse légèrement, mais continua à attaquer le vaisseau.

Mais finalement, le vaisseau arriva à portée du regroupement principal, et il fut reçut à grands coups d'acides. Les moteurs se mirent en arrêt d'urgence en même temps que les centrales défectueuses étaient éjectées dans l'espace. Puis le dernier sas de la passerelle fut forcé, et l'air s'échappa de la pièce. Des zergs firent leur apparition, le regard remplit... non pas de haine, comme on l'avait souvent entendu dire, mais de vide. Ils ne ressentaient rien, et se contentaient de suivre les ordres.

- Venez donc, et mourez.

William Tornadeo enclencha la dernière commande et mourut. Mais il ne mourut pas seul, car en appuyant sur le bouton, il avait enclenché l'autodestruction du navire, et avait lancé les dernières têtes nucléaires du vaisseau. Aucun zerg dans les environs ne survécut...


Site Gamma

Eleanna passa à côté de la forme appuyée contre le mur sans que celle-ci ne sembla à aucun moment la remarquer. Elle savait qu'elle avait manqué l'occasion de tuer l'une des pires ennemies de l'Empire, mais elle-même ne faisait plus partie de l'Empire. Elle ne faisait plus partie de rien et son seul objectif était de détruire le cerebrate, ou de moins, d'aider à sa destruction, elle même ne possédant pas les capacités requises. Cependant, cela ne l'empêcha pas de sentir l'onde psionique résultant de la frappe de Kel, ainsi que la progressive disparition de la présence du cerebrate. Elle s'arrêta quelques instants, mais sentant que l'infestée reprenait peu à peu conscience, elle continua à avancer.


En même temps que Kel frappait le cerebrate, les murmures stoppaient et le lien qui reliait chacun des zergs au reste de la Nuée se rétablissait. Nausicaa sentit le brouillage se disperser et contacta l'Overmind, afin de l'informer de la situation. Immédiatement après, elle sentit l'esprit de ce dernier envahir son corps, et modifier ses fonctions biologiques afin de faire face au poison inconnu. De nouveaux micro-organismes furent crée par les organes de l'infestée, combattant et détruisant le poison. Puis, le poison dissipé, ces même organes furent a nouveau modifiés pour créer des cellules souches qui se spécialiseraient quelques secondes plus tard pour soigner ses blessures. Finalement, elle sentit ses pouvoirs psioniques lui revenir, et lentement, elle émergea de la semi inconscience dans laquelle elle était plongée, et se releva.

Elle se sentait revigorée, bien qu'un peu faible encore. Comme quelqu'un qui aurait dormi une longue nuit, et aurait du mal à se réveiller. Mais elle n'avait pas le temps d'émerger complètement, car malgré la mort du cerebrate, les zerglings continuaient à affluer dans la pièce où était le templier noir, attirés uniquement par leur soif de faim, ainsi que par le dernier commandement de leur maître. Elle courut les aider, après tout, elle leur devait au moins ça.


Kel était troublé. Tandis qu'autour de lui, les jumelles combattaient les zerglings, lui se tenait devant la dépouille du cerebrate. Il l'avait tué, il en était sûr, pourtant, quelque chose clochait. Les zerglings étaient encore bien trop organisés pour qu'ils soient livrés à eux-mêmes ou à la volonté commune de leur nuée. Puis il y avait ses dernières pensées. Lorsqu'un templier noir tuait un cerebrate, leurs esprits ne faisaient plus qu'un pendant un bref moment, si bien que chacun connaissait les pensées de l'autre, ainsi que certaine connaissance. Lors de sa mort, le cerebrate n'avait rien fait d'autre que se moquer, comme si finalement, la mort ne lui faisait rien, ou même qu'il l'avait prévue.

L'un des jumelles l'appela, et il revint à lui jute à temps pour voir un zergling lui sauter dessus. Il se baissa et d'un mouvement ample coupa en deux la créature. Puis, voyant que les jumelles perdaient du terrain, il recula également vers la porte.


Passerelle du Karya

- Judicateur, je détecte une nouvelle fissure spatiale. Juste au dessus des ruches zergs.
- Où en est l'évacuation ?
- Le quart des troupes ont été rapatriées, mais il nous faudra encore une demi-heure pour sortir tout le monde de là. Et nous n'avons plus de quoi fabriquer des intercepteurs.
- Dépêchez-vous, et préparez un voyage hyperspatial en direction de Shakuras.
- En Taro Tassadar.

Au sol, la venue des navettes protoss avait été accueillie par des hourras venant des Terrans. Tout le monde s'était résigné à mourir ici, mais les humains, plus enclins à exprimer leurs émotions, manifestaient sans retenue leur joie. Pourtant, personne ne s'était précipité sur les navettes : les évacuations faisaient l'objet d'une procédure stricte dans l'entraînement de n'importe quel membre de l'armée. Tout d'abord, c'étaient les blessés qui avaient évacués, suivit un peu après des membres de la marine - non armées et inutiles pour défendre la zone d'atterrissage. Plus tard, ce seraient les marines, puis enfin les protoss qui finiraient par évacuer. Valnar quand à lui partirait dans le dernier transport, comme le voulait la tradition, ainsi que lui-même. Cependant, un des marines le rejoignit.

- Monsieur, on nous signale que des zergs sont arrivés, et qu'ils semblent joindre les ruches déjà présentes. Le Judicateur Tenarsis vous demande d'embarquer dès que possible.
- J'embarquerais lorsque tout le monde sera en sécurité. Plus vite l'évacuation se déroulera, plus vite j'embarquerais.
- A vos ordres.

Dans la passerelle du vaisseau protoss, l'officier de détection s'agita nerveusement, attirant irrémédiablement l'attention de Tenarsis.

- Prêteur, que vous arrive-t-il ?
- Il semblerait que les zergs s'entretuent, et qu'une partie des nouveaux arrivants attaqueraient les navettes.
- Transmettez l'information, et mettez-nous en position pour retarder leur avancée.
- Très bien, je prépare un bombardement orbital ?

Un simple signe de tête fit comprendre au prêteur responsable de l'armement que oui. Immédiatement, les batteries se mirent en position et martelèrent les troupes zergs. Malheureusement, celles-ci étaient trop nombreuses pour que ça soit efficace, et plusieurs dizaines de mutalisks se dirigèrent droit vers le vaisseau.

Au sol, les piliers de lumière étaient clairement visibles dans l'atmosphère rouge. Les marines et les protoss étaient en train d'embarquer dans la dernière navette et Valnar lui-même s'y dirigeait quand un vol de mutalisk sortit des nuages et commença à projeter de l'acide sur le vaisseau protoss. Les boucliers tinrent bon, mais les mutalisks se dirigèrent immédiatement vers l'amiral, qui tentait de rejoindre la navette aussi vite que possible. Ce fut peine perdue, car deux gardiens arrivèrent et lancèrent leurs spores sur la navette alors qu'elle était toujours au sol. Les boucliers ne purent encaisser le choc, et le vaisseau explosa.

Voyant qu'il n'y avait plus d'espoir pour l'amiral, Tenarsis ordonna le passage en hyperespace, libérant son vaisseau des attaques zergs.


Site Gamma

Eleanna s'était trouvée un bon endroit pour observer la bataille qui se déroulait en contrebas. En haut de la salle, sur un balcon, elle pouvait tout voir sans que personne ne fasse attention à elle. En fait, pendant un instant, elle s'était demandée si elle allait les aider, mais sachant que l'infestée arrivait, et ne connaissant pas ses intentions, elle avait préféré rester discrète, au cas où les choses tourneraient mal.

Akari regarda le nombre de munition qu'il lui restait. Trois tirs, et elle devrait mettre son dernier chargeur, qui contenait vingt-cinq munitions. Elle savait qu'Anaya avait à peine plus, quand au templier noir, malgré son expérience du combat, il commençait à être submergé, et semblait vraiment ailleurs, comme si le fait de bientôt succomber ne l'inquiétait pas autant que.. quoi d'ailleurs ?
Elle n'a pas le temps de finir sa réflexion qu'une myriade d'éclair frappe les zergs, effectuant un véritable ménage et produisant une désagréable odeur de viande carbonisée. Elle se retourne vers l'origine des éclairs tandis qu'une seconde vague frappe le reste des zerglings. Finalement, alors qu'elle finit de se retourner, elle aperçoit Nausicaa, dont la main est encore parcourue par des courant psioniques, résidus de son attaque. Quelques secondes plus tard - ainsi qu'une vague plus tard - les zergs présents, exception faite de l'infestée, sont tous mort.

Malheureusement, cela ne sembla pas vouloir être la fin, car alors que les quatre alliés de circonstance convergent, une voix résonne dans toute la pièce, et même aux alentours.

« Pathétique templier, tu croyais qu'il serait aussi simple de me tuer ? Tu pensais réellement que je me laisserais faire ? Tu vas maintenant payer le prix de tes erreurs.
Et toi, Nausicaa l'infestée, il est inutile d'essayer de contacter ton Overmind. J'avoue avoir commit une erreur en te laissant vivre, mais il est plus que temps de la réparer.
Quand aux deux terranes, ce qu'elles font là ne m'importe que peu, mais comme elles ont oeuvrées contre moi, je vais les tuer.
Et n'espérez pas d'aide de la Nuée, car elle ne viendra pas. »

Tandis même qu'il parlait, Nausicaa essayait de parler à l'Overmind, en pure perte. Ce cerebrate arrivait à brouiller même le lien zerg, et il arrivait également à suffisamment perturber les courant psioniques pour que l'ouverture d'une fissure spatiale soit impossible. A supposer que des renforts soient déjà en route, ils n'arriveraient pas avant plusieurs heures.

Du coin de l'oeil, elle aperçu les jumelles en train de mettre leur dernier chargeur dans leur fusil, tandis que Kel tentait se préparait au combat. Etrangement, elle sentait en lui un regain de puissance, pourquoi, elle n'aurait pas su le dire, mais elle savait qu'il ferait un adversaire de valeur si elle avait à le combattre. Plutôt que d'attendre sans rien faire, elle se concentra, et essaya de regagner ses énergies psioniques.

Eleanna avait entendu aussi bien que les autres la voix. Pendant un moment, elle fut abasourdie par la révélation que cela impliquait : le templier noir n'avait pas réussit à tuer le cerebrate, ce dernier avait survécu, d'une manière ou d'une autre.

Soudain, la structure même du bâtiment se mit à trembler, et le toit s'effondra, révélant un ciel surchargé de nuage. Au même moment, le sol sembla se gonfler sous la dépouille du cerebrate. Finalement, des morceaux s'envolèrent, emportant au passage les murs. Eleanna eut tout juste le temps de voir les quatre en bas se replier avant qu'elle même ne du abandonner ses positions. Pendant qu'elle courait, elle sentit derrière elle quelque chose s'envoler.

Majestueux, c'était véritablement le seul adjectif qui convenait. La créature qui était sortit du sol se maintenait à quelques mètres flottant sans agiter ses ailes, comme si elle lévitait grâce à un pouvoir quelconque. Lorsqu'elle se posa, se fut sans bruit, sans lourdeur, sans aucune imperfection.

Plus Akari regardait la créature et plus elle se sentait mal à l'aise. Le cerebrate - car ce devait être lui - était désormais incarné dans un corps ressemblant à celui d'un être humain, mais modifié de telle façon qu'il était maintenant entièrement zerg. A la place de peau, on trouvait soit une carapace, soit simplement les fibres musculaires, le tout dégageant une impression de puissance. Un autre point remarquable était sa tête, ressemblant fortement à celle d'un hydralisk, mais au regard duquel s'ajoutait une intelligence terrifiante. Enfin, deux longues ailes complétaient le tableau.

Lorsque enfin elle réussit à détourner son regard de la chose, elle vit que Kel semblait aussi fasciné, et elle réussissait également à sentir son appréhension face à un tel adversaire - personne ne doutant de la puissance de ce dernier. Quand à l'infestée... En voyant son regard, Akari fut surprise, car en lieu et place de la confiance, voir même l' arrogance, habituelle, elle y voyait la crainte et l'indécision, comme si elle ne savait pas si elle devait combattre la créature.

Pendant un moment, les deux partis s'observèrent. Puis comme si un arbitre avait signifié le début du combat, celui-ci s'engagea.

Le cerebrate envoya une boule bleue, vraisemblablement psionique, sur le templier, qui interposa sa lame noire et détruisit par la même occasion le tir. Les jumelles ouvrirent le feu sur la créature, mais les balles furent arrêtées par un bouclier psionique en même temps que les éclairs de la zergs étaient déviés sans raison apparente. Une poignée de seconde plus tard, Kel arriva à portée de lame et frappa, mais son poignet fut attrapé par le cerebrate et fut envoyé à plusieurs mètres de là sans aucun effort apparent.

Alors même que Kel n'avait pas encore touché le sol, Nausicaa attaqua au corps à corps le cerebrate. Malgré sa vitesse conférée par l'utilisation des pouvoirs psioniques, elle peinait à égaler celle de la créature, qui semblait au contraire n'éprouver ni fatigue, ni difficulté. Toutefois, il ne vit qu'au dernier moment Kel se rapprocher de lui et ne réussit que de justesse à esquiver l'attaque, tandis qu'il encaissa une frappe amplifiée par le psionisme de la zerg. Il recula de quelque pas sous le choc, mais ne sembla pas être plus gêné que cela. Par contre, on pouvait clairement voir qu'il n'était pas du tut content de s'être laissé avoir ainsi.

Soudain, il tourna la tête et Nausicaa pu entendre le bruit caractéristique d'une balle qui ricochait, tandis que celle-ci allait se perdre ailleurs. Enervé, le cerebrate tendit la main vers la tireuse - Akari - et lui lança une de ses boules d'énergie psionique. La fantôme ne pu l'esquiver et le tir pulvérisa le faible bouclier psionique qu'elle avait eut tout juste le temps d'ériger. A peine amortit, l'énergie la frappa presque de plein fouet au ventre et l'envoya taper contre le mur, assommée. De son côté, Anaya se plia en deux comme si elle avait reçu un coup et tomba sur les genoux.

Nausicaa le réattaqua en concentra l'énergie psionique dans son poing, mais son ennemi l'attrapa et se servit d'elle comme d'un bouclier contre Kel qui retentait la même manoeuvre que quelques secondes plus tôt. Celui-ci avait déjà commencé son geste et il eut à peine le temps de réduire la puissance de sa lame pour éviter de couper la zerg en deux. Néanmoins, son épiderme fut sérieusement entamé, et elle poussa un cri de douleur tandis que Kel, sitôt Nausicaa passée, réactiva à pleine puissance sa lame et frappa le cerebrate.

Ce fut à son tour de crier de douleur, sa carapace n'était que peu endommagée, mais les lames noires des templiers noirs détruisaient l'esprit des cerebrates. Et cette fois ci, le cerebrate n'avait pas d'autre endroit où se réfugier, et il subissait l'assaut de plein fouet. Finalement, il repoussa Kel avec ses pouvoirs psioniques et attrapa Nausicaa d'une main, tandis qu'il plaquait l'autre sur le ventre de cette dernière. Immédiatement après, des éclairs la recouvrirent tandis qu'elle était parcourue de spasmes. Le la puissance était si forte qu'elle ne pouvait même plus crier, son corps ne lui répondant pas. Après quelques secondes de ce calvaire, elle fut propulsés à plusieurs mètres, glissa au sol et ne se releva pas, des éclairs continuant de temps à autre à la parcourir. Quand à Kel, il eut été difficile de dire si son sort était pire ou pas. Lorsqu'il tenta à nouveau d'attaquer son ennemi - avec l'énergie du désespoir, il faut bien l'admettre - son bras fut dévié et il fut prit à la gorge par le cerebrate.

Puis, à une vitesse à peine croyable, il reçut une grêle de coup sur tout le corps. Un protoss était physiquement fort, à plus forte raison les templiers noirs dont l'entraînement était rude, et leurs écailles les protégeaient très bien des agressions, mais son ennemi disposait d'une force sans aucune commune mesure. En quelques secondes, il réduisit le templier noir à un état de complète impuissance, puis le laissa tomber au sol, sans plus se préoccuper de lui.
En à peine quelques minutes, le cerebrate avait triomphé de ses quatre adversaires sans avoir l'air d'être en difficulté. Le combat avait été complètement inégal.

Restée là-haut, Eleanna observait la débâcle avec un effroi croissant. Pendant un bref instant, elle avait espérée qu'ils seraient capables de vaincre le cerebrate, mais elle avait déchantée dès le premier échange de coup. En combattante affirmée qu'elle était, elle avait clairement vu qu'ils ne pourraient jamais rien faire contre celui qui se nommait Titan, à raison apparemment. Et la même chose c'était fait clairement voir à tout le monde en bas, personne n'avait douté de l'issue. Le combat avait été complètement inégal.

Eleanna savait ce qu'elle devait faire, la seule chose viable. Elle le regrettait profondément, mais elle savait qu'elle n'avait pas le choix, elle ne pouvait pas le vaincre. D'un bond souple, elle franchit la vingtaine de mètre qui la séparait du sol, son corps métallique absorbant sans aucune difficulté le choc. Lentement, elle avança vers le cerebrate, celui-ci la regardant d'un air inquisiteur, presque défiant. A côté d'elle, elle voit Nausicaa qui tente de se relever, malgré le fait que des résidus électriques continuent à parcourir son corps.

- Eleanna...
- Je sais qui tu étais Nausicaa, inutile de me le rappeler. Nous étions amies autrefois, je m'en souviens parfaitement, mais c'était avant ta fameuse renaissance.

Eleanna assène un coup sur la nuque de Nausicaa, qu retombe lourdement au sol, incapable de se relever. Un peu plus loin, la cyborg aperçoit que le protoss n'est finalement pas mort comme elle l'avait cru. Il bouge encore, mais ses gestes semblent si douloureux et si lents qu'il ne constitue pas un danger. L'une à un endroit, l'autre à l'opposé, les jumelles ne bougent plus et sont littéralement assommées, même si Anaya ne semble pas avoir reçue la moindre attaque.

-Cerebrate Titan, je me nomme Eleanna.
- Je te connais.

Le cerebrate n'avais à aucun moment bougé sa mâchoire, pourtant, la voix clairement audible semblait venir de partout. Lorsqu'elle fut à une distance raisonnable, Eleanna s'agenouilla devant le cerebrate.

- Je suis venue pour...
- Me tuer, inutile de mentir. Je lis en toi, je connais toutes tes pensées.

En même temps qu'il prononçait la fin de sa phrase, le cerebrate envoyait une boule psionique sur la cyborg. Celle-ci fut surprise et n'esquiva pas l'attaque, se contentant d'en diminuer la puissance grâce à ses propres pouvoirs. Malgré cela, elle fut envoyée à plusieurs mètres, mais se releva aussitôt et fonça au seul endroit où elle avait une chance de survivre : le contact.

Lorsque Nausicaa fut à nouveau capable de bouger, la première chose qu'elle vit fut le sol avec au loin des bruits de combat. Immédiatement, elle se rappela ce qui s'était passé. Eleanna, une fantôme qu'elle avait connue alors qu'elle était encore humaine l'avait assommée et puis c'avait été le néant. Finalement, elle réussit à relever la tête et vit que l'ex-fantôme combattait le cerebrate. Rapidement, elle réussit à décoder le message contenu dans le style de combat de son ancienne amie, un style désespéré, prévu uniquement pour donner du temps aux alliés de fuir.

Nausicaa se releva avec difficulté, puis tenta de réveiller les jumelles par télépathie. Les deux premiers essais furent infructueux, mais en forçant la dose au troisième, elle parvint à les faire émerger de l'inconscience. Immédiatement, elle leur expliqua la situation, puis, contournant les deux combattants, elle s'approcha de Kel. Celui-ci était conscient, mais en mauvais état. Nausicaa ne connaissait pas bien l'anatomie Protoss, mais il y avait fort à parier que plusieurs de ses os étaient brisés. Elle le souleva et le porta sur son dos vers la sortie. Il était tellement épuisé qu'il n'avait même plus la force de protester. Finalement, les deux terranes, la zerg et le protoss sortirent de la pièce et commencèrent à s'éloigner.

Il était vraiment trop puisant. Sans même utiliser ses pouvoirs psioniques, il avait l'avantage et avait réussi à endommager de manière inquiétante son blindage. Quand à elle, elle l'avait bien frappé plusieurs fois, mais il semblait ne pas en tenir compte. Il ne semblait même pas avoir de point faible...
Sans prévenir, il utilisa ses pouvoirs psioniques pour accélérer, et d'un coup rapide, il réussit à lui percer le blindage, au niveau du coeur, non loin de sa seconde source d'énergie. En fouillant un peu, il réussit à la détruire peu de temps après.
Alors qu'elle voyait pour la dernière fois, elle enclencha sa fonction d'autodestruction...

L'explosion dépassa les limites de la salle et rattrapa le groupe de Nausicaa. Celle-ci avait senti la mort de son amie, et avait érigé un bouclier psionique pour dévier le souffle de l'explosion. Au bout de quelques secondes cependant, l'explosion fut passée et ils purent reprendre leur marche, sauf qu'au lieu de s'en aller, la zerg - portant toujours le protoss - se dirigea au contraire vers le centre de l'explosion. Les jumelles l'interpellèrent.

- Où vas-tu ?
- Voir si le cerebrate est toujours vivant.
- Après une telle explosion ? Impossible !
- Comme vous voulez, soit vous vous débrouillez seules et sans arme, soit vous m'accompagnez. Mais moi, je veux voir son cadavre, et que Kel s'occupe de le détruire une fois pour toute.

Finalement les jumelles décidèrent, bien que de mauvais gré, d'accompagner la zerg.

Peu de temps après, ils arrivèrent dans la salle. Conformément aux prévisions de l'infestée, le cerebrate vivait toujours. En mauvais état, mais s'il restait tranquille, ce n'était qu'une question de temps avant guérison complète. Nausicaa posa son fardeau, puis s'approcha avec la ferme intention de l'achever - bien que les jumelles sentirent en elle comme une lueur d'appréhension - mais en fut empêchée par le protoss qui avait commencé à retrouver connaissance.

- Comme tu l'as dit, moi seul peux le tuer.
- C'est vrai, mais vu ton état...
- Même si tu le caches, tu n'es pas en forme toi non plus.
- Dans ce cas...

Elle voulu aider Kel à se relever, mais celui-ci refusa, et le fit seul. Tout ça sous l'oeil d'un cerebrate auquel la plupart de son corps manquait, qui ne pouvait plus rien faire et qui pourtant ne cessait de les regarder avec mépris. Kel s'approcha de lui, et activa sa lame noire. Cependant, au moment de frapper, le cerebrate réussit à créer une boule psionique et la lança sur Kel. La puissance était faible, mais suffisante pour détruire son bouclier, et le choc le fit tomber à la renverse. Le cerebrate se releva, mais les tirs des jumelles le forcèrent à reculer, tandis que les projectiles s'enfonçaient dans son corps. Kel se releva à nouveau puis, pendant que Nausicaa s'était mise derrière la créature et l'immobilisait, enfonça son arme dans la tête de la créature. La lame noire ne perça pas immédiatement la carapace du cerebrate, mais après quelques secondes, le cerveau fut touché, et l'esprit du cerebrate volatilisé.

Nausicaa n'avait jamais sentit un cerebrate mourir, et même i c'était un ennemi, elle ne put s'empêcher de sentir une douleur tandis que des cris psioniques, restes de l'esprit de Titan, envahissaient sa perception et la rendait littéralement sourde. Toutefois, elle n'était pas aveugle, et elle vit clairement que ce phénomène n'agissait pas que sur elle, Kel aussi semblait gêné, tandis que les jumelles ployaient sous la douleur causée par ce déferlement. Puis quelque chose détourna son attention.

Alors que les courants psioniques formaient une véritable Maelstrom elle vit une sorte de fumée noire apparaître au dessus du corps de son ennemi, et former quelque chose ressemblant à un visage. Nausicaa recula de peur, percevant les intentions néfastes de l'esprit, et sa puissance. Les autres ne semblaient rien remarquer et l'attendaient, mais l'esprit lui fonça dessus, et elle perdit connaissance.


Quelques heures plus tard

Lorsqu'elle se réveilla, Nausicaa s'aperçu qu'elle était seule. Elle ne savait pas vraiment ce qui s'était passé, mais en regardant son corps, elle ne vit aucune nouvelle blessure physique. Cependant, sa connexion avec la Nuée était rétablie, et en questionnant l'Overmind, elle sut : Titan avait tenté de prendre contrôle de son corps, mais avait échoué lorsque l'Overmind avait pu joindre son agente. Maintenant, le cerebrate était détruit... définitivement.

En étendant sa perception, elle remarqua que la navette de Kel n'était plus là. Il était donc sans doute partit avec les jumelles. Bah, elle les reverrait, sans doute plus tôt qu'ils ne le pensaient. Tandis qu'elle se relevais, et qu'elle sentait que l'Overmind lui envoyait de quoi la ramener, elle prit connaissance des projets.

Un sourire carnassier se dessina sur son visage. La Nuée avait jusqu'ici attendu patiemment son heure, mais maintenant, il était plus que temps que cela cesse. L'Overmind avait un plan et il possédait maintenant les moyens de le mettre en oeuvre. Mais ce n'était pas tellement ça qui faisait sourire Nausicaa. Non, ce qui l'intéressait le plus, c'était son rôle, ainsi que sa prochaine mission. Elle n'allait pas s'ennuyer...
Augustgrade, Salle de briefing des fantômes, une semaine après l'accident du Zelbess

- ... au total, nous avons perdu quatre cuirassés béhémoths, deux milles cinq cent soldat et hommes d'équipage et deux planètes : Serephiel et Langana.
- Ca concerne l'armée régulière, non ? Alors pourquoi nous faire un briefing sur des choses que tout le monde sait ?
- Parce que la résistance confédérée se manifeste, et qu'un des béhémoths perdus l'est à cause d'eux. Vous allez donc enquêter afin d'estimer la menace de ce groupe. L'empereur Mengsk l'a négligé, mais étant donné notre situation, ce n'est plus possible.

- Très bien.

Le briefing continua pendant près d'une demi-heure, à sa sortie, Akari et Anaya savaient exactement les objectifs de leur mission, ainsi que la démarche à suivre.

L'accident du Zelbess, comme les information officielles appelaient la bataille qui s'était déroulée une semaine auparavant et qui avait impliquée terrans, zerg et protoss, avait marqué le début d'une offensive de la Nuée, suivie peu de temps après par une augmentation de l'activité de rebelles connues sous le nom de « résistance confédérée » - en réalité les restes de l'armée confédérée qui continuaient de lutter contre l'empire. Amputé d'un de ses amiraux, l'empire réagissait lentement, et il avait perdu plusieurs batailles mineures.

Cependant, le problème n'était pas uniquement intérieur. Pour une raison encore inconnue, des taupes du cerebrate Titan étaient encore en activité, et leur élimination requérait une part non négligeable du temps des fantômes. La première à être tombée était un fantôme qui surveillait l'empereur lui-même ! Tuée par l'agent Black, l'un des meilleurs, sinon le meilleur fantôme de l'empire, elle n'avait pas fait beaucoup de mal, cependant, il en restait encore.

Néanmoins, les jumelles avaient enfin reçue plusieurs réponses à leur question, et notamment une partie de la chronologie des événements. En fait, il semblerait que le dénommé Titan ait attaqué une planète perdue au fin fond du secteur, et qu'à partir de là, il ait infesté tout les habitants avant de les utiliser pour construire des vaisseaux tels que des ombres ou des béhémoths. Ensuite, par captures successives des vaisseaux appartenant à l'empire, il avait pu se constituer une armée non négligeable et menacer sérieusement la sécurité impériale.

La section élimination ainsi que la garde impériale étaient en fait l'armée terran personnelle du cerebrate. Comment il avait réussit à créer ses deux branches de l'armée était un processus que les jumelles ne connaissaient pas, mais Arcturus Mengsk avait trouvé l'idée excellente et avait crée une garde d'élite chargée de défendre l'empereur et les centres névralgiques de l'empire. Cependant, la création d'une telle force en plein milieu d'une guerre n'était pas chose facile, et actuellement, les effectifs de cette dernière étaient plus que limités.

Les jumelles arrivèrent finalement au hangar, et prirent leurs ombres afin de se rendre en territoire confédéré et accomplir leur mission.

Mais quand elles sortirent de l'atmosphère, elles entendirent un message psionique. La voix qui leur parlait leur donna presque immédiatement des coordonnées que, sans vraiment penser à ce qu'elles faisaient, elles entrèrent dans leur ordinateur de bord. Immédiatement, les deux ombres passèrent en hyperespace vers la destination prévue...


Shakuras, Telematros, Salle du conclave, Une semaine après la destruction de Titan

- Vous avez donc détruit un cerebrate zerg. Et d'après votre récit, il était bien plus dangereux que les autres.
- En effet Zeratul, même à quatre, nous avons été vaincu par la créature. Sans le courageux sacrifice de cette humaine, nous serions tous morts.
- Vous dites que l'infestée ne bougeait plus ?
- En effet, mais je ne pense pas qu'elle ait été tuée, du moins, pas par des moyens physiques. Je sentais en elle le conflit, comme si son esprit bataillait pour survivre. Je ne pense pas qu'elle soit morte.
- Et les fantômes ?
- Je les ai emmenées sur une planète de leur choix, et les ai laissées là. Etrangement, elles semblaient souffrir des mêmes maux alors qu'elles n'avaient pas subis les mêmes blessures.
- Pure psychologie humaine. Il n'y a aucun intérêt à s'attarder là-dessus.
- Possible Artanis, bien que j'en doute. Nous en avons apprit suffisamment Kel, vous pouvez disposer.
- En Taro Tassadar !

Kel quitta la salle du conclave, laissant Zeratul et Artanis seuls. Les protoss se tiraient plutôt bien de cette affaire. Ils avaient certes perdu de nombreux vaisseaux et guerriers, mais au moins ils n'avaient perdu aucune planète, et les terrans semblaient ne pas faire attention à eux. Les zergs constituaient un autre problème, cependant, les techniciens de la tribu Furinax et de la tribu Auriga - Les Protecteurs de la Grande Flotte - avaient crées deux nouvelles classes de vaisseaux, sensées augmenter la souplesse de la flotte protoss.

La première classe étaient les Portes-nefs armés dont le Karya avait été le prototype. Ils étaient quarante pourcent plus gros que les portes-nefs classiques, mais disposaient d'un armement des plus honorables pour leur rôle et étaient destinés à servir de vaisseau amiral. Le second vaisseau était le croiseur d'escorte. Ceux-ci ne possédaient aucun intercepteur et ne faisaient que les trois quarts d'un porte-nef, mais étaient exclusivement destinés au combat tout en gardant une grande vitesse.
Si on leur en laissait le temps, la flotte protoss serait de nouveau capable de rivaliser avec n'importe qui.

Kel entendit également le message psionique, et sût que Nausicaa n'était définitivement pas morte...


Planète inconnue, douze heures plus tard

- Elles sont venues... comme c'était prévu.
- Je sais. Accomplies ta mission.
- Comme vous voulez.


Nausicaa attendait tranquillement les jumelles. C'était la Nuée qui les avait appelées et les avait guidé jusqu'ici. Mieus encore, elles étaient venues seules, et sans prévenir quiconque de leur nouvelle destination ni emmener des renforts. Elles pensaient sans doute pouvoir se suffire à elles-mêmes. Grosse Erreur.

Nausicaa avait eut la confirmation par l'Overmind de ses premières impressions sur les jumelles. Elles pouvaient sur le long terme représenter un danger pour la nuée, et l'infestée avait immédiatement proposé leur élimination, quitte à le faire elle-même. L'Overmind avait approuvé l'idée de l'élimination du danger, ce qui allait tout aussi bien à la zerg, surtout lorsqu'elle eut connu son rôle.

Lorsque les jumelles entrèrent dans la pièce, elle sut qu'elles ne la verraient pas immédiatement : son camouflage était activé et elle maîtrisait bien mieux qu'elles toutes les subtilités du psionisme. Optant pour une apparition théâtrale, elle étendit ses ailes (en fait l'ossature qui imitait des ailes) et parla d'une voix qui sembla résonner dans toute la pièce, répercutée par l'écho.

- Je vous souhaite la bienvenue, Akari et Anaya.

Les camouflage de Nausicaa se désactiva lentement, laissant tout d'abords apparaître la forme de son corps, puis la transparence cessa, et l'infestée redevint visible aux yeux des fantômes.

- Nausicaa...
- En effet, je suis ravie que vous vous souveniez de moi.
- Nous avons parlé un peu de vous avec Kel.
- Vraiment ? Et qu'en est-il ressortit, si ce n'est pas indiscret ?
- Vous êtes une adversaire redoutable, et vous ne semblez pas être encline à trahir lorsque vous dîtes que vous n'êtes pas notre ennemie.
- On peut dire cela. Aussi, je vais vous prévenir, bien que je pense que vous le sachiez déjà, maintenant je suis votre ennemie.
- Merci... Mais nous l'avions deviné !

Tout en prononçant la dernière phrase, Anaya avait attrapé une dague accrochée à sa ceinture et l'avait lancée sur la zerg tandis qu'Akari armait son fusil e mettait la zerg en joue. Nausicaa écarta le projectile d'un revers de la main comme s'il eut été un insecte négligeable en activa son bouclier psionique. Les balles vinrent s'écraser dessus sans aucun effet.

Tandis qu'Akari continuait de tirer, forçant la zerg à garder son bouclier activé, Anaya se jetait sur elle. Son premier coup à la tête fut esquivé sans aucune difficulté, mais Akari - qui avait entre-temps cessé de tirer et s'était également approchée. L'attaque d'Anaya ne laissait que peu de choix quand à l'esquive, tandis que celle d'Akari était prévue pour frapper cette zone. L'enchaînement des attaques fut trop rapide même pour Nausicaa, et le genou d'Akari la cueillit au menton, la faisant tituber tandis que les jumelles amorçaient une seconde série d'attaque. La première fut parée par le bras de la zerg, mais presque simultanément, elle recut un coup de pied au ventre.

Le schéma se répéta de nombreuses fois, temps durant la zerg n'avait que très peu de temps pour reprendre ses esprits et contre-attaquer. Finalement, elle réussit à éviter le plus gros des blessures qu'auraient pu provoquer les attaques. Mais tout en se faisant attaquer, elle enregistra, bien que de manière plus inconsciente qu'autre chose, les schémas qui se répétaient, les attaques qui revenaient, et prépara mentalement une tactique adaptée.

Alors que les jumelles étaient très proches, elle déclencha une tempête psionique tout en se protégeant elle-même avec son bouclier psionique. Les jumelles n'eurent pas se loisir et durent se séparer afin de sortir plus vite de la zone. Exactement comme l'avait espérée Nausicaa.

Akari et Anaya avaient une coordination parfaite, mais un tel privilège ne servait à rien lorsque qu'elles étaient éloignées. La zerg profita de se moment de faiblesse pour concentrer ses efforts sur Anaya, la plus proche d'elle. Grâce à la psi, elle donna à son poing plus de vitesse et plus de puissance. Anaya venait à peine de se remettre de la tempête et elle ne put pas esquiver l'attaque. Elle fut envoyée au sol à plusieurs mètres par l'impact et par l'onde de choc en résultant.

Cependant, le combat n'était pas finit. Nausicaa sentit que la seconde fantôme était derrière elle et se décala d'instinct. Un instinct qui lui sauva sans doute la vie, car l'instant d'après, elle reçut une fléchette dans l'épaule.

Akari avait raté sa cible. Ou plutôt, elle ne l'avait pas tuée. Cependant, elle savait qu'elle l'avait blessée, et que le combat n'en serait que plus facile. Lorsque la zerg se retourna toutefois, elle comprit son erreur. Son expression n'était pas celle de quelqu'un qui va perdre la vie, mais plutôt d'un être supérieur qui avait honte d'avoir été blessée par des humains, et qui comptait bien venger cette affront.

Sa vision se transforma en kaléidoscope de couleur tandis qu'elle tombait au sol et criait de douleur. Dans sa vie, elle avait subit à titre d'entraînement ou lors des missions de nombreux choc psioniques, mais récemment, elle avait rencontrée quelqu'un qui était bien au dessus des normes habituelles. Et la zerg était largement au dessus.

Finalement, sa vision revint, mais trouble. Avant de sombrer dans l'inconsciente, la dernière image qu'elle vit était celle de Nausicaa s'approchant d'elle.


Char, Ruche d'infestation, deux jours plus tard

Valnar n'avait plus le choix. Il faisait maintenant partie intégrante de la Nuée, ou plutôt, il en ferait partie sous peu. Il n'avait pas encore été infesté, mais son tour viendrait sous peu.

Il y avait encore une semaine, il était l'amiral de la seconde flotte, commandant trente béhémoths, six marinas et le Thor. Contrairement à ce que croyaient sans doute l'empire, il n'avait pas été tué par les zergs qui avaient détruit le transport. Ceux-ci étaient sous le contrôle de l'Overmind et s'étaient juste arrangés pour qu'il n'y ait pas de témoin. Il n'avait pas vraiment eut le choix, même s'il avait remporté la bataille, l'empire l'aurait fait éliminer discrètement. Tandis qu'avec la Nuée, il pouvait survivre.

Uns voix venant d'une des entrées de la ruche interrompit ses pensées.

- Encore en train de déprimer à cause du passé ?

L'ex-amiral ne répondit pas, sachant parfaitement que c'était inutile. Nausicaa lisait dans ses pensées après tout. Cette dernière s'approcha de lui et se posta légèrement en retrait, regardant elle aussi les deux cocons qui n'allaient pas tarder à éclore.

- Tu verras, une fois relié au lien zerg, tes remords s'envoleront très vite.
- Je préfère ne pas y penser.
- Pourtant, c'est ce qui se passera. L'Overmind veut que tu l'aides, en échange de quoi il te laissera vivre parmi nous, mai pour cela, il faut que tu fasses partie de la Nuée.
- Hum.
- Et puis, il y a l'aspect pratique. Nous avons récupéré des vivres, mais tôt ou tard, ils s'épuiseront, et à ce moment là, il faudra que bien que tu te mettes au creep. Et l'organisme humain n'est pas prévu pour supporter cette nourriture. Tu veux que je t'énumère une nouvelle fois les raisons qui rendent nécessaire ton infestation ?
- Non, ça va aller. Et toi, comment va ton épaule ?
- Comme neuve. Tiens, je crois que l'éclosion ne va pas tarder.


Son monde n'était constitué que par la douleur. Une douleur permanente, implacable et généralisée. Partout, son corps souffrait. C'était d'ailleurs grâce à la douleur qu'elle pouvait délimiter les contours de son corps. La douleur lui prouvait qu'elle n'était pas morte, mais elle ne lui garantissait pas un destin meilleur pour autant.

Cependant, au milieu de cette douleur, une sorte de lumière luisait à côté d'elle. Elle ne pouvait pas la voir, mais elle savait qu'elle était présente, et elle se concentra dessus. Mais à peine l'avait-elle décidé que la lumière s'éteignait et que la douleur s'intensifiait. Elle voulait crier, mais son corps ne lui obéissait pas.

En désespoir de cause, elle tenta de retrouver cette lueur. Sa recherche l'absorbait tellement qu'elle en oubliait ses sensations physiques. Finalement, après ce qui lui sembla des heures, elle parvint à retrouver cette lueur... et la douleur cessa.

L'instant d'après, elle tombait en avant et heurtait le sol. Etrangement, le sol n'était pas dur ni froid. Au contraire, il était souple et chaud. Lentement, une sensation chaleureuse s'installa en elle à mesure qu'elle prenait conscience de n'être qu'une partie d'une entité supérieure. Puis elle ouvrit les yeux, et le souffle lui manqua.


Nausicaa s'était avancée. Elle ne craignait pas grand chose des deux créatures que les cocons avaient relâchés, mais il y avait Valnar à protéger. Enfin, pour le moment, les deux nouvelles infestées étaient encore en train de se remettre de leur découverte. Elle se souvenait très bien de sa renaissance. Elle aussi n'avait pas réussit à en croire ses yeux, mais pourtant sa transformation était bien réelle. Bientôt elles s'y habitueraient. Peut-être même qu'elles y prendraient goût.

- Relevez-vous maintenant. Montrez-vous digne du cadeau que la Nuée vous a offert !

Elles ne semblèrent pas entendre la voix de Nausicaa. Elles étaient fascinées par leur transformation et ne cessaient de regarder leurs mains. Nausicaa fut obligée de se répéter. Cette fois ci, elle eut une réponse.

- Un cadeau ? Nous transformer en zerg ? » Elles avaient parlées simultanément, si bien que Nausicaa et Valnar n'avaient entendu qu'une seule personne.
- J'ai eu la même réaction que vous lors de ma renaissance. Maintenant, je considère ce corps comme une bénédiction.

Sans prévenir, des éclairs psioniques foncèrent vers Nausicaa. Ils ne la touchèrent jamais, écartés par la pensée.

- Pour le moment, vous êtes encore plus faibles que lorsque vous étiez humaines, et vous n'êtes pas de taille face à moi.

Elles se levèrent, mais elles durent s'appuyer l'une contre l'autre pour ne pas tomber. Enfin, le principal était qu'elles survivraient, et deviendraient de plus en plus fortes.

- Je vous souhaite la bienvenue dans la Nuée Akari et Anaya. Vous serez désormais les agentes de l'Overmind.

Nausicaa et Valnar quittèrent la salle. Ce dernier n'avait rien dit, par peur d'éveiller la colère des deux nouvelles infestées. Il ne valait mieux pas les surcharger avec les révélations. Déjà, quand elles seraient connectées au lien zerg, les réactions risqueraient d'êtres... extrêmes.


Au delà des frontières du secteur Koprulu

Le temps était enfin venu, ses armées étaient suffisamment puissantes. Son attaque avait été retardée par certains évènements néfastes, mais maintenant, plus rien ne n'empêchait ses plans.
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