Fanfiction StarCraft: Ghost

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En taro Graam

Par Benj18

Introduction

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Je courais... Je courais à perdre haleine. Courir... Cela semblait être le seul verbe et la seule action que mon cerveau pouvait reconnaître et accomplir. Toujours plus vite. La neige sur Oktoupas ralentissait un peu plus mes mouvements, déjà limités par la fatigue. Même les cervo-moteurs de mon armure de combat semblaient avoir lâchés. Je devais soulever seul l'imposante masse qui m'avait sauvé déjà plusieurs fois la vie.

Cette armure, pour nous Marines, c'est notre seconde peau. Nous ne la quittons pour ainsi dire jamais (excepté pendant les courtes pauses que nous prenons pendant le service et pour dormir ce qui est tout aussi rare). Les lourdes jambières et les bras articulés entouraient mes propres membres et leur conféraient une puissance phénoménale. Les gants étaient plus minces pour permettre l'atteinte de la gâchette du fusil mitrailleur classe 'Impaler' C-14, notre plus fidèle ami sur le champs de bataille des Marines du Directoire de la Fédération Terrienne. Le casque, soudé au reste du corps par des accroches métalliques ainsi que par deux lampes frontales disposées de chaque coté, se composaient d'une large visière recouvrant l'avant du visage et d'un renforcement en blindage a l'arrière. La visière était en réalité un écran nous fournissant tout un arsenal de données sur le terrain dans lequel nous évoluions ainsi que sur les formes de vies éventuelles présentes.

L'armure était équipée d'un thermostat interne permettant de réguler la température a l'intérieur de l'armure. Grâce a ce système, les Marines étaient capables de résister aux conditions extrêmes de températures. Ça, pour en avoir affronté des conditions extrême, j'en ai affrontée. De Char a Aiur en passant par Shakura. Je suis allé dans tout les recoins de cette Univers, j'ai affrontés les endroits les plus horribles, les plus inhospitaliers.

Oktoupas faisait partie de cette catégorie. Froid, pire, glacial, relief composé de pleines parsemées de montagnes, paysage non-acceuillant, parfait pour des vacances fort sympathiques. Je me trouvais actuellement dans une vaste plaine enneigée comme la totalité de l'horrible planète. Et je courrais, je courrais pour échapper a une mort certaine. Mon unité a été dissoute, mon fusil gauss, ma dernière chance de survie, ne contenait plus qu'un chargeur de 500 balles. Trop peu pour m'assurer une victoire ne cas d'attaque de...

Je sursautais. Un bruit retentit. Je me retournais aussi rapidement que me permettait mon armure de béhémoth. Une espèce de chien se tenait derrière moi. Un hideux chien. Sa gueule était entourée de crocs sortant de son épiderme de couleur violette. Il se tenait sur ses pattes arrières, et ses pattes avant étaient munies de griffes acérées. Son regard était empli de haine, une haine terrible, sans intelligence avec pour seul but la destruction. Le petit animal poussa un cri strident mais je fut plus rapide que lui. Je pressais la détente de mon C-14 et une volée de balles Impaler volèrent vers la bête, pénétrant dans sa chair, déchirant sa peau, se plantant dans ses entrailles.

Même après le décès de la petite créature, je continuais d'appuyer sur la détente. Quand enfin je cessais de tirer, il ne restait plus qu'un amas sanglant devant moi ainsi que 15 balles dans mon chargeur de Gauss. Je ne savais pas ce qui avait tué mes compagnons et massacré l'escadron complet qui m'accompagnait mais quelque chose me soufflait que je venais de massacrer un des auteurs. Je croyais leur avoir échappé. Je me trompais. Je ne parlerais pas d'eux tout de suite, je passerais vite sur cette attaque. Trop de souvenirs sont liés a ces créature du démon. Pour le moment, je me remis en route. Je recommençais a courir. Je devais rejoindre les positions 2-2-8-0 et les prévenir...

Je m'apelle John A. Graam, matricule 61785, Lieutenant dans l'infanterie de Marines du Directoire de la Fédération Terrienne et voici mon histoire.
« En formation d'attaque. »

La voix sans émotion et glaciale de l'officier me parvint par mon comlink sur le canal général (canal 28, reportez vous au manuel d'utilisation des comlinks de classe Béta). L'Ombre passa au dessus de moi, accompagné du bruit caractéristique que produisaient ces engins volants. Elle était suivie de six autres appareils, tous décorés aux couleurs du Directoire. Ce vol de reconnaissance avait pour but de surveiller les alentours pendant que nous, le soutient au sol, nous rasions la moindre chose suspecte, en réalité tout ce qui n'était pas humain. La voix du Capitaine Collins me glaça à nouveau les sangs :

« Lieutenant, nous avons des signaux en mouvement à l'est. Coordonnées 8-7-9-9. Vous et vos hommes devez vous rendre sur place pour 'nettoyer' tout ce que mes gars auraient pu laisser passer. Collins, terminé. »

Depuis le temps que j'étais au service du Directoire, je m'étais habitué aux longs monologues de Collins, à ses longues phrases n'attendant aucune réponse. C'était comme çà. Il était Capitaine, moi Lieutenant. Il donnait les ordres, je les exécutais. Il parlait, je me taisais. Et de toute manière, que répondre à çà ? Collins ne quittait presque jamais son ombre et je crois bien qu'il était incapable de piloter autre chose. Ce n'était pas un handicap, personne ne l'aurait vu au volant d'une vulture, ou même dans une tenue de combat d'infanterie. Tous étaient d'accord pour reconnaître que Collins était le meilleure pilote d'Ombre que cette foutue guerre avait produit. Mais ailleurs que dans son cockpit, et sans ses divers appareils, il n'était pas franchement remarquable. Il savait se faire respecter - un homme d'1m95, pesant une centaine de kilos et étant considéré comme un vétéran, ne pouvait que forcer le respect de l'Armée - et malgré son attitude bourrue et son ton aussi chaud qu'un blindage de VCS, il était admiré, considéré même comme un modèle par les bleus.

« A vos ordres, Capitaine » dis-je, avant de basculer immédiatement sur la fréquence de mon escadron. » Ok, mesdemoiselles, vous avez entendu le patron ? Alors je veux un ordre parfait. Le premier manquement à mes ordres sera durement sanctionné. Compris ? »

« Sir, yes, sir. »

Le ton jovial du Marine m'arracha un soupir.

« Klanisky, aurais-tu l'amabilité d'user de ta langue maternelle quand tu t'adresses à moi ? Dois-je te rappeler que je suis ton supérieur hiérarchique et en tant que tel tu dois absolument me... »

« Ok, Ok, Patron, pas de problème, vous énervez pas. Je sais que nous sommes en mission et qu'à cause de cette bon dieu d'Armée on est obligé d'oublier qu'on se connaît depuis l'âge des couches. Pardonnez-moi, mon Lieutenant. »

Klanisky insista lourdement sur cette dernière partie de phrase, ce qui eu pour effet de me faire soupirer une deuxième fois, tellement fort cette fois que je fis saturer le canal d'écoute. Il est vrai que Klanisky et moi nous connaissions depuis la plus tendre enfance, et, étant mon seul véritable ami, je ne pouvais me résoudre à le réprimander comme je l'aurais fait avec un 2ème classe.

Une troisième voix me parvint dans mon comlink.

« Systèmes opérationnels, en attente des ordres Lieutenant. »

Je jetais un coup d'oeil dans la verrière de mon véhicule. Onze blindés de type Goliath se tenaient derrière moi. J'adorais piloter ces engins. Ils étaient à la fois maniables, rapides, résistants et puissants pour leur taille moyenne. Rien de comparé à un char Arclite bien entendu, mais leur puissance de feu surpassait de loin nos bon vieux fusils Gauss.

« Deux par deux. Ratissez le périmètre et faites gaffe où vous mettez les pieds, c'est rempli de crevasses ici. Je veux un rapport pour chaque parcelle de terrain que vous aurez contrôler. Rien ne doit rester vivant sur cette planète. Ce sont les ordres. On se dirige à l'Est, vous avez les coordonnées. On se retrouve au point de ralliement 4.5. Brieffing rapide sur place. Allez, en avant. »

« A vos ordres, TacCom. »

Nos 12 goliaths se mirent en marche. On se sentait puissant aux commande d'une telle machine. Les deux pattes solides qui soutenaient la cabine de pilotage pouvaient avoir raison des terrains les plus accidentés. De chaque coté du cockpit étaient disposé deux fûts pour missiles Sol-Air. Certains modèles étaient équipés de propulseurs Charron, permettant de multiplier par trois la porté de ces missiles. A coté de ces ogives partaient un bras de chaque coté, terminé par deux batteries de Gattlings, tirant des coups à plus de 1500 coups/minutes. Un vrai petit bijou technologique.

Au loin, plusieurs lueurs nous parvinrent. De fortes lueurs intenses mais brèves, comme si quelqu'un avait allumé un feu et l'avait aussitôt éteint quelques millièmes de secondes après l'avoir créé. Une formidable détonation accompagnait chacune de ces lueurs. Je reconnu là sans peine l'oeuvre des chars Arclite. Leur puissance de feu étaient inégalable dans toute la force armée du Directoire. Ils pouvaient anéantir un immeuble de quelques étages en 2 secondes.

Une voix aux origines asiatiques me parvint dans le commutateur :

« Lieutenant, çà cogne dur là-bas. M'étonnerais pas que le groupe de reconnaissance Gamma ait rencontré quelques Zergs à se mettre sous la dent. On jette un coup d'oeil ? »

« Négatif, Hikuma. On ne bouge pas de notre mission. Le Gamma est très bien capable de se défendre tout seul. Concentrez-vous sur votre écran. »

Un appel me parvint du goliath de tête, piloté par Klanisky.

« Au rapport, Klanisky. »

« Signaux en approche. Apparemment de petite taille et peu nombreux. Je pencherais pour des Zerglings. »

« Parfait, de quoi faire chauffer les canons avant d'arriver en place. Feu à volonté les gars. Mais essayez de pas toucher les copains. »

Une rumeur de plaisir parcouru le canal Teta, celui que l'on m'avait attribué en même temps que mon grade de Lieutenant. Les marines n'aimaient rien tant que la vue d'un Zerg mort.

Sur mon écran de contrôle, cinq points violets venaient d'apparaître. Cinq Zerglings, comme Klanisky l'avait prévu. J'armais mes deux tourelles de Gattltings et ressentais ce frisson de plaisir que seul les marines peuvent avoir. Je ne m'en cache pas. Je sais que nous avons tous été neurosocialisés, à plus ou moins grande echelle. Mais c'est un prix dérisoire pour servir la cause en laquelle je crois. Après tout, ce n'était que des souvenirs de ma vie passée. A quoi bon les garder ? Si cela pouvait faire de moi un meilleur soldat, j'avais bien volontiers accepté de donner ces pensées au Directoire. Nous sommes des machines à tuer. On nous paye pour çà (une solde de misère soit dit en passant), et on aime ça.

Les cinq points violets se dispersèrent.

« Je prend les deux au nord avec Holly. Wapkins terminé. »

« Klanisky et Riger, vous vous occupez de celui qui nous contourne. Je prend celui de face. Hikuma, occupe toi du dernier. Les autres, en couverture. » dis-je en orientant ma trajectoire sur le point violet le plus proche.

Une clameur collective retentit alors :

« Bien compris. »

Je m'élançai alors, confiant, vers cet adversaire que je ne pouvais distinguer. C'est alors que 6 autres points violets apparurent sur mon écran de contrôle. Ceux là étaient plus gros.

« Des hydralisks » pensais-je.

Un vent de panique s'engouffra en moi. Pas parce que les nouveaux arrivants étaient 5 fois plus gros que les premiers, non. Plutôt parce que ces 5 invités venaient d'apparaître à 1m50 de mon cockpit, dans mon dos.
La console de commande bippa d'une manière effrénée. En temps normal, ces sonneries répétées m'auraient rendu fou, mais je n'étais plus en état de faire attention à d'aussi futiles choses. La mort venait de me convier à la rencontrer, elle était apparue derrière moi, sous la forme de six Hydralisks. Ces affreux monstres Zerg, beaucoup plus impressionnants que leurs comparses Zerglings, se tiennent debout, en appui sur leur queue. Leur tenue rappelle quelque peu le serpent (cf. « Reconnaissance des Zergs » par M. Liberty, journaliste). La couleur orange de leur corps s'accorde avec le rouge vif de leurs yeux mauvais. Ils sont munis de deux bras se terminant par deux énormes griffes acérées. Leur queue est en fait un puissant lance-dards, capable de percer et de broyer le blindage le plus résistant.

« Et merde. »

Ce fût tout ce que je fus capable de penser. Puis les connexions de mon encéphale qui faisait de moi un marine reprirent le contrôle de mon esprit. J'empoignais le levier de commande permettant de diriger le Goliath et je fis pivoter aussi vite que je pus le monstre d'acier que je pilotais. Tout en effectuant cette manoeuvre d'une main, l'autre main se mit pratiquement automatiquement à pianoter une série de codes d'accès visant à armer les Gatltings. Et, avant même que le Goliath ait finit son demi-tour précipité, je pressais la détente des deux canons. Un flot de balles Vector (cf. « Manuel des armes et munitions en service dans le Directoire de la Fédération Terrienne », chapitre 3) sortirent en sifflant du fût des deux armes et fendirent l'air à une vitesse impressionante. Je ne visais rien pour le moment, je ne voyais qu'une vaste étendue de sable dans ma verrière, mais je commençais tout de même à diriger mes armes vers le sol, anticipant le moment proche où elles allaient pouvoir 'casser du Zerg'. Et ce moment arriva. Un, puis deux, puis trois, puis cinq Hydralisks apparurent dans mon champ de vision. J'avais agi en un temps record, le dernier Hydralisk n'était pas encore sorti totalement du sol où il s'était enfoui. Je pointais mes armes vers le crâne du premier Hydralisk et, anticipant la puissance du coup que je venais de porter au monstre, je pivotais immédiatement, pendant que la volée de balles atteignait sa cible, pour viser un deuxième monstre. Et un troisième. Les deux premiers furent déchiquetés avant d'avoir compris ce qui se passait. Dans l'euphorie de cette courte victoire, je ne pris pas le temps de viser aussi bien pour le troisième démon. Les Vector lui arrachèrent une partie de l'arrière de son hideux crâne, qui partait en arrière de sa tête. Dans un rugissement démentiel, le Zerg leva sa queue, prêt à attaquer, mais je repris rapidement mes esprits et continuait de tirer sans relâche. Cette fois l'Hydralisk n'eût pas plus de chance que ses compagnons. Il termina coupé en tranches oranges, du sang vert coulant de ses nombreuses plaies et blessures.

Le quatrième Hydralisk leva lui aussi son étrange queue et réussit à faire feu. Une décharge de milliers de petites aiguilles entrèrent violement en contact avec le blindage d'une des pattes de mon Goliath. L'appareil fut secoué de toute part et sans les sangles de sécurité qui me retenaient, je serais sûrement passé à travers la vitre de protection.Conséquence du choc, le radar servant à repérer mes autres équipiers fût court-circuité et rendit l'âme dans une gerbe d'étincelles jaunes. Le comlink, alors débranché par mes soins, s'activa automatiquement (le comlink s'active lorsque le radar est HS, ceci pour éviter que le soldat en difficulté soit coupé totalement du reste de son groupe) :

« Ici Wapkins. On a perdu Holly. Ils sont des dizaines, ils sortent du sol. On s'est fait avoir. Wapkins, terminé. »

« Affirmatif Wapkins. J'arrive vers toi, tiens bon. Riger, couvre-moi. Essaye de détecter Jitrix dans ce foutoir. »

«Allons, faites preuve d'un grand courage, les copines. C'est juste des Zergs. »

« Ta gueule, Klanisky. Occupe-toi plutôt de sécuriser ton secteur. Et surtout ne... »

Ne pouvant être distrait plus longtemps par le flot incessant de conversations de mes coéquipiers, je recoupais la radio. Mais cela m'indiquait que mes gars devaient être dans de sacrés draps. Plus le temps de penser à eux pour le moment. Je tapais aussi rapidement que je pouvais la commande visant à analyser les dommages.

« Dégâts détectés sur -bip- jambe gauche. Vitesse réduite à -bip- 50%. Problèmes au niveau des -bip- capacités motrices. »

La voix sans âme de l'ordinateur de contrôle continua sa litanie de problèmes divers :

« Brûlure sur -bip- jambe gauche. Incendie déclenché sur -bip- jambe gauche. Incendie -bip- maitrisé. Vitesse réduite à -bip- 39%. Examen -bip- terminé -bip- »

Pendant que la machine récitait son cours d'anatomie sur le Goliath, je visais et abbatais le Zerg responsable de ce monologue. Je ne perdais pas un insitant et bifurquais de suite vers le cinquième Hydralisk. Les Gattlings crachèrent le feu sur la bête qui s'effondra dans un hurlement de douleur. Du sang vert éclaboussa ma verrière, rendant aveugle toute la partie inférieure de cette dernière. Je pouvais enfin respirer à ma guise. Enfin. Un très court instant. Un détail clochait : sur ma console, six points étaient apparus derrière moi. Or, j'avais abbatu, et dénombré, seulement cinq Hydralisks. Je tapais aussi vite que je pus le code de la console. Elle était formelle : un sixième monstre se tenait dans les parages... et se déplaçait. Autour de moi.

La panique revint aussi vite qu'elle était apparue la première fois. Je lançais un scan plus large, afin de détecter et de suivre la trajectoire de mon ennemi inconnu. C'est alors que je le vis : un Mutalisk. Un Zerg volant, une sorte de long vers, en forme d'arc de cercle, se tenant verticalement. Sa gueule se trouvait en bas de son corps et l'extrémité supérieure de ce denier était terminée par deux longues piques. Sa gueule était munie de quelques crocs disséminés mais on voyait surtout luire un étrange liquide verdâtre sur ce qui aurait pu être des lèvres. Du poison corrosif. Cet animal pouvait lancer des missiles organiques contenant une importante dose de poison, capables de se répercuter sur toutes les cibles aux alentours de celle visée par le lanceur. Un effet boomerang en quelque sorte. Un effet boomerang mortel. Je basculais en un éclair en mode Sol/Air.

Le bruit caractéristique des propulseurs Charron se mettant en mouvement se fit entendre. Les munitions Sol/Air étaient prêtes a renvoyer cet être démoniaque chez ses aïeux. Je pressais la détente. Deux missiles Sol/Air partirent alors de chaque coté du cockpit de mon Goliath endommagé et filèrent vers le Mutalisk visqueux. Une fumée bleue accompagna la trajectoire des deux obus, une autre caractéristique de ces nouveaux propulseurs qui visait a améliorer leur portée. Mon tir fit mouche et le Mutalisk, les ailes déchirées, commença une chute vertigineuse. Trop vertigieuse. D'ailleurs, détail amusant, sa chute le menait droit sur moi. A ce moment, plus le temps de penser a rien. Avec une vitesse réduite de 60%, je n'avais aucune chance de m'en tirer vivant si je ne sortais pas de l'appareil. Je détachais les énormes sangles de sécurité et me précipitais sur le coté droit du Goliath pour ouvrir le sas et évacuer. J'eu le temps d'attraper mon arme de service (un Desert Eagle de dernière génération, réplique parfaite d'une arme de poing datant de l'époque où l'humanité ne régnait que sur la Terre) ainsi qu'une unité comlink portative.

Je me retournais et jetais un coup d'oeil dans la verrière. Le mutalisk blessé continuait de dégringoler de plus en plus vite. Il se rapprochait dangeureusement de moi. Le sas s'ouvrit enfin et je sautais dehors. J'atteris lourdement sur le sol rocailleux et j'effectuais une roulade afin d'amortir quelque peu la dureté de ma chute. Puis, sans prendre le temps de me retourner je me mis a courir. Je n'avais pas parcouru dix mètres qu'un gigantesque fracas secoua l'air de la planète. Je me plaquais au sol, attendant une explosion certaine, et une pluie de débris mortels. Mais rien ne se passa. Je me relevais et me retournais. Le Mutalisk était bien tombé mais avait réussi a freiner je ne sais comment sa course. Il n'avait fait que percuter le Goliath et l'avais envoyé rouler quelques mètres plus loin. Le mutalisk gémissait de douleur et d'agonie. Avec un sourire, je pensais :

« Autant abréger ses souffrances. »

Personne ne sait ce que ressent un Marine quand il peut tuer. Personne ne connait vraiment notre soif de sang. A ce moment précis, cette soif se réveilla en moi. J'aurais très bien pu laisser la bête mourante ici mais au lieu de çà, je me mis en marche vers elle. Arrivé à sa hauteur, je retirais le casque jaune strié de noir, caractéristique des pilotes de Goliath. Je débranchais et retirais mon masque à oxygène relié à ce dernier. La 'petite touche perso' que j'aimais apporter avant une mise à mort : que l'ennemi me voit dans les yeux. J'armais mon Desert Eagle et tirais plusieurs rafales de balles perforantes sur toute la longueur du corps du Zerg. Je vidais de cette manière deux chargeurs, mais j'étais empli d'une satisfaction inégalable : j'avais tué et qui plus est, un Zerg. Pour quelques secondes, j'étais le plus heureux des hommes. C'est comme çà. J'ai été entrainé à tuer. Je tue.

Ayant massacré le Zerg, je m'écroulais, épuisé par les évenements qui venaient de m'arriver. J'étais en paix, dans une quiétude inhabituelle.

Ce moment de relatif bonheur fut interrompu par un bruit de pas derrière moi. Ce n'était pas un pas humain.
Ce n'était pas un pas humain... Mais celui d'un Goliath, défectueux à une jambe, pareillement au mien d'après le bruit que j'entendais. Je me relevai péniblement et examinai mon visiteur. Le Goliath était salement amoché. Un de ses bras mécaniques supportant la Gatling était démantelé, on voyait encore les gerbes d'étincelles que les circuits arrachés avaient provoqués. Il avait, à l'instar de ma propre machine, un trou béant dans la patte gauche. Il se déplaçait très lentement, ses capacités motrices devaient être réduites à moins de 30%. Un bip me signala qu'une transmission avec mon comlink était demandée. J'appuyais sur le bouton de confirmation tout en me demandant qui pouvait piloter l'engin 'blessé'.

« Lieutenant Graam, Buler au rapport. Je n'ai aucune nouvelle des autres membres de l'escadron, mon canal d'écoute est endommagé. Je ne peux passer que des appels privés vers des comlinks proches. Mais j'ai pris la liberté de vous faire préparer un Vulture. Il répond à vos ordres, canal 71. »

« Merci Buler. Retournez là-bas et essayez de voir si vous pouvez rassembler le peloton. Rendez-vous aux coordonnées que je vous ai indiquées en début de mission. Ne prenez aucun risque inutile. Graam, terminé. »

« A vos ordres. »

Le géant de fer fit un pénible demi-tour de sa démarche devenue gauche puis s'en fut, toujours très doucement, remplir la courte mission que je venais de lui assigner.

Je restai là, quelques secondes, à regarder s'en aller le Goliath. Je pensais à la débandade monstre à laquelle je devrais faire face dans peu de temps. Je secouai la tête, afin de chasser les dernières onces de pensées néfastes et je tapais le chiffre 71 sur mon comlink.

« Caporal Clemmers, au rapport sir. »

La voix de l'officier me parvint comme un réconfort. Buler avait dépêché un des plus chevronnés pilotes de Vulture de nos forces armées. Avec son vécu, ses actions, ses exploits, il aurait très bien pu passer toute les étapes de l'évolution du soldat. Et quitter ce grade de caporal. Mais cela signifiait moins de combats, plus de responsabilités. Rien que ces deux choses là faisaient peur au sous-officier. Il avait été contraint de passer caporal, grade requis pour la conduite d'un Vulture, mais si cette clause n'avait pas été spécifiée dans les formulaire de mutation, il serait resté seconde classe.

« Caporal, mission de sauvetage. Buler vous a mis à mon service, alors bougez-vous. »

Je n'avais aucune envie d'être aimable avec lui. Je n'avais envie d'être aimable avec personne. Le caporal, imperturbable, reprit de sa voix nasillarde et chantante :

« Okay, lieutenant. Le temps pour moi de vous localiser. Clemmers, terminé. »

Je poussai un soupir. C'était la première fois qu'une mission se passait comme celle-ci. D'ordinaire les missions auxquelles j'étais affecté se passaient dans une relative tranquillité. Un objectif, une carte blanche, des victimes (toujours de l'autre coté), aucun imprévu. Il faut dire que le groupe LORD n'avait affronté alors que des milices Terran, certes classées dangereuses par nos supérieurs, mais leur stratégie n'était pas différente de la nôtre. Nous n'avions alors aucune difficulté à remplir nos missions de 'nettoyage'. Nous avions combattu quelques Zergs sur Mar Sara mais ceux-là faisaient partie d'une nuée désorganisée. Ils n'avaient aucune stratégie. Tandis que ceux-ci semblaient plus intelligents.

Un vrombissement interrompit mes pensées. Je levai la tête vers un nuage de poussière qui avançait à toute allure vers ma position. Je reconnus de suite le bruit typique d'un Vulture. Cet étrange moto auto-propulsée par deux moteurs ioniques qui se déplaçait en étant en lévitation à quelques centimètres du sol. Son pilote portait un béret bleu, un treillis poussiéreux et des lunettes aux reflets bleus. Il avait également une barbichette rousse qui pointait vers le reste de son corps. L'engin freina et Clemmers, dans toute sa grâce, m'interpella quand il fut arrivé à ma hauteur.

« Hep chef, me voilà. Clemmers au rapport, comme vous l'avez demandé. »

Je m'empressai de monter derrière le marine tout en lui indiquant ses objectifs :

« Merci caporal. Ramenez-moi au point de ralliement 4.5. De là je vais peut-être réussir à ramener un peu d'ordre dans cette mission. Je dois également contacter le capitaine Collins. Allez, en route. »

« Oh ? C'est tout ? » répondit le marine d'une voix guillerette.

« Aucun commentaire. »

« Je me permettrais juste celui-ci mon lieutenant : signaux en approche venant de derrière nous, de (il tapa une série de codes sur sa console) l'ouest. Apparemment ils sont cinq, de petite taille. Sûrement des Zerglings.

« Ouais, çà doit être la troupe de Zerglings qui nous ont attirés dans ce piège à rats. Caporal, faites ce que bon vous semble. »

Un large sourire illumina le visage déjà jovial du conducteur de Vulture.

«J'vais rester simple boss » dit-il en pianotant quelque chose sur son clavier. Un bruit métallique se fit entendre puis le Vulture fût secoué un bref instant. On entendit ensuite un bip, comme celui d'un ordinateur mécontent d'une mauvaise manoeuvre tapée sur le clavier. Enfin, le bruit de quelque chose creusant la terre vint à nos oreilles. Une mine-araignée. Une de ces mines de haute technologie que les développeurs de Vulture avaient incorporé dans leurs véhicules.

« Et dire que c'est capable de fumer un Arclite si c'est bien placé. Haha. J'voudrais pas être à la place des Zerg. » Et, s'adressant au sol : « Fais bien ton travail ma p'tite, j'ai confiance. »

Il partit ensuite d'un rire de dément et mis son engin en route. Le vrombissement des turbines se fit entendre et en un éclair nous fûmes propulsés à une vitesse monstrueuse. Je crois que je n'étais jamais monté sur un Vulture, et il faut avoir vraiment une confiance aveugle dans le pilote, tant la vitesse, si le maximum est atteint, est impressionnante.

A un moment, Clemmers se tourna vers moi et hurla aussi fort qu'il put pour couvrir le bruit de la machine :

« Plus aucune trace de Zergling sur le radar, lieutenant. Ils ont du trouver la mine à leur goût. »

Il rit de plus belle et se concentra à nouveau sur sa conduite. Ce type était un grand malade. Mais après tout, qui dans l'Infanterie ne l'était pas ?

Clemmers mis en marche sa radio et commença, tout en conduisant d'une main, à imiter les accords joués par un groupe célèbre de hard rock. Il marmonnait un air dans sa barbe et sa conduite devenait de plus en plus alarmante. Mais sa trajectoire ne déviant pas, je n'avais aucune raison de m'en faire plus que çà. Je me cramponnais bien fermement au siège et j'attendais que le calvaire finisse. Comment les pilotes de Vulture font-ils ? C'est impossible de rester plus d'une heure sur ce siège inconfortable, avec ces secousses, ces poussées d'accélération, ce vent. Je crois que j'étais trop habitué à la relative sécurité qu'offrait un Goliath et au confort que l'on ressentait dans une armure de combat.

Le comlink du Vulture bipa, signalant un appel.

« Qu'est ce qui y'a ? » aboya Clemmens.

« Communication du -bip- point de ralliement 4.5. monsieur » dit la voix robotique et impersonnelle de l'ordinateur central.

« Ok, envoyez. »

Un hologramme représentant un homme de grande taille, tout de noir vêtu, apparut au centre de la console. Il portait des galons jaunes de colonel et une casquette de pilote de la Flotte. Une large moustache barrait son visage dont la moitié était dissimulée dans l'ombre. Son long uniforme, comportant une cape, une veste et un pantalon taillé très droit, était noir dans sa totalité. Seules les étoiles et les quelques bandes jaunes sur ses jambes mettaient une touche de couleur. L'officier parla de son ton hautain, comme le faisaient souvent les soldats de son rang, quand ils s'adressaient à un sous-officier.

« Caporal Clemmens, où en est votre mission de sauvetage ? Nous avons besoin de vous ici. Dès que le lieutenant n'aura plus besoin de vos services, veuillez rappliquer ici en quatrième vitesse. Nous ne vous attendrons pas au moment du décollage de l'Imperator. »

« A vos ordres, monsieur. »

Comme par enchantement, le ton goguenard et joyeux du caporal s'était effacé et on pouvait sentir un profond respect émaner à présent de sa voix.

« L'imperator est un Battlecruiser » pensai-je. « Un des plus fameux. Et ce personnage sombre devait être le commandant de l'expédétion dont je faisais partie. Je ne l'avais jamais vu, recevant mes ordres du capitaine Collins. Mais pourquoi Clemmens recevait-il une communication privée du colonel Richard en personne? » Je continuais de m'interroger durant toute la durée du voyage. Clemmens éteignit sa console, et accéléra encore plus la vitesse de son engin.

_______________


Deux heures de voyage plus tard, le bunker du point de ralliement 4.5 apparut enfin dans notre champ de vision. Une usine et un atelier entouraient le bunker principal, et quatre autres bâtiments blindés gardaient les quatre coins du camp. Des tourelles de garde anti-aériennes bardaient les bunker. Tout avait été construit en quelques jours, depuis notre arrivée sur la planète Kiorrel, dans le système d'Anaor. Des VCS, ces ouvriers robotiques pilotés par des civils, tournaient autour des bâtiments afin, certainement, de consolider et de faire les finitions. L'usine tournait à plein régime, de la fumée sortait des deux cheminées situées sur le toit. Six Goliath étaient postés à l'entrée principale de l'usine, attendant certainement de se faire réparer. Sûrement les appareils de mon expédition. Une fumée blanche s'élevait de plusieurs des machines stationnées. Un VCS s'activait à éteindre un début d'incendie sur le dernier Goliath de la file.

Clemmens arrêta son Vulture devant le bunker de commandement. Nous n'avions pas eu les crédits nécessaires pour bâtir un centre de commandement décent, nous nous contentions donc de ce bunker de fortune.

Je descendis du véhicule, quelque peu tremblant de ces deux heures interminables. Je levais les yeux et voyais Wapkins sortir du bunker.

« Major Wapkins. Quel plaisir de vous voir ! Je... » commença Clemmens.

Le soldat leva la main pour le faire taire.

« Silence caporal. Je ne suis pas ici pour que vous me tailliez une bavette. Vos supérieurs ne tarissent pas d'éloges à votre sujet. Toutefois cela n'implique pas que je doive être ami avec vous. Ils sont très pressés. Si j'étais vous, je me dépêcherais de les rejoindre et plus vite que çà. Exécution ! »

Clemmens n'était pas aimé. Pas du tout. Le fait qu'il refuse les grades supérieurs était considéré par certains comme un affront à la Légion toute entière. D'autres n'aimaient pas le personnage en lui-même. Quoi qu'il en soit, il comptait très peu d'amis et se faisait souvent rabrouer méchamment et même insulter par nombres de soldat plus gradés que lui. Ce qui impliquait quasiment toute l'équipe présente sur la planète.

« A vos ordres Major. »

Il démarra son Vulture et s'en fut par l'entrée nord dans un nuage de poussière rejoindre une destination connue de lui seul. Certainement la plate-forme d'atterrissage où était amarré l'Imperator. Personnellement je n'avais rien contre Clemmens mais ses problème avec l'Armée ne me concernaient pas.

Wapkins se tourna vers moi :

« Lieutenant, nous avons subi de lourdes pertes. Je suis content de vous voir. Le sergent Helliker vient d'arriver avec son dropship. Il a été envoyé par le capitaine Collins avec ordre de vous amener a lui. Paraît que çà chauffe dur pour eux là-bas. Nos armures de combat sont à bord.

« Parfait. Dites à Helliker de décharger les armures de combat et qu'il s'assure que les survivants les revêtissent. »

« A vos ordres monsieur. »

« Et au rapport à l'intérieur dans dix minutes » lui criais-je.

« Chef, oui, chef » fit le soldat, avant de saluer puis de tourner les talons pour se diriger vers la plate-forme d'atterrissage que je ne pouvais voir, le bunker la masquant.

Je m'offrais ces dix minutes de pause pour souffler. Je m'assis sur le sol rocailleux, n'ayant plus crainte de rien concernant mon uniforme déchiré à plusieurs endroits et je commençais à fermer les yeux et à ne penser à rien. Les dix minutes passèrent plus vite que je ne l'aurais cru. Trop vite d'ailleurs, je me serais bien offert une sieste. Mais je devais remplir ma mission. Je me mis debout et pris le chemin de l'entrée du bunker afin que Wapkins me raconte le pétrin dans lequel nous devions sûrement être.

La porte du bunker était décorée à l'emblème du Directoire de la Fédération Terrienne. Je pénétrais a l'intérieur, cherchant des yeux le poste de commande. On voyait bien que le bâtiment n'avait pas été conçu pour être utilisé comme QG tellement la salle principale était étroite. Le bunker lui même était de forme carré, l'entrée se faisant part un coin du cube métallique. Dans chaque direction partait un couloir menant chacun à une salle pouvant abriter au maximum quatre marines en armure de combat. Ces corridors étaient donc assez large pour laisser passer un fantassin en armure mais un seul et sans croisements possibles. Les marines en poste dans les bunker n'avaient habituellement jamais le temps de se reposer aussi on se demandait pourquoi les généraux avaient exigé une salle commune au centre du bâtiment.

J'aperçus enfin le poste de contrôle, au fond de la pièce. Wapkins venait d'entrer par l'entrée diamétralement opposée a celle que je venais d'emprunter et alla se poster prés du clavier de commande, au garde à vous.

« Repos » lui lançais-je. « Allez-y »

« Beaucoup de pertes mon lieutenant. Six hommes tués et deux blessés gravement. Ils ont juste eu le temps de conduire leur Goliath à l'usine avant de s'écrouler. Ils ont été transférés à la base du groupe Gamma, qui se trouve près du point de ralliement que le Capitaine nous a indiqué. »
Je l'interrompis très vite :

« Transferez la liste des morts jusqu'à mon armure. Je les analyserais pendant le vol. »

« Très bien. Aucun des Goliaths n'est en état de reprendre le cours de leur mission maintenant. Ils sont tous endommagés. Ces Zergs nous ont tendu une belle embuscade. Je me demande comment ils ont pu découvrir notre destination. »

« Votre rôle est d'obéir aux ordres, pas de vous poser des questions. Ce sont les hautes sphère de l'armée qui s'en occupent. D'ailleurs nous devrions... »

Je fus interrompu par la console de surveillance qui bipa de manière effrénée et par des cris au dehors. Ce n'était pas des cris de panique mais plutôt des ordres, braillés par des supérieurs stressés.

Je tapais le code de sécurité sur le panneau de contrôle. Une image apparu sur l'écran de contrôle situé au dessus de la console. Une dizaine de Mutalisks arrivaient du Sud et fonçaient droit sur la base.
La porte Sud-Est s'ouvrit avec fracas et quatre marines en armure complète déboulèrent dans la salle.

« Allez rock'n roll, on fonce les gars. » hurla le plus gradé du groupe, un caporal d'après l'insigne implanté sur son torse. Les épaulettes de son armure étaient sculptées en forme de crâne et il avait peint des flammes tout autour de ses bras. On pouvait lire l'inscription : 'Le seul ennemi bon' sur le bras gauche et la suite sur le bras droit : 'C'est l'ennemi DCD'.

Le sous-officier me fît un bref salut et se précipita dans la salle de garde Sud. Ses trois compagnons d'armes le suivirent instantanément. J'entendis alors le bruit familier des fusils Gauss qu'on arme et des balles se mettant en mouvement dans le chargeur.

« Wapkins, en armure de combat et plus vite que çà. Faites moi un rapport sur l'état de nos défenses. Exécution ! » criais-je.

« A vos ordres Lieutenant ». Et il s'en fût par là où il était entré, je me précipitais sur ses talons. Je me dirigeais vers l'aire d'atterrissage. Une grande plate forme en acier où étaient situés plusieurs DropShip ainsi que deux Ombres, visiblement hors d'usage, à en juger par les échafaudages qui l'entouraient. À coté d'un des DropShip, trois armures de combat attendaient, droites, polies, reluisantes. Le reflet parfait d'une civilisation qui n'était pas prête de s'éteindre. Ces pensées patriotiques m'inondaient à chaque fois que j'allais combattre, elles faisaient partie des automatismes de préparation à la bataille qu'on m'avait appris. Je me dirigeais vers ma seconde peau métallique pendant que Wapkins faisait de même. Je m'approchais de l'échelle mise à notre disposition pour nous permettre de monter au dessus de l'armure et de pénétrer dedans par le haut. Je grimpais les échelons en quatrième vitesse. Autour de moi l'enfer s'était déchaîné. Les tourelles lance-missiles tournaient à plein régime, déversant leur feu mortel sur les envahisseurs qui osaient s'aventurer trop prés de leurs capteurs sensoriels. Une série de deux missiles Sol/Air alla droit sur un mutalisk. Ce dernier changea de trajectoire au dernier moment mais le projectile dévia lui aussi et pris l'animal en chasse. Au bout de quelques secondes, le monstre explosa en un millier de petits bouts de chair.

On entendait les tirs de balles de tous les côtés. Les cris des officiers, aboyant des ordres aux quelques marines dispersés.

Une fois à l'intérieur de l'armure, je me sentais chez moi. Je n'avais en fait qu'une maison, et elle était faite d'acier trempé. Ici, je me sentais bien, en sécurité. Je pensais que je pouvais faire face à n'importe quel ennemi. Mes bras allèrent directement se positionner à leur place, dans les énormes membres de l'exosquelette en métal. Je retrouvais mes réflexes, ma façon de combattre, de penser. J'activais de suite le comlink intégré à la tenue de combat :

« Wapkins, rapport immédiat de l'état de la situation. »

« Ça va mal mon lieutenant. Ils ont un gardien avec eux. Il a déjà détruit toute la partie sud, à savoir les quatre tourelles et le bunker présent. Il est en train d'attaquer l'usine. Il ne nous reste plus aucun Goliath, les mutalisk les ont détruit à l'instant. Il ne reste que - je l'entendis alors demander un rapport des effectifs humains sur la base- dix-neuf marines en se... Pardon. Dix-huit marines en service. Ils sont tous regroupés prés du bunker Ouest. »

« Très bien. Rejoignez les, prenez le commandement des survivants et anéantissez les mutalisk. Je me charge du gardien. Graam, terminé. »

« A vos ordres ! »

Wapkins se mit immédiatement à courir en direction du bâtiment en flammes. Pour ma part, je pris la direction du sud, le fusil Gauss déjà armé entre les mains. Je passais à coté du cadavre d'un technicien, ses yeux pendaient hors de leurs orbites et il avait la moitié du visage calciné. Des lambeaux de peau se détachaient de son bras pour venir tomber dans une marre de sang sur le sol. Son uniforme était carbonisé. Le résultat d'un ricochet des projectiles lancés par les mutalisk. Redoublant de vigueur, je courus de plus en plus vite en direction de l'entrée Sud, là où le gardien s'attaquait à l'usine des méchanoïdes.

Il ne fût pas difficile à trouver, tant sa taille était impressionnante. Pour tout dire, je n'en avais jamais vu. Le gardien est la mutation primaire d'un mutalisk. Le gardien est beaucoup plus large. Autant sa pré-évolution est fine et se tient en hauteur, autant lui n'a pas du tout les mêmes caractéristiques. Il vole en rase mottes afin de décimer le plus d'unités terrestres possible. Sa forme évoque une grosse araignée volante, ses ailes étant formés de quatre paires de pattes griffues partant de chaque coté de son hideux corps. Pas de différence entre le crane et le tronc d'ailleurs, la gueule du béhémoth part directement de son thorax. Deux petits yeux noirs encadraient sa bouche béante. Il lance des jets d'acide concentré équivalent à prés de trois fois celui du mutalisk. Avantage certain, son poids conséquent ne lui permet pas de s'élever aussi haut que ses comparses, c'est pourquoi il ne peut attaquer uniquement des cibles au sol. Mais il reste quand même plus que dangereux.

Le Gardien était descendu au ras du sol afin de se repaître du cadavre d'un marine qu'il venait de tuer. Le malheureux gémissait encore, son fusil Gauss abandonné à une dizaine de mètres de lui. J'épaulais le mien et pressais sur la détente. Une rafale mortelle fila droit sur le monstre, trop occupé à manger pour m'avoir remarqué. Les balles lui arrivèrent droit dessus, elles se plantèrent dans son corps jaune et noir. Il leva immédiatement les yeux vers moi et rugit de colère. Je n'avais fais que l'effleurer et maintenant j'avais intérêt à courir. Mon but était de l'empêcher de détruire l'usine mais je n'avais pas de plan précis. A moins que... le bunker Est n'était situé qu'à une centaine de mètres de là. Si je courais assez vite je pourrais.. Je ne me posais pas plus de questions et commençais tout de suite ma course effrénée pour échapper à une mort certaine. Le bon point était que le gardien me suivait. Le mauvais point était qu'il crachait son acide un peu trop près de moi. Sa lenteur était compensée par sa portée phénoménale. Une giclée de poison mortel se planta à quelques centimètres de moi, je n'eu pas le temps d'éviter de marcher dessus. Je sentis mon énorme semelle siffler et je la vis fumer. Pas le temps de m'inquiéter de çà. Je devais courir. Déjà je voyais le dôme bleu du bunker apparaître derrière une dune. Trois tourelles lance-missile l'encadraient mais leur portée était insuffisante pour maîtriser un tel monstre. Le gardien le savait et s'approcha juste à la limite de la portée de la tour. Puis il commença à déverser sa pluie de mort sur le fragile bâtiment. Pour ma part, je continuais de courir. Je savais que les quatre marines de l'intérieur attendaient une attaque venant de la zone où Wapkins et leurs camarades combattaient les mutalisk. Je me précipitais à l'intérieur, et ne ralentissais ma course qu'en étant sur d'être à l'abri. Je relevais ma visière et inspirais un peu d'air pur. Un sergent sortit, comme je l'avais prévu, du couloir Ouest. Il fît un bref salut et releva sa visière également avant d'enchaîner :

« Lieutenant, des nouvelles du front? »

« Sortez avec vos hommes. Un gardien me poursuit, il est en train de s'attaquer aux tourelles. Il faut à tout prix le tuer. »

L'air horrifié qu'il prit était justifié. Les gardiens étaient craints dans toute l'armée.

« Mais... Mais... vous n'y pensez pas. Si on sort, mes gars ne survivront pas. »

« Premièrement c'est un ordre, je ne crois pas avoir le temps de discuter. Et deuxièmement si vous restez à l'intérieur, ce monstre vous aura de toute façon. Alors on se bouge. Sortez par le tunnel Nord-Ouest et attendez mes ordres. »

« Bien, lieutenant. »

Il tourna les talons et s'en fût prévenir ses équipiers qu'une mort certaine les attendait. Mais, comme tout bon marine, ils seraient content de se précipiter à sa rencontre.

Je sortis moi même par la porte que j'avais indiqué au soldat. J'avais un plan simple, il ne garantirait la sécurité de personne mais au moins il nous permettrait peut-être de tuer le géant Zerg. Les quatre marines, leurs armures noires scintillantes au soleil, sortirent en trombe du bâtiment blindé.

« Sergent Klunz et mes grognards à vos ordres Lieutenant Graam. »

Je connaissais Klunz de réputation, je lui avais donné un ou deux conseils lors d'une séance d'entraînement. Ses supérieurs me l'avait confié car ils avaient confiance en ses compétences de soldat, et en mes compétences d'instructeur. Il était jeune mais promettait un parcours exceptionnel au sein de notre armée. Ses trois acolytes avaient été choisis par lui parmi les meilleurs de sa promotion. Et je ne doutais pas de les voir un jour dans les meilleurs des TCDFT (Troupes de Choc du Directoire de la Fédération Terrienne).

« Ok les gars. On va à sa rencontre (je décidais alors de leur réciter le cours que j'avais suivi sur les Zergs). La facilité avec les gardiens c'est que quand ils ont une cible, ils ne se concentrent que sur celle-là. Tant qu'il attaque une tour, on a toutes nos chances. On va à sa rencontre, feu de barrage en plein sa face. Puis toi et toi -dis-je en désignant deux soldats, un grand homme à la peau mate et une femme, grande également, aux cheveux coupés courts - faites le tour et arrosez le par derrière. Avec Klunz on pourra le distraire suffisamment pour vous éviter tout accrochage. » Je me tournais ensuite vers le sergent. « Pour nous çà sera dangereux, j'préfère te prévenir. On devra être constamment en mouvement. »

« Bien compris. »

« Bien compris. »

« Bien compris. »

« Bien compris. »

« Allez, en place. Et au pas de course. »

A peine ais-je fini ma phrase que les quatre soldats partirent en direction de la seconde tour, d'où une épaisse fumée blanche s'élevait, accompagnée d'un bruit de métal pliant sous un énorme poids. Au détour d'une bute, le gardien apparut. Comme je l'avais prévu, il ne nous regarda pas arriver. Les quatre marines s'arrêtèrent et je m'alignais sur la ligne qu'ils avaient formée, perpendiculaire au monstre.

« Feu à volonté » dis-je, un certain plaisir se discernant dans ma voix.

Les cinq fusils Gauss se pointèrent en même temps sur le monstre et, toujours en synchronisation, les cinq canons crachèrent leur chargement mortel. Les balles déchirèrent la peau du monstre, s'enfonçant dans sa chair, arrachant des lambeaux de matière organique. Un sang vert ayant une odeur immonde inonda le sol de sable. Le gardien rugit de douleur. Et nos armes crachaient toujours leurs balles.

« Maintenant ! » hurlais-je aux deux soldats à qui je m'étais adressé quelques minutes auparavant.

Les deux marines ne firent ni une ni deux. Sans cesser de faire feu sur l'ennemi, ils commencèrent à courir afin de contourner le monstre et de ce fait le prendre à revers. Mais j'avais oublié que le gardien n'avait sûrement pas lu le Manuel des Tactiques Militaires du Directoire de la Fédération Terrienne. Il pouvait donc décider à sa guise de comment gérer la situation... Il ne s'en priva pas. Toujours en hurlant, il déversa son flot de mort sur les deux soldats qui couraient, ces derniers pensant que le Zerg ne s'occuperait que du sergent et de moi. Le grand fantassin fût immédiatement réduit à l'état de cendre tendit que sa compagne fût proprement décapitée, victime d'une projection d'acide en pleine tête. La visière renforcée de son armure ne suffisait pas à la protéger. Deux pertes. Ce n'était pas énorme. Je sentais que le Gardien faiblissait. Je demandais une analyse vitale du Zerg au scanner de mon armure.

« Fonctions vitales réduites à -bip- 10%. »

Une image en 2D du gardien s'afficha en haut de l'écran plaqué sur ma visière. La couleur violette indiquait que le Zerg était dans un état critique.

« Allez on le finit Klunz, et faiblit pas. » dis-je au sergent. Il s'empressa de transmettre cet ordre au marine resté à coté de lui.

Le gardien cracha une nouvelle fois son venin... Dans ma direction.

« Attention ! »

Le 2nd classe qui avait dit çà courait à présent vers moi. Il s'élança en avant et me propulsa hors de portée du jet d'acide. Mais lui se fît proprement désintégré par le feu démoniaque. Klunz n'eût pas plus de chance. Il fît les frais des éclaboussures mortelles du poison. Ses deux jambes furent coupées nettes au niveau des genoux et son bras droit n'était déjà plus qu'un mauvais souvenir.

« Désolé mon Lieutenant. »

Il s'écroula raide mort, son énorme doigt ganté toujours pressé contre la détente.

J'étais encore sonné par le contrecoup du choc que m'avais occasionné cette 'projection dans les cordes'. Le gardien se tourna vers moi, les plaies multiples de son corps hideux suintaient. Ses yeux noirs se plissèrent et je sentis l'air se charger d'une tension palpable. Il préparait son attaque. Il commença à souffler son acide. Il jouait avec moi. Il visait mon bras, en prenant bien garde de ne pas éclabousser le reste de mon corps. Déjà, ma main avait disparu. La douleur était insoutenable. Je hurlais dans mon armure, l'écho de ma propre voix devenait assourdissant.

Tout à coup, une détonation retentit. Puis le bruit d'un rechargement à pompe d'un fusil C-10 se fit entendre. Je pus distinguer la balle fatale au monstre se calant entre les deux yeux de ce dernier. Le Zerg tomba d'un seul coup. Il poussa un dernier soupir, et rendit l'âme dans la seconde. Avant de sombrer dans l'inconscience j'entendis une seule phrase, dite d'un ton sec et cassant. Comme si une machine l'avait écrite et dite :

« Qui sème le vent - l'être qui avait dit cela marqua une pause et j'entendis très clairement une respiration forcée, due certainement à un masque respiratoire - récolte la tempête. »
Je me réveillais brièvement quelques minutes plus tard ( du moins c'est ce que j'évaluais), la tête dans le même état qu'après le passage d'une vingtaine d'Arclite sur des oeufs frais. J'eus tout juste le temps d'entendre le bruit de propulseurs venant certainement d'un Dropship avant de me rendormir brusquement. Ma tête cogna violemment contre le duracier du sol. Des voix, plus que lointaines, résonnaient dans ma tête pendant mon sommeil forcé. De vieux souvenirs refirent surface. Des choses que je croyais enfouies par le Directoire lors de mon traitement de réinsertion dans le corps des Marines. Je n'ai pas été toujours aussi respectable et respecté. Mais c'est une autre histoire, et cela ne rentre pas en compte pour le moment.

Je fut réveillé par le 'bip' d'une console proche de moi. J'ouvris les yeux très, très lentement. La lumière qui emplissait la pièce les brûla immédiatement. Dans un semi-cri de douleur, je les refermais. Je tentais une nouvelle fois mais celle-ci fut couronnée de succès. J'ouvris petit à petit les yeux et je découvris autour de moi l'infirmerie du point de ralliement 4.5. Tout était calme, pas un bruit dehors. Un main se posa alors sur mon épaule. En un éclair, je saisis le couteau qui pendait à ma ceinture et je tranchais la gorge de mon assaillant. J'avais juste oublié de vérifier qui le couteau était à ma ceinture. Et, heureusement pour Wapkins, il n'y était pas.

« Bon dieu, Lieutenant, vous avez failli me tuer ! »

Un vieux réflexe de Marine. Quand on croit sa fin proche, on doit être prêt à tout pour rester en vie, et tuer encore, et encore, et encore. Apparemment, ce n'était pas la fin pour moi.

Avec un long soupir, je regardais le Major.

« Je...suis désolé, Wapkins. Je.. Suis.. Encore un peu sonné par tout çà. »

« Et il y'a de quoi. Vous avez réussi à échapper à un gardien et à le descendre. C'est plutôt inc..

« C'est pas moi qui l'ai tué. »

« Pardon, mon Lieutenant ? »
Pendant une fraction de seconde, je me demandais si je devais lui dire que je n'avais rien fait en ce qui concerne le Gardien. Mais, réflexion faite, cela ne servirait a rien de mentir.

« Le Gardien à été tué par un Fantôme. »

« C'est impossible. J'ai étudié tous les ordres de mission de l'expédition, il n'y est mentionné aucun fantôme. Le Capitaine Collins lui même m'a confirmé qu'il n'y en avait pas. «

La peur se lisait dans ses yeux. Elle était justifiée, si on était, comme lui, depuis peu de temps dans les Marines.

Les histoires de fantômes faisaient peur au temps des premiers Terriens. Les histoires de Fantômes font toujours aussi peur mais pour une autre raison. Les Fantôme sont des êtres humains plus évolués que la norme. Ils sont dotés de pouvoir télépathiques et d'un grande aptitude au combat. Ils peuvent manipuler, se camoufler, trahir. Ils ont toutes les capacités des tueurs d'élites. Mais ils sont tous cinglés... Leur parcours initiatique est si dur que plus de 75% des recrutés meurent dans les camps d'entraînement. Et il n'est pas rare qu'un des ces Fantôme pète un plomb en pleine mission et se suicide avant la fin. Ou alors il se retourne contre celui qui l'a engagé et met tout en oeuvre pour le traquer et le tuer. C'est déjà arrivé dans quelques coins reculés de la galaxie. (Cf : « Affaires douteuses de l'Etat , chapitre Fantômes, page 147 » par John May).

« Mettriez-vous en doute ma parole, Major ? »

« N..N..Non Lieutenant. Absolument pas. Mais, sauf votre respect, puis-je vous demander ce qui vous porte à croire qu'un Fantôme soit sur la planète en ce moment ? »

« Je ne connais personne à part eux, dans les troupes armées, qui aient la patience de se servir d'un fusil à pompe C-10 et qui prenne le temps de prononcer des proverbes avant de tuer un ennemi. Je sais que j'ai très bien pu inventer tout cela, mais dans le peu de lucidité qu'il me reste, je vous jure sur mon unité de Com, qu'un fantôme m'a sauvé la vie. »

La console de communication bipa au moment où Wapkins allait remettre de l'huile sur le feu. Ce dernier sorti de l'infirmerie sans prendre la peine de l'activer. Le fait qu'il pourrait y'avoir un Fantôme sur Kiorrel l'avait remué, j'en était conscient. Mais je n'avais plus le temps d'être concilient . Je me levais péniblement et allait répondre à la communication.

« Lieutenant Graam, au rapport. »

« Ici le Capitaine Collins. Je veux que vous vous bougiez et que vous rappliquez de toute urgence a la base de l'escadron Gamma. Vous embarquez à bord de l'Imperator direction la planète Stormwinter. Il y'a des colons à sortir de là-bas, on a déterminé un importante colonie Zerg non loin de leur campement. Alors remuez vous. Collins, terminé. »

Il ne m'avait pas laissé le temps d'en placer une. Et il avait dit tout cela avec un calme impressionnant. Comme si le fait que des milliers d'innocents se fassent tuer était absolument sans intérêt. Nous rêvions tous d'être comme lui. Aussi insensibles. Malheureusement la neurosocialisation ne permettait pas d'enlever les émotions. Elle nous remettait juste sur le 'droit chemin'. Du moins le chemin de la rédemption, en étant au service de la plus grande armée de la galaxie.

Je ne me sentais pas prêt du tout à voler au secours de la veuve et de l'orphelin. Pourtant je sentais que je serais utile là-bas. Je sentais aussi que si Collins ne me voyait pas arriver dans les prochaines heures, je pointerais à l'usine de gaz en tant que simple VCS dans les jours à venir. Il n'y avait qu'une seule solution. Je me dirigeais péniblement vers mon armure de combat, postée prêt de l'entrée. Elle était méconnaissable : maculée de sang ( pas seulement Zerg...) de la tête aux pieds, le bras était absent, brûlé par l'acide du monstre. C'est à ce moment que je me souvins du bras que j'avais perdu dans le désert. Lui aussi n'était qu'un mauvais souvenir. A la place, je portais un nouveau bras, entièrement artificiel mais copié directement de mon ADN. Les médecins du Directoire font vraiment des choses étonnantes maintenant. A telle point que je ne m'étais pas rendu compte avant de mon infirmité passagère.

L'épaule gauche de l'armure était entaillée à plusieurs endroits. La visière était fêlée. Il faudrait quelques temps avant que les techniciens arrivent à la réparer. Je la vis alors. La petite poche sur le coté gauche. Je ne m'était jamais servi de son contenu mais je crois qu'aujourd'hui, et le temps de ma convalescence, son utilisation s'imposait. Je saisis la seringue bleutée content des Stéroïdes. Beaucoup de Marines avaient recours à cette drogue immonde sur les champs de batailles. Mais pour moi c'était plus une marque de couardise que de courage. Ils n'étaient pas capable de combattre en étant normaux alors ils se dopaient. Mais l'effet sur le cerveau est dévastateur. Il le stimule en un rien de temps et pour un bon moment. Je plantais l'aiguille dans ma peau et pressais sur le piston. Le liquide coula petit à petit et s'inséra dans mon système sanguin. Immédiatement, le sentiment de bien être, et de puissance m'envahit. Le malaise dont je souffrais n'étais plus qu'un souvenir. Je me sentais parfaitement en forme, et apte à affronter n'importe quoi. Je revêtis alors mon habit officiel de Lieutenant de l'armée, et je sortis de l'infirmerie. Je devais trouver Wapkins, Helliker et son dropship.

La vue du campement me glaça le sang. Plus rien ne tenait debout mis à part l'infirmerie et l'usine de mechanoïdes. Les bunker étaient en cendres, les tourelles lance-missiles s'enflammaient. Des cadavres de marines jonchaient le sol. L'odeur de la mort et de la pourriture empli mes narines et me piqua à vif. Je trouvais Wapkins en pleine discussion avec l'officier responsable de la maintenance.
« Et enlevez moi ces cadavres de là. Prenez leurs noms et enterrez les dans le desert. Il faut que le camp soit vidé avant la nuit. Les charognards ne tarderont pas à sentir de la viande, croyez moi. »

« A vos ordres Major. »

« Wapkins, j'ai besoin de vous. On part pou Stormwind, sauvez des colons. Savez -vous où est Helliker ? »

« Sur la piste d'envole Lieutenant. Il ne devait d'ailleurs pas tarder à partir avec un chargement en direction du campement Gamma. »

« Ok, suivez moi, et au pas de course. »

Je courrais à travers les débris, les taches de sang et les cadavres. La plate forme d'embarquement n'était pas très éloignée mais il fallait zigzaguer entre les décombres de l'ex-poste avancé. De plus, je n'arrivais pas à suivre le rythme de course que permettait l'armure de Wapkins. Il me distança rapidement. Arrivé a la plate-forme, Helliker accepta aussitôt de nous embarquer. Il avait du être prévenu de l'arrivée de deux marines suplémentaires.

A peine la rampe d'embarquement fut-elle relevée qu'il décolla. Sa conduite était brutale mais efficace. En moins de 5 minutes (un record, étant donné la masse du véhicule et les conditions météo), il atteignit le campement. Ce dernier n'était pas aussi mal en point que nous. A mon avis, il n'avait pas du subir d'attaque. Ou alors seulement de quelques Zerglings égarés. Les bunkers étaient flambants neufs, les soldats fourmillaient dans les dédales des rues formées entre chaque bâtiment. Deux centre de commandement entiers trônaient au centre, dont un avec un silo nucléaire. Un camp d'entraînement pour Fantômes.
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